DNA a écrit :Une bouffée d'air pur 
  
Depuis hier après-midi, les Strasbourgeois ont pris leurs quartiers à  Reipertswiller. C'est là , dans les Vosges du Nord, que les hommes de Duguépéroux sont venus recharger les batteries avant les deux échéances « capitales » de la fin de semaine, jeudi contre Graz et dimanche à  Troyes. 
Il faut croire que Duguépéroux n'est pas superstitieux. Sinon l'entraîneur strasbourgeois ne serait jamais revenu. Pas à  l'hôtel-restaurant de la Couronne, en tout cas. C'est que ce respectable établissement de Reipertswiller, aux murs en grès des Vosges et aux nappes couleur saumon impeccablement tirées, n'a pas toujours souri au Racing.
 La gouaille de Sylvie et les talents culinaires de Bernard, les sympathiques aubergistes, suffisent visiblement à  vaincre les réticences. Pourtant, le contentieux est lourd. En 1995, Duguépéroux emmenait ici ses hommes préparer la finale de la Coupe de France. C'est le PSG qui la remporte.
Improbable équipage
 Deux saisons plus tard, l'entraîneur voit débarquer au coeur de ce petit village un improbable équipage, à  la nuit tombée. Patrick Proisy et Bernard Gardon, président et manager du Racing de l'époque, lui signifient sa mise à  pied et l'arrivée de Girard. On imagine l'ambiance, entre poire et dessert...
 Duguépéroux pourrait logiquement le prendre pour lui. Mais la dernière visite du Racing, en septembre de l'an dernier, plaide plutôt en faveur du bête concours de circonstances. Toujours est-il que les Bleus de Kombouaré étaient venus se régénérer à  l'air pur avant deux matches « capitaux. » Dix jours plus tard, l'entraîneur était débarqué, au profit de « Dugué » !
Soucis de portables
 Esprit rationnel et caractère bien trempé, l'entraîneur alsacien ne s'en laisse pas conter. « On a programmé ce stage depuis longue date, précise-t-il. C'est dans le but de récupérer après notre accumulation de matches. On va rester ici jusqu'à  jeudi, quelques heures avant le coup d'envoi. Et on sera ensemble encore après la rencontre. »
 Les joueurs, eux, ont pris leurs quartiers sans trop rechigner. Les plus jeunes, qui se partagent la chambre à  deux, peuvent envier les anciens, seuls sous leur couette. Tous juste les soucis de portables - pas de réseaux, donc pas d'appel sans ingéniosité durant trois jours - ont-ils provoqué quelques grognements en cette fin d'après-midi ensoleillée.
 « On est à  l'écart du quotidien et de la ville, dit poliment Guillaume Lacour. Ça permet à  chacun de se ressourcer, de discuter avec les coéquipiers. Enfin bref, de se recentrer sur les échéances qui nous attendent. » 
Entraînement et balade
 Hier, le président Gindorf et le directeur sportif, Marc Keller, sont venus regonfler le moral des troupes, dans l'intimité des vestiaires de l'US Reipertswiller. Ce matin, les joueurs encore meurtris par la défaite contre Toulouse (2-4) retrouveront le terrain pour une séance musclée avant de partir en balade dans la forêt.
 Ainsi va la vie du Racing, à  quelques heures de la venue de Graz et du périlleux déplacement à  Troyes, loin de la quiétude des Vosges du Nord. « Ça va passer vite, dit Duguépéroux. En attendant, on va tous discuter sérieusement. De toute façon, pour s'en sortir, on ne peut que compter sur nous-mêmes. »
 S'il n'y croyait pas, le coach ne serait pas revenu ici. C'est sûr...
L'Alsace a écrit :Deux Coupes, s'il vous plaît ! 
Alors qu'il prépare depuis hier à  Reipertswiller son match retour de Coupe UEFA contre Graz jeudi, le Racing a appris qu'il se déplacerait à  Caen, en 16e s de Coupe de la Ligue, pour une revanche de la finale 2005. 
