DNA a écrit :Afflelou privé de fauteuil ?
Nouveau rebondissement dans la saga du Racing : si l'offre de reprise émise par Philippe Ginestet est retenue aujourd'hui par les actionnaires du club, Alain Afflelou se dit prêt à renoncer à la présidence.
Décidément, on ne s'ennuie jamais dans le petit monde du Racing. Déjà que sur le plan sportif la situation est plus que critique puisque l'équipe occupe la dernière place du classement avec huit points de retard sur le premier non relégable, voilà que les coulisses s'agitent également. Alain Afflelou, que tout le monde voyait président dans un fauteuil, pourrait tout bonnement céder sa future ex-place à Philippe Ginestet qui a contre-attaqué hier en sortant son chéquier...
Du coup, l'assemblée générale de la holding Sportinvest qui contrôle 98% de la SASP (Société anonyme sportive professionnelle) du Racing et qui se tient cet après-midi à 16h30 au siège du club pourrait déboucher sur une surprise de taille.
« Tout reste ouvert, mais ce qui est sûr c'est que je ne serai plus président »
Philippe Ginestet, qui détient 20% du capital (1), a fait une offre de reprise. Selon un proche du dossier, elle serait conséquente et ne devrait pas laisser insensible les autres actionnaires. Voilà qui promet un tour de table animé, d'autant que c'est en partie l'avenir du club qui va s'y jouer.
« Je connais l'offre émise par Alain Afflelou et celle de Philippe Ginestet nous parviendra demain (aujourd'hui), car elle est encore entre les mains des avocats. Tout reste ouvert. La seule chose qui soit acquise, c'est que je ne serai plus président après le 17 décembre comme cela a toujours été convenu », s'est contenté de commenter hier soir Egon Gindorf.
De son côté Alain Afflelou n'a pas l'intention de polémiquer et encore moins de surenchérir si l'offre émanant de Philippe Ginestet est supérieure à la sienne. Comme il l'indique dans un communiqué parvenu hie soir :
« Nous avons appris ce jour l'existence d'une offre faite au club hier soir par un actionnaire minoritaire du club. Cette offre de reprise, qui privilégie une solution locale, semblerait mieux convenir aux intérêts du club et de ses actionnaires. »
D'ores et déjà et pour le cas où cette offre retiendrait l'attention des dirigeants du club lors de l'assemblée générale du 1er décembre, il est évident qu'Alain Afflelou se retirerait puisqu'il a depuis toujours privilégié une solution locale.
L'implication de l'enseigne Alain Afflelou reste inchangée puisque l'entreprise reste sponsor de l'équipe (visibilité sur le maillot).
« Nous souhaitons bonne chance à l'entreprise et aux joueurs et lui renouvelons nos voeux de réussite »
Le poids des 7%
Dans l'entourage d'Alain Afflelou, il se dit aussi que le lunetier n'a aucune envie de passer en force, sachant que les récentes prises de pouvoir venues de Paris (Hechter et McCormack) n'ont pas laissé un souvenir impérissable à la Meinau si l'on peut employer ce doux euphémisme.
En revanche, une prise de contrôle de Philippe Ginestet qui doit encore acquérir 31% des parts bouleverserait la donne au sein du club. Et l'homme d'affaires strasbourgeois peut même envisager une minorité de blocage en cas d'alliance avec l'un des autres actionnaires. Les 7% détenus par Pierre Schmidt lui seraient notamment d'un précieux secours dans la course à la majorité et donc à la présidence.
Vers une redistribution des cartes et du pouvoir
En cas de retournement de situation, Philippe Ginestet deviendrait ainsi l'homme fort du club. Il faudrait alors s'attendre à une redistribution des cartes et le mercato d'hiver risquerait de dépasser les frontières sportives. Alain Afflelou avait promis trois ou quatre renforts tout en évoquant des pistes sud-américaines. On peut estimer que Ginestet, en cas de victoire aujourd'hui, saura lui aussi mettre la main à la poche pour renforcer le Racing et tenter de sauver ce qui peut encore l'être.
Mais l'homme d'affaires strasbourgeois devra aussi se prononcer sur l'avenir de Jacky Duguépéroux à la tête de l'équipe (il semble que leurs relations se soient dernièrement réchauffées et qu'il pourrait maintenir l'entraîneur en place) et se pencher sur sa cohabitation avec Marc Keller.
C'est un secret de polichinelle de dire que les deux hommes ne s'apprécient guère. On sait que le directeur général du Racing a été sollicité voici quelques mois par d'autres clubs (Monaco ?), mais qu'il n'avait pas donné suite parce qu'il n'avait aucune intention de quitter le navire strasbourgeois en perdition.
