SR Colmar

[Kaniber]

Et pourquoi pas venir avec les cadets , je déconne

[RACING1906]

PLUS D'ATTAQUE

Au rythme auquel avancent les SRC, le maintien en National ne se rapproche qu’à pas de fourmi. Sevrés de buts et de victoire depuis trois rencontres, les Colmariens sont actuellement dans le dur en attaque. Face à Fréjus, malgré une supériorité numérique, ils ont été inoffensifs.

Damien Ott aurait aimé « une étincelle » pour mettre le feu à cette rencontre. Mais elle ne s’est jamais produite. Et le match entre les SRC et Fréjus est resté chiche en spectacle.

La faute à une formation varoise qui s’est repliée sur elle-même façon bunker après l’expulsion d’Ichane (24e ). La faute également à des Verts trop timorés, malgré une supériorité numérique durant les deux tiers de la partie, et incapables de mettre sous pression un adversaire acculé dans ses trente derniers mètres.

Un mal récurrent depuis trois matches puisqu’en 270 minutes de jeu, les occasions franches alsaciennes se comptent sur les doigts d’une seule main. Et aucune n’a été convertie.

« C’est Colmar qui a du mal en ce moment, retient l’entraîneur haut-rhinois, qui pointe malgré tout des faiblesses individuelles dans la zone de vérité. Heureusement que ce soir (vendredi) , on a eu la maîtrise. Historiquement, on a déjà perdu ce genre de rencontre. Mais on n’a pas connu de chaleur cette fois-ci. »

Les SRC ont certes eu la possession du ballon. Mais ils ont très rarement su quoi en faire dans le camp fréjussien. Et les rares brèches venues fissurer la place forte de l’Étoile ont constamment été mal exploitées. C’est donc un sentiment d’impuissance qu’ont dégagé les attaquants alsaciens, rarement servis dans de bonnes conditions, il est vrai. Faut-il s’inquiéter de cette indigence offensive qui est en train de s’installer ?

« Il ne faut pas blâmer les attaquants, le problème est collectif »

« Il y a des matches comme ça où rien ne vous sourit, avance Fabien Jarsalé, auteur d’une bonne rentrée au relais d’Adam Shaïek, blessé (voir encadré). Mais s’il y a bien des matches à gagner, ce sont ceux où l’on joue à onze contre dix. Pourtant, on a des occasions. Mais ils ont bien défendu. »

Certes, les joueurs de Michel Estevan se sont montrés très disciplinés. Mais cela n’explique pas le manque d’ambition offensive des Colmariens. Ni le manque de rythme et de mouvements. Comme s’ils se heurtaient à un mur à l’approche de la surface adverse.

Un problème d’équipe selon Malik M’Tir. « On ne marque plus, mais on ne prend pas de buts non plus (face à Fréjus, les SRC ont enregistré leur deuxième 0-0 d’affilée, ndlr). On est moins en réussite. Il ne faut pas blâmer les attaquants, le problème est collectif, estime le latéral droit. Je ne m’inquiète pas. La réussite va revenir. » Mais encore faut-il réussir à la provoquer…

À un moment de la saison où les jambes commencent à devenir plus lourdes, la pression moins forte même si le maintien n’est pas encore acquis mathématiquement, les Verts apparaissent émoussés. Plus mentalement que physiquement.

Les copies qu’ils rendent sont relativement propres, mais manquent d’inspiration. À sept journées de la fin du présent exercice, il vaudrait mieux trouver un second souffle pour ne pas errer sur les terrains comme une âme en peine d’ici fin mai.

« On doit retrouver de la fraîcheur pour assurer au plus vite le maintien », dit Damien Ott. À une semaine du derby face au Racing, ses hommes devraient puiser dans la rivalité régionale tous les ingrédients pour leur redonner ce coup de fouet nécessaire. « Ce derby, il faut le gagner, prévient Fabien Jarsalé. Pour se ménager une fin de championnat agréable. »

Le renouvellement du bail en National n’est plus très loin. Si quelques autres matches nuls, aussi insipides soient-ils, lui permettront d’attaquer une cinquième saison au troisième échelon français en août prochain, chercher le maintien avec un peu plus de panache ne fera de mal à personne.

