L'Alsace a écrit :Fiorèse ne viendra pas
La décision est tombée hier à 23 h 20, à 40 minutes de la fin du mercato : le milieu de terrain de l'Olympique de Marseille ne sera pas prêté à Strasbourg jusqu'en juin.
Cette fois, c'est fini. Considérablement refroidie durant le week-end, la piste du Marseillais Fabrice Fiorèse avait pourtant été réactivée dès hier matin, à l'aube du dernier jour du mercato. Mais alors que Pape Diouf, le président du directoire de l'OM, avait annoncé vers 21 h 20 que « le prêt de Fabrice Fiorèse à Strasbourg (sans option d'achat) devrait se conclure très vite », Marc Keller a dû se rendre à l'évidence deux heures plus tard, depuis Orly où, en compagnie d'Alain Plet, le directeur administratif du Racing, il venait de quitter le milieu droit olympien et son agent. « Ça ne se fera pas. Nous ne sommes pas parvenus à un accord. Le joueur n'a pas voulu consentir l'effort financier que nous lui demandions. Nous venons de nous saluer. Je ne peux pas en dire plus maintenant. Nous donnerons davantage d'éclaircissements demain (Ndlr : aujourd'hui). » Le directeur général strasbourgeois n'a donc pas réussi à convaincre l'ancien Guingampais et Parisien de venir relancer à Strasbourg une carrière qui part à vau-l'eau sur la Canebière. Comme on pouvait logiquement le penser (nos précédentes éditions), les raisons de l'échec tournent autour du somptuaire salaire mensuel du joueur à l'OM, estimé, de sources concordantes, à 110 000 euros. À titre indicatif, rappelons que l'international suédois Pontus Farnerud, qui émarge à 100 000 euros à Monaco, avait dû sacrifier 60 % de ses émoluments pour être prêté au RCS en 2003-2004. Mais n'est pas Farnerud qui veut, ce qui, en définitive, laissera peut-être moins de regrets aux dirigeants bas-rhinois et à leur entraîneur Jacky Duguépéroux, pas franchement surpris de l'épilogue malheureux d'une journée d'intenses négociations. Vers 23 h, le coach avouait déjà son pessimisme. Une demi-heure plus tard, il accueillait la nouvelle avec fatalisme. « Je me préparais à l'échec des tractations. J'avais senti le vent tourner. Ce feuilleton a connu des hauts et des bas. Il a été enterré en fin de semaine dernière et relancé ce lundi. Clairement, Fiorèse aurait constitué un plus. Son profil était intéressant. Mais comme je l'avais annoncé avant le début du mercato, je ferai avec l'effectif à ma disposition. » Dans la journée, le premier écueil de cet épineux dossier avait pourtant été contourné. Bloqué par son quota de prêts en France, l'OM avait accepté de récupérer le jeune Karim Dahou (22 ans), prêté à Lorient où il n'avait joué que neuf matches de L 2. Ne restait plus, dès lors, qu'à s'attaquer au nerf de la guerre : l'argent. Et donc, à la très confortable rétribution de l'ancien Guingampais et Parisien, transféré le 31 août dernier à Marseille pour 3,5 millions. Pas couru d'avance et, surtout, perdu à l'arrivée, à 40 minutes de la fin du mercato.
Un « kleptomane du football »
S'il possède une carte de visite respectable (vainqueur de la Coupe de France 2004 avec le PSG, 151 matches et 29 buts en L 1, 57 matches et 22 buts en L 2), Fiorèse est surtout précédé d'une sulfureuse réputation. Une image écornée par ses simulations répétées qui lui ont valu, il y a deux ans, d'être qualifié par Guy Roux de « kleptomane du football », mais aussi par son transfert mouvementé de Paris à l'OM, pimenté par ses échanges d'amabilités avec Vahid Halilhodzic. « Fio » finira donc la saison à Marseille où le nouveau coach, Philippe Troussier, semble, malgré ses dénégations, ne plus compter sur lui. Ainsi s'achève le mercato strasbourgeois. Sur une page blanche : pour la première fois depuis sa création, les colonnes départs et arrivées sont restées vides du côté de la Meinau.
Je lui souhaite de passer 6 mois sous le soleil de Marseille, qu'il s'amuse bien sur le banc ou en CFA avec ses 110.000 € dans la poche
verouillage ce soir