[CDM2006] Le Fil Rouge

[Bou]

J'affirme haut et fort que les americains sont (presque tous) des $€^%@*!?$ (imaginez l'insulte que vous voulez) mais je pense pas etre xenophobe pour autant !

[lolo]

Petite précision de Maître Capello, que je viens d'avoir au téléphone... Etre xénophobe, c'est être hostile aux étrangers en général, pas aux turcs en particulier...

Et pour ceux qui disent qu'envoyer un joueur à  l'hôpital est grave, qu'ils n'oublient pas non plus qu'envoyer des dizaines de personnes à  la morgue c'est encore plus grave (remember Heysel, c'était pas des turcs, mais de bons européens...).

Et moi je chante, et déchante, à  la mémoire fragile...

[argueti]

« Ça a dépassé les bornes

Forcément choqué par les graves incidents ayant entaché le match Turquie - Suisse, le Sochalien Lonfat est revenu hier sur cet épisode scandaleux qu'il a vécu de l'intérieur.

Les images resteront gravées à  tout jamais dans sa mémoire. Ses coéquipiers qui courent aux vestiaires dès le coup de sifflet final, slalomant entre les projectiles lancés des tribunes. L'échauffourée à  l'entrée du tunnel, puis la bagarre générale impliquant joueurs, responsables techniques, cameramen et agents de sécurité, comme le confirment les vidéos. Le Sochalien Johann Lonfat a passé une soirée particulière mercredi soir, à  Istanbul, à  l'occasion du barrage retour en vue du Mondial 2006. Il n'oubliera pas la qualification des siens, forcément historique. Et encore moins les terribles incidents ayant blessé, plus ou moins sérieusement, quelques joueurs helvètes. « On s'attendait à  une ambiance hostile, spéciale, admettait Johann hier soir, quelques minutes après son atterrissage à  Zà¼rich. L'enjeu était énorme, la passion aussi. Mais certains énergumènes ont été au-delà  des simples insultes. Là , ça a dépassé les bornes. Il y a eu des coups, des jets de projectiles, de la bagarre ». Des attitudes inacceptables sur un terrain de football, point d'orgue de deux jours passés dans la folie stambouliote.

«Une escorte digne de Bush»

Lonfat, lui, a vécu la rencontre depuis les tribunes. Déjà , les esprits s'échauffaient. « Initialement, on devait s'asseoir à  des places numérotées, mais c'était déjà  très chaud au milieu des supporters turcs, raconte-t-il. Alors, on a dû se rendre dans des loges spéciales ». Vint ensuite le piteux dénouement au coup de sifflet final. Cloîtrés pendant deux heures dans leurs vestiaires en attendant que les esprits se calment, les Suisses ont mis du temps à  se remettre du choc. « On a eu peur, bien sûr, poursuit Lonfat. C'est désolant ce qui s'est passé. Mais bon, finalement, on a eu le temps de faire la fête dans nos vestiaires ! On a célébré notre qualification en passant tout le monde sous la douche, c'était sympa ». C'est donc, finalement, dans une atmosphère apaisée que les hommes de Kubi Kà¼hn ont rejoint leur hôtel turc, « avec une escorte digne du Président Bush, au moins huit cars de policiers à  nos côtés », dixit le Sochalien. Hier matin, la délégation helvète a ainsi quitté ce sol hostile sans incident majeur, et en compagnie de l'Auxerrois Stéphane Grichting, sorti de l'hôpital après avoir eu le canal urinaire perforé. « Surtout, il ne faut pas faire de généralité par rapport aux Turcs, tient alors à  préciser Johann Lonfat. À l'hôtel, c'était très bien, et aujourd'hui (Ndlr : hier), tout s'est bien passé. Et puis, avoir vécu de tels événements a forcément renforcé les liens entre nous. C'était très fort sur le plan psychologique. Personnellement, je dirais même que tout cela restera inoubliable ». Ces tristes événements, qui pourraient coûter très cher au football turc (lire l'encadré), pourraient finalement correspondre à  la véritable naissance de l'équipe suisse. Sortie de l'enfer d'Istanbul, elle est maintenant bien décidée à  défendre sa place au paradis, dans neuf mois en Allemagne.