DNA

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SCHAIEK :Les croisés pour Adam Shaïek


« J’espère que ce n’est pas grave. On a vu son genou partir. C’était impressionnant. » « J’aurais aimé perdre ce match et garder Adam sur le terrain. » Vendredi soir, juste après la rencontre, les joueurs colmariens redoutaient le pire pour leur coéquipier. Tant la vilaine faute commise par Joachim Ichane – « une maladresse », selon le coach varois Michel Estevan – les avait marqués. Sa conséquence est tout aussi spectaculaire. Très remonté au moment de quitter le terrain sur une civière, Adam Shaïek a passé une IRM hier. Le verdict est sans appel : rupture des ligaments croisés antérieurs du genou gauche. Le petit milieu récupérateur en a donc pour plusieurs mois de convalescence. Les Verts devront faire sans un de leur cadre jusqu’à la fin de la saison, a minima.

DNA

[Kaniber]

Au rythme auquel avancent les SRC, le maintien en National ne se rapproche qu’à pas de fourmi. Sevrés de buts et de victoire depuis trois rencontres, les Colmariens sont actuellement dans le dur en attaque. Face à Fréjus, malgré une supériorité numérique, ils ont été inoffensifs.

je souhaite que contre le racing il vont pas joué le match de l'Année

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Ils sont doute essayer de chercher un nouveau nul, je pense.

[RACING1906]

ECHOS

Les deux locomotives du football alsacien ne sont pas fringantes à l’heure d’envisager leur affrontement, pour la 28e journée de National. Néanmoins, les SRC font moins peine à voir que le Racing, quasiment condamné

DISCUSSION. – Damien Ott et Michel Estevan, les techniciens colmarien et fréjussien, étaient en grande discussion sur le bord de la pelouse avant le match. Il y a fort à parier que l’arbitrage en National a dû être l’un des sujets de la conversation. En effet, si le sort du coach alsacien, suspendu à titre conservatoire, est toujours lié à la décision de la commission de discipline – il sera entendu le 24 avril –, l’entraîneur varois sait, lui, d’ores et déjà qu’il a officié pour la dernière fois de la saison sur le banc de l’Étoile à Colmar.

Pour des « propos injurieux envers un officiel », des « contestations répétées » et des « difficultés à quitter le terrain » lors de la rencontre face à Luzenac, Michel Estevan s’est vu infliger une suspension de huit matches. Celle-ci est effective à compter d’aujourd’hui. « J’ai l’impression que certains arbitres veulent se faire Michel Estevan. Mais ça ne change pas grand-chose pour moi, philosophait-il. Je serai juste de l’autre côté du grillage. »

Le reverra-t-on à l’ESFSR à la reprise ? Rien n’est moins sûr puisqu’on lui prête des contacts avec le club d’Istres en Ligue 2.

CABINE. – Terminé la chaise d’arbitre de volley-ball au bord du terrain. Damien Ott a assisté à la rencontre de ses protégés depuis une cabine en haut de la tribune d’honneur durant la première période. Histoire de prendre de la hauteur par rapport à sa situation ? L’entraîneur avait, en tout cas, une vue imprenable sur les débats. Même si ça ne vaut pas une place devant son banc de touche…

JARSALE. – Rentré en remplacement d’Adam Shaïek, Fabien Jarsalé a retrouvé les prés du National. Cela faisait dix rencontres, soit depuis le déplacement à Luzenac mi- janvier, que l’ancien Vannetais n’avait plus joué avec la ‘‘une’’ des SRC. Vendredi, il a donc honoré son treizième match de championnat.

SUSPENSIONS. – Averti face à Fréjus/Saint-Raphaël, Judicaël Crillon a récolté son troisième jaune à domicile (après les réceptions de Bourg-Péronnas et du Red Star) en moins de trois mois. Chanceux, si on peut le qualifier ainsi, sa suspension automatique ne sera effective qu’après le derby à la Meinau.

DNA

[RACING1906]

CES COLMARIENS QUI ONT DÉJÀ JOUé A LA MEINAU - D'UN MONDE A L'AUTRE

Le calendrier du National a réservé une quinzaine tout en contrastes pour les SR Colmar. Après avoir foulé la pelouse champêtre du stade Pautex, les voilà amenés à faire le grand écart à la Meinau. Un autre monde. Comme nous le racontent ceux qui ont déjà joué dans l’enceinte strasbourgeoise.

