[Ex] Ahmed Kantari

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Ahmed Kantari : « C'est le Racing qui a la pression »

L'ancien défenseur du RCS (de juillet 2006 à  janvier 2008), Ahmed Kantari, à  Brest depuis un an où il est sous contrat jusqu'en 2011, juge le Racing davantage sous pression que son équipe.

Ahmed, votre saison a été contrariée par une longue blessure et vous revenez tout juste de suspension…

Oui, à  cause d'une grosse béquille, j'ai raté octobre et novembre, puis je me suis assis deux fois sur le banc. Après, j'ai rejoué arrière gauche, avant de récupérer ma place dans l'axe, même si une suspension m'a privé du match contre Troyes (4-1).

L'an passé, Brest avait terminé 7e et sa saison 2008-2009 s'annonçait placée sous le signe de l'ambition…

Oui, mais nos ambitions ont vite été revues à  la baisse. Notre début était encourageant (4 points lors des 2 premières journées), mais nous avons connu deux mois terribles (Ndlr : 8 défaites pour 1 seule victoire en 9 matches officiels, dont 6 d'affilée en L 2 qui ont coûté sa place de coach à  l'ex-entraîneur des gardiens du RCS, Pascal Janin). Nous étions alors 18es et relégables. L'intérim assuré par Corentin Martins a permis à  l'équipe de se relancer, avec 3 victoires en 3 journées. Gérald Baticle a enchaîné avec un 4-0 contre Bastia.

Pourtant, votre parcours reste en dents de scie ?

Nous n'arrivons pas à  gérer les coups de fatigue de certains joueurs. Notre équipe est jeune et joueuse. Trop parfois, même à  l'extérieur. Notre objectif prioritaire est de nous éloigner de la zone rouge. En janvier 2008, quand je suis arrivé à  Brest, le club comptait 26 points en 21 journées. Exactement comme aujourd'hui. Ça ne nous avait pas empêchés de terminer 7es après une belle remontée.

Que vous inspire le match de ce soir ?

Je le sens bien. Nous avons bien préparé notre semaine. Et comme le dirait Jean-Marc Furlan dont c'est l'une des expressions favorites, les Strasbourgeois portent les valises. Ils ont plus la pression que nous.

[argueti]

« Rester humble »

Il a laissé en Alsace l'image d'un type charmant, un joueur de club qu'à  son grand regret, il n'a pas pu devenir au Racing, mais qu'il est devenu à  Brest dès son prêt de janvier à  juin 2008. Transféré au Stade brestois l'été suivant (Ndlr : il y est sous contrat jusqu'en 2011), Ahmed Kantari y a disputé en moins de deux saisons 51 matches de L 2 (dont 48 comme titulaire). À Strasbourg, il s'était contenté de 8 apparitions en 2006-2007 sous l'ère Jean-Pierre Papin.

À 24 ans, l'ancien joueur de la réserve du PSG, arrivé libre de Paris à  Strasbourg à  l'été 2006 pour y signer un premier contrat pro de quatre ans, est l'un des piliers de la 2 e défense de L 2 (9 buts encaissés en 10 journées). Les Brestois n'ont plus encaissé de but depuis plus de 3 matches (282 minutes, 4 h 42) et restent sur cinq rencontres sans défaite (2 victoires à  la maison, 3 nuls à  l'extérieur). Accessoirement, ils sont aussi la 3 e équipe la plus performante à  domicile, avec 4 victoires au stade Francis Le Blé, pour une seule défaite (1-2) contre Nantes). « Et encore, ce jour-là , nous avons vraiment fait un très bon match », assure l'ex-Racingman.

Ahmed, tout va bien pour vous et le Stade brestois…

Oui. Nous n'encaissons pas beaucoup de buts. Et comme nous avons du talent devant, ça permet d'enchaîner les bons résultats. En début de saison, nous avons perdu nos trois premiers déplacements. Mais depuis, nous avons trouvé nos repères. Au classement (6 e), ça se ressent. Surtout, à  l'inverse de l'an dernier où nous avions galéré à  domicile (19 es), nous sommes efficaces chez nous. En 2008-2009, nous avons plus gagné à  l'extérieur (7 victoires) qu'à  la maison (6). Et il a fallu se battre presque jusqu'au bout pour nous maintenir.

