J'espére qu'au rythme où l'on va, on ne vas pas se retrouver en... L2.
Bon courage à vous aussi pour votre remontée.
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DNA a écrit :L'Europe, l'Europe, l'Europe !
Proche de l'abandon en championnat, le Racing s'offre ce soir une escapade européenne en Autriche, à Graz. Un déplacement qui peut lui permettre de rebondir avant la venue de Lens dimanche... ou l'enfoncera encore un peu plus dans ses doutes.
La dernière fois, c'était la nuit. On veut dire par là que le monde courait à sa perte. La dernière fois, c'était le 11 septembre 2001.
Chacun sait ce qu'il faisait le 11 septembre 2001 quand les avions détournés ont frappé les Twin Towers, comme les générations précédentes savent ce qu'ils faisaient le jour de l'assassinat de Kennedy ou du premier pas de l'homme sur la lune. C'est la dernière fois que le Racing a disputé une coupe d'Europe.
Demi-tour
Les supporters du Racing se souviennent donc de ce qu'ils faisaient en l'instant et savent que les leurs étaient dans l'avion qui les menait à Liège. Et que dans l'indifférence quasi-générale et la peur d'une troisième guerre mondiale larvée qui allait de fait exploser avec l'attaque sur l'Afghanistan d'abord, l'Irak ensuite, ils avaient fait demi-tour.
Le 11 septembre 2001, Chilavert, Bertin, Ljuboja et consorts n'avaient pas disputé leur match de coupe d'Europe, repoussé d'une semaine. Avant de laisser passer leur chance en Belgique (défaite 2-0) comme en France (2-2) et de se replonger dans le quotidien d'un championnat de L2 qui ne passionnait pas grand monde.
Crise qui couve
Quatre ans plus tard, l'histoire qui aime bien ça repasse les plats. Le monde ne va pas beaucoup mieux et le Racing non plus. Dernier ex-aequo de L1 avec trois points, aucun match remporté et un but marqué en six rencontres.
Une crise sportive qui couve évidemment puisqu'il ne saurait être question d'autre chose que de crise sportive qui couve quand on est dernier ex-aequo de L1 avec trois points, aucun match gagné et un but marqué en six rencontres.
Il y a quatre ans, le tirage au sort lui avait attribué le Standard de Liège. Pas un calibre, juste une équipe correctement outillée. Cette saison, il lui a refourgué le Graz AK, pas une terreur non plus, juste une équipe qui peut faire douter. Niveau service, l'histoire ne s'est pas foulée pour une fois.
Peu de temps pour éviter le clash
Graz AK ou un autre, au fond quelle différence. Ce qui reste, c'est que depuis la défaite a priori imméritée face à Monaco, le Racing doute de tout.
Samedi, au Parc des Princes, les jeunes pousses lancées par Duguépéroux se sont effrayées de l'ombre portée sur les murs. De la leur, de celle de leurs adversaires.
L'an dernier, c'était pareil et il faut craindre, à constater comme on jase, que tout cela n'aura pas de fin immédiate et que les mêmes causes étant censées produire les mêmes effets, on se rapproche d'un gros clash.
Il reste peu de temps pour l'éviter. Peu de matches aussi. Deux, trois peut-être. Graz ce soir, Lens dimanche, Ajaccio mercredi, Toulouse en poussant un peu. Après ? Après, on ne sait pas. Ou plutôt on ne veut pas deviner.
Plus sur les rails
Jacky Duguépéroux sait ça mieux que personne. Contrairement à Kombouaré l'an dernier, lui n'est pas pris en flagrant délit d'erreur d'aiguillage. Il garde son cap qui est le bon, disons le tout net. Il parle de jeu, de rigueur et d'allant, il parle de l'essentiel.
Ce sont les joueurs qui ne trouvent plus les rails. C'est tout, c'est trop, c'est trop simple, c'est trop bête.
