Foot365 a écrit :Sous les ordres de Jean-Marc Furlan pour la deuxième année de suite, Grégory Paisley prend toujours autant de plaisir à travailler avec cet amoureux du beau jeu qu'est l'actuel entraîneur strasbourgeois.
Grégory Paisley, on a senti une volonté permanente des Strasbourgeois de jouer proprement face à l'OM. Etait-ce une consigne de Jean-Marc Furlan ?
Il souhaitait surtout que nous fassions attention. Mais c'est vrai qu'il nous avait aussi demandé d'essayer de mettre en place ce que nous avions appris pendant la préparation. Dans ce qu'il veut faire, le coach a une méthode de jeu, un projet et un plan précis. C'est le message qu'il essaie de nous transmettre en permanence.
Comment résumeriez-vous la méthode de jeu prônée par Jean-Marc Furlan ?
Avant tout, le coach fait en fonction des joueurs et de l'effectif qu'il a à disposition. Car le fait de vouloir appliquer un beau jeu, c'est bien beau, mais si tu n'as pas les joueurs pour, tu fais autrement. Maintenant, c'est vrai que notre milieu de terrain peut permettre de jouer comme le coach l'entend. Des joueurs comme Johansen et Cohade sont des joueurs de ballon et cela facilite les choses. Maintenant, si les défenseurs commencent à balancer de grands ballons, on ne s'en sortira pas. Surtout face à des gabarits au potentiel physique impressionnant comme le sont ceux de Marseille. Même si nous avons Renteria, qui est imposant devant, il faut essayer le plus possible de jouer au sol. Contre l'OM, ça s'est avéré plutôt payant.
Est-ce un plaisir d'évoluer sous les ordres d'un coach qui prône ce style de jeu ?
Oui, c'est clair. A la base, le foot est un jeu. En ce qui me concerne, je travaille pour la deuxième année avec Jean-Marc Furlan et je prends vraiment du plaisir à évoluer sous ses ordres. C'est le foot que j'aime et j'espère que nous réussirons à l'appliquer tout au long de l'année tout en ayant des résultats positifs. Aujourd'hui, je suis content d'aller à l'entraînement et il n'y a rien de mieux pour un joueur professionnel. A une certaine période, ce n'était pas le cas. Quand ça se passe comme ça, c'est qu'il y a un malaise.
Avez-vous retrouvé à Strasbourg le Jean-Marc Furlan que vous aviez découvert à Troyes ?
Oui, il est égal à lui-même. Ce désir de toujours bien jouer est ce qui fait sa force. Il a une ligne de conduite et il la garde jusqu'au bout. De toute façon, quand vous changez constamment de projet de jeu, vous ne pouvez pas y arriver. Le coach a toujours véhiculé le même message et à partir de là , ça se passe plutôt bien, même s'il y a eu cette descente avec Troyes l'année dernière. Mais il a pu démontrer à toute la France du football que Troyes n'avait rien à envier à personne au niveau du jeu. Ça s'est joué à des détails – ceux qui font la différence en L1 – et peut-être que nous n'avions pas assez le potentiel qualitatif pour se maintenir à ce niveau-là . Mais hormis ça, nous nous en étions plutôt bien sortis au niveau du jeu.
« Par le jeu, le coach a démontré qu'il était possible de tout gagner »
Cet épisode vous fait-il craindre que le revers de la médaille de ce jeu séduisant puisse être cinglant ?
Nous ne sommes pas fous non plus. Si nous jouons face à une équipe qui nous presse très bien, nous n'allons pas nous amuser à faire des une-deux dans nos trente mètres. Si nous devons modifier notre jeu sur un ou deux matchs par rapport à l'équipe que nous avons en face, nous n'hésiterons pas. S'il faut balancer et jouer le deuxième ballon, nous saurons le faire. Ce jeu est vraiment notre ligne de conduite sur la saison. Maintenant, il y a certains matchs où nous ne pourrons pas le faire. Nous allons tomber sur des équipes plus fortes que nous, il ne faut pas se leurrer. Donc si nous n'avons pas à appliquer notre jeu, nous nous y prendrons autrement pour essayer de nous en sortir.
Comment travaillez-vous cette méthode de jeu lors des entraînements ?
C'est un travail régulier au quotidien. Il n'y a pas de secret ni de surprise : il fait vraiment des exercices qui nous amènent à évoluer de telle manière le week-end. Nous suivons ses consignes et nous essayons de les appliquer au mieux. Il y a pas mal de travail tactique, de jeux, mais aussi des séances vidéo… C'est vraiment un mélange de boulot qui nous fait avancer.
Avec un entraîneur comme Furlan, les défenseurs arrivent-ils eux aussi à se prendre pour des techniciens lors des entraînements ?
A la base, un joueur de Ligue 1 doit avoir un minimum de bagage. Maintenant, c'est clair que les défenseurs doivent répondre présents dans l'impact physique sinon ils ne peuvent pas évoluer à ce niveau-là . Mais il y a un minimum de « pieds » à avoir. Et puis, ce n'est pas non plus la croix et la bannière ce que nous demande le coach. C'est vraiment un minimum technique à avoir. A partir du moment où tu l'as, tu peux t'en sortir correctement. Surtout quand tu as en plus la chance d'évoluer dans un groupe de qualité. Si nous manifestons tous l'envie d'évoluer ensemble et d'adhérer à son projet, nous ferons quelque chose de sympa. Mais sachant que ce sont des paramètres que vous ne contrôlez pas toujours, ça peut parfois devenir difficile.
Croyez-vous en les méthodes Furlan ?
Bien sûr. Il l'a prouvé de toute manière. Par le jeu, il a démontré qu'il était possible de gagner n'importe quel match. L'année dernière, nous sommes certes descendus mais à aucun moment, hormis une ou deux fois, nous avons été à la rue dans un match. A partir de là , tu te dis que la méthode fonctionne quand même. Après, c'est plus la qualité individuelle qui peut faire la différence à certains moments. C'est d'ailleurs à cause de ça que nous sommes descendus. Mais pas en raison du projet de jeu préconisé par le coach.