Avec ce bon début de saison, le Stade brestois a-t-il revu ses ambitions à  la hausse ?

Non. Après le traumatisme de la saison passée (1), le club se reconstruit doucement. L'an passé, nous disposions d'une bonne équipe, nous avons souvent bien joué et nous avons fini au fond (14 e).

Qu'est-ce qui a changé ?

Nous pratiquons toujours le même jeu ambitieux, mais sans mettre en péril notre solidité. Certaines recrues chevronnées, comme Omar Daf (Ndlr : l'ancien Sochalien) et Oscar Ewolo ont apporté stabilité et expérience. Mais nous nous focalisons toujours sur le maintien et les 43 points à  prendre. Etre en haut du classement permet juste de jouer plus libéré. Nous prenons les matches comme ils viennent, sans penser au lendemain, en savourant le moment présent. Après la difficile saison passée, nous n'allons pas nous enflammer.

Si on vous dit que vous êtes devenu un joueur de club…

Je suis d'accord. J'ai trouvé le club qui m'a fait confiance. Cet été, j'ai eu des contacts, mais je suis redevable au Stade brestois. Je suis devenu ici ce joueur de club que j'aurais aimé être à  Strasbourg. Au Racing, j'étais jeune. Je n'ai pas eu le temps de m'affirmer. Ici, je suis plus mûr. Surtout, je me suis stabilisé au poste d'axial gauche, alors qu'au RCS, j'avais été trimballé. Les blessures ne m'avaient pas épargné.

Vous en reste-t-il des regrets ?

Un peu. Je suis persuadé que j'aurais pu m'imposer au Racing.

Vous le retrouvez 19 e de L 2…

(il coupe) Ça fait bizarre. Là -bas, la pression est très forte, dure à  supporter. Mais quand on voit la qualité de l'effectif, le retrouver tout en bas est très étonnant. Cela dit, les Strasbourgeois vont mieux et on les prend sans doute au plus mauvais moment. Nous restons humbles. Malgré le classement, nous sommes le Petit Poucet et Strasbourg, l'ogre.

Attendez-vous ces retrouvailles avec impatience ?

Beaucoup moins que l'an dernier. Je vais retrouver avec plaisir Stéphane Cassard (Ndlr : il est suspendu), Guillaume Lacour, Quentin Othon et JAF (Jean-Alain Fanchone). Mais ce ne sera pas avec la même émotion que si j'avais passé cinq ans au Racing et disputé 300 matches sous ses couleurs.

Recueilli par Stéphane Godin

(1) Pascal Janin, désormais entraîneur du Racing, avait été remplacé à  l'automne au poste d'entraîneur par Gérald Baticle, l'ancien Strasbourgeois lui-même évincé le 6 mai au profit du coach actuel, Alex Dupont.

[Stan]

si j'avais passé cinq ans au Racing et disputé 300 matches sous ses couleurs.

C'est devenu une machine Ahmed, il tourne à  60 matches par an !

[silex57]

Ben avec les coupes nationales plus la C1 ça fait des matchs ! Ah ouais mais le racing se fait sortir au plus tard au 3ième tour et ne joue pas (jouera jamais ?) la C1 ....

[Maneo]

C'était un bon joueur Ahmed. Dommage qu'on ne lui ai jamais donné une chance.

[silex57]

Au vu des performances défensives de Brest, il semble avoir effectivement clairement le niveau L2 au moins.

[fan_racing]

C'était un bon joueur Ahmed. Dommage qu'on ne lui ai jamais donné une chance.

Il l'a eu, mais à  gauche, ce qui n'était effectivement pas idéal. Cela dit, je comprends Janin qui décèle en lui des limites ... il n'est de loin pas le seul.

[Keating]

Titulaire cette année chez le nouveau leader de la L2 ...

[argueti]

Kantari prône l’humilité

À l’image d’un groupe brestois modeste, l’ex-Strasbourgeois refuse de parler trop vite de L 1. Avant le déplacement des Bretons à la Meinau ce vendredi (20 h 30), le défenseur loue l’état d’esprit du dauphin de L 2.

De la 15 e à la 25 e journée, le Stade brestois a raflé 27 points sur 33 (8 victoires, 3 nuls). Il a même enchaîné une formidable série de 14 matches sans défaite toutes compétitions confondues. Mais depuis quatre journées, le dauphin de L 2, en visite à la Meinau ce vendredi (20 h 30), a ralenti son infernale cadence. Il s’est incliné à deux reprises à domicile (1-3 contre Sedan et 0-1 vendredi face à Ajaccio), allant cependant chercher 4 points à l’extérieur (0-0 à Guingamp et 1-0 à Clermont).

Pilier de la défense finistérienne, l’ancien Strasbourgeois Ahmed Kantari ne s’alarme pas de ce petit coup de moins bien. « Nous avions réussi une telle série que nous ne pouvions maintenir ce cap. Mais c’est vrai qu’autant la défaite contre Sedan – contre qui j’étais suspendu – apparaissait comme un accident, autant l’échec devant Ajaccio doit amener une petite remise en cause. C’est vrai, nous avons encaissé un but d’entrée, hors-jeu qui plus est, mais nous n’avons ensuite pas su mettre le grain de folie nécessaire p our inverser la tendance. »

Pour autant, avec « un petit matelas » de 11 points sur le 4 e, Laval, à dix journées de la fin, le Stade brestois ne s’affole pas. « Mais nous ne nous disons pas non plus qu’il ne peut rien nous arriver. L’exemple de Troyes, repris par Grenoble en 2007-2008 avec une avance similaire (1), nous incite à la vigilance », rappelle Kantari. « Vu l’état d’esprit du groupe, je ne doute pas. Ajaccio n’est pas 2 e défense de L 2, ex aequo avec nous, pour rien. C’est une bonne équipe. Maintenant, si dans deux ou trois matches, nous n’avons pas gagné, je commencerai à me poser des questions. Aujourd’hui, personne, chez nous, ne s’en pose, ni ne parle non plus de Ligue 1. Quand, dans un match, nous traversons une période difficile, tout le monde se met le c… par terre, des attaquants au gardien, en faisant fi de son intérêt individuel, et tire dans le même sens. Le vestiaire est u ni. Personne n’a chopé la grosse tête. Il y a de la qualité partout, mais aussi de l’humilité partout. »

Une 2 e montée en trois ans ?

Meilleure attaque de L 2 (40 buts, comme Laval), Brest a réussi un savant amalgame entre jeunes prometteurs (Nolan Roux, 3 e buteur de L 2 avec 12 buts) et joueurs chevronnés. « Des Omar Daf, Oscar Ewolo, Steeve Elana et David Bouard ne sont pas des novices », reprend le défenseur breton. « Ils ont pour certains déjà vécu l’expérience d’une montée. Fabien Laurenti, arrivé au mercato d’hiver, l’a connue l’an passé avec Lens. Nolan Roux (lui aussi venu de Lens) n’est pas le mec à gamberger. »

En 2006-2007, Kantari (24 ans) a lui-même participé à l’aventure de la remontée avec le Racing. « Oui, mais si j’étais souvent dans le groupe, je n’ai pas joué très souvent (17 matches). À Brest, c’est différent. Je suis l’un des cadres. Forcément, je ne vis pas notre épopée de la même manière. »

À un an de la fin de son bail, le Franco-Marocain se verrait bien découvrir la L 1 avec « un club qui m’a tendu la main après une période délicate pour moi. J’ai une grosse reconnaissance envers le Stade brestois et vice-versa. Le courant passe bien entre nous. Nous devrions bientôt commencer à évoquer une prolongation. »

Probablement lorsque l’accession sera définitivement en poche.

S.G.

(1) À 11 journées de la fin, l’ESTAC, 3 e, possédait 12 longueurs d’avance sur Grenoble, 5 e. Les Aubois s’étaient écroulés (4 points sur 33 points) et avaient fini 6 es, à six longueurs de Grenoblois qui s’étaient hissés sur la 3 e marche du podium et, donc, en L 1.

[silex57]

Qui c'est qui a bien fait de se casser de Strasbourg pour aller à Brest ?