Le rideau est tiré et il ne se rouvrira pas avant jeudi, lorsque le Racing prendra dans l'après-midi la direction de la Meinau pour aller y affronter à  18 h 15 le Graz AK lors du premier tour retour de la Coupe de l'UEFA. Quatre jours durant, les Bleus sont en cercle très fermé. En vase clos. Une séance d'oxygénation, de régénération à  Reipertswiller, après le coup de bambou reçu samedi contre Toulouse (2-4). Pour concerner tout son monde, Jacky Duguépéroux a convié l'ensemble des joueurs valides à  ce séjour dans le vert écrin des Vosges du Nord. « Ce stage était prévu depuis que nous connaissons le programme de la Coupe UEFA. Il n'a rien à  voir avec nos résultats », insiste l'entraîneur bas-rhinois, « Après l'accumulation de matches que nous avons dû jouer, il est important de bien récupérer. D'ailleurs, après cette rencontre contre Graz, nous repartirons passer la nuit à  l'hôtel. Pour bien préparer le déplacement de Troyes. Mais on ne va pas se plaindre. La Coupe d'Europe, on l'attend tous les ans, mais on ne la joue pas souvent. Ce stage n'est pas une punition. Au contraire. Il va nous aider à  mettre certaines choses au point, à  améliorer ce qui peut l'être. »
“ Il y a une crise de résultats, mais pas une crise d'ambianceâ€
En retraite à  l'hôtel « La Couronne », les 23 Strasbourgeois vont tenter de digérer la claque prise face à  des Toulousains réalistes. Pour se changer les idées et favoriser les activités de groupe, rien de mieux que ce coin retiré où les occupations sont rares. Après l'entraînement de demain matin, les joueurs iront visiter la bourgade et ses environs. Jacky Duguépéroux leur parlera ensuite. « C'est à  moi d'entretenir l'état d'esprit. J'admets qu'il y a une crise de résultats, mais pas une crise d'ambiance. On manque de réussite, c'est tout. Revenir deux fois à  la marque contre Toulouse, c'est un signe de la bonne santé mentale de l'équipe. Si ce n'avait pas été le cas, elle se serait effondrée après avoir encaissé deux buts en huit minutes. Quand je regarde les autres matches, je me dis que nous n'avons rien à  envier à  beaucoup d'équipes. » Sinon quelques points supplémentaires pour combler un déficit qui, à  défaut de plomber l'ambiance, pénalise le compteur du Racing en Ligue 1. La Coupe d'Europe tombe donc à  pic pour relancer la machine. « Un peu comme le match aller qui nous avait permis de sortir d'une période difficile », note d'ailleurs le technicien du RCS, « j'espère qu'il en sera de même cette fois. Quelle que soit la compétition, il va bien falloir décrocher une victoire à  la Meinau. Et malgré notre avantage de deux buts, nous allons jouer pour gagner. Dans notre situation, nous devons absolument provoquer un déclic en nous imposant une fois devant notre public. » Hier, comme pour rompre avec la désillusion de samedi, les joueurs ont eu tout loisir d'évoquer des souvenirs plus souriants. Ceux de la Coupe de la Ligue et de leur sacre du 30 avril au Stade de France contre Caen (2-1). Le tirage au sort des 16e s de finale leur a, dans un étrange clin d'oeil, proposé une revanche face aux Caennais, mais au stade Michel d'Ornano cette fois. Sans doute le mercredi 23 octobre. Trois jours plus tôt (le dimanche 20 s'ils se qualifient pour la phase de poules de Coupe UEFA dont la première journée a lieu le jeudi 17), ils seront au Mans pour un autre match capital de L 1. « Nous sommes déjà  à  la recherche d'un stage pour rester là -bas dans l'intervalle », indique Didier Félix, l'intendant du club.
“ Le foot est bizarreâ€
« Dugué », lui, accueille ces retrouvailles à  Caen avec un sentiment partagé. « Le foot est bizarre. Nous jouerons ce premier match chez l'une des équipes phares de Ligue 2, même si elle a du mal en ce début de championnat. Nous nous retrouverons dans une configuration similaire à  celle que nous avions vécue l'an dernier lors de ces 16e s à  Troyes, face à  un club qui, depuis, est remonté en L 1 (3-1). J'espère que nous y connaîtrons la même réussite. » Rien de tel que l'ivresse de deux Coupes pour oublier les tracasseries de la L 1. A consommer sans modération dès jeudi contre Graz.