« Il faut reconnaître qu'on ne joue pas à notre niveau, disait hier soir l'entraîneur alsacien dans les sous-sols du Arnold Schwarzenegger Stadion, petit stade moderne de 15 350 places planté dans à la limite ouest de Graz. L'an dernier, quand l'équipe était mal en championnat, elle avait montré qu'elle avait le mental d'une équipe de coupe. Elle avait su trouver les ressources pour se sortir de la zone rouge et gagner la coupe ».
L'urgence lente de la survie
Autant dire qu'il attend que ces réflexes appris dans l'urgence lente de la survie ressortent au grand jour. Aujourd'hui, parce que le temps presse. « On ne vient pas pour faire un petit tour et s'en aller, dit-il encore. On n'est pas là pour préparer le championnat, mais bien pour jouer la coupe d'Europe ».
Reste à savoir ce que feront les joueurs une fois sur la pelouse. S'ils pénétreront, comme à Paris, les gestes un peu gauchis par la crainte ou s'ils feront face. Personne ne le sait. Pas même eux. C'est une chose de parler, une autre d'agir, on l'a vu. Surtout en coupe d'Europe.
« Il ne nous manque pas grand chose »
A Graz, où l'automne n'empourpre pas encore les arbres, se jouera une bonne partie de l'avenir immédiat du Racing. Une bonne partie de sa saison en tout cas. Qu'il réagisse et, sur sa lancée, il peut rattraper une partie de son retard. Qu'il baisse une fois de plus la tête et on ne jure plus de rien.
« Je suis persuadé qu'il ne nous manque pas grand chose, dit Mickaël Pagis, revenu de blessure et aligné à la pointe de l'attaque ce soir, tandis qu'Yves Deroff devrait retrouver son poste d'arrière droit et Lacour monter d'un cran. Nous prenons très peu de buts, mais depuis le match face à Monaco, nous ne jouons plus vers l'avant, c'est ça le problème ».
C'est ça en grande partie, oui. Et ça ne pardonnera pas ce soir, pas plus qu'au match retour, contre une équipe forcément annoncée physique et qui reste constamment dangereuse dans la foulée de son buteur Bazina.
Le Racing est en danger ce soir, mais il l'est partout en ce moment, alors Graz n'est peut-être finalement pas le pire endroit du continent pour se réécrire une histoire. « L'Europe, l'Europe, l'Europe ! », disait de Gaulle. Eh ben, nous y voilà .
Graz : soyez rouge ou noir
Graz et ses quelque 240 000 habitants s'habillent de noir et blanc ou de rouge et blanc, les soirs de matches. Si le rouge (couleur du Graz AK) sera à la mode ce soir, le noir (couleur du Sturm Graz) attend son heure.
« Ici, on naît noir ou rouge et on ne peut pas changer de camp en cours de vie. » Occupé à retaper la pelouse du vieux stade en bois du Sturm Graz, en plein milieu d'un quartier populaire de Graz, Semy, tout en secouant la tête et en remuant la terre, esquisse un sourire.
« Moi, je suis noir de coeur, pour le Sturm Graz donc, reprend le jardinier. Tu sais, ce club, c'est l'âme de la ville, le club populaire. Si je dois résumer, le Sturm c'est le bleu de travail et le AK ce sont les cravates. On a la loyauté, ils ont l'argent. Jeudi, je vais regarder le match à la télé. Et si je suis Autrichien, sans désirer la défaite du AK, je souhaite bonne chance à Strasbourg. ».
Arnold est « Sturm »
Et l'homme d'une quarantaine d'années a l'Argument de poids pour tenter de vous convaincre définitivement de choisir votre couleur.
« Sincèrement, je ne sais pas pourquoi je supporte le Sturm. Ça vient du coeur. Mais on ne peut pas être pour les autres. D'ailleurs, Arnold Schwarzenegger est aussi pour le Sturm. Alors. »
Alors, voilà , visiblement les habitants de la capitale de la Styrie ne voient la vie du foot qu'en noir.