L'arrivée au pouvoir de Ginestet précipitera-t-elle alors le départ de Marc Keller ? Mais cette rupture brutale serait loin de donner au club et à l'équipe la sérénité dont tout le Racing a besoin pour conserver sa place en Ligue 1. C'est pourquoi on pourrait cheminer vers un « pacte de non agression », au moins jusqu'à la fin de la saison.
Autant de questions qui vont encore animer les coulisses de la Meinau. A 72 heures d'un derby capital contre un FC Sochaux qui vient de reprendre du poil de la bête en championnat...
(1) La répartition des parts des actionnaires du Racing se décompose ainsi : 60% pour Egon Gindorf, 20% pour Philippe Ginestet, 7% pour Marc Keller, 7% pour Pierre Schmidt, 4% pour Patrick Adler et 2% pour Thierry Wendling.
L'Alsace a écrit :Ginestet coiffe Afflelou
Au RCS, on n'en est plus à un rebondissement près. Philippe Ginestet a contre-attaqué mardi en soirée et fait une offre de rachat. Avant même de devenir président, Alain Afflelou est déjà sur le départ.
C'est fou comme une lanterne rouge de la Ligue 1 peut occuper le devant de la scène médiatique. Sur ce plan, le Racing n'est peut-être pas Marseille ou le PSG. Mais il vaut bien une AJ Auxerre ou un Lille OSC qui émarge pourtant au rang des cadors du championnat. Le 29 mai dernier, Philippe Ginestet, qui devait prendre la succession d'Egon Gindorf, avait été « victime » d'une charge des cinq autres actionnaires de « Sportinvest », la holding qui contrôle le Racing (en l'occurrence la Société Anonyme Sportive Professionnelle) à 98 %. Une guerre de tranchées de près d'un mois avait conduit à l'éviction de l'investisseur immobilier. Lequel, en contrepartie, avait monnayé son retrait : pour céder 31 des 51 % qu'il détenait dans « Sportinvest » (Ndlr : d'une valeur nominale de 28000 euros), il avait négocié le paiement par les cinq autres de la coquette somme de 1,5 million d'euros. Egon Gindorf, Marc Keller, Thierry Wendling, Pierre Schmidt et Patrick Adler s'étaient portés caution solidaire sur ce montant respectable dont il devait honorer le versement en juin 2006. Le club, lui, avait commencé à rembourser les 3,2 millions d'euros que Ginestet avait injectés à l'automne 2004 en compte courant. Aujourd'hui, le RCS ne lui doit plus que 1,5 million. Six mois plus tard, presque jour pour jour, Alain Afflelou s'apprête à être pareillement débarqué d'une présidence qui lui semblait promise depuis près de trois semaines. Le lunetier a lui-même jeté l'affaire sur la place publique en publiant hier en soirée un communiqué : « Nous avons appris ce jour l'existence d'une offre faite au club hier soir (mardi) par un actionnaire minoritaire du club. Cette offre de reprise, qui privilégie une solution locale, semblerait mieux convenir aux intérêts du club et de ses actionnaires. D'ores et déjà et pour le cas où cette offre retiendrait l'attention des dirigeants du club lors de l'assemblée générale de ce jeudi 1er décembre, il est évident qu'Alain Afflelou se retirerait, puisqu'il a depuis toujours privilégié une solution locale. Nous souhaitons bonne chance à l'entreprise et aux joueurs et lui renouvelons nos voeux de réussite. »
« Ils n'ont pas envie d'avoir des emm… »
Voilà pour l'aspect policé de la déclaration du lunetier. Dans les faits, le fabricant de lunettes, joint en soirée, ne masque pas son amertume : « On m'a informé par l'avocat du club ce matin (hier) qu'un actionnaire minoritaire qui détient 20 % des parts du club avait fait une contre-proposition mardi soir. » Car un fait nouveau est intervenu ces dernières heures : les actionnaires actuels ne souhaitent plus vendre la SASP, mais bien « Sportinvest » directement dont Ginestet a effectivement conservé 20 % des actions. Ce qui change tout, car ce dernier peut désormais faire valoir un droit de préemption. Et, donc, faire une offre concurrente. « Les actionnaires vont accepter cette offre, parce qu'ils n'ont pas envie d'avoir des emm… », lâche Afflelou, « Ma proposition n'a aucune chance d'être acceptée. » En fait, Ginestet, contraint et forcé de revendre 31 % en juin, pourrait s'estimer lésé aujourd'hui en cas de valorisation des actions de « Sportinvest. » D'où le risque, pour les cinq autres, de devoir faire face à une action en justice commanditée par ce dernier. Plus important encore, la proposition de Ginestet présenterait aux yeux des autres des avantages que révèle Alain Afflelou. « Il laisserait le solde de 1,5 million en compte courant au club, restituerait aux cinq les 3 millions (dont 2,7 à Egon Gindorf) qu'ils y avaient investis en 2003 lorsqu'ils l'ont racheté et, surtout, leur épargnerait de payer le 1,5 million qu'ils lui doivent pour le rachat de ses actions en juin dernier. » Ce qui représente une mise de départ de 6 millions et ce qui permet, surtout, aux cinq de retrouver leurs billes.
