Thierry Laurey

[Dropsy]

Il voyage en solitaire
Séb.K.

Le dénouement d’une saison reste un instant rare, parfois magique, souvent précieux. Au bout d’un long voyage de dix mois en ballon rond, les belles images se bousculent, les mots forts se percutent, l’émotion affleure quand retentit le tout dernier coup de sifflet de l’arbitre.
Les acteurs de la Ligue 1, soumis toute l’année à une forte pression et rarement enclins à parler à cœur ouvert, peuvent alors se lâcher.
Dimanche soir, on a ainsi entendu Christophe Galtier avec des trémolos dans la voix déclarer sa flamme à ses hommes, les nouveaux champions de France venus de Lille, qu’il assure « aimer profondément ». Et on le croit.
On a surpris l’élégant Niko Kovac (Monaco) et le réservé Christophe Pelissier (Lorient) danser la farandole au milieu de leurs joueurs, le premier pour fêter la qualification en Ligue des champions, le second à l’heure de savourer le maintien acquis sur la pelouse de la Meinau. Deux hommes, deux situations, mais une même intensité communicative.
On a entendu des entraîneurs heureux, soulagés ou malheureux à l’heure de mettre un point final à une aventure humaine intense, qu’elle soit couronnée de succès ou marquée par l’échec.
Et puis on a écouté Thierry Laurey, coach échaudé qui n’a rien célébré avec personne, sans parvenir à saisir, comme souvent, où il voulait exactement en venir. Mais on a compris que le soulagement du maintien ne l’avait pas apaisé. Son discours sibyllin sur son avenir et ses piques pointées vers le journalisme étaient en décalage avec la situation.
Spontanément, on a alors éprouvé de la tristesse pour lui.
En ce soir de grand départ, on aurait aimé savoir s’il avait été un homme heureux durant ses cinq saisons passées sur le banc alsacien et fier d’avoir rempli tous ses objectifs. On aurait souhaité le voir fendre la cuirasse dont il s’est recouvert ces derniers temps, le rendant chaque jour moins sympathique, plus lourd, distant et cassant.
Un peu à l’image d’un François Mitterrand – toutes proportions gardées, évidemment – arrivé au siècle dernier en fin de règne, imbu de lui-même, rétif aux critiques et usé par l’exercice du pouvoir, Thierry Laurey s’en est allé sans s’ouvrir à personne. Comme le chantait Gérard Manset, Il voyage en solitaire, et nul ne l’oblige à se taire … Mais à Strasbourg, il est trop tard. Personne n’a plus envie de l’écouter.

[Gotcha]

à part la dernière phrase que je trouve moyenne, le reste ne me choque pas le moins du monde....

[langsam]

Je ne trouve pas cet article injurieux ni écrit sous l'influence d'une quelconque aigreur ou vengeance. Au contraire je le trouve
réaliste. On savait que bon nombre de joueurs et non des moindres ne parlaient plus avec Laurey et qu'une forme d'autogestion
s'était instaurée au sein de l'équipe. Certaines langues vont encore se délier.

[solari1]

Il y a eu certainement des tensions dans le vestiaire, et avec Laurey lui-même.
Mais, c'est le genre de chose qui arrive chaque saison dans d'autres clubs.
Laurey a dû vivre une saison éprouvante, et ce maintien est un soulagement.
Laurey n'est pas du genre expansif, ce fut déjà le cas quand il était joueur.
On ne se refait pas.
Puis, le maintien n'était pas l'objectif cette saison.
Une saison ne devant pas être au départ si compliquée.
Donc, normal que Laurey ne saute pas de joie avec ses joueurs.
L'auto-gestion, j'y crois pas une seconde.
Mais, visiblement il fallait tourner une page.
C'est fait.

Concernant l'article, c'est le fait d'un imbécile de journaliste donneur de leçons, comme il y en a partout ailleurs.
La Provence, c'était tout pareil, notamment avec Garcia et AVB, et bien sur Eyraud.
Ces gens là croient avoir de l'influence et un pouvoir de nuisances.
Je trouve cet article ridicule et irrespectueux.

[PoY]

Merci Dropsy

[Gotcha]

je ne vois pas du tout en quoi cet article serait irrespectueux...

[solari1]

Ben moi, je le perçois comme ça.

[Stan]

J'avais trouvé l'article de l'autre jour ridicule, parce que le mec disait qu'il balancerait un scoop une fois le maintien acquis, donc strictement aucun intérêt.

Celui-ci je vois pas le problème : le journalisme, le vrai, c'est aussi de l'opinion. Sinon autant lire des dépêches AFP.

On a le droit de ne pas aimer ou de pas être d'accord, mais l'article a - heureusement - toute sa place dans le journal.

[Tenor]

Stan :

il y avait de l'eau dans le gaz depuis depuis un moment entre certains joueurs et l'entraineur, et au final je pense que la direction du club a mis le couvercle sur la marmite et que personne ne devait parler tant que le maintien n'était pas assuré.
Comme journaliste talentueux ou pas, SK a certainement eu vent et a laissé sous entendre dans son article qu'après le match de Lorient il mettra ça au grand jour. C'est fait.
Certains traite de bassesse, moi je sais qu'il a pondé d'excellents articles sur S. LOEB puisque journaliste attitré et suiveur depuis de longues années, il ne fait que son métier...et bien, puisqu'il n'a pas semé la zizanie ces dernières semaines, il parle de ceux qu'il a vu, entendu, et vécu. C'est son droit le plus stricte

[Its_me]

Il y a eu des tensions mais le problème principal ne se situait pas entre Laurey et les joueurs, et il n'y a absolument pas eu d'autogestion. Comme le dit Langsam, j'espère que les langues vont se délier et que les masques vont tomber, mais je n'y crois pas tellement.
Concernant les rapports entre Laurey et le journaliste, il y a une anecdote qui permet de voir le niveau de professionnalisme du journaliste, qui il est vrai en faisait de très bons sur Loeb à l'époque où il le suivait. Un week-end, un article assez erroné sur lui et son avenir sort dans les journaux, Laurey est surpris et appelle Keller pour en savoir plus. Keller ne comprends pas non plus et confirme que ce qui est dans l'article est totalement faux. Le lundi matin arrive, Laurey décide d'appeler le journaliste pour essayer de comprendre et la seule chose qu'il a trouvé à lui répondre c'est "tu sais on me paye pour sortir un article par jour sur le Racing, qu'il soit vrai ou faux c'est pareil" (il faudrait retrouver l'extrait lors de la dernière conférence de presse pour avoir la phrase exacte).

Laurey n'est pas du tout à exclure des problèmes qu'a eu le Racing cette saison, mais il est de très loin pas le problème principal contrairement à ce que la presse régionale a tendance à vouloir faire croire.