DNA a écrit :Diagnostiques confirmés
Même s'il court toujours après une première victoire, le Racing a confirmé mercredi à Ajaccio qu'il avait retrouvé le sens de la marche et que sa défense était son point fort. Mais il devrait faire sans Keita la majeure partie de sa saison.
Ce matin, le Racing va mieux que Paris, Ajaccio, Monaco, Toulouse ou Marseille. Bon, d'accord, à première vue, ça ne saute pas aux yeux puisque, au terme de cette 8e journée, le club strasbourgeois est 19e de L1 avec cinq petits points et aucun match gagné.
Tandis que Paris est 2e (16 pts), Ajaccio 10e (11 pts), Monaco 12e (10 pts), Toulouse et Marseille 17e (8 pts). Au classement, parfois, un monde les sépare déjà .
Si Strasbourg va mieux que tous ces clubs-là , c'est que pour une fois, il ne semble pas près de s'enfoncer dans la crise. Et qu'en se concentrant comme il le fait sur le terrain, il a toutes les chances de s'en tirer sans trop de dégâts. Enfin, c'est ce que tout le monde espère.
On ne peut pas en dire autant de Marseille qui patauge en permanence dans le psychodrame. De Monaco qui est en plein dedans. De Paris qui flirte avec la première défaite. Ou même de Toulouse et Ajaccio qui vivotent sans jouer au foot. D'où l'affirmation un peu péremptoire du début.
Plus un bateau ivre
Au Racing, on le sait, on le rabâche et ça se voit, les résultats ne sont pas bons. Le club est relégable depuis deux journées et n'arrive toujours pas à prendre trois points d'un coup. C'est dommage, rageant, frustrant tout ce qu'on veut, mais c'est le foot.
Si Strasbourg ne va pas plus mal que ça en ces périodes de vaches maigres, c'est que la situation n'est aujourd'hui en rien comparable à ce qu'elle était l'an dernier à la même époque. Quand le club ne comptait que quatre unités à l'aube de la 9e journée et que l'équipe était un bateau ivre. Sans projet de jeu, sans âme, sans vie.
Reprise en main
Il y a un mois, la tentation a à nouveau été forte de baisser les bras et de se perdre dans les méandres de l'abandon. A Metz, face à Bordeaux puis au Parc des Princes, on a vu une équipe allant du pathétique au pitoyable. Une équipe sans avenir.
Avant la reprise en main qui s'est faite pour moitié dans les vestiaires et pour moitié sur le terrain du Arnold Schwarzenegger Stadion. La victoire y a servi de déclic. De petit déclic, mais de déclic tout de même.
Depuis, l'équipe moribonde qu'était le Racing a contenu l'armada lensoise et est allé faire un nul à Ajaccio. Avec, à chaque fois, la possibilité de prendre plus qu'un point.
On a connu des années plus fastes où tout le monde rentrait en chantant après deux points comme ceux-là , parfois pris dans des conditions moins convaincantes.
Le temps qu'il mange sa soupe
Seulement, le temps presse. Aujourd'hui, l'équipe ne peut plus se contenter de récolter un point par match. Il lui faut du concret : une victoire. Et celle-ci doit obligatoirement survenir à domicile demain contre des Toulousains approximatifs mais capables de s'imposer, comme mercredi face à l'OM.
Le pronostic vital du patient est donc toujours très réservé. Il le restera quelques semaines encore, le temps qu'il mange sa soupe tout seul. Au moins, on sait qu'il a de saines défenses immunitaires.
A Ajaccio, les coéquipiers d'un Hagui impérial ont contenu les Corses sans trop de soucis et montré que la solidité affichée depuis le début de saison ne devait rien au hasard. Avec 5 buts seulement encaissés en 8 journées, ils occupent la 4e place au classement des défenses. Une assurance quand même.
Keita : verdict aujourd'hui
Le problème est qu'il va falloir apprendre à faire sans Keita qui n'était pas pour rien dans ces statistiques. Rayonnant au milieu, le jeune Malien s'était imposé comme le patron avant de se blesser grièvement mercredi.
Hier, il a passé sa journée entre les mains des chirurgiens qui ont examiné son genou enflé et plein d'eau en faisant une moue dubitative. Et aujourd'hui, il sera fixé sur la durée de son indisponibilité après avoir passé une IRM en matinée. De l'entorse du genou à la rupture des ligaments croisés tout est ouvert, mais sa saison est en grande partie terminée.
