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L'Alsace a écrit :Le Racing maître à la maison
Vainqueur hier contre Metz de son premier match de championnat à domicile cette saison (2-1), le Racing a abandonné sa lanterne rouge et repris du terrain à Sochaux, premier non relégable à sept points.
Est-ce le nouveau visage du Racing ? Durant 88 minutes, les Alsaciens ont oublié d'être fébriles et, surtout, se sont montrés réalistes devant le but adverse. Malgré une fin de match crispante, Strasbourg a logiquement décroché ses trois premiers points à domicile en championnat cette saison, et s'est relancé dans la course au maintien. Le match débute sur trois nouveautés. Un : pour la première fois de la saison, le Racing bénéficie de l'extrême gentillesse de l'arbitre, M. Piccirillo, qui n'hésite pas à indiquer le point de pénalty pour un tacle parfaitement régulier de Bong sur Diané, après un caviar de Johansen. Deux : Ullrich le Pen, forcément seul face à Wimbée, transforme la première occasion du match (1-0, 11e), alors que le Racing avait jusque là la fâcheuse habitude de la rater – et d'en rater une demi-douzaine dans la foulée. Trois : eh oui, il a fallu attendre la 22e journée de la saison 2005-2006, un soir de pleine lune du 14 janvier 2006, pour voir le Racing mener à la Meinau en match de championnat, et mettre fin à 600 interminables minutes sans marquer dans son fief !
Le show de « Pagalou-garou »
La lune inspire visiblement Pascal Johansen, qui réalise une entame de match monstrueuse. C'est bien simple : « Pagalou-garou » est dans tous les bons coups. A la 22e, c'est lui qui sert impeccablement Kevin Gameiro, titulaire pour la première fois en L1, mais dont le lob est capté du bout des gants par Wimbée. Et c'est lui, surtout, qui permet aux Strasbourgeois de réaliser le break en pleine domination messine. Servi par Gnoleba à quarante mètres des buts messins, le Colmarien s'enfonce dans la défense mosellane. A sa gauche, Alex Farnerud est complètement démarqué, mais l'ancien Marseillais risque le solo : il slalome entre trois Lorrains et trompe Wimbée d'une frappe sèche (2-0, 37e). En trois occasions, le Racing a trouvé le chemin des filets deux fois. La Meinau n'est pas habituée à un tel réalisme, mais hier soir, c'est Metz qui endosse les défauts typiquement alsaciens, s'offrant une domination stérile en milieu de première mi-temps. Medjani, le premier, voit sa frappe passer de peu au-dessus de la barre de Cassard (30e). Borbiconi n'est pas mieux récompensé (34e), sa reprise de volée des 18 mètres ne trouvant pas le cadre après un dégagement trop mou des Strasbourgeois. Enfin, Youla, la nouvelle recrue du FC Metz, perd son face-à -face contre Cassard (35e).
Ullrich Le Pen K.O.
Moins créatif que d'habitude mais beaucoup plus réaliste, le Racing remporte ainsi sa première mi-temps à domicile en L1 cette saison. Mais une mi-temps ne suffit pas pour marquer trois points. Aussi les Alsaciens ne lâchent-ils rien au retour des vestiaires. Surtout, ils ne perdent pas leurs nerfs quand une petite altercation entre Johansen – il était partout, vous dit-on – et les Messins se termine sur un K.O…. d'Ullrich Le Pen. Mehdi Meniri, pour cette brutale mise au poing, est évidemment prié de vider les lieux (49e). Tout devient alors plus facile face à une équipe de Metz déjà pas bien brillante à onze. Pourtant, Grégory Wimbée ne baisse pas les bras. Il n'a aucune peine à capter les frappes d'Alex Farnerud (63e) ou de Kevin Gameiro (71e, 75e), et est tout heureux de voir la frappe d'Alex Farnerud passer de peu à côté après un déboulé rageur de Diané (68e). Il faut dire aussi que les Alsaciens se montrent à nouveau bien maladroits à l'approche du but adverse, à l'image de Le Pen, démarqué par Johansen, et dont le centre-tir est trop fort pour un centre, trop mal cadré pour un tir (81e).
Tum fait peur à la Meinau
Et arrive ce qui doit arriver. Le Racing, qui tergiverse au moment d'asséner le coup de grâce, se fait une dernière frayeur. Sur un coup-franc de Proment, Tum surgit et catapulte une tête à bout portant dans les filets de Cassard (2-1, 88e). Et après une nouvelle occasion de Diané au-dessus (91e), le stade retient son souffle quand Ahn arme une reprise aux 18 mètres, heureusement dans les nuages de Neudorf (93e). La panique n'est pas loin, mais pour une fois, Strasbourg évite le pire. Au bout des dégagements à l'emporte-pièce et des courses éperdues, M. Piccirillo libère les Alsaciens. Malgré une fin de match haletante, ils ont mérité leur victoire. Sochaux, le premier non relégable, est encore à sept points. Mais la L1, ce matin, se devine à nouveau à l'horizon.
