DNA a écrit :Specht, le retour
Robert Lohr, capitaine d'industrie alsacien, est sur le point d'entrer dans le capital du Racing, à travers son fidèle « lieutenant » Léonard Specht. Un renfort qui est bienvenu en cette période de vaches maigres.
Depuis maintenant quelques semaines, Philippe Ginestet est en quête de « gens de bonne compagnie et de bonne volonté » pour entrer dans le capital du club. Le voeu présidentiel est en passe d'être exaucé. D'ici quelques jours, Robert Lohr doit franchir le pas. L'industriel alsacien, dont la société basée à Hangenbieten, Lohr Industrie, a réalisé quelque 200M€ de chiffre d'affaires l'an dernier, est un passionné de football en général et du Racing en particulier.
Passion intacte pour le Racing »
« Caution alsacienne » sollicitée par Patrick Proisy à l'époque de la prise de pouvoir de McCormack, en 1997, Robert Lohr avait aussi intégré l'équipe Keller-Gindorf au moment de la reprise d'un club laissé exsangue après six années de gestion hasardeuse. Mais l'homme s'était retiré du tour de table au dernier moment, pour des « raisons personnelles. » A chaque fois, l'industriel avait placé Léonard Specht en première ligne. Le natif de Mommenheim, champion de France 1979 sous le maillot Ciel et Blanc, a rejoint le groupe Lohr voilà plus de dix ans, avant d'en devenir le directeur des ressources humaines en 2003. Surtout, le « grand Léo » garde une passion intacte pour le Racing, club où il a peu ou prou occupé toutes les fonctions et dont il reste aujourd'hui un observateur avisé.
« Ajouter ses connaissances aux compétences reconnues »
De Moscou, où il est cette semaine en voyage d'affaires, Robert Lohr a évoqué le futur investissement de son DRH dans le club. « Connaissant la passion de Léonard Specht pour le Racing, je suis prêt à la soutenir pour qu'il puisse ajouter ses connaissances aux compétences reconnues du président Philippe Ginestet », dit-il. De Buenos Aires, où il est en vacances, Philippe Ginestet lui fait écho, le président appuyant son hommage à l'adresse du PDG de Lohr Industrie. « Monsieur Lohr est une personne que j'apprécie beaucoup, précise-t-il. C'est un grand capitaine d'industrie, très attaché à sa région, qui partage la même passion que moi pour le Racing. »
Investissement à quelle hauteur ?
Si le président et le futur investisseur sont sur la même longueur d'ondes, reste désormais à définir le cadre et les modalités de cette collaboration. Pour l'heure, les protagonistes se montrent peu diserts.
Deux hypothèses sont possibles. Soit MM. Lohr et Specht entrent dans le capital d'EuroRacing, la holding créée par Philippe Ginestet - il en est actionnaire majoritaire à hauteur de 70% - qui gère les intérêts du club. Ce qui impliquerait que le président revende une partie de ses actions - on parle de 15%, soit environ 1,3M€ -, comme il l'avait fait ces derniers mois pour Dominique Pignatelli. Soit le binôme intègre le conseil d'administration de la société anonyme sportive professionnelle (SASP) du Racing, gérée à 98% par EuroRacing, les 2% restants étant détenus par les « petits » actionnaires. Auquel cas Philippe Ginestet ne serait plus vendeur, mais bien la holding en tant qu'entité - Egon Gindorf, Dominique Pignatelli, Thierry Wendling et Philippe Ginestet. Une fois tous les détails réglés, au retour des séjours en Russie et en Argentine, Léonard Specht et son patron pourront participer au développement du Racing. Avant d'en prendre les rênes à moyen terme, comme le laissait entendre la rumeur concernant un éventuel retrait de Philippe Ginestet (lire notre édition du 16 juin) ? Injoignable hier soir, l'ancien pro, vu la saison dernière dans les travées de la Meinau et un peu partout là où le Racing jouait gros, connaît en tout cas la maison dans ses moindres recoins. Il sait, par conséquent, où il met les pieds.
Sébastien Keller