Gmamdia, une erreur de casting ?
Il faudra donc faire sans Keita. Mais dans son malheur, le Racing a la chance d'envisager le retour à court terme (contre Troyes) d'un Hosni qui devrait monter en régime. Et de savoir que Pontus Farnerud n'a exprimé que 20 % (le chiffre est approximatif) de son talent. Il est là , pas encore prêt à l'emploi, mais il est là .
Reste le problème offensif qu'il faudra bien résoudre pour espérer gagner des matches. Le Pen, Alex Farnerud et Pagis sont de nouveau dans le coup et Carlier se pose en alternative intéressante.
Mais il manque toujours quelqu'un. Le remplaçant de Niang. Celui que n'est pas un Gmamdia complètement hors sujet (17e en Corse) et qui commence à ressembler à une belle erreur de casting. Rien de très neuf, donc.
L'Alsace a écrit :« Il faut encore faire plus »
Après huit journées de L 1, le Racing, 19e, compte cinq points, trois de moins que Toulouse qu'il reçoit demain (20 h) à la Meinau. Les Strasbourgeois se savent dans l'obligation de décrocher leur premier succès 2005-2006.
« On ne peut pas prétendre jouer le haut du tableau sans une bonne défense. » Combien de fois a-t-on entendu cette supposée vérité footballistique dans la bouche des entraîneurs de France, de Navarre et d'ailleurs ? Si elle se vérifie souvent, cette assertion qui fleure bon la lapalissade n'est pas automatique. Et le Racing en apporte cette saison une « éclatante » démonstration. Avant-hier soir à Ajaccio, Mickaël Pagis et ses partenaires ont bouclé leur 4e nul vierge de la saison. Coupe de l'UEFA comprise (succès 2-0 à Graz), c'est la 5e fois, en neuf matches officiels, qu'ils clôturent une rencontre sans encaisser le moindre but. Ce matin, ils pointent ainsi au très flatteur 4e rang (5 buts encaissés en 8 journées) des arrière-gardes les plus hermétiques de L 1. Oui, mais voilà , avec une charnière qui ne grince pas (entre un « énorme » Hagui et un Kanté régulier), un gardien de cage fermée à double tour (époustouflant Cassard) et des flancs à la hauteur (même si Boka a accordé en Corse quelques coupables largesses à Saïfi, souvent compensées par l'intelligence de Kanté), le Racing est aujourd'hui 19e. Comme l'an passé, son nul rapporté d'Ajaccio mercredi ne peut suffire à son bonheur. Ce 4e nul consécutif rapporté de François-Coty depuis 2002 n'a pourtant rien d'un mauvais résultat. Mais les succès concomitants de Nancy à Saint-Etienne (2-0), Sochaux contre Nantes (1-0) et Toulouse sur l'OM (1-0) ont creusé le fossé qui séparait les Bleus des premiers non-relégables. Même une première victoire en L 1, ce samedi à la Meinau face à des Toulousains qui se sont enfin imposés à domicile (ils n'avaient plus gagné au Stadium depuis le 5 mars), pourrait les laisser englués dans la zone rouge.
Un but toutes les six heures
On en revient donc toujours à la même rengaine depuis le début de saison : l'attaque patauge dans la choucroute. D'ailleurs, le choc de demain mettra aux prises la 20e attaque (le Racing) à la 19e (Toulouse). Les Strasbourgeois n'ont inscrit que 2 buts en 8 journées, soit un toutes les… six heures. Les Toulousains tiennent, eux, « l'extravagante » moyenne d'un but par tranche de quatre heures (trois au total). « Quand on regarde le classement, nul besoin de parler du match », argumente Jacky Duguépéroux, « Les Toulousains ont 8 points. Nous, 5. Et une victoire vaut trois points. Ça dit tout. Le reste n'est que littérature. Il va falloir gagner un match pour que la machine se lance définitivement. Prendre un point à Ajaccio n'est pas un mauvais résultat. Mais pour que ça en devienne un bon, il faut en enchaîner trois contre Toulouse. » « Il y a des soirées comme ça où on croit prendre un bon point et où les autres gagnent », lui fait écho Stéphane Cassard, « ceci étant, ce nul reste un résultat positif. Mais pour lancer notre championnat, il faut gagner samedi. Entre Graz (2-0), Lens (1-1) et Ajaccio (0-0), nous avons montré de bonnes choses. Nous avons fait un peu plus que précédemment. Eh bien, contre Toulouse, il faudra encore faire plus, prendre plus de risques dans les phases offensives pour concrétiser les belles dispositions affichées depuis trois rencontres. L'imperméabilité de notre défense est une force, une assurance pour la suite. Cette année, contrairement à l'an passé, nous avons su très tôt que nous serions solides. Je suis persuadé que l'efficacité offensive va venir. Le match de samedi est très important. Le classement parle de lui-même. » Le gardien du RCS ne redoute pourtant pas un mauvais résultat. « Non, je n'ai pas peur. Tout simplement parce que je ne pense pas à autre chose que la victoire. » « Il va bien falloir que ça paye », insiste « Dugué » pour conclure. Encore faudra-t-il contraindre les Toulousains à passer à la caisse.
