[Ex] Rémi Garde

[Gotcha]

oui c'est même étonnant ...

[NéRiK]

Mouai aucune expérience de haut niveau, je vois pas trop ce que ca va donner...

[Stan]

Il connait bien la maison, mais c'est quand même hyper étonnant et ça prouve bien que Lyon redevient un club normal après quelques années à titiller les sommets européens.

[urotsukidogi]

En même temps pas mal de clubs ont fait ça et même les plus grands, le Barça si je ne m'abuse, y'a aussi eu la Juve avec moins de réussite, la Roma avec Luis enrique si ça se fait. Une nouvelle génération d'entraineur commence à sortir du bois

[télésupporteur]

l'ambition de lyon sera démontrée par son recrutement

[Tenor]

tout à la baisse, y compris sur le choix de l'entraineur.

ça sent le roussi pour Aulas, et il ne m'étonnerait pas qu'il jette bientôt l'éponge

[silex57]

l'ambition de lyon sera démontrée par son recrutement

Le choix de l'entraîneur c'est pas la première phase du recrutement.

[Tenor]

si ça conditionne souvent le choix pour venir signer dans un club, très important

[argueti]

Garde - Baticle, amitié d’Alsace

L’entraîneur de l’Olympique lyonnais Rémi Garde et son adjoint Gérald Baticle se sont connus à Strasbourg en 1995-1996. Leur complicité, née à la Meinau, les a amenés à travailler ensemble quinze ans plus tard.

Robert Félix, le regretté intendant du Racing Strasbourg disparu en juillet 2010, ne manquait jamais une occasion de le rappeler : « Rémi (Garde) fait partie de ces joueurs rares qui m’ont conforté dans mon amour de ce métier et de ce milieu. » En plus d’un demi-siècle au service du club, « Robby » - comme le surnommaient affectueusement ses amis - en a pourtant vu passer, des générations de Racingmen. Mais Rémi Garde a toujours occupé une place à part dans son cœur. Depuis le départ de celui que Jean-Michel Aulas a promu le 22 juin entraîneur de l’Olympique lyonnais, les deux hommes ne s’étaient jamais éloignés, jusqu’à ce que la mort les sépare. « Pour moi, passer de Lyon, d’où je suis originaire et où j’avais été formé, à Strasbourg a été compliqué. Robert a été un père pour moi », confie sans fausse pudeur l’ancien international.

Quinze ans après avoir quitté Strasbourg, Rémi Garde, la silhouette toujours svelte, n’a pas changé. En ce mercredi 23 novembre, au centre d’entraînement de Tola Vologe, l’ex-milieu de terrain honore sa parole. Aucun point presse n’est prévu au lendemain d’un nul 0-0 contre l’Ajax d’Amsterdam qui élimine pratiquement l’OL de la course aux 8 es de finale de la Ligue des champions. Mais depuis quelques jours, l’ex-Racingman a accepté de recevoir « L’Alsace » pour évoquer ce qui le caractérise le mieux : sa fidélité. Celle qui l’a conduit à faire cet été de son ancien capitaine au RCS, Gérald Baticle, son adjoint du côté de Gerland. Ce matin-là, l’horizon de Lyon en Champions’League est plus bouché que le ciel bleu azur et ensoleillé qui surplombe Tola Vologe. L’heure n’est guère propice à évoquer le passé, fût-il aussi plaisant que cette amitié entre le coach rhodanien et son ancien coéquipier qui prend sa source dans le Krimmeri, la rivière qui serpente le long de la Meinau. Mais le rendez-vous est pris et le technicien lyonnais ne se dérobera pas.

Garde (1993-1996) et Baticle (1995-1998) n’ont joué qu’un an ensemble à Strasbourg. L’un était discret, l’autre, plus loquace. L’eau et le feu, en somme. « Lors des mises au vert, je partageais la chambre avec Marc (Keller) », se souvient « Gégé » Baticle, « Un jour où Marc était absent, je me suis retrouvé avec Rémi qui relevait de blessure. Nous avons passé des heures à discuter. J’ai pris beaucoup de plaisir. Nous étions en harmonie. Sur le moment, je n’ai pas vraiment compris que nous avions tissé des liens aussi forts. Du reste, quand il est parti à Arsenal, nous nous sommes un peu perdus de vue. Puis à la fin de sa carrière, il est devenu consultant pour Canal + et nous nous sommes retrouvés quand il venait commenter à Metz où je jouais. »

Contrairement à ce que leurs natures sinon opposées, du moins éloignées pourraient donner à penser, ce n’est pas l’expansif Baticle qui a renoué le fil d’une amitié en sommeil. « Autant Rémi est plus discret que moi, autant il est d’une fidélité rare. Il n’hésite jamais à appeler ses potes. Quand il est rentré sur Lyon, nos relations se sont intensifiées. Rémi a fait l’effort de les entretenir. Nous échangions nos idées, nos états d’âme aussi. Lorsqu’il était au recrutement à l’OL et moi, entraîneur des 18 ans à Auxerre, il venait souvent observer nos matches. Il mangeait à la maison. »

