Football 365 a écrit :J.Faty : « Ricardo est sur les pas de Vieira »
Tout sourire, Jacques Faty nous avait annoncé la signature de Ricardo à la Roma, dimanche à Braga. « Ça y'est, le petit a signé ! » Le Rennais a sa carrière à gérer mais gardera toujours un Å“il sur celle de son petit frère. Le futur Vieira selon lui.
Jacques Faty, depuis quand drivez-vous votre petit frère Ricardo ?Je le drive depuis toujours. Il a toujours eu un peu de liberté, surtout au début, vu qu'il n'est pas trop connu. Il n'y a pas de danger, donc je le laisse faire son chemin. A Clairefontaine, j'étais en troisième année, lui en première, je le laissais faire. J'étais un peu derrière lui quand il faisait des bêtises. Lorsque l'on venait me rapporter qu'il en avait faites, je le rappelais à l'ordre. Mais il a toujours été sérieux et déterminé dans ce qu'il faisait. C'est sa grande force.
Ces derniers temps, vous avez dû l'avoir davantage en ligne étant donné son actualité…
C'est vrai que ces derniers temps… Il a été meilleur joueur du Tournoi de Toulon donc il a eu des sollicitations de plusieurs clubs et notamment de plusieurs agents. Et là , c'est clair qu'il faut le conseiller. Il faut l'avoir plusieurs fois au téléphone pour lui parler de deux, trois choses qu'il ne connaît pas encore, mais dont moi j'ai l'expérience. C'est toujours important quand on a un petit frère de l'entraîner sur le même chemin que soi.
On imagine que vous avez dû faire preuve de beaucoup d'attention au moment où il a dû choisir son nouveau club ?
Oui, j'ai été très attentif. Surtout qu'il avait déjà un agent depuis un an. Il travaillait avec un gars que je croyais sérieux. Maintenant, c'est fait, il a signé à Rome. Cela s'est fait dans de bonnes conditions mais il y a encore des trucs qui restent mystérieux. Mais bon, je suis content pour lui, il a signé un bon contrat et j'espère que tout se passera bien pour lui.
« Strasbourg ne lui a pas montré l'envie nécessaire pour le garder »
On sait que c'est toujours particulier pour un jeune joueur de partir à l'étranger. Comment avez-vous guidé Ricardo dans son choix ?
Vous savez, ça c'est typiquement français. On a tendance à tout vouloir garder pour soi. Ricardo, on voulait le garder en France. Mais là , vu sa maturité et sa force psychologique ou même physique sur le terrain, je pense qu'il a les qualités pour jouer dans un très grand club, même à l'étranger. Strasbourg, où il a fait sa formation et où il a débuté chez les pros, ne lui a pas montré l'envie nécessaire pour le garder. Des clubs étrangers se sont manifestés et nous avons choisi Rome.
Que s'est-il passé pour que les dirigeants strasbourgeois ne souhaitent pas le garder ?
Disons qu'à Strasbourg, on lui a fait confiance. Il a joué de grands matchs européens sur lesquels il a d'ailleurs eu le mérite de bien répondre en faisant de bons matchs. Mais lorsqu'il a été question de signer un contrat pro, Strasbourg ne lui a pas montré d'importance comme il l'a fait par exemple avec Habib Bellaïd. Ricardo, lui, est passé au second plan comme un joueur de seconde zone. C'est ce que je regrette de la part de Strasbourg. Rome a montré l'envie lui de le recruter et c'est pour cela que nous nous sommes tournés vers eux.
Le risque pour lui est de se faire oublier là -bas s'il ne joue pas suffisamment…
C'est clair que beaucoup de jeunes vont à l'étranger mais n'y réussissent pas. Résultat, lorsqu'ils reviennent en France, c'est dans l'anonymat. Il faut dire aussi que beaucoup de bons jeunes joueurs, et ils sont nombreux, ne réussissent pas non plus en France sous prétexte qu'on veut les couvrir et même les cacher pour ne pas qu'ils puissent s'exprimer. Et ça je ne veux pas que cela arrive à mon petit frère. Moi, j'ai fait le choix de rester en France, lui de partir. Et c'est un choix que l'on doit respecter, appuyer et encourager.
« Il est plus fort que moi »
Comment avez-vous vécu l'éclosion de Ricardo ? Ne craignez-vous pas que tout aille trop vite pour lui ?
Non, pas tant que cela. Pour un jeune comme Yoann Gourcuff, là ça va très vite. Pour Ricardo, cela suit son cours normalement, sans pression. Il est décontracté et à la Roma, avec des joueurs comme Totti, Mancini ou même Mexès, il va apprendre ce qu'est la pression. Il va apprendre plus tôt que moi à Rennes, où je n'ai pas forcément la pression.
Avez-vous rapidement senti que Ricardo pourrait devenir un grand joueur ?
Oui, depuis le début. Tout petit déjà , Ricardo aimait plus le sport que moi. Moi, je n'étais pas trop foot. J'étais plus ping-pong ou athlétisme, des trucs ballots. Par contre, j'ai toujours su que lui ferait au moins une carrière honorable dans le foot. Je pensais même à une très bonne carrière. Je l'ai toujours dit : il est plus fort que moi, il a le talent et le niveau pour évoluer dans les grands clubs. A moi, en tant que grand frère, de le guider pour qu'il soit dans les meilleures conditions possibles.
Peut-il s'enflammer après sa signature à la Roma ?
Non, il ne s'enflammera pas, je le sais très bien. Certes, il aura à Rome un salaire que beaucoup de jeunes de son âge n'auront jamais en un ou deux ans. Après, c'est aussi le travail de toute une famille. Il y a ma mère et mon père qui sont là pour l'éduquer. Il a eu une très bonne éducation et je ne pense pas qu'il passera du mauvais côté de la barrière.
Que pensez-vous du joueur Ricardo Faty ?
Il doit encore bosser, il n'est pas arrivé du tout, le chemin est encore très long. Maintenant, il a le potentiel que ce soit athlétique, physique ou technique pour réussir. Je compte sur un club comme la Roma avec ses très bons préparateurs physiques pour le mettre sur de bons rails et lui permettre d'être au top. Son poste est milieu de terrain défensif, il n'y a pas de doute. Je le compare beaucoup à Vieira : il est sur ses pas. J'espère qu'il fera même mieux. Mais ça c'est dans un avenir beaucoup plus lointain.
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