Mince espoir pour Keita
Le professeur Jean-Henri Jaeger, présent mercredi au stade François-Coty à Ajaccio, semblait n'avoir guère de doute. L'un de ses adjoints, qui a examiné hier à Strasbourg Sidi Yaya Keita, très sérieusement touché au genou droit en Corse, s'est montré « moins affirmatif », à en croire Jacky Duguépéroux. « L'espoir est mince, mais il existe », précisait le coach hier au décrassage qu'il avait décalé à l'après-midi, « Sidi passera une IRM vendredi et sera de toute façon hospitalisé dimanche dans les services du professeur Jaeger qui procédera alors à un examen très approfondi. Aujourd'hui (hier), le genou de Sidi n'était pas enflé. Ce n'est peut-être pas forcément aussi grave (Ndlr : une rupture des ligaments croisés) que nous le pensions. Mais au mieux, Sidi en a tout de même pour plusieurs semaines. » Carlier en avait rêvé. Le jeune attaquant Rudy Carlier a beau avoir les deux pieds solidement ancrés au sol, il ne boude pas son plaisir d'avoir honoré à Ajaccio sa première titularisation en pro, lui qui, l'an passé, avait déjà fait trois apparitions en L 1, deux en Coupe de la Ligue et une en Coupe de France. « Je ne l'ai apprise que lors de la causerie d'avant match. Le coach inscrivait les noms des titulaires au tableau et il a écrit le mien. Je ne m'y attendais pas du tout. C'était une grosse surprise. Je me suis dit : "Voilà , tu as 19 piges, ça fait 15 ans que tu joues au foot et que tu rêves de ça. " Je n'ai même pas eu le temps de prévenir mes parents. Ils ont découvert ma titularisation à la télé. Je les ai eus au téléphone. Ils étaient fiers comme peuvent l'être des parents pour un fils. Quand on a goûté à ça, on a envie d'y regoûter. Mais la vérité d'hier n'est pas forcément celle de demain. Je le sais. Je ne me prends pas la tête avec ça. » Arribagé suspendu, Lièvre forfait. L'expulsion de Dominique Arribagé (34 ans) et la blessure de Stéphane Lièvre (33 ans dans quelques jours) mercredi contre l'OM vont contraindre Erick Mombaerts à revoir de fond en comble sa défense centrale pour le déplacement à Strasbourg ce samedi. Le premier sera automatiquement suspendu (il pourrait même écoper de deux matches). Quant au second, il passera aujourd'hui une échographie pour évaluer les ravages du claquage qu'il s'est donné sur une extension avant-hier. Il est évidemment out. En revanche, l'ex-Sochalien Jérémy Mathieu (remis d'une inflammation à une cuisse) et le latéral droit Albin Ebondo (rétabli d'une déchirure à la cuisse gauche) postulent au voyage en Alsace. Idem pour l'ex-Strasbourgeois Yacine Abdessadki qui, pour la première fois de la saison, ne figurait pas dans le groupe contre Marseille, l'ex-Montpelliérain Fodé Mansaré et Thibault Giresse, eux aussi cantonnés aux tribunes ce mercredi. La double absence de Lièvre et Arribagé, qui a conduit Mombaerts à remodeler à deux reprises son axe durant la rencontre de mercredi, entraînera un rajeunissement très sensible de la charnière demain en Alsace. L'Ivoirien Dao (21 ans) et l'international espoirs Lucien Aubey (21 ans) seront associés. Pas vraiment un sujet d'inquiétude pour le Téfécé, puisqu'il y a deux saisons, les deux « gamins » âgés de 19 ans avaient tenu la baraque en fin de saison et contribué au sauvetage du club en L 1.

 
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