A quelques centaines de mètres de notre jardinier, au stade Arnold Schwarzenegger - seul objet désormais partagé par les deux clubs -, les « fans shops » et les « Treffe Punkt » (brasserie) des deux clubs se jouxtent, se toisent presque.
« Je ne peux pas trop le dire à mes clients, sous peine d'en perdre quelques-uns, mais j'encourage aussi le Sturm. Ici, c'est naturel », raconte la tenancière du tabac-presse, lui aussi accolé au stade.
« Le Graz AK est l'équipe du futur »
Alors, même si porter le rouge dans les parages semble être déconseillé, le Graz AK, né en 1902 grâce à quelques étudiants (le Sturm Graz a vu le jour en 1909) a ses supporters. « On est l'équipe du futur. Notre club a de l'argent, est ambitieux », assure Herwig avec l'impétuosité de ses 20 ans.
« Au Sturm, on joue au football alors qu'à l'AK, on gagne en balançant les ballons sur Bazina. Puis il vient piller le Sturm de ses meilleurs joueurs en fin de saison », lui aurait répondu Semy en référence aussi au derby perdu par le Sturm (0-2) le 21 août. Malgré cette défaite, le Sturm reste le meilleur des deux clubs de Graz. »
Statistiques
Les statistiques semblent pourtant donner tort à Semy. Le Sturm Graz a « seulement » remporté 39 derbies contre 44 à l'AK (40 résultats nuls). « Je ne vous parle pas de chiffres, mais de coeur », coupe sèchement Semy, qui claque des talons et repart travailler sa pelouse, en laissant échapper de ses lèvres un vocabulaire incompréhensible.
Loin de toute polémique - les oppositions entre les deux clubs ne donnent plus lieu à des débordements -, le Sturm et le AK ont, surtout cette dernière décennie, prouvé que le football autrichien ne se résumait pas à Vienne et à ses clubs huppés (Austria et Rapid).
« C'est ce qui nous rapproche du Sturm », raconte Michael, un jeune supporter de l'AK.
Culture physique et culture plastique
D'un côté, le Sturm Graz pèse deux titres de champion (1998, 1999) et quatre coupes (1996, 1997, 1998, 1999). De l'autre, le Graz AK peut présenter son titre (2004) et ses quatre coupes (1981, 2000, 2002, 2004). Et tous deux ont goûté à la Ligue des Champions.
Dire que le Graz AK n'existe pas à Graz est plus qu'exagéré. Près de 9 000 personnes se déplacent ainsi à chaque rencontre pour l'encourager.
Et si le Sturm Graz a, avec Arnold Schwarzenegger sa tête d'affiche, le Graz AK a aussi la sienne : Gà¼nther Herman, un peintre reconnu et né à Graz. Même si, visiblement, la culture physique a plus de poids que la Culture, la ville autrichienne se targue d'être capitale culturelle (tout court) européenne cette année...
Un fan club au Sri Lanka
Une tête d'affiche (on parle d'Herman donc) qui a même créé un fan club du Graz AK au Sri Lanka où il vit désormais. Avec ses 68 membres, il fait partie des 70 fan clubs (dont deux basés en Allemagne à Duisbourg et à Leipzig) qui supportent le club « cravates » de Graz. Au total, ce sont près de 2 500 personnes qui s'y retrouvent. Pas rien.
Les Strasbourgeois devraient s'en apercevoir ce soir. « On ne sait rien du Racing, reconnaît Herwig avant d'éclater de rire. Pour moi, ça va faire 5-0. » Entre le rouge et le noir, le bleu va avoir du mal à trouver sa place.
Le chêne styrien
LES SUPPORTERS SERONT LA. - Les joueurs strasbourgeois seront soutenus au Arnold Schwarzenegger Stadion par près de 150 supporters alsaciens. Le double bus des UB90 (soixante-dix personnes) a pris la route cette nuit, tandis que le groupe des KCB a rempli un autre autocar qui devait partir au petit matin avec une cinquantaine de personnes à bord pour un trajet de près de 11 heures, arrêts compris. On attend aussi plusieurs voitures particulières immatriculées 67 et 68 dans la capitale de la Styrie.
ACCUEIL MUSCLE. - Le nom claque comme une affiche de film : « Arnold Schwarzenegger Stadion ». Le stade commun du Sturm et de l'AK Graz doit bien être le seul stade au monde qui porte le nom d'une vedette de cinéma.
Il est vrai que Schwarzie est un dieu vivant ici. Né à Thal, tout près de Graz, l'ancien body-builder (sacré « M. Monde », « M. Univers » et 5 fois consécutivement « M. Olympia ») devenu gourverneur de Californie ne rate jamais l'occasion de parler en bien de sa ville natale.
Le « Chêne styrien », l'un de ses doux surnoms, citoyen d'honneur de la ville, a donc été honoré par le conseil municipal qui a donné son nom au stade pour les efforts de promotion fait pour la ville à travers le monde. Même s'il paraît qu'un vif débat a eu lieu et que d'aucuns trouvaient la chose de mauvais goût. Ah bon, pourquoi ?
KELLER S'EST SOUVENU. - La dernière fois que le Racing a rencontré une équipe autrichienne, c'était en 1995, en coupe intertoto. Duguépéroux était l'entraîneur de l'équipe qui avait affronté le Tyrol Innsbruck. A l'aller, les Strasbourgeois avaient été contraints au nul (1-1, but de Sauzée) en Autriche et au retour, ils avaient fait exploser la défense autrichienne avec un doublé de Sauzée, un but de Mostovoï et un triplé de... Marc Keller, l'actuel manager du club.
LE MONDE EST PETIT. - Outre Franck Sylvestre croisé dans les travées du stade des « Grazer », la capitale de la Styrie a accueilli quelques anciens joueurs ou entraîneurs passés au Racing. Le dernier en date d'abord, Gilbert Gress, resté quatre mois, en 2003, à la tête du Sturm avant d'être remercié.
Ivica Osim, ex-coéquipier de Duguépéroux, dont on annonce le retour prochain en Autriche, aura laissé un souvenir plus profond au Sturm dont il aura lui aussi été l'entraîneur. Tout comme Heinz Schilcher, libéro élégant que les anciens n'ont pas oublié, et qui est aujourd'hui manager général du même club.
Enfin, comment ne pas parler de Mario Haas, lui aussi au Sturm, qu'il a quitté l'année passée pour aller monnayer ses talents ( ?) au Japon.
BILANS CROISES. - En neuf campagnes européennes, le Racing a disputé 44 matches, donc six de coupe des clubs Champions, pour un bilan de 18 victoires, 10 nuls et 16 défaites. Les Strasbourgeois ont inscrit 57 buts et en ont encaissé 59. Le meilleur buteur européen de l'histoire du Racing est Gérard Hausser avec 6 buts.
L'AK Graz, lui, a participé 15 fois à une coupe d'Europe avec un bilan de 21 victoires, 13 nuls et 14 défaites pour 41 matches disputés. Le principal fait d'armes de cette équipe est d'avoir battu l'an dernier à Anfield Road le futur vainqueur de la Ligue des Champions, le Liverpool FC, par un but à zéro.
L'Alsace a écrit :Les rescapés sont… blessés
Deux joueurs de l'effectif actuel ont participé à la dernière – brève – campagne européenne du Racing en septembre 2001 : Jean-Christophe Devaux et Pascal Johansen, tous deux forfait ce soir en raison d'une bursite au talon d'Achille pour le premier et d'une contracture à l'adducteur gauche pour le second. A l'époque, l'ancien Lyonnais et le Colmarien avaient disputé l'intégralité de la double confrontation face au Standard de Liège (0-2 en Belgique et 2-2 à la Meinau). Cette année-là , Cédric Kanté, sous contrat avec le RCS, avait été prêté à Istres et Guillaume Lacour, qui venait de s'engager comme amateur au centre de formation, avait suivi la rencontre retour dans les tribunes. Pontus Farnerud « l'Européen ». Le milieu de terrain suédois est le joueur du RCS qui a disputé le plus de matches européens au cours de sa carrière, le seul aussi à avoir marqué lors d'une compétition continentale : 11 avec l'AS Monaco, dont 10 de Ligue des Champions (8 pour la seule saison passée), avec deux buts à la clef. Yves Deroff (1 match de C 3 en 1999-2000 et 7 de C 1 en 2001-2002 avec Nantes) le talonne avec huit rencontres. Les deux gardiens Stéphane Cassard (4 de C 3 en 1999-2000 avec Montpellier) et Nicolas Puydebois (4 de C 1 avec Lyon en 2003-2004 et 2004-2005) en ont disputé autant que Mickaël Pagis (4 de C 3 avec Sochaux en 2003-2004). Les deux blessés du jour, « Jeannot » Devaux et Pascal Johansen, figurent parmi ceux dont le vécu européen est le plus riche. Le Lyonnais a joué dix matches européens avec l'OL (9 de C 3 et 1 de C 1). Le Colmarien en totalise huit (3 de C 3 avec le RCS et l'OM et 5 de C 1 avec le club phocéen). En leur absence ce soir, le Racing pèsera donc 31 rencontres de Coupe d'Europe, sachant que Nicolas Puydebois sera remplaçant et que Pontus Farnerud devrait l'être aussi. 150 supporters au stade Arnold Schwarzenegger. Le site internet du Graz AK était un peu optimiste : il annonçait voici quelques jours que 500 supporters strasbourgeois feraient le déplacement au stade Schwarzenegger pour soutenir leur équipe. En réalité, ils ne seront que 150 à se déplacer. Deux bus et quelques voitures particulières quitteront la capitale européenne ce matin. « Le Kop Ciel et Blanc, les UB 90, le Club central, les Hansi et les Blueje Kempfer sont représentés », indique le directeur de la sécurité du RCS, Serge Cayen. Graz a disséqué le Racing. Si Jacky Duguépéroux (au stade Schwarzenegger contre le Wacker Tirol – 1-1) et Michel Dufour, le préparateur physique (à Pasching lors de la défaite 1-0 face au FC Superfund) ont supervisé à deux reprises le Graz AK, le club autrichien avait, lui, dépêché un émissaire à la Meinau, le directeur sportif Thomas Hà¶sele, contre Bordeaux (0-0), puis un autre au Parc des Princes lors du revers des Strasbourgeois dans l'antre du PSG samedi (1-0). En l'occurrence l'entraîneur des gardiens Klaus Schmidt qui a livré un compte rendu détaillé des forces et faiblesses bas-rhinoises mardi après-midi à Walter Schachner. Un montage vidéo, réalisé à partir des cassettes des six matches du RCS en L 1, a été proposé aux joueurs hier matin. Franck Silvestre l'indic. L'ancien Montpelliérain et Auxerrois évolue depuis deux saisons au Sturm Graz, le rival du Graz AK, où il a reformé la charnière centrale bourguignonne avec le Hollandais Frank Verlaat. A 38 ans, Silvestre connaît un début de saison perturbé par une blessure au genou. Hier, il est venu saluer en fin d'après-midi Marc Keller, son ancien adversaire (« nous sommes pratiquement de la même génération », rappelle le directeur général du RCS) auquel il ne s'est pas privé de donner quelques tuyaux sur le GAK. Les découvertes de Pagis. Le capitaine du Racing a beau avoir disputé quatre matches européens avec le FC Sochaux lors de la campagne du club doubiste en Coupe de l'UEFA 2003-2004, il n'éprouve pas le sentiment d'avoir mordu à pleines dents dans la Coupe d'Europe. Titulaire à l'aller et au retour face aux modestes Finlandais de MyPa Anjalankoski lors du premier tour, l'Angevin n'était entré en jeu que sur la fin à Dortmund face au Borussia (2-2), sans participer à l'exploit réalisé par le FCSM au retour à Bonal (4-0) pour le second tour. Lors du 3e, il n'avait pas joué du tout lors du match aller contre l'Inter de Milan (2-2) dans le Doubs et n'avait fait son apparition qu'à un quart d'heure de la fin à San Siro au retour (0-0). « J'en garde un sentiment un peu mitigé, car c'est la saison où je jouais beaucoup moins. » Un quatuor d'arbitres tchèques. L'UEFA a désigné un quatuor d'arbitres tchèques pour diriger la rencontre de ce soir. M. Jaroslav Jara officiera sur la pelouse et sera assisté de MM. Miroslav Zlamal et Miroslav Tulinger. Le quatrième arbitre sera Milan Sedivy.