Heureusement qu’il y a eu la réception de Fréjus/Saint-Raphaël pour servir de sas entre les déplacements à Uzès et au Racing. Car entre les deux clubs qui évoluent en National, il y a un monde. Pas au classement mais au niveau des conditions d’accueil. Comme une impression de passer, en l’espace de quinze jours, de l’Excellence départementale à la sphère professionnelle. Joueurs ou membre du staff, qui ont déjà foulé la pelouse de la Meinau, évoquent ce déplacement particulier, d’autant plus qu’il s’agit d’un derby.

u Malik M’Tir (latéral droit des SRC) : « Cette première fois (le 11 septembre 2010) , ça a été très impressionnant. Il y avait plus de 10 000 spectateurs dans le stade, ce à quoi je n’étais pas habitué. Alors passer d’Uzès, avec ses 200 personnes dans les tribunes, au Racing qui a un stade de Ligue 1, ça ne va pas être le même sport !

La Meinau, c’est un stade fermé. Lorsque tu regardes les gradins, tu vois tout ce peuple. C’est stimulant, ça met une pression positive. Comme on ne joue que rarement dans de tels stades en championnat, il va falloir prendre du plaisir avant tout.

« C’est un peu comme si Guingamp jouait à Old Trafford »

En 2010, le Racing était encore professionnel. Aujourd’hui, la donne a changé. Aux SRC, on a travaillé dur pour se mettre au niveau. Et même si c’est toujours difficile de jouer à la Meinau, on ira là-bas pour gagner le derby. Ce sera la fête du foot alsacien. Cette date, je l’avais cochée dès que j’ai pris connaissance du calendrier. »

u André Hermann (préparateur physique des SRC) : « Le contexte et l’environnement sont des facteurs auxquels on peut être sensible, surtout les joueurs. On pénètre quand même dans un stade au passé glorieux. Quand tu y vas pour la première fois, ça ne peut pas te laisser insensible. Tu dis respect.

C’est un peu comme si Guingamp jouait à Old Trafford. Mais une fois que le match a commencé, c’est terminé. Tu fais abstraction de tout ça, sinon tu passes à côté de ton match.

Un autre déplacement m’avait aussi marqué lors de notre première année en National, celui à Bastia. On avait senti une certaine hostilité à Furiani. On venait du CFA, on s’était fait tout petit. Dans ces cas-là, tu ne peux que t’en sortir collectivement. La Meinau, ça reste une belle expérience même si on avait été très naïf (défaite 2-0). On était le Petit Poucet, on avait plein de choses à prouver. Aujourd’hui, rentrer dans un grand stade, ça s’est banalisé pour nous. On a déjà joué aux Costières, à la Licorne… »

u Abdoulaye Diawara (milieu de terrain des SRC) : « Je jouais à Beauvais en 2010 pour ma quatrième saison en National. En débarquant à la Meinau, je n’ai pas été plus impressionné que cela. En sélection espoir du Mali, j’avais déjà joué devant de grandes affluences en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Congo ou encore au Cameroun. J’avais même disputé une rencontre devant 45 000 personnes au Japon.

« J’espère que l’issue sera différente cette fois »

Avec Beauvais, on était encore en course pour la montée. Sur le terrain, il y avait Noro, Damour et Mathlouthi. On avait fait un beau match mais on s’était incliné sur un but de Noro à la fin. Ça reste malgré tout un bon souvenir. Et j’espère que l’issue sera différente cette fois.

À notre niveau, on n’a pas l’habitude de jouer devant 10 000 personnes. L’approche du match sera différente car il s’agit aussi d’un derby. Cette rencontre, elle est très attendue dans la région. La motivation sera naturelle. Le coach saura trouver les mots pour nous enlever la pression. »

u Thomas Fedrigo (gardien remplaçant des SRC) : « Ce que je retiens en premier lieu de ce premier derby à la Meinau, c’est qu’on avait perdu !

Même si tout le monde rêve de vivre ces ambiances, ça reste un match de foot. Et il sera important pour les deux équipes. Évidemment, on apprécie plus ce genre de match lorsqu’on est sur le terrain, même si je vis les rencontres comme si je les jouais. Je les (ses coéquipiers) rends fou sur le banc !

« Ramener les 3 points pour le coach »

Les règles sont ainsi faites. Je les connais. Je sais que je ne jouerai pas de la saison en National, sauf exception. Il y aura peut-être un peu plus de frustration vendredi…

J’espère qu’on arrivera à se servir de toute cette expérience qu’on a acquise. J’aimerais qu’on ramène les 3 points pour le coach (Damien Ott) qui sera privé de derby. Il aurait vraiment aimé être sur le banc. »

DNA

[Kaniber]

Gryczka : « On a montré qu’on était le club phare cette saison »
le 08/04/2014
A priori, mieux vaut être aujourd’hui président des SR Colmar que du Racing Strasbourg. Christophe Gryczka a moins de raisons d’être inquiet que Marc Keller, au moment d’aborder la deuxième manche du derby alsacien du National, vendredi à la Meinau (20 h 30). Christophe Gryczka, un derby contre le Racing reste forcément un match particulier...
Je ne ressens pas un engouement aussi spécial que cela. À part peut-être au niveau des supporters qui organisent un déplacement. Il y aura deux bus. Mais c’est normal, puisque l’on joue à l’extérieur. L’effervescence doit être plus grande du côté de Strasbourg qui organise le match et qui joue gros.
Vous avez gagné 2-1 à l’aller, le 8 novembre. Était-ce une victoire différente des autres ?
Bien sûr. Il n’y a pas si longtemps, les Strasbourgeois étaient encore en Ligue 1 et nous en CFA2. L’année de notre accession, la différence était trop grande entre les deux équipes (Ndlr : en 2010- 2011, le Racing l’avait emporté 2-0 et 2-1). Et ensuite, même en match de préparation, on n’arrivait pas à s’imposer. On craignait un peu ce rendez-vous et c’est génial de les avoir battus au Stadium.

Quels sont les enjeux du match pour les Verts ?
Sportivement, c’est simple : il nous faut encore quelques points pour nous maintenir, c’est ça l’enjeu principal. Ces derniers temps, on ne perd pas beaucoup, mais on ne gagne pas non plus. On prend point par point. L’idée est de se mettre à l’abri le plus vite possible et prendre au minimum un point à Strasbourg
Il y a aussi l’idée d’une suprématie régionale qui se joue…
J’aurais tendance à dire que de ce côté-là, c’est déjà joué cette saison si on regarde la différence de points entre les deux équipes. Pour l’instant, sur le terrain, on a montré qu’on était le club phare de la région cette saison. Ce n’est pas un match qui va tout changer. Maintenant, pour les joueurs, gagner à la Meinau, devant plus de 10 000 spectateurs, aurait une saveur particulière et une autre dimension. Il ne faut pas se le cacher.
Vous avez encore l’impression d’une différence de traitement entre le « grand » Racing et le « petit » Colmar ?
C’est quelque chose qui ne m’agace plus, il faut oublier ça. Strasbourg est en pleine reconstruction. Ils ont la chance d’avoir des infrastructures et un public remarquables. Dans ces conditions, quand on voit leur situation, ça veut dire que ce championnat de National est difficile. J’aimerais plutôt qu’on retienne nos mérites. Colmar fait des miracles depuis des années. Avec des moyens beaucoup plus modestes, on arrive à s’en sortir grâce au travail de tous. Ce n’est pas si mal d’être là où on est.
Les relations sont-elles bonnes entre les deux clubs ?
Elles étaient plutôt bonnes avant le match aller. J’avais de temps en temps des contacts avec Marc Keller. Depuis, je ne l’ai plus eu au téléphone. Aujourd’hui, les relations ne sont pas mauvaises, mais plutôt inexistantes.[/
Que pensez-vous de la situation de votre adversaire ?
On ne se réjouit pas du malheur des autres et on souhaite au Racing de se maintenir. Mais on fait d’abord attention à nous. L’essentiel, c’est d’atteindre nos objectifs. Et s’il leur faut cinq victoires et deux nuls pour se maintenir, j’aimerais autant que le nul soit contre nous.
Cette saison vous satisfait-elle jusqu’à présent ?
On peut se satisfaire de notre rang. On a eu un début catastrophique avec des problèmes internes. On ne pensait alors qu’à se sortir de là et à se maintenir. Des décisions fortes ont été prises, qui ont permis un retournement de situation et qui ont soudé l’équipe. Je ne peux être que satisfait de cette réaction. Notre belle série s’est arrêtée contre le Red Star. Il y avait peut-être mieux à faire, par moments. On aurait peut-être pu titiller le podium. Il faut être ambitieux, mais pour ça, il faut aussi des moyens. J’aimerais savoir où on en serait aujourd’hui avec 500 000 euros de budget en plus…
Qu’attendez-vous du match de vendredi soir ?
Derby ou pas, j’attends une réaction des joueurs qui sont moins performants depuis trois rencontres. Ce n’est plus tout à fait la même chose dans l’engagement et ça coïncide avec l’absence de Damien (Ott) sur le banc. Ce que j’attends avant tout, c’est que tout le monde se comporte correctement, quel que soit le résultat. Il faut que ce match soit une vraie fête.
Alsace