Le couloir de l'angoisse

« Si le football, c'est ça, c'est la honte ! ». Ricardo Cabanas, le joueur suisse était aussi choqué, qu'incrédule mercredi soir, à  l'issue de la rencontre en Turquie. La bagarre dans le vestiaire d'Istanbul et plus globalement le climat de la partie ne peuvent pas rester sans lendemain qui déchante. L'environnement du match aller n'était déjà  pas très saint ; en Turquie, on a tutôyé l'invraisemblable côté de la violence dans le sport. De l'accueil à  l'aéroport d'Istanbul par le personnel du site, « Bienvenue en enfer, 5-0 ! », en passant par le caillassage du bus des Suisses, l'hypertension sur le terrain, la folie dans les tribunes, et donc la kick-boxing party dans le couloir qui mènent aux vestiaires, les événements ont suscité un profond émoi. Sepp Blatter, le président - suisse ! - de la Fédération internationale, a promis des suites qui pourraient se conjuguer sous la forme d'une suspension de participation aux éliminatoires de l'Euro 2008 prévu… en Suisse, voire aux éliminatoires du Mondial 2010. Les Turcs affirment que c'est le joueur suisse Huggel qui a mis le feu aux poudres et fustigent les propos d'un Blatter, très remonté. Stéphane Grichting, le joueur suisse conduit à  l'hôpital pour avoir eu le canal de l'urètre perforé à  la suite d'un coup de pied dans les parties, se rappellera simplement que s'il n'a heureusement pas connu le couloir de la mort, il a vécu des minutes terribles dans le couloir de l'angoisse.

La Turquie privée de Mondial 2010 ?

Les violences de Turquie-Suisse pourraient coûter cher à  la Turquie, menacée de sanctions par la Fédération internationale. Le président de la FIFA, le Suisse Joseph Blatter, a annoncé hier à  Zurich que la commission de discipline allait ouvrir une enquête sur les incidents. M. Blatter avait auparavant affirmé que la Turquie risquait des sanctions pouvant aller jusqu'à  une exclusion des qualifications du Mondial 2010. Les images de télévision montrent que le Suisse Benjamin Huggel a donné un coup de pied à  un des entraîneurs de la sélection turque, Mehmet à–zdilek, puis le Turc Ozalan Alpay en train de donner un coup de pied à  un joueur suisse avant une mêlée générale où sont impliqués agents de sécurité, cameraman, footballeurs et responsables techniques des deux équipes. Hier, le vice-président de la Fédération turque, Sekip Mosturoglu, a fustigé les déclarations de M. Blatter, y voyant les opinions d'« un supporteur de l'équipe suisse » et non pas du président de la Fifa. « Nous avons également des plaintes contre la Suisse. Elles sont bien documentées et nous saisirons la Fifa », a affirmé Sekip Mosturoglu Les Turcs sont passionnés de football et des incidents parfois sanglants impliquant des supporteurs de clubs rivaux dans les grandes villes sont assez fréquents. La cité stambouliote avait été le théâtre de très graves incidents dans la nuit du 4 au 5 avril 2000. A la veille de la demi-finale aller de la Coupe de l'UEFA entre Galatasaray et Leeds, deux supporteurs anglais avaient été tués à  l'arme blanche lors d'une bagarre par des fans du club turc.

[NianKaRud]

Si quelqu'un a une vidéo de la bagarre, des incidents ? Ou un lien ? Parce que je n'ai pas vu les images..

[Manu]

http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=501245

[ZITELLI]

Ca va loin quand même... Hier, j'ai entendu à  la radio des supporters turcs qui ont dit que tout est parti du match aller, en raison du "mauvais accueil en suisse" ( pour ça, on veut bien les croire, certains ici ont connu ça... à  Bâle) et en raison de leur hymne qui avait été sifflée...