Un CA dans quelque temps
Alors qu'Egon Gindorf et Thierry Wendling officialiseront ces prochaines heures qu'ils restent actionnaires de « Sportinvest », la holding qui possède le Racing, et que les trois autres actionnaires minoritaires, Marc Keller, Pierre Schmidt et Patrick Adler, confirmeront leur retrait du capital, le nouveau président Philippe Ginestet s'envole ce matin pour le Canada et n'en rentrera que jeudi. « Dans la vie normale d'une société, de tels départs sont un non-événement. J'attends de voir qui va rester et qui va partir. Ceux qui comptent vendre leurs doivent m'en informer par courrier au plus tard lundi. Je trouverai leur lettre à mon retour. En fonction des départs, je lancerai un nouveau tour de table. Un conseil d'administration sera constitué dans les semaines qui viennent. Ce n'est que de l'organisation. » Abdessadki : toujours l'imbroglio. Les discussions entre le Racing et Toulouse se poursuivent à propos du milieu toulousain, Yacine Abdessadki, désireux de revenir en Alsace sept mois après l'avoir quittée. Mais rien n'est encore réglé. « Nous avons fait une offre correcte à Toulouse, mais à l'évidence, il existe un contentieux entre Yacine et le président Sadran », observe Philippe Ginestet. « Entre eux, ça fait des étincelles. » Attaquants : Lazarov, mais pas seulement. La journée d'hier n'a pas permis d'aboutir dans la quête d'un ou deux attaquants pour renforcer un secteur offensif amoindri par le départ de Haikel Gmamdia à la CAN et le transfert de Mickaël Pagis à l'OM. « Nous sommes sur deux pistes et Zdravko Lazarov (l'international bulgare du club turc de Gaziantepspor) est l'une d'elles », indique le président. « Nous espérons conclure en début de semaine. » Les adieux d'Egon Gindorf. Celui qui aura présidé aux destinées du RCS de mai 2003 à décembre 2005 a convié vendredi une trentaine de salariés à un dîner d'adieux dans un restaurant de Plobsheim. Un repas émouvant où, selon les témoins, les soubresauts qui agitent les coulisses n'ont pas été évoqués. L'industriel allemand à la retraite a insisté, en substance, sur la nécessité « de rester positif et de tout donner pour le bien du club. » Le personnel du RCS a offert à son désormais ex-patron deux magnums de vin, une grande photo encadrée de lui avec la Coupe de la Ligue remportée en 2005 et un maillot à son nom dédicacé par l'équipe.Deroff suspendu face à Paris. Averti hier soir après l'avoir été contre Marseille et à Monaco, Yves Deroff purgera un match de suspension le samedi 28 janvier lors de la réception du PSG à la Meinau. Abou qualifié. La recrue égyptienne Ahmed Abou Mosalem Farag, dit Abou (ex-Al-Ahly), sera qualifiée pour le déplacement à Bordeaux samedi prochain. « J'attends encore la confirmation officielle, mais on m'a informé ce samedi matin que la lettre de sortie de la fédération égyptienne était arrivée à la FFF », précise le directeur administratif Alain Plet.
Duguépéroux : « Je savourerai cette victoire plus tard »
Jacky Duguépéroux (entraîneur du Racing) : « C'est la première fois de la saison que mes voeux sont exaucés. Je savourerai cette victoire plus tard, après toutes celles qui nous attendent encore. La prochaine, ce sera Bordeaux, et ce ne sera pas facile puisqu'ils viennent de gagner à Monaco. Cette fois, tous les résultats nous sont favorables, et ce n'est pas arrivé très souvent cette saison. Le 2e but nous a fait du bien, mais on a souffert pendant les arrêts de jeu alors que le match aurait dû être plié depuis longtemps. J'attends au moins un attaquant. Je pensais bien que Fauré viendrait. Il me l'avait confirmé au téléphone, avant de changer d'avis le len demain et de partir au Mans. C'est sûr, ce n'est pas facile de signer chez le dernier… Le profil du joueur qui nous manque ? Un joueur qui marque des buts ». Joël Muller (entraîneur de Metz) : « On espérait secrètement gagner à Strasbourg. Mais on a pris un pénalty extrêmement sévère, puis on a fait preuve de naïveté. On encaisse le 2-0 sur un contre alors que le 1-1 n'était pas loin. Mes joueurs se sont bien battus. Je regrette simplement que les matches de bas de tableau ne soient pas arbitrés plus souvent par des arbitres de haut de tableau ». Ullrich le Pen (auteur du 1e rbut du Racing) : « Cette victoire nous fait du bien, mais ce n'est pas une fin en soi. Cela dit, c'est bon pour le moral des troupes. On se bat depuis longtemps pour remonter, et peu à peu, on y arrive, même si ona encore eu des difficultés dans les derniers instants du match. On a la chance de recevoir toutes les équipes qui sont devant, et désormais aussi derrière nous ». Kevin Gameiro (attaquant du Racing) : « Cette victoire nous redonne le sourire. On verra à Bordeaux s'il y a un grand changement. