DNA a écrit :Rômulo, l'homme pressé
Arrivé en toute fin de mercato pour relancer une attaque en berne, Rômulo se dit impatient d'aider son équipe à monter en Ligue 1. Et compte bien s'imposer à la pointe de l'attaque strasbourgeoise. Jean-Marc Furlan ne compte toutefois pas sur son Brésilien avant un bon mois.
Rômulo est un homme pressé. Pressé de trouver un appartement, pressé d'apprendre le français et surtout, pressé de pouvoir enfin jouer. « Je me sens bien, on travaille beaucoup avec Jean-Claude (Thiry, le préparateur physique, ndlr). J'espère être au top d'ici une semaine », lance le Brésilien, plutôt optimiste, dans un anglais presque parfait. Rômulo Marques Antoneli, 1,90m pour 80 kg, était depuis le mercato d'été dans le viseur du RCS. Jean-Marc Furlan, à la recherche d'un attaquant « physique pouvant peser sur une défense » en avait même fait sa priorité de recrutement.
« En foot, tu ne sais jamais ce qui passe le lendemain »
L'attaquant de Cruzeiro - qui a débuté sa carrière en 2002 à Goias - a pris des chemins sinueux avant de débarquer en France. « En foot, tu ne sais jamais ce qui se passe le lendemain », relativise l'attaquant, qui a vu sa saison brésilienne écourtée par les blessures, ne disputant au final que six matches. Débarqué en Alsace en toute fin de mercato d'hiver, le joueur n'a pour l'instant pas encore pu faire parler ses qualités. Victime d'une vilaine fracture à la cheville, puis arrêté durant plusieurs semaines (« au Brésil, c'étaient les vacances »), l'attaquant a besoin de se « ré-athléthiser », dixit Furlan. Lors de son arrivée, le coach des Ciel et Blanc estimait à « un mois minimum » le temps nécessaire pour que la recrue soit opérationnelle. Peu probable, donc, que l'on voit Rômulo sur les terrains avant le printemps. « On a fait un pari, c'était clair dès le départ, ajoute Furlan. Avec lui, le risque sportif est nul, le risque financier peu important (Rômulo a été prêté jusqu'en fin de saison). S'il nous fait cinq ou six bons matches d'ici à fin mai et s'il prouve qu'on peut compter sur lui l'an prochain, c'est suffisant. » Et ce, même si le principal intéressé a visiblement l'intention de brûler les étapes. Rômulo, qui n'a pour l'instant qu'un titre à son palmarès - celui de champion d'Israël en 2008 sous les couleurs du Beitar Jérusalem - espère bien faire son trou à Strasbourg. « Je voulais absolument jouer en Europe et Strasbourg est un club avec une grosse histoire. Pour moi, c'est la première porte d'entrée », expose encore le joueur qui avait fait une brève apparition en Bundesliga, sous le maillot de Mayence lors de l'exercice 2005-2006. Lui qui a baroudé à travers tout le Brésil - où il a déjà porté le maillot de huit clubs différents, à 27 ans seulement - sait que le tâche s'annonce compliquée pour s'imposer à la pointe de l'attaque du Racing.
« Ici, c'est plus physique, plus rapide, avec plus de contacts »
« Au Brésil, le jeu va moins vite, il y a plus d'espaces. Ici c'est plus physique, plus rapide, avec plus de contacts », résume-t-il. Pas de quoi pourtant lui faire peur. « J'ai eu une bonne expérience en Israël (où il a inscrit 12 buts en 29 matches disputés en 2007/08) et là je me sens bien tant mentalement que physiquement », ajoute encore l'avant-centre. Qui n'a qu'un objectif en tête, à l'instar de ses compères strasbourgeois : la montée en Ligue 1. « Il y a de très bons joueurs et monter en L 1 est possible, assène-t-il. Le groupe est soudé. On sait que la L 2 c'est très dur, mais on va y arriver ». Pour l'instant, Rômulo doit encore ronger son frein. Pas grave, il en profite pour prendre quelques leçons de français avec son compatriote Marcos, qui l'a « beaucoup aidé » depuis son arrivée. Et promet d'ores et déjà une chose : répondre avant la fin de saison à une interview, mais cette fois en français...
Barbara Schuster