Certains devrais en prendre de la graine

[Kaniber]

publiée le 09/04/2014 à 05:00
DNA
National 28e journée : avant Racing – SR Colmar, vendredi (20h30) À chacun son derby
Ces Colmariens ont découvert la saveur d’un derby face au Racing. Ils n’en ont pas moins l’expérience de ces matches si intenses. Plongée au cœur d’un Nancy-Metz, Marseille-Aubagne ou d’un Vannes-Brest
Mis à part Malik M’Tir et Thomas Fedrigo, aucun joueur des SRC n’a vécu les deux défaites dans le derby alsacien lors de la saison 2010-2011. Après la première manche remportée en novembre dernier, les néo-Colmariens nous parlent de leurs derbies, ceux qui ont marqué leur carrière avant leur venue en Alsace.

u Judicaël Crillon (latéral gauche des SRC) : Pour le Nancéien d’origine, formé à l’ASNL, le mot derby a pour écho FC Metz.

« J’ai joué ces matches jusqu’à mes dix-huit ans et même en CFA avec la réserve, indique le défenseur. Il y avait beaucoup de duels, c’était “kiffant”. Même si j’ai perdu à chaque fois ! Je crois qu’on a réussi une fois à faire un nul. On posait mieux le jeu, mais les Messins avaient des attaquants très costauds. Après chaque défaite, j’avais la haine. »
« Montpellier-Nîmes, le seul match dont Nicollin demandait le résultat chez les jeunes »
Cette rivalité, il l’a retrouvée lors de son passage à Raon-l’Étape, en CFA, lors des rencontres face au voisin spinalien. « C’était encore plus intense qu’en équipes de jeunes, assure-t-il. Là, tu joues pour l’équipe première. Tu prends et tu donnes des petits coups. Il y a des insultes aussi. Et des bons clients. Je me rappelle des duels avec Julien Jahier (attaquant d’Épinal). Ce sont des matches qui te marquent. »

u Pape Sané (attaquant des SRC) : Des derbies, Pape Sané en a connu au Sénégal, entre les deux clubs qu’il a fréquentés : l’ASC Diaraf et Casa Sports. « C’est le plus beau derby du pays, sourit l’attaquant prêté par Niort. Les supporters viennent te voir et te motivent. C’est la rencontre à ne pas louper. Il faut alors être fort mentalement et rester concentré. »

Le Sénégalais ne laissait pas traîner ses chevilles dans ces rencontres parfois à couteaux tirés. « Il y avait de l’agressivité sur le terrain. Ce n’était pas comme d’habitude. Personne ne voulait lâcher le moindre ballon. » Ce qui ne l’a pas empêché de briller devant des milliers de spectateurs. Pour sa dernière saison au pays, Sané avait marqué les deux buts de la victoire de Casa Sports sur l’ASC Diaraf…

u Romain Armand (attaquant des SRC) : Montpellier-Nîmes, le derby du Gard. Romain Armand, Pailladin depuis l’âge de 13 ans, en garde des souvenirs indélébiles. « J’ai connu ça durant toutes les catégories de jeunes jusqu’en CFA et deux derbies en L2. Chez les jeunes, les seuls matches dont Nicollin (le président montpelliérain) demandait les résultats, c’était ceux-là. Tu avais intérêt à ne pas perdre. On t’inculquait ça dès ta formation, révèle celui qui a fait ses classes au MHSC. Les supporters venaient au stade au début de la semaine pour allumer des fumigènes et mettre la pression. L’engouement était énorme. »