Ca fait quand même très léger comme excuses. Un hyme sifflé, c'est quasi systématique...

[NéRiK]

Ce que j'ai pas aimé c'est que les policiers s'y ont aussi mis dans la bagarre.

[Pinon]

Foot - CM2006 - Suisse : Frei restera choqué


Les incidents après Turquie-Suisse (4-2) mercredi en barrage du Mondial 2006, Alexander Frei, l'attaquant international suisse de Rennes, n'est pas prêt de les oublier. Il lui faudra au moins «quelques semaines encore» pour mettre ces incidents de côté.

«Je suis choqué et je vais rester choqué pendant quelques semaines encore», a indiqué le joueur devant la presse vendredi à  Rennes. «A quel moment commence-t-on à  avoir peur ? De sentir qu'on n'est pas protégé ? Je ne sais pas quoi dire. Il a fallu quand même qu'on attende 1 h 30 dans les vestiaires après le match pour pouvoir sortir du stade. Je ne dirai rien sur ce qui s'est passé dans les vestiaires», a-t-il poursuivi. «Mais on dit que je suis lent, pourtant je peux vous dire que j'ai mis 6 secondes sur 250 m pour rentrer aux vestiaires !».

«Quand l'arbitre a sifflé la fin de la rencontre, j'ai dit "super", a raconté l'attaquant. Puis j'ai vu Senderos (un de ses partenaires) courir, je me suis dit qu'est-ce qui se passe?. Alors j'ai couru aussi».

«On a fêté notre qualification en rentrant à  notre hôtel, mais il manquait un joueur (Grichting, hospitalisé quelques heures à  Istanbul): ça me fait réfléchir sur le football, sur le fait d'aller s'entraîner tous les jours», a poursuivi le meilleur buteur de L1 de la saison passée (20 réalisations). «Dès le lundi, nous n'avons pas été accueillis (en Turquie) avec des fleurs et des cadeaux, on savait que ça allait être chaud, mais on n'imaginait pas ça, déplorait-il encore. Etre agressif sur le terrain, ça fait partie du foot, mais quand l'arbitre siffle, ça doit s'arrêter». «Ce n'est pas à  moi de juger (pour des sanctions éventuelles contre la Turquie), je laisse ça à  d'autres», a-t-il commenté, avant de conclure «J'ai beaucoup d'amis turcs en Suisse, très chaleureux, très gentils, je n'ai rien contre la Turquie».

Frei a été accusé par les Turcs d'avoir mis de l'huile sur le feu au match aller en Suisse (2-0) en insultant l'entraîneur turc Fatih Terim. «J'ai entendu ça. Une fois on a dit que j'avais insulté, une autre que j'avais agressé...Mais si j'avais vraiment fait tout ça, quelqu'un aurait fini par le voir, non ? C'est faux, c'est tout», s'est défendu l'attaquant de la «Nati». «Ce n'est pas à  moi de juger (pour des sanctions éventuelles contre la Turquie), je laisse ça à  d'autres», a-t-il commenté.

Au surlendemain de la qualification de la Suisse pour le Mondial 2006, mercredi en Turquie, à  l'issue d'un voyage plus que mouvementé, le défenseur suisse d'Arsenal Philippe Senderos a dit avoir vécu «trois jours d'enfer».

«Quel est votre sentiment après ce voyage en Turquie ?
Je suis déjà  très heureux parce que nous nous sommes qualifiés pour la Coupe du monde, c'est extraordinaire. Mais nous avons vécu trois jours d'enfer dans une atmosphère très délicate.

