« Mika » retrouve « PAF » 
 Mickaël Pagis, ici à  la lutte avec José Cobos, retrouvera son compère Pierre-Alain Frau, dit PAF, ce samedi soir à  Gerland.(Photo DNA)
Mickaël Pagis, ici à  la lutte avec José Cobos, retrouvera son compère Pierre-Alain Frau, dit PAF, ce samedi soir à  Gerland.(Photo DNA) 
Pagis (Mika) - Frau (PAF). C'était Le duo, à  Sochaux. Quand on parlait de l'un, on parlait forcément de l'autre. Aujourd'hui, leurs routes se sont séparées. Le premier joue au Racing, le deuxième est désormais Lyonnais. Samedi, il se reverront à  Gerland. 
« C'est un mec généreux, mais réservé. Il est ambitieux, mais il joue avec les autres. Quand il se sent à  l'aise avec les gens, il devient chambreur. Il aime son travail et il aime le faire bien. Il est resté abordable et simple. »
 En posant un point au bout de sa phrase, Mickaël Pagis se surprend à  sourire. « En fait, je crois que nous nous ressemblons beaucoup dans la vie. Nous en avons la même approche. »
 Les deux joueurs se sont fréquentés, se sont appréciés pendant un peu plus de trois saisons au FC Sochaux. « On se voyait en dehors des terrains, reprend Mickaël Pagis, avant de glisser avec malice : et, sur le terrain, nous n'avions pas besoin de nous voir pour nous trouver. Quand je centrais ou remisais, je savais qu'il serait à  la réception du ballon. Il était mon complément naturel, idéal même. »
« Je suis plus grande gueule que lui »
 Résultat des courses : un passé commun riche d'un titre national de L2, d'une coupe de la ligue et de quelque 70 buts au compteur pour les deux joueurs.
 A près de 500 kilomètres de là , sur les bords du Rhône, l'écho de la voix Mickaël Pagis résonne aux oreilles de Pierre-Alain Frau. « Mickaël, je n'en pense que du bien, du très bien même. Il devrait penser plus à  lui parfois. En fait, il ne pense qu'aux autres et à  leur bien-être. Son souci, c'est de mettre ses coéquipiers dans les meilleurs conditions. On se trouvait les yeux fermés, raconte le néo-Lyonnais. Mais ce qu'il fait, je ne pourrais pas le faire. »
 Et lui revendique, pour lui tout seul, un autre statut. « Je suis incontestablement plus grande gueule que lui. Il était encore plus réservé que moi », rigole Pierre-Alain Frau.
« Je ne l'appellerai pas »
 « Je ne l'appellerai pas cette semaine, explique Mickaël Pagis. Aujourd'hui, rencontrer un ancien coéquipier est classique. On se prépare chacun de son côté, avec chacun un maillot différent sur le dos. En plus, je ne suis pas très téléphone. J'ai 50 autres semaines pour l'appeler. Ce que je fais. »
 Et, bien sûr, Pierre-Alain Frau tient à  peu près le même discours et met les mêmes choses entre guillemets. « Je ne sais pas si je vais l'appeler, mais je le reverrai avec plaisir. Là , nous prendrons le temps de nous parler. »
Le 100e de Pagis
 Impatient de retrouver PAF, Mickaël Pagis l'est d'autant plus qu'il a joué son centième match de L1 samedi soir contre Nice, et en a profité pour inscrire son but, un penalty. « Mon objectif n'était pas de placer le ballon, de frapper en force. Mon idée était que le ballon termine au fond du but. C'était important pour moi, mais surtout pour l'équipe, insiste Mickaël Pagis. Quant à  mes statistiques, elles me laissent indifférent. Elles prendront de l'importance quand je ne serai plus footballeur et que je raconterai mon histoire à  mes enfants. »
 Samedi dernier, Mickaël Pagis a pris un bon bol de plaisir. « C'est le but de tout footballeur. Je me suis régalé. On a tous eu la haine, pour remporter ce match. »
« A Lyon, personne ne se sent star »
 De son côté, Pierre-Alain Frau dit bien s'amuser à  Lyon. « J'ai été agréablement surpris. C'est un vrai grand club. Je me suis vite fait à  la ville et je commence à  trouver mes marques sur le terrain. Lyon, c'est un club sérieux avec des grands joueurs qui ne se prennent pas pour des stars. Ils restent simples et disponibles. J'espère être comme eux », s'interroge le Franc-Comtois.
 Pour ce samedi, chacun se souhaite bien du plaisir. « Mika a mis assez de buts comme ça jusqu'ici pour pouvoir s'en passer à  Lyon, rigole Pierre-Alain Frau. Je pense que le Racing va poursuivre son redressement après sa défaite chez nous. Ce qui lui arrive est incompréhensible. »
Rester muet
 « J'espère qu'il va réussir à  Lyon, mais pas contre Strasbourg. Pour une fois, il va rester muet », lui répond Mickaël Pagis qui mène 6 buts à  2 face à  PAF en championnat.
 Mais, comme entre gentlemen, il se serreront les paluches à  la fin de la rencontre. Et n'oublieront pas de se téléphoner. Mais seulement dimanche...
DNA