Ces duels tendus – il a aussi connu un derby plus gentillet en National entre Cannes et Fréjus – lui ont souvent réussi. En novembre, contre le Racing, il a d’ailleurs inscrit l’un des deux buts colmariens. « La Meinau, c’est un des seuls stades en L2 où je n’ai pas joué. J’aimerais bien y marquer. » Pour continuer à avoir de bons feelings lors des matches à enjeux.

u Fabien Jarsalé (milieu de terrain des SRC) : Le score est de 3-3 ce 6 novembre 2009 au stade Francis-Le Blé. Alors que Vannes, en Ligue 2, se dirige vers un nul sur la pelouse du voisin brestois, Fabien Jarsalé entre pour les cinq dernières minutes de jeu. « Et sur mon premier ballon, je marque. » L’euphorie est collective en terre hostile. Le président vannetais, Michel Jestin, ancien n°1 du… Stade Brestois peut exulter.

« La Bretagne est une terre de foot. Les derbies sont très attendus. Une fois que tu bascules chez les pros, c’est là que tu le ressens, affirme le Vannetais d’origine. Mais je dois dire que j’ai perçu moins d’animosité en dehors du terrain que lors du match Colmar-Strasbourg. »
.« Des supporters avaient des battes de base-ball. Des joueurs adverses ont essayé de forcer la porte de notre vestiaire »
Cédric Mensah (gardien des SRC) : Le sourire de l’ancien portier de la réserve de l’Olympique de Marseille en dit long. Lequel choisir ? Des derbies, Cédric Mensah en a connu. En Provence, tout le monde voulait “taper” l’OM. « On connaît la mentalité accrocheuse du Sud. Cette grinta, elle te forge le caractère, assure le portier. J’ai joué des Bordeaux-Nantes chez les jeunes, même un Lens-Lille en CFA, mais c’est à l’OM que c’était le plus chaud. Les supporters crient, les gars vont au charbon, c’est un combat. »

Une anecdote pour nous convaincre ? « En CFA 2, il y a deux ans, on jouait contre Aubagne avec qui on partage le même terrain (le stade Paul-Le Cesne, ndlr) , un peu comme l’Inter et le Milan, s’amuse le Marseillais. On jouait la montée, eux le maintien. À 1-1, ça a dégénéré. L’engagement était excessif. Des supporters avaient des battes de base-ball. Des joueurs adverses ont essayé de forcer la porte de notre vestiaire. Ça s’est terminé par l’intervention des CRS et de la police. C’était une expérience particulière à vivre. »

Convaincu.

[RACING1906]

Dominique Lihrmann (SR Colmar) s’apprête à vivre son premier derby à la Meinau sur un banc de touche
« Une place privilégiée »

« Quand Damien m’a demandé de le relayer, j’ai été très surpris», explique Dominique Lihrmann, à droite.

L’entraîneur intérimaire des SRC, Dominique Lihrmann, invite ses joueurs à « déguster » le derby qui se profile, demain soir à la Meinau. Selon ‘‘ Doumé ’’, l’histoire en atteste : ce match est « un événement d’une rareté incroyable ».


Le 11 septembre 2010, date du dernier match à la Meinau entre le Racing et Colmar, Dominique Lihrmann officiait encore en tant que directeur sportif des SRC. Mais ce jour-là, ce grand amoureux du football alsacien, qui a répandu sa bonne humeur dans tous les stades de la région, ne s’était pas assis sur le banc.

« Si mes souvenirs sont bons, je commentais la rencontre sur France Bleu », indique l’entraîneur intérimaire des Verts, rappelé en catastrophe pour pallier l’absence de Damien Ott sur le banc de touche (voir encadré). « Je crois que François Keller faisait la même chose pour France 3... Vendredi, je serai encore un peu plus près du terrain. Je suivrai le derby à une place privilégiée, loin de mon salon. »

Le sympathique quinquagénaire, que l’ensemble du milieu surnomme affectueusement ‘‘ Doumé ’’, se pince pour y croire. Son retour au premier plan depuis trois semaines – neuf mois après avoir démissionné par lassitude – a été précipité par un contexte, la suspension du coach, qu’il qualifie lui-même d’« ubuesque ».