Garde a donc été le premier gardien de leur complicité. Mais dans sa démarche, il ne décèle nul paradoxe. « D’abord parce je n’ai pas eu l’impression de ne rien recevoir en retour. De par ma nature, je vais moins vers les gens que Gérald. Lui est plus ouvert aux autres, plus extraverti. Mais je suis peut-être plus entier. Comme je noue moins d’amitiés, je fidélise plus vite dès que je perçois chez mon interlocuteur l’ouverture d’esprit que je recherche. Cette ouverture d’esprit est d’ailleurs le trait commun entre tous mes proches. Gérald a beaucoup de qualités humaines. Entre nous, c’est tout simplement de l’amitié. »

De l’admiration aussi. Celle qu’un Baticle parfois – souvent – fonceur voue à un Garde plus en retenue. « Rémi est quelqu’un de calme, réfléchi, discret, mais plein d’humour, même si dans sa nouvelle fonction, il y a moins de place pour l’humour. J’aime son sens de la dérision, sa finesse, son intelligence. Ces qualités, il les avait déjà à Strasbourg. Il est très organisé, très structuré. Il a toujours besoin d’un temps de réflexion, parce qu’il aime disposer de tous les éléments avant de prendre une décision. Moi, pas. Je fonctionne plutôt au feeling et ça n’aide pas toujours à faire les bons choix. »

Cette autoanalyse ne s’applique naturellement pas à sa dernière orientation professionnelle, prise en début d’été après un coup de fil de son ami. « Rémi, directeur du centre de formation depuis 2010, m’a proposé le poste d’entraîneur des U19. Après un court temps de réflexion, je lui ai dit oui. Mais une semaine plus tard, il m’a rappelé pour me dire qu’on lui avait offert d’entraîner l’équipe première, qu’il réfléchissait, mais avait besoin de savoir si j’étais prêt à le suivre. J’ai dit banco. Pour moi, ce rôle d’adjoint était nouveau et la relation avec le coach n° 1 était primordiale. Avec Rémi, nous n’avons pas besoin de parler des heures pour savoir ce que l’autre ressent. » Besoin, non. Envie, oui. Comme lors des mises au vert au Racing en 1995-96, à une époque où ils n’avaient pas encore compris avoir « tissé des liens aussi forts. »

Quand Rémi se lâche

L’image a étonné tous ceux qui connaissent Rémi Garde. La scène se déroule à Gerland le 29 octobre lors du derby de L1 contre « le meilleur ennemi » de l’OL, Saint-Etienne. Depuis une demi-heure et l’expulsion de Mouhamadou Dabo, les Lyonnais jouent à 10. Le score est vierge. Mais à la 82 e, Jimmy Briand trouve l’ouverture d’un coup de tête rageur. Devant son banc de touche, Rémi Garde lâche les chevaux. Il entre dans une forme de transe qui n’est pas sans rappeler celle d’Alain Giresse après son but en demi-finale du Mondial espagnol contre l’Allemagne en 1982. Une exubérance que Gérald Baticle rattache au contexte. « C’est le deuxième derby de la semaine contre Saint-Etienne, chez nous cette fois, après notre victoire en Coupe de la Ligue à Geoffroy-Guichard le mercredi (2-1) . Jamais l’OL n’a battu les Verts deux fois dans la même semaine. Nous sommes réduits à dix et gagnons quand même (2-0) . Ça peut surprendre les gens, mais moi, j’ai retrouvé là le Rémi que je connais : un bon vivant dans l’intimité, dès qu’il est dans une relation de confiance. » Le technicien rhodanien, lui, sourit de l’anecdote : « J’ai été joueur à Lyon. Je sais ce qu’un derby contre Saint-Etienne représente. Là, à dix contre onze, j’avais accumulé de la frustration, même si l’expulsion de Dabo ne se discutait pas. Ma réaction a été spontanée. Ce n’est pas parce qu’on est réservé qu’on est lisse. »

« Un petit Guardiola »

Bernard Lacombe, meilleur buteur français de l’histoire en première division, voit en lui « un petit Guardiola », en référence au coach du Barça. Pourtant, Rémi Garde a longtemps hésité à prendre en main les destinées de l’OL, malgré le compliment troussé par le conseiller du président Jean-Michel Aulas. « Avec Bernard, j’ai une relation très ancienne qui date de son retour au club alors que j’y jouais. Il a énormément compté pour moi. Son regard sur moi est paternel, empreint de bienveillance. Quant à savoir si je suis un petit Guardiola, on vérifiera ça plus tard. Pour l’instant, nous n’avons en commun que d’être les entraîneurs de nos clubs formateurs. »

Déjà pressenti en 2008 pour succéder à Alain Perrin, l’ex-joueur d’Arsenal avait préféré repousser l’approche de ses dirigeants. « Depuis que je suis revenu à Lyon, mon arrivée à la tête de l’équipe une était dans l’air. Les gens l’envisageaient alors que je n’y songeais pas moi-même. En fin de saison passée, le club s’est retrouvé dans une situation très compliquée. L’attente a été telle et il y a eu une telle unanimité sur mon nom que ça a fini de me décider. Autant, avant l’arrivée de Claude Puel, je ne me sentais pas prêt, autant, là, je l’étais. En fait, deux éléments se sont combinés : mon ressenti personnel et le fait que la demande autour de moi ait été dix fois supérieure à ce qu’elle était en 2008. Beaucoup au club venaient de vivre trois années de frustration et avaient envie d’en sortir. »

Stéphane Godin