Sur un terrain, on a du mal à le bouger même si le Lyonnais Carew y est parvenu l'espace de quelques dixièmes de seconde. En dehors, Karim Hagui a déjà le calme d'un ancien, malgré ses 21 ans.
C'est un peu l'homme ou le joueur à tout faire du Racing. Cet été, par exemple, il a indirectement participé au recrutement du club, en incitant Haikel Gmamdia à le rejoindre à Strasbourg. « On s'appelait souvent, sourit d'entrée de jeu Karim Hagui. Mais je lui ai simplement raconté ce que je vivais dans ce club. »
Hier matin, pendant la séance, c'est aussi lui qui traduisait les propos de Jacky Duguépéroux à Hosni, sur les exercices à accomplir. « Ça me fait plaisir de pouvoir parler à deux joueurs dans une langue commune, surtout en dehors du terrain. Car, sur le terrain, je ne fais pas de différence. Ce sont mes coéquipiers, comme les autres. »
« Carew ? J'ai fait le maximum... »
Disponible, Karim Hagui l'est indiscutablement. Et même quand on lui reproche de ne pas avoir empêché Carew de marquer le but lyonnais, il ne vous tourne pas le dos, en faisant claquer ses talons.
« Sans chercher d'excuse et dire que je ne suis pas fautif, c'est plus lui qui joue très bien le coup que moi qui fais une erreur, explique-t-il. Sur l'action, qui va très vite, je me retrouve tout seul avec lui dans la surface alors que nous devions être deux. Je pense que j'ai fait le maximum, mais je ne voulais pas provoquer de penalty. J'étais coincé, il a joué de son physique. C'est vraiment un but chiant. »
Saison extraordinaire
Un but d'autant plus embêtant, qu'« immérité pour nous », mais un but qui ne lui fait pas tourner la tête. « Je ne suis pas inquiet. Nous avons des qualités. Elles sont mentales, physiques et techniques. Il nous manque juste le dernier geste, aussi bien défensif qu'offensif, reprend Karim Hagui. Il faut continuer sur cette lancée et continuer à être persuadé qu'il faut d'abord beaucoup se battre pour gagner des matches. »
Et lui, visiblement, ne va pas rechigner à l'effort demandé. « On va vivre une saison extraordinaire entre le championnat, la Coupe de France, la Coupe de la Ligue et la Coupe de l'UEFA. Pour moi, il y aura également la Coupe d'Afrique des Nations et, peut-être, la Coupe du monde. Alors, je suis content de travailler. On a vraiment de belles choses à faire. »
« Ici, c'est devenu ma maison »
Sur son tout début de saison, il se dit « satisfait », et rassuré après ses soucis à l'épaule, qui l'avaient privé de la finale de la coupe de la Ligue. « Nous avons fait une grosse préparation, très dure, qui va nous aider à avancer dans cette saison très longue. Ça m'a fait du bien de la faire car c'est la première depuis trois ans. Comme les autres, j'ai la sensation de progresser depuis sept ou huit mois », avoue Karim Hagui.
Et puis, il le concède sans vraiment se forcer, le Racing est devenu "SON" club. « Tout le monde - les dirigeants, les coéquipiers et les supporters - compte sur moi. J'ai de bonnes relations ici. Alors, je me sens chez moi au Racing. C'est ma maison. »
Mauvais sort à conjurer
A tout juste 21 ans, même si on lui prévoit un avenir encore plus doré ailleurs qu'à Strasbourg, Karim Hagui semble avoir trouvé la bonne adresse. « Le Racing, c'est le club idéal pour grandir. Sincèrement. Et c'est ce que j'ai expliqué à Haikel. Tout est bon, ici », sourit le Tunisien.
Contre Monaco, il est décidé à conjurer le mauvais sort. « Il faudra avoir la même envie qu'à Lyon ou que face à Auxerre. Gardons les bonnes choses de ces deux matches et il y en a eu », assure le défenseur du Racing. Après, Karim Hagui reparle de réalisme à avoir, de détails à régler. « Il nous manque un chouia. Mais il faut le trouver vite. » Ce dimanche serait parfait pour résoudre certaines équations, non ?