Racing : le retour en Graz ?
En disgrâce en Ligue 1, le RCS retrouve la Coupe d'Europe quatre ans après. Son premier tour aller de Coupe de l'UEFA à 20 h 45 chez les Autrichiens de Graz lui permettra-t-il de se refaire une santé ?
Le raccourci est saisissant, mais incontestable. En 2001, pour ses retrouvailles avec la Coupe de l'UEFA après la glorieuse odyssée de 1997, le Racing venait d'être relégué en Ligue 2. Quatre années plus tard, le club bas-rhinois renoue avec cette C 3 dans la position d'un relégable. Au début du siècle nouveau, il entamait son opération reconquête et était engagé dans la lutte pour la remontée. En 2005, il est déjà embarqué dans celle pour ne pas retomber, même si, après six journées de L 1, le pessimisme le plus noir n'est pas – encore ? – de mise. Il n'empêche. Même si Jacky Duguépéroux assure conserver « sans doute (s)es meilleurs souvenirs de (s)es deux campagnes européennes à la tête de l'équipe en 1995 et 1997 », l'entraîneur strasbourgeois ne peut pas avoir oublié que cette C 3 1997-98 s'était terminée pour lui par une éviction en plein coeur de janvier, deux mois à peine après l'élimination à Milan face à l'Inter. « L'histoire ne se réécrit jamais », disait-il en tout cas mardi en référence aux heures glorieuses contre le Milan AC (élimination 0-1, 1-2 en 16es à l'automne 1995), puis face aux Glasgow Rangers (2-1, 2-1), à Liverpool (3-0, 0-2) et à l'Inter (2-0, 0-3), ces trois volets du fabuleux triptyque de l'automne 1997. « Nous avons été éliminés par le Milan AC de Baresi, Maldini, Weah et Simone, puis par l'Inter de Ronaldo et Djorkaeff, futur lauréat de l'épreuve. Les joueurs doivent prendre cette Coupe d'Europe comme un grand bonheur, rien d'autre. Avant de recevoir Lens dimanche pour un match important en L 1, disputer ce type de rencontre à Graz ne peut être que bénéfique. Certains de mes joueurs joueront peut-être cette saison le ou les seuls matches européens de leur carrière. Il faut qu'ils en soient conscients pour croquer dedans à pleines dents. Je place beaucoup d'espoirs dans ce match pour nous régénérer mentalement.»
