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L'Alsace a écrit :Un bon hors d'oeuvre
Avant de recevoir Lyon, triple champion de France, samedi à la Meinau, le Racing Strasbourg, très vaillant et s'appuyant sur un énorme Cassard, a tenu en échec l'AS Monaco, finaliste de la Ligue des champions la saison dernière.
Il a débuté sa folle semaine avec un match nul de bonne facture face à l'AS Monaco, qui n'a certes plus gagné en Ligue 1 depuis le 30 janvier dernier, mais qui présente toujours une des plus belles armadas du football français. Pour les grincheux, le Racing emploie la politique des petits pas après ce second nul vierge d'affilée, mais il se rapproche de plus en plus de son objectif, le maintien. Grâce à ce point pris hier soir, il a repris, tout en restant 16e, quatre points d'avance sur Ajaccio, sèchement battu hier soir à Saint-Etienne, sur lequel il compte à nouveau quatre longueurs d'avance. Certes, rien n'est encore fait, mais sa solidité défensive, notamment, doit lui permettre de vivre une fin de saison sereine. Et il pourra se lâcher totalement samedi face à l'ogre lyonnais. Remis en selle par un excellent match disputé dimanche soir à Auxerre (2-2), l'AS Monaco tente immédiatement de mettre l'emprise sur la rencontre. Après moins de deux minutes, Evra lance Chevanton côté gauche, qui centre sur Saviola, esseulé dans els six mètres. Mais Cassard est le plus prompt à se saisir du ballon. Le ton est donné et les Strasbourgeois sont sur leurs gardes, cherchant d'abord à contrôler les débats et à ne pas s'exposer aux contres tranchants des Monégasques. Après une faute de Lacour sur Maicon aux 18m, Chevanton frappe le coup franc juste au-dessus (13e), avant qu'Abdessadki ne manque totalement une passe en retrait qui se transforme en passe décisive pour Chevanton : heureusement, Cassard est bien inspiré et remporte son duel (18e). Les Bas-Rhinois se décident alors à appuyer leurs offensives. Niang adresse un centre de la gauche qui permet à Abdessadki, au second poteau, de placer une reprise de volée surpuissante, que Roma repousse d'un beau réflexe (19e). Deux minutes plus tard, Niang, dans une position acrobatique, parvient à décaler Farnerud, qui perd son duel avec Roma (21e). Le match prend une tournure intéressante, mais les défenses veillent au grain et prennent le dessus sur les joueurs offensifs. Niang s'offre cependant un incroyable slalom au coeur de l'arrière-garde adverse, réalise un petit pont sur Rodriguez, alors que Zikos lui remet le ballon dans les pieds, mais son tir n'est pas cadré (37e). Et dans les arrêts de jeu, sur un service de Maicon, Chevanton, gêné par Johansen, réclame vivement un penalty qui ne se justifie nullement (45e + 1).
Les ratés de Niang
Au retour des vestiaires, les Strasbourgeois accentuent un peu plus leur pression en profitant de la pointe de vitesse de Mamadou Niang. Le Sénégalais est ainsi mis sur orbite sur une longue ouverture de Boka et file au but en résistant à Zikos, pour une fois défenseur central pour pallier le forfait de Givet. Mais s'il parvient à placer le ballon hors de portée de Roma, il manque le cadre pour quelques centimètres (50e). Deux minutes plus tard, le Racing obtient un coup franc excentré sur la gauche, frappé par Abdessadki. Au second poteau, Niang est tout seul, a tout le temps d'ajuster son coup de tête, mais le ballon file au-dessus (52e). Les locaux dominent nettement ce premier quart d'heure de la seconde période, mais Monaco fait le dos rond et laisse passer l'orage. Le jeu finit par s'équilibrer, essentiellement au milieu de terrain. Cassard est juste contraint à l'exploit sur un coup franc de 26 m de Chevanton, qu'il écarte brillamment (67e). L'ex-Troyen réalise une nouvelle fois une partie exceptionnelle, puisqu'il sort vainqueur ensuite face à Chevanton, bien décalé par Plasil (81e). Dans les dernières minutes, le Racing pousse pour marquer ce but qui ferait son plus grand bonheur, mais Arrache manque le cadre sur son dernier corner. Il n'y a pas de regret à éprouver.
Marc Wilb
Défense d'entrer
Pour la première fois de la saison, le Racing a enchaîné hier un troisième match sans but encaissé. Une base solide avant d'accueillir Lyon samedi.
Le Racing espérait être 13e pour la première fois de la saison. Mais c'est d'une autre première dont il a dû se contenter hier soir face à une formation monégasque pas aussi moribonde qu'on veut bien le dire: jamais cette saison, il n'avait enchaîné trois matches sans encaisser le moindre but. Entre sa victoire un brin heureuse contre Ajaccio (1-0) et ses deux nuls vierges face aux deux frères ennemis de la Côte d'Azur, Nice et Monaco, Stéphane Cassard n'est plus allé chercher le ballon au fond de ses filets depuis 305 minutes et le but vainqueur du Nantais Keseru à la 55e à la Beaujoire (2-1). Il y a quelques mois, le capitaine Cédric Kanté se disait convaincu que la défense bas-rhinoise, alors la plus perméable de L 1, ne le serait plus en fin de saison. Les chiffres lui donnent raison: lors des neuf premières journées sous la coupe d'Antoine Kombouaré, les Strasbourgeois, lanterne rouge au soir de leur débâcle contre Nantes à la Meinau (2-0), avaient déjà concédé 16 buts. Depuis, en vingt rencontres sous la direction du nouveau coach, Jacky Duguépéroux, la vigilance de leur arrière-garde n'a été trompée qu'à 18 reprises. Trois seulement lors des sept dernières rencontres officielles. Samedi à Nice, Stéphane Cassard, auteur selon Jacky Duguépéroux «de deux arrêts de très grande classe», avait rendu hommage à «l'énorme» Jean-Christophe Devaux. Ce mercredi, «Jeannot», suspendu, n'était pas là . Mais la paire Kanté - Hagui a tenu le choc. «La charnière centrale a fait un match sérieux», reconnaît «Dugué», «A Nice, Karim manquait de rythme. Il a cette fois montré qu'il était sur la bonne voie. Avec une assise défensive costaude, on peut voyager. Le champion a souvent la meilleure défense du championnat. C'est pareil lorsqu'on lutte pour le maintien: il faut pouvoir s'appuyer sur une base solide.»
« Nous communiquons de plus en plus »
Une nouvelle fois impérial dans ses buts, «Steph» Cassard jubile de l'hermétisme du Racing sur la durée, notamment face à une armada monégasque impressionnante offensivement, à défaut d'être efficace: «A Nice notamment, mais en fait ces trois derniers matches, on a senti les gars super concernés, super concentrés. Cette rigueur dure depuis trois matches, grâce à notre détermination, au fait, aussi, que nous communiquons de plus en plus entre nous.» Bref, la parole est à la défense et cette dernière développe des arguments de choc, terme ô combien approprié en cette semaine de tous les périls. «Je n'ai jamais été inquiet, insiste Cédric Kanté, car nous disposons en défense centrale de quatre joueurs de haut niveau. Même quand je ne jouais pas (Ndlr: il est resté sur le banc durant trois matches, puis a été malade à Nantes juste avant la rencontre), je ne m'en faisais pas. J'étais heureux de voir la défense bien se comporter. Mais notre imperméabilité actuelle n'est pas que le fait des défenseurs. Elle est aussi liée à l'attitude de l'équipe dans le remplacement. On sait que si nous ne commettons pas d'erreurs derrière, nous aurons des opportunités devant. Surtout à domicile où nous sommes en confiance depuis pas mal de temps déjà et où notre parcours plaide pour nous. Samedi comme ce soir (hier), nous ne serons pas favoris et la défense sera sûrement mise à contribution. Nous tâcherons de répondre encore présent.» En attendant, grâce à ce 13e match d'affilée sans défaite à la Meinau, le Racing peut savourer «le nouveau petit pas» - dixit le coach - accompli dans la course au maintien. «Nous aurions pu gagner, mais aussi perdre», relativise un Duguépéroux réaliste. «C'est un point positif.»
C'est vrai que c'est quand meme un bon point surtout en voyant qu'a Monaco il y avait la triplette Chaventon-Saviola-Kallon. Plus bizarre par contre, la position de Zikos en defenseur central.DNA a écrit :Comme un frémissement
S'ils se sont procurés des occasions, Alex Farnerud (ici face à Roma) et le Racing ont aussi souffert face à Monaco. Au bout du compte, voilà un bon point de pris...(Photo DNA - Michel Frison)
Hier soir, le Racing a tenu tête à une équipe monégasque solide à défaut d'être brillante. Un bon point pour les Bleus qui repoussent désormais Ajaccio, premier relégable, à quatre longueurs. Pas si mal avant la venue de l'ogre lyonnais, samedi soir...
Il n'est pas question de faire la fine bouche. Certes, les Bleus auraient peut-être pu viser l'exploit. Monaco, solide bloc difficilement maniable, n'était pas loin de poser un genou à terre. Mamadou Niang, à travers quelques inspirations personnelles de très haute volée, a failli faire pencher la balance du bon côté à lui tout seul.
Cassard déterminant
Mais Roma n'a pas eu à ramasser la balle au fond de ses filets. Monaco est reparti de Strasbourg sans avoir atteint son objectif, clairement annoncé, mais finalement pas si mécontent de sa soirée. Si les hommes du Rocher n'avancent plus - cinq points pris sur les 18 derniers mis en jeu -, ils savent se contenter de ce qui leur est dû. Le Racing aussi, d'ailleurs.
« On a eu des occasions, oui, mais il ne faut pas être trop gourmand, explique Jacky Duguépéroux. Cassard a eu au moins deux ballons très chauds à négocier. Quoi qu'on en dise, Monaco est une grosse équipe qui nous a posé pas mal de problèmes. »
Le poison Chevanton
En dépit des absences de Squillaci et de Givet, les deux hommes de l'axe central, la troupe de Didier Deschamps a affiché une sérénité plutôt décourageante. D'autant qu'à l'autre bout du terrain, l'Uruguayen Chevanton, revenu à son meilleur niveau après plus de deux mois de blessure, a constitué un poison permanent pour la défense alsacienne.
« On a connu un temps d'adaptation, reconnaît Jacky Duguépéroux. J'ai été un peu surpris par leur dispositif. Saviola, notamment, décrochait plus qu'à l'accoutumée. On a pu rectifier le tir en milieu de terrain et tout est rentré dans l'ordre. »
« Trois matches sans prendre de but »
Au sortir d'un premier quart d'heure un brin brouillon, les Strasbourgeois ont donc posé leur griffe sur cette rencontre. Solides derrière, rigoureux en milieu de terrain, ils ont ainsi pu donner du grain à moudre à Alex Farnerud et Niang sur le front offensif.
« On y a laissé beaucoup de jus, rappelle Stéphane Cassard. Monaco a plus d'individualités que nous. Maintenant, ça fait trois matches que nous ne prenons pas de but. Et ça, c'est très important dans notre situation. Je crois qu'on a pris un bon point. Peut-être celui qui fera la différence en fin de saison. »
Place à Lyon
Avec la même implication et une concentration de tous les instants, le Racing n'a pas trop de mouron à se faire. Seizièmes ce matin, avec quatre points d'avance sur Ajaccio, premier relégable qui a pris une dérouillée à Saint-Etienne (3-0), les Bleus peuvent se ménager un fin de saison dénuée de crise de nerfs. Leur treizième match d'affilée à la maison sans défaite plaide en leur faveur.
Et la venue de Lyon, dès samedi, peut servir de détonateur. Brillant hier soir, le Racing a cette fois l'occasion franchir un palier. « J'ose espérer que les spectateurs sont repartis contents, ajoute Duguépéroux. Il y a eu comme un frémissement. » C'est cela, un frémissement. A samedi pour les grandes folies ?