Comment s'est passée votre arrivée à  Istanbul ?
Lundi, à  la descente de l'avion, on a dû attendre longtemps au contrôle des passeports. Une fois que nous avons compris que nous n'aurions pas nos bagages, parce que les Turcs les bloquaient à  la sortie de l'avion, nous avons décidé de rejoindre l'hôtel. Nos valises et les équipements sont arrivés seulement le soir. Au final, on a passé 3h30 à  l'aéroport à  attendre. Nous n'avons donc pas pu aller nous entraîner. Nous avons simplement fait une petite séance dans la cour de l'hôtel ! Le mardi, en nous rendant au stade pour l'entraînement, c'était incroyable, c'était un peu comme un guet-apens. Partout où on allait, il y avait des supporteurs turcs qui nous lançaient des oeufs, des bouteilles de bières. Partout, on se faisait insulter. C'était l'enfer, vraiment.

Et le jour du match ?
En arrivant au stade, c'était pareil, on se faisait insulter. Ensuite, dans le tunnel, qui était vraiment étroit, il y avait des gens qui n'avaient rien à  faire là , qui voulaient nous intimider. Sur le terrain, on a senti dès le début que ce ne serait pas un match comme les autres. Le public était super chaud, il jetait plein de projectiles sur la pelouse. A chaque fois que nous avions le ballon, les Turcs faisaient des fautes ou mettaient des coups pour nous faire perdre les pédales et nous déstabiliser. Mais on était prêt, on savait qu'ils allaient agir comme ça.

Des coups ont été échangés dans le tunnel...
A la fin du match, on a tous couru pour rejoindre les vestiaires le plus vite possible. Avec du recul, je me dis que ce n'était finalement peut-être pas la meilleure chose à  faire. Dans le tunnel, il y avait toujours ces mecs de la sécurité avec leurs grands manteaux noirs qui mettaient des coups de pieds et de poings à  tous les joueurs suisses qui passaient. Moi, je suis arrivé parmi les premiers. J'ai sauvé ma peau. (Stéphane) Grichting par exemple a eu moins de chance. Il a pris des coups dans les parties intimes et a dû aller à  l'hôpital. Cela faisait vraiment peur. Ensuite, on est resté deux heures dans les vestiaires parce qu'on ne voulait pas risquer de sortir du stade. Le lendemain, pour des raisons de sécurité, nous avons dû tous repartir d'Istanbul ensemble, alors qu'il était prévu que chacun rejoigne son club.»

Pensez-vous que la Turquie doit être sanctionnée ?
C'était une expérience unique, puisque nous nous sommes qualifiés pour la Coupe du monde et aussi pour tout le reste. Mais ce type de comportement n'a rien à  faire sur un terrain. Cela ne fait pas partie du football.»

[Keating]

Ah ben tiens, ya notre Schilles Gress actuellement sur EUrope1 qui raconte le bordel de jouer en Turquie ....

edit : waow, il est carrément pas content le Schilles, il en profite pour faire la pub pour son bouquin d'ailleurs

[Psychogene]

Je veux pas me la jouer "avocat du diable", mais bon vous pensez pas que peut être comme çà  par hasard les suisses ne serait pas non plus tout blanc dans cette histoire?
Parce que bon, mettons les supporters turque de coté, et prenons les joueurs. Y'a quand même pas mal de joueurs turques qui évoluent autre part que dans leur pays, en clair qui ont vu et connu autre chose, et qui sont loin d'être con *. En clair pour que çà  dérape à  ce point, il se peut quand même que les suisses n'aient ne serait-ce qu'une petite part de responsabilité.
Moi ce qui m'interesserait beaucoup de savoir, c'est non pas exactement ce qui s'est passé dans ce couloir, mais surtout ce qui s'est dit sur le terrain, y compris au match aller.

Bon, toujours est-il que cela n'excuse en rien ce qui s'est passé, carrément pas (1ère fois que je vois un truc pareil en Europe), que la Turquie doit être, et sera sanctionné, mais d'abord enquête, et définitions des responsabilités de chacun. Ensuite on verra.



* ce qui ne sous-entends en rien que les joueurs turque évoluant dans leur pays sont des cons. Je préfère préciser, qu'on me fasse pas dire ce que j'ai pas dit