Graz a gagné chez le champion d'Europe
Le hic, c'est que le Graz AK, encore inconnu sur l'échiquier européen il y a quelques années, n'a pas le profil de la victime consentante. L'Ajax d'Amsterdam (qui s'était qualifié après prolongation) et Liverpool (le futur champion d'Europe battu à Anfield 1-0 par les Autrichiens) peuvent en témoigner, eux qui ont souffert ces deux dernières années lors du 3e tour préliminaire de Ligue des Champions face aux hommes de Walter Schachner. Auteur du doublé coupe-championnat en 2004, le GAK a supplanté dans la hiérarchie l'autre club de Graz, Sturm (dont le directeur sportif n'est autre que l'ex-entraîneur du RCS Heinz Schilcher, venu saluer son ex-coéquipier Jacky Duguépéroux hier). Sa qualification au 2e tour préliminaire face aux Moldaves de Nistru (2-0, 1-0) lui permettra d'entamer tout à l'heure sa 8e campagne européenne consécutive. « C'est l'un des avantages des Autrichiens sur nous », admet « Dugué », « Ils jouent l'UEFA tous les ans. Leur défense très athlétique leur permet d'être dangereux sur coups de pied arrêtés. Demo (le Slovaque arrivé cet été de Mà¶nchengladbach) et Muratovic (le Bosniaque) sont d'excellents milieux de terrain. Devant, Mario Bazina (déjà 5 buts en championnat) est un excellent joueur de surface, redoutable et très opportuniste. Mais si nous retrouvons nos vertus offensives et notre fluidité dans la conservation du ballon, nous pouvons leur poser des problèmes. » Néophyte en Coupe d'Europe comme beaucoup de ses partenaires, Guillaume Lacour humera en soirée le parfum européen pour la première fois, moins nauséabond que celui de la zone de relégation en L 1. « Découvrir un nouveau stade, un nouveau pays, se frotter à une autre culture footballistique, constitue un plus indéniable pour tous les joueurs », disait-il hier à Graz à la sortie de la dernière séance d'entraînement. «Tout le monde a hâte d'y être. » Le Racing a prouvé la saison passée, dans des matches couperets en Coupe de la Ligue ou en championnat, qu'il savait se muer en équipe de Coupe. Ce soir marquera peut-être le retour à cet état d'esprit que Jacky Duguépéroux ne cesse d'appeler de ses voeux.
L'Europe devant 6000 spectateurs !
Les Strasbourgeois ont découvert hier l'enceinte du Graz AK entièrement vide. Ce soir, elle sera loin de faire le plein.
« Depuis le sacre en finale de Coupe de la Ligue, on parlait régulièrement de ce premier tour de Coupe UEFA. Cette fois, ça y est, nous y sommes. » Jacky Duguépéroux était relativement détendu hier soir lors du point presse organisé au stade Arnold Schwarzenegger de Graz. Autre pays, autre stade, autre compétition : tous les ingrédients sont réunis pour oublier les déboires domestiques du Racing en L 1. « Nous ne sommes pas là pour parler du championnat », a d'ailleurs immédiatement tranché « Dugué », « mais pour évoquer ce premier tour à Graz où nous venons en conquérants. Le foot autrichien n'est peut-être plus ce qu'il était, mais dans ce milieu, il faut respecter toutes les équipes, tous les footballs. La France était championne du monde en 1998, elle ne l'est plus depuis longtemps. Et jusqu'à preuve du contraire, nous sommes 19e s, donc proches d'une équipe du niveau inférieur, alors que Graz est 4e dans son pays. A domicile, le GAK est favori, parce que pour l'instant, nous ne nous exportons pas très bien. Mais nous ne nous présenterons pas ce jeudi pour faire un simple petit tour européen.» Une heure et demie plus tôt, sur les coups de 17 heures, les 19 Strasbourgeois avaient découvert l'enceinte modeste, mais charmante, dédiée à « Terminator » Schwarzenegger. En soirée, il ne sera pourtant pas question de « soulèvement des machines », mais de soulèvement des hommes. De cette révolte tant attendue après la démission de samedi au Parc. Présent à Graz dès hier soir, le président Egon Gindorf attend « un déclic. 3 défaites, 3 nuls en Ligue 1 : ça fait mal. Cette Coupe de l'UEFA a ceci de positif que la pression y est moins forte qu'en championnat. Mais pour un président, spécialement pour moi, c'est toujours un événement d'arriver sur la scène européenne. Et atteindre la phase de poules et accueillir à la Meinau un ou deux grands noms du foot continental serait tellement gratifiant. » Plus, sans doute, que cette affiche qui, pour sympathique qu'elle soit, n'attirera pas la grande foule tout à l'heure. A la location, seuls 6000 billets ont été achetés par le difficile public (issu en majorité de la classe aisée) du Graz AK. Beaucoup ont préféré aller hier à Vienne où le Rapid recevait le Bayern Munich pour ce que la presse autrichienne qualifiait de « match du siècle ». Un sommet en Ligue des Champions pour lequel 200000 demandes de billets étaient parvenues au Rapid.
« Une très bonne équipe »
Dans une ambiance plus feutrée, le GAK jouera peut-être plus gros que le Racing. Le coach Walter Schachner, qui avait décrété un huis clos mardi et hier, ne s'en est pas caché avant l'ultime entraînement de son équipe : « Les finances du club ont besoin de cette qualification. Strasbourg n'est peut-être pas aussi fort qu'Auxerre où nous étions allés faire match nul l'an passé (0-0). Mais nous ne sommes plus non plus aussi costauds qu'à l'époque. Nous avons décortiqué les vidéos des six matches du Racing. C'est une très bonne équipe techniquement, dotée de deux défenseurs centraux très forts et de deux excellents joueurs, Pagis et Le Pen, qui effectuent justement leur retour. Les Strasbourgeois sont 19e s en France. Et alors ? La victoire de Lyon sur le Real (3-0) a encore montré à quel point le football français était fort. C'est du 50-50. » On saura vers 22 h 40 si ce rapport de force sur lequel s'accordent les deux coaches reste d'actualité avant le retour à la Meinau dans deux semaines.
Sous le signe du changement
« C'est avec les cadres de l'équipe que la remontée doit s'amorcer. » Le président Egon Gindorf, le directeur général Marc Keller et l'entraîneur Jacky Duguépéroux sont « raccords » depuis le début de semaine. Et comme il l'avait fait la saison dernière lors de sa prise de fonction, « Dugué » va vraisemblablement s'appuyer ces prochains temps sur l'expérience des anciens pour relancer la machine. Ça tombe bien : deux de ses « grognards », le capitaine Mickaël Pagis (32 ans) et le meilleur Strasbourgeois 2003-2004 Ulrich Le Pen (31 ans bien tassés) viennent de réintégrer le groupe après deux semaines ratées pour cause de blessures. La rentrée de l'ex-Sochalien, second buteur de L1 la saison dernière (15 buts), est acquise, puisque le capitaine s'est présenté au point-presse d'hier à Graz pour répondre aux questions de la presse. Elle s'accompagnera d'un retour à une attaque à deux têtes, avec un Haikel Gmamdia décevant lors de ses deux premières titularisations, mais à qui le coach entend laisser le temps de prendre ses marques. Le troisième changement concernera le couloir droit. Guillaume Lacour retrouvera un poste de milieu de terrain qu'il connaît bien. Contre Monaco en première période, face à Nancy en amical à Munster et même au Parc où il a délivré le centre décisif pour Gmamdia sur la seule occasion nette du Racing, l'ex-Lyonnais a prouvé qu'il pouvait apporter de l'impact dans un registre où plane toujours l'ombre de Yacine Abdessadki (6 buts, 4 passes décisives l'an passé, parti à Toulouse). Yves Deroff fêtera donc sa première titularisation comme latéral droit. Les victimes de ce remaniement supposé ? Amara Diané, Alexander Farnerud et Salim Arrache, très effacés à Paris (même si le dernier nommé a beaucoup bossé défensivement). A Graz, Walter Schachner pourra lui aussi compter sur le retour de son capitaine, Toni Ehmann, absent à Pasching pour une douleur à la cheville. Il innovera en pointe en titularisant pour la première fois James Obiorah, l'ex-Niortais (4 buts en 12 matches de L 2 de janvier à mai dernier).