Afflelou : « Je n'avais rien demandé »
L'offre d'Afflelou n'intégrait rien de tout ça. Du moins pas sous cette forme. « Les deux propositions sont différentes », se borne à dire Egon Gindorf, « A cette heure-ci (21 h), Philippe reprendrait 51 % des parts, exactement ce qu'il possédait fin mai. Mais tout peut évoluer lors de l'AG de ce jeudi soir. Pour le reste, je ne peux pas en dire plus. » A l'évidence, les dés semblent jetés. Ginestet est en train de coiffer Afflelou au poteau. Un Afflelou dépité, mais qui annonce qu'il restera sponsor principal du club (Ndlr : jusqu'en 2008, à raison de 450000 euros par an). « J'honore toujours ma signature et mes contrats. Mais je ressens un grand sentiment d'amertume. Je n'avais rien demandé. Ce sont les dirigeants qui sont venus me chercher. Le 10 novembre, Egon Gindorf a déjeuné avec Philippe Ginestet. J'ai fait savoir à Egon que je souhaitais rencontrer ce monsieur. Un rendez-vous était convenu avec lui le vendredi à 14 h 30. Il s'est décommandé. Nous ne pouvons pas être 50 à diriger. Peut-être pour le club vaut-il cent fois mieux une solution locale. » Une solution locale que les cinq avaient pourtant violemment écartée en juin. A l'époque, les échanges aigres-doux s'étaient succédé et ne peuvent pas ne pas avoir laissé de traces. Les morceaux peuvent-ils vraiment être recollés ? Quid de l'avenir de Marc Keller, en conflit ouvert avec Ginestet il y a six mois, d'un Patrick Adler qui entretient des rapports d'inimitié très forts avec l'investisseur immobilier, d'un Egon Gindorf et des autres ? Le consensus qui n'avait pu être trouvé en juin peut-il vraiment l'être aujourd'hui lors de l'AG des actionnaires de « Sportinvest »? En football, il ne faut jamais jurer de rien. La preuve !
Afflelou : « Amer »
Alain Afflelou a, à l'évidence, eu une digestion difficile hier. La manière dont les dirigeants strasbourgeois lui ont annoncé sa probable éviction de la présidence avant même qu'il ne soit nommé ne lui a pas plu. En soirée, il a accepté de détailler le plan d'action qu'il s'apprêtait à mettre en oeuvre et dévoile qu'il avait déjà recruté deux joueurs pour le mercato.
“ Alain Afflelou, dans quel état d'esprit êtes-vous ?â€
Je tombe des nues. Depuis le 11 novembre, jour de ma conférence de presse, soit un peu moins de trois semaines, je m'étais investi dans le Racing. J'avais déjà beaucoup travaillé sur le prochain mercato. Encore cet après-midi (hier), nous devions faire le point avec Marc (Keller), Michel (Benguigui, son conseiller) et Eric (Lesieur, son bras droit). Un accord est trouvé avec le Brésilien de Benfica, Everson, pour un prêt, comme je vous l'avais dit lundi (Ndlr : « L'Alsace » de mardi). Mais ce n'était pas le seul.
“ D'autres dossiers étaient-ils bouclés ?â€
Oui, celui d'un latéral droit brésilien de 24 ans, Luizinho Netto, avec lequel nous venions de trouver un accord pour un contrat de deux ans et demi. C'est le numéro 2 à son poste au Brésil. La semaine dernière, Philippe Thys, le recruteur du Racing, m'a dit qu'il le connaissait, que c'était une bombe et qu'il ne fallait pas hésiter. Nous l'aurions payé 200000 euros, alors qu'il en était demandé plus. Mais j'avais découvert que des agents voulaient se sucrer sur le transfert. Nous étions également sur la piste d'un attaquant brésilien dont nous attendions la réponse.
“ Rien en France ?â€
Si, j'avais sollicité le PSG pour le prêt de Fabrice Pancrate. Et le Racing, avec mon accord, est de son côté en train de traiter la venue du stoppeur ivoirien du Raja Casablanca, Edgard Loue Gnoleba (« L'Alsace » de mardi). Les tractations sont également en cours avec Ahmed Abou Moslim, le latéral gauche d'Al-Ahly. Même si ce poste ne me paraissait pas prioritaire, le club semble y tenir. J'avais parlé de l'arrivée de 6 à 8 joueurs au mercato. Vous voyez que je n'avais pas parlé en l'air.
“ Les dossiers que vous avez personnellement suivis ont-ils une chance d'aboutir si vous vous retirez ?â€
Marc Keller va prendre le relais et s'en occuper. Il fera ce qu'il veut.
Dégouté ... des giognols sur le terrain et meme des guignols dans les dirigeants.
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