Meilleur buteur du National l'an passé, Jérémy Perbet a ouvert vendredi soir son compteur sous le maillot du Racing. Un premier pas pour celui qui compte s'inscrire dans la durée.
Instinctivement, Jérémy Perbet a filé vers le banc de touche. Après avoir placé une tête victorieuse sur un « caviar » de Boka, le buteur strasbourgeois est venu remercier Jean-Pierre Papin. Vendredi contre Guingamp (2-0), l'entraîneur du Racing avait titularisé pour la première fois son attaquant au style sobre et élégant.
Jusque-là , c'est Rangelov qui faisait la paire avec Hervé Tum. En quatre sorties, le duo offensif est resté muet. Plus utilisé comme un point de fixation, le Camerounais pesait d'autant moins sur le but adverse. Quant au Bulgare, il a gâché les rares occasions qui se sont présentées à lui.
Du coup, l'ex-terreur du National - 23 buts la saison passée avec Moulins -, est sorti du chapeau. Utilisé avec parcimonie en début de saison, toujours en fin de rencontre, Perbet n'a donc pas tardé à se mettre en évidence.
« J'ai manqué de lucidité »
« Je ne sais pas si j'ai marqué des points avec ce but, raconte le natif du Puy-en-Velay. C'est mon job, je suis là pour ça. C'est surtout l'occasion que je rate en seconde période qui me trotte dans la tête. Sur ce coup, j'ai manqué de lucidité. Heureusement, ça n'a pas prêté à conséquence. »
Conscient qu'il lui reste encore du pain sur la planche pour espérer s'imposer en Ligue 2, Perbet s'est donc remis au boulot. « Je vais m'accrocher, poursuit-il. Je ne suis pas en mesure de revendiquer quoi que ce soit. J'espère déjà gagner un peu de temps de jeu. »
Alors que le retour de Kevin Gameiro, la révélation de la saison écoulée, commence à se préciser - il devrait être opérationnel d'ici un mois -, et que le club s'active sur le marché des transferts, Jérémy Perbet ne craint pas la concurrence. « C'est logique de vouloir se renforcer quand les attaquants n'ont pas inscrit un but en quatre matches, précise-t-il. Ça ne m'inquiète pas. Au contraire. Mieux vaut avoir un secteur offensif bien fourni. La saison est longue. »
Test à Châteauroux
Venu à Strasbourg dans l'idée de franchir un palier, l'ex-Clermontois s'inscrit dans le projet collectif échafaudé par Papin. L'idée directrice reste la montée en Ligue 1. Si possible sans faire trop de bruit.
« Nous, on se place, tranquillement, précise-t-il. L'essentiel est de ne pas être décroché. Je préfère que tout le monde se focalise sur Caen, une équipe quasi-inchangée par rapport à l'an dernier. Nous, on est en chantier. Qu'on nous laisse travailler, on va faire notre bonhomme de chemin. »
Si le championnat constitue le pain quotidien, la Coupe de la Ligue peut améliorer l'ordinaire. Le déplacement à Châteauroux, demain, peut lui offrir une nouvelle occasion de s'illustrer. « C'est un test, le premier de la saison contre une équipe qui a le vent en poupe », dit-il. Maintenant qu'elle est lancée, il serait dommage d'arrêter la fusée Perbet.