« Le buffle ne se vante pas de sa force devant l’éléphant »

« Quand Damien m’a demandé de le relayer, j’ai été très surpris, confie le professeur d’EPS. Au début, j’avais l’impression d’être un peu à l’étroit. On ne peut pas faire sienne du jour au lendemain une équipe que l’on observait de loin. Mais je me sens de plus en plus à l’aise. Étant donné que je ne me suis pas investi à 100 % dans le projet du club cette saison, je suis moins affecté ou stressé par la pression que peut générer ce type de poste. C’est cette pression qui m’avait fatigué après dix années aux SRC... »

D’un naturel optimiste et jovial, Dominique Lihrmann ne surprend personne lorsqu’il affirme vouloir « prendre tous les côtés positifs », dans cette parenthèse qu’il a lui-même décidé d’ouvrir. « Je déguste, insiste-t-il, et c’est ce message que j’aimerais transmettre aux joueurs avant le derby. Ils ont la chance de vivre un événement d’une rareté incroyable. »

Le technicien connaît l’histoire des Verts sur le bout des doigts. Colmar n’a jamais croisé la route du Racing, entre 1949 et 2010, mais s’apprête à défier son prestigieux voisin... « pour la quatrième fois en quatre ans ». Une anomalie.

Le simple fait que Strasbourg et les SRC se fréquentent, en championnat, en dit long sur l’état de déliquescence du club le plus populaire d’Alsace.

Mais ‘‘ Doumé ’’ esquive gentiment le sujet : « Je suis plus habilité à évoquer les raisons de la progression colmarienne que les motifs de la régression strasbourgeoise. Le buffle ne se vante pas de sa force devant l’éléphant. Le Racing reste l’équipe phare dans le panorama du football régional. Ses difficultés ne font plaisir à personne. »

Dominique Lihrmann aimerait simplement que les soucis du RCSA, en National, « valorisent » le parcours de Colmar « à ce niveau-là ces quatre dernières saisons ». « Nous avons bien travaillé et progressé, en faisant preuve de bon sens. On n’est pas arrivé là par hasard. C’est tout à notre honneur et cela devrait susciter un peu plus de respect. Il n’y a pas longtemps, Raymond Domenech a dit que nous ne représentions qu’un point géographique entre Strasbourg et Mulhouse. C’est choquant, même si c’est la réalité. Aujourd’hui, Colmar est la meilleure équipe alsacienne, donc un point qui brille sur la carte... »

« Les SRC sont dans le top 50 des meilleurs clubs français »

L’ancien directeur sportif des Verts aime jeter un œil dans le rétroviseur pour mesurer le chemin parcouru. Au début de l’été dernier, en quittant ses fonctions, il lâchait, désappointé : « On ne peut plus faire de pause, ni d’arrêt sur images. On ne prend même plus le temps de déguster les bons moments, les réussites sportives. »

Neuf mois plus tard, ‘‘ Doumé ’’ revient avec le même message. « En 2005, lorsque Strasbourg battait Caen en finale de la Coupe de la Ligue devant 80 000 spectateurs, Colmar recevait Saint-Dié-des-Vosges ou Selongey devant 80 personnes. Aujourd’hui, les SRC sont dans le top 50 des meilleurs clubs français et il ne leur manque plus grand-chose pour entrer dans le top 40. Ce qu’il faut maintenant, c’est fédérer autour d’un projet, obtenir l’adhésion de tout le Centre-Alsace et de la CAC (*) en particulier. Il nous manque 500 000 € pour professionnaliser le club en totalité. »

En attendant de voir son souhait exaucé, le préposé au banc de touche savoure « l’énorme bond en avant » réussi par son club. Demain, à la Meinau, le Racing accueillera son voisin haut-rhinois sans la moindre certitude de l’emporter. Vu de Colmar, c’est tout simplement inouï...

(*) Communauté d’agglomération de Colmar.

DNA