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L'Alsace a écrit :L'heure de Nemeth
Attendu comme le plus offensif du RCS, le Slovaque n'a jusqu'ici joué que deux bouts de matches pour autant d'occasions ratées. Il sera titulaire ce soi.
Il a l'air un peu perdu. Avec la réserve polie qui caractérise les joueurs de l'Est, Szilard Nemeth découvre en toute discrétion son nouvel univers à Strasbourg. L'international slovaque, en rupture de ban pendant six mois à Middlesbrough, est arrivé sur les bords du Krimmeri voici une quinzaine de jours précédé d'une jolie réputation, forgée au gré de ses 55 sélections (21 buts). Avec, aussi, le handicap d'une condition physique imparfaite après avoir ciré le banc durant des semaines en Angleterre. Censé apporter un plus à un compartiment offensif atone et, qui plus est, amputé d'un Mickaël Pagis dont la « Bonne Mère » remercie chaque matin le RCS de l'avoir transféré à l'OM, l'attaquant slave l'a encore ciré à deux reprises en Alsace. Entré en jeu dans la prolongation à Lyon-Duchère, puis à un quart de la fin à Lens, il a vendangé deux énormes occasions : une au stade Balmont, l'autre à Bollaert dans les arrêts de jeu sur une action qui aurait permis aux Bleus de rapporter un point d'Artois. Jacky Duguépéroux ne l'estime pas tout à fait prêt physiquement, mais lui fera quand même confiance ce soir, poussé par le forfait de la révélation Kevin Gameiro et le retour tardif du Tunisien Haikel Gmamdia. Difficile de donner tort au coach sur ce que Nemeth a montré lors de ses deux apparitions. A Lens, lors de la blessure de Gameiro à la 74e, il a regagné le banc à une allure de sénateur pour préparer sa rentrée. « Je m'échauffais à l'autre bout du terrain et quand on m'a appelé, je n'ai pas compris tout de suite que Kevin ne reviendrait pas sur la pelouse », se justifie-t-il, « Alex Farnerud avait été touché un peu plus tôt, mais était resté sur le terrain. » Depuis sa signature au RCS jusqu'en fin de saison, le Slovaque a ainsi son mal en patience et fait contre mauvaise fortune bon coeur. « Lorsque je suis arrivé, je n'avais pas joué depuis longtemps et je n'étais pas à 100 %. Mais physiquement, je progresse chaque jour. Mes déplacements, mes enchaînements sont meilleurs aussi. L'entraîneur est intelligent. Il a vu la semaine dernière que je n'étais pas au top et m'a logiquement mis sur le banc. C'est une décision que je respecte. Aujourd'hui, il m'est difficile de dire si je pourrai tenir 90 minutes. Mais à l'entraînement, je me sens bien. Et chaque joueur qui se sent bien a envie de jouer. J'en ai envie.»
« Pas de pression »
A son rythme, Nemeth poursuit son adaptation à sa nouvelle vie. « Je viens de trouver un appartement et je suis désormais chez moi. Sur le terrain, les joueurs sont parfaits. L'équipe joue bien. A Lens, nous étions les meilleurs, mais nous avons perdu le match en cinq minutes. Nous avons juste besoin de marquer des buts et les victoires s'enchaîneront. » Le Racing l'a engagé pour ça. Et l'ancien de « Boro » se sait attendu par un public meinovien qui le découvrira ce soir et voit déjà en lui le buteur qu'on lui a présenté. « Je n'ai plus 20 ans et je sais prendre du recul, être relax, sans me dire que je dois marquer à chaque match. Je ne veux pas me mettre sous pression. Si je me mets à songer que le club, ses dirigeants, son public et les journalistes (rires) attendent de me voir marquer but sur but, ça va devenir impossible. Je préfère rester concentré sur mon jeu. » Jusque-là cantonné à un rôle de joker un brin ingrat, Nemeth ne regrette pourtant pas son choix à l'heure d'honorer sa première titularisation. « Il est prématuré de dire si venir à Strasbourg était une bonne décision. Mais une chose est sûre : elle n'était pas mauvaise. »
DNA a écrit :Nemeth : « Juste marquer »
Apparu une vingtaine de minutes à Lyon-Duchère et à Lens, Szilard Nemeth pourrait débuter ce soir à la pointe de l'attaque strasbourgeoise. La recrue slovaque du mercato sait que l'on attend beaucoup de lui.
- Samedi à Lens, vous avez manqué une balle d'égalisation en toute fin de match. Que s'est-il passé ?
- (il sourit) Je ne sais pas. Alex Farnerud me donne une bonne balle. Je me présente devant le gardien et j'ouvre mon pied. Il la sort alors que je pensais avoir mis la balle hors de portée. Je n'ai pas eu de chance. Si j'avais eu la même opportunité, j'aurais tenté le même tir...
- Après deux bribes de match, êtes-vous désormais prêt à débuter ?
- C'est difficile à dire. Bien sûr que j'ai envie de jouer. Le coach est intelligent, il voit mes mouvements et comment je travaille à l'entraînement. S'il ne m'a pas donné plus de temps de jeu, c'est que je n'étais pas encore prêt.
Physiquement, c'était difficile au début, parce que je manquais de compétition et de rythme. Je suis là depuis deux semaines et ça va mieux de jour en jour. Les sensations sont désormais bonnes.
«On perd le match en cinq minutes»
- Quel regard portez-vous sur ce groupe strasbourgeois, en grande difficulté sportive ?
- On l'a encore vu à Lens. Cette équipe a énormément de qualités, elle combine un bon football, bien plus qu'en Angleterre (Nemeth est prêté par Middlesbrough). On perd le match en cinq minutes alors qu'on s'est procuré plein d'occasions auparavant. Il faut juste marquer.
- C'est pour cette raison que vous êtes là , non ?
- Oui, oui, je sais. Tout le monde attend ça, l'équipe, le coach, le public, les journalistes... Je ne veux pas me mettre moi-même sous pression. A 29 ans, avec l'expérience, j'aborde ça de manière relax. Je suis venu pour aider l'équipe. Si je joue contre Paris, je donnerai mon meilleur.
