Week-end enchanté pour Arthur Boka. Resté à Strasbourg pour soigner une cheville douloureuse, le défenseur Ivoirien a vécu, devant son téléviseur, l'incroyable scénario de la qualification de son équipe nationale à la Coupe du monde 2006.
Ce sera la première participation de la Côte d'Ivoire à une phase finale. De quoi ravir Boka qui vit des moments rares, assure-t-il.
Tout d'abord, comment va votre cheville ?
Bien. J'ai recommencé à courir lundi et ça allait bien. Je pensais que ce serait plus long mais je ne sens plus rien. Il faut voir sur le terrain ce que cela donne, mais ça m'a l'air bon.
Comment s'est déroulé votre week-end ?
Magnifique. Samedi, j'ai appris la qualification de la Côte d'Ivoire pour la Coupe du monde. C'a été une grande joie à la maison. Avec tous mes amis, nous étions heureux. C'est la première fois dans l'histoire du pays qu'on parvient à une phase finale. C'est un moment inoubliable. Ca m'a remonté le moral et m'a donné de l'envie et de l'espoir. Franchement, après la défaite contre le Cameroun, je n'y croyais plus trop. Au final, cette saison, j'ai la possibilité de jouer la CAN, la coupe de France, la coupe de la Ligue, la coupe de l'UEFA et une Coupe du monde. C'est une année exceptionnelle. Mais, pour ça, il faut que tout se passe bien physiquement pour moi.
Franchement, pensiez-vous, après la défaite face au Cameroun, que la qualification était encore possible ?
Au début, nous pensions tous, dans l'équipe, que c'était fini. A la limite, nous avons mieux fait de ne pas y croire pour ne pas être déçus. Nous pensions que c'était fini même si un espoir subsistait en nous.
Le scénario de cette qualification est assez incroyable...
Oui, j'ai regardé le match Egypte-Cameroun à la télé. Je n'ai pas pu resté devant l'écran longtemps car c'était stressant. Encore plus quand les Camerounais ont marqué. Mais l'égalisation de l'Egypte nous a bien arrangés.
Avez-vous des regrets de ne pas avoir participé à la fête avec vos coéquipiers, en Côte d'Ivoire ?
J'aurais bien aimé, oui mais j'étais suspendu et blessé, aussi. Il était mieux pour moi de rester à Strasbourg et de me soigner. Mais j'avais tout donné pour mon pays avant, lors des matches précédents. La récompense, je l'aie aujourd'hui avec cette qualification.
« Ca gueulait, ça chantait »
Quels échos avez-vous eu du pays ?
Lundi a été jour férié. C'est un truc rare que vient de vivre la Côte d'Ivoire. J'ai eu beaucoup d'appel du pays, ça gueulait, ça chantait. Mon fan club m'a appelé: il se baladait avec mon drapeau dans ma ville. Moi aussi, j'ai chanté avec eux. J'ai pu partager un peu de leur joie. Franchement, ce qui nous arrive est mérité car nous avions beaucoup souffert après la défaite face au Cameroun. Nous remercions Dieu pour cette victoire et cette qualification. J'espère que cela calmera les esprits en Côte d'Ivoire et j'espère que le pays ira vers une réconciliation. A travers le foot, il est possible d'y arriver. En tout cas, c'est un grand plaisir de voir ça.
La perspective de disputer une Coupe du monde vous fait quoi ?
C'est exceptionnel. Quand je suis arrivé en Belgique, mon ambition était de remporter la coupe de Belgique mais j'ai échoué en finale. Quand je suis arrivé au Racing, je voulais gagner une coupe. C'a été fait avec un beau championnat en plus. Beaucoup de bonnes choses m'arrivent depuis que je suis venu à Strasbourg. Des choses qui marquent, en plus. Et qui resteront gravés dans ma mémoire très longtemps. Ce n'est pas donné à tout le monde de vivre ce que je vis en ce moment, si jeune en plus. Ce n'est que du bonheur.
Pensez-vous que la Côte d'Ivoire a un coup à jouer en Allemagne ?
Si nous nous sommes qualifiés, c'est un peu grâce à la chance mais aussi parce que l'équipe a été solidaire jusqu'au bout. Le talent existe aussi dans ce groupe. Nous formons une équipe costaude, où règne une excellente entente. Malgré quelques défaites, comme face à la France ou le Cameroun, nous n'avons jamais douté de nous. Pour l'instant, nous sommes les petits car ce ne sera que notre première participation à un Mondial. Nous allons travailler pour grandir. Nous savons d'où nous venons et, surtout, où nous voulons aller. Passer le premier tour de cette Coupe du monde sera déjà très bien. En tout cas, nous voulons montrer que la Côte d'Ivoire est un pays à respecter.
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