A vendre !

[argueti]

Toujours l’opacité

Le montant et l’origine de l’offre de rachat du Racing Strasbourg formulée par l’ex-président Jacky Kientz au nom d’un mystérieux groupe européen restent flous. Les actionnaires minoritaires en attendent les détails pour faire savoir s’ils exerceront ou non leur droit de préemption.

C’était la question du jour hier à Geispolsheim (Bas-Rhin) où la Fédération des Supporters du Racing Strasbourg organisait un match de gala pour fêter les 60 ans du premier sacre en Coupe de France en 1951 : le projet de reprise promu par l’ancien président Jacky Kientz (de 1990 à 1992) et l’avocat Arnaud Schmitt, porte-parole d’un mystérieux groupe européen implanté notamment en Allemagne est-il viable et fiable ?

La réponse de J. Kientz est catégorique : « Nous avons fait une offre correcte et sérieuse, non seulement pour racheter le club, mais aussi le relancer dans de bonnes conditions. Il y aura des moyens conséquents. Nous avons convaincu Jafar Hilali de demander le maintien du statut pro. C’est une première satisfaction. Le reste est sans importance. »

Ainsi n’a-t-il pas voulu commenter ce qui apparaît pourtant aux yeux de tous comme une énième incongruité : alors qu’il discute avec lui, Schmitt et le groupe qu’ils représentent, le président du RCS Jafar Hilali continue de faire du gringue aux autres candidats. Samedi soir, il avait relancé Eric Gousset qui, avec l’ex-Strasbourgeois José Cobos et l’ancien président de Monaco Jérôme de Bontin, avait renoncé 48 heures plus tôt, mais aussi Frédéric Sitterlé, l’entrepreneur parisien originaire de Blodelsheim, dont la proposition (1) avait été balayée en 20 minutes vendredi par l’homme d’affaires londonien.

Hier encore, J. Hilali a de nouveau sollicité F. Sitterlé. Présent à Geispolsheim, ce dernier ne l’a pas caché : « Mais j’ai fait une offre et je m’y tiens. Il ne serait pas raisonnable d’aller au-delà. Le plus inquiétant avec ces revirements incessants, c’est que le temps passe et que le club se vide de sa substance. Il y a une saison à préparer et personne ne la prépare. Plus le temps passe, plus les montants à sortir pour bâtir une équipe seront importants. »

Paradoxalement, le propriétaire « anglais » tente encore de lui arracher une offre au moment même où il assure être sur le point de conclure la vente et demande aux actionnaires minoritaires (Dominique Pignatelli, Egon Gindorf et Robert Lohr) de lever le droit de préemption dont ils bénéficient depuis plusieurs mois. « Nous sommes en train de finaliser la vente de la holding de contrôle du RCS Racing investissement SARL (2) », leur écrit Hilali. « Nous avons besoin de votre accord pour lever votre droit de préemption. La vie du Racing est entre vos mains. » À l’évidence, sa mort est entre les siennes. Même J. Kientz en convient. « Le Racing est mort. Nous offrons une chance de le ressusciter. »

« Je crains un nouveau 4 décembre 2009 »

Depuis deux jours, Jafar Hilali s’efforce de fait de couvrir ses arrières. Samedi, alors qu’il avait déclaré le matin même sur « France Bleu Alsace » vouloir déposer le bilan début juillet, le Londonien a demandé à la LFP le maintien du statut pro et ouvert la porte à une négociation avec Kientz et ses partenaires. Objectif de cette double manœuvre : se prémunir d’une accusation de sabotage si toute cette histoire finit, comme c’est probable, devant les tribunaux.

Désormais, il essaie de faire porter aux minoritaires le chapeau d’un éventuel échec de la vente. « Nous ne nous opposons pas à la levée du droit de préemption », se défend Dominique Pignatelli, « mais à condition que l’offre soit sérieuse, supérieure à celle qui a été repoussée par Hilali et garantisse la pérennité du club. Pour le moment, je constate juste que ce projet de rachat est porté par un avocat luxembourgeois, un intermédiaire ancien président ayant connu des ennuis judiciaires dans le passé et une entreprise souhaitant rester anonyme. Tout cela ne me dit rien qui vaille et me fait craindre un nouveau 4 décembre 2009. » Le fameux « jour noir pour le Racing » qu’avait décrit Pignatelli à l’époque : un certain « M. Jafar », flanqué de l’avocat suisse Ralph Isenegger, avait racheté le club bas-rhinois. Depuis, un an et demi de gestion chaotique a rendu l’environnement alsacien méfiant. Hilali est vraiment le plus mal placé pour s’en offusquer.

Graeff en piste ?

La rumeur court depuis un long moment. Mais elle s’est forcément accentuée depuis que Jacky Kientz a confirmé être à l’origine d’un projet de reprise du club strasbourgeois : Bernard Graeff est-il le fameux investisseur qui se cache derrière l’ancien président ? Cet homme d’affaires de 62 ans, né à Bischwiller (Bas-Rhin), a déjà été actionnaire du RCS sous l’ère Egon Gindorf, le président allemand aux commandes de 2003 à 2005. A l’époque, il possédait, via son fils Sébastien, 31 % des actions de « Sportinvest », la SAS (société action simplifiée) créée par Gindorf et ses partenaires pour prendre le contrôle du club en mai 2003. En désaccord avec eux, il avait claqué la porte à l’automne 2004.

L’ancien pro de Mutzig, l’AS Strasbourg et Ajaccio ne peut apparaître dans le capital d’une société, conséquence d’une condamnation en 1999 par le tribunal de Grasse dans une affaire d’escroquerie regroupant 800 plaignants. Il avait écopé antérieurement de plusieurs autres condamnations. « Je ne commenterai pas cette rumeur », évacue Jacky Kientz, « car je respecte à la lettre la clause de confidentialité à laquelle nous sommes astreints. »

(1) 1,6 million cash, plus 1 million en cas de remontée en Ligue 2 dans les deux ans et un autre pour un retour en Ligue 1 sous quatre ans.
(2) Cette holding contrôle 70 % d’une autre, EuroRacing, qui, elle-même, possède 78 % de la SASP (Société anonyme sportive professionnelle).

Stéphane Godin

[Stan]

Hmmm, je ne me lasserai jamais du joyeux bordel qui règne dans ce club année après année !

Il s'en passe des choses, on s'emmerde jamais !

[raphou96]

La pire gangrène du Racing restera ses actionnaires minoritaires.
Il faut un actionnariat unique si on veux que quelque chose de durable se monte à Strasbourg.

[PoY]

Ouais mais ils ne revendront jamais leurs parts

[alphons]

le probleme des minoritaires est

- qu ils ne sont plus pret a investir de l argent.
- qu ils sont minoritaires mais veulent diriger le racing

[Phapha]

Faire porter le chapeau aux minoritaires : Hilali est en train de réussir son coup, du moins sur le forum...

[urotsukidogi]

Je n'ai jamais vraiment compris l'intérêt d'être actionnaire minoritaire d'un club de foot

[alphons]

il ne faut pas confondre

les minoritaires ne sont pas responsables de la vente de ginette ou du probleme hilali.

Mais ils ont fais de nombreuses erreurs ces dernieres annees comme par exemple permettre a ginette de reprendre le racing, pour ne nommer que celle ci.

alors oui l ideal serait un seul actionnaire, mais les barons alsaciens ne lacheront jamais le racing, meme si il devait y avoir depot de bilan ou liquidation.

[lunada]

Les minoritaires auraient du mal à revendre leurs parts car elles ne valent plus rien. Leur possibilité à l'heure actuelle, et encore, est de faire valoir leur droit de préemption. Dans ce cas un ou plusieurs, ou la totalité, devront être en mesure de proposer au moins l'équivalent de ce qu'offre un éventuel repreneur, et ça c'est loin d'être acquis.

Je ne crois pas non plus qu'ils soit judicieux de se moquer d'eux et de mettre en avant leur incapacité à mettre davantage au pot, car n'oublions pas que les Lohr, Pignatelli, Wendling et Schmidt ont déboursé sous l'ère Ginestet 5,5 millions d'euros dont ils ne reverront plus jamais la couleur tout en n'ayant eu le droit que de fermer leur gueule.
En comparaison il serait intéressant de connaître la perte enregistrée par Ginestet, si perte il y a eue, sans compter celle à venir d'Hilali.
Il est un peu facile de tout vouloir leur mettre sur le dos alors que dans cette affaire ce sont les seuls à avoir tout perdu sans porter la moindre responsabilité de l'échec Ginestet-Hilali.

Sous la gouvernance Gindorf les choses étaient autres, les majoritaires dont lui et Graeff possédaient alors 76% des parts contre 24% pour les minoritaires ( Keller, Ginestet, Adler,Schmidt et Wendling ) laissaient carte blanche à Keller et Ginestet alors amis comme jamais. En 2004 ces deux-là se sont ligués malgré l'aval de Gindorf et Graeff contre l'entrée en actionnarat de Kientz à hauteur de 1,2 millions d'euros.
De surcroît, peu de temps après quand Graeff a voulu vendre pour raison d'incompatibilité d'humeur avec Keller, il a sous la pression Keller-Ginestet-Adler cèdé ses parts à Gindorf pour 1,2 million alors que Kientz en proposait 1,4.

On connaît la suite, le putsch de Ginestet, les départs de Keller et d'Adler, l'arrivée de Pignatelli avec la bénédiction de Ginestet, le divorce Pigna-Ginestet, la fausse sortie et le vrai retour de Ginestet, la vente aux londoniens ...

Au bout du compte s'il existe une certitude c'est celle que ni Keller, ni Ginestet, ni Adler ne voulaient de Kientz à une époque et qu'à présent Pignatelli rejoint la même clique, peut-être pour des raisons différentes.

Pour ce qui me concerne, j'attends de voir avant d'avoir un avis tranché. Je retiens tout de même que Kientz n'est pas étranger à la décision d'Hilali de conserver le statut pro, c'est appréciable.
Je sais aussi que Kientz a été un bon président et je ne le considère absolument pas comme un escroc, ce qu'a d'ailleurs pratiquement reconnu la justice.

[alphons]

avec kientz...on connait deja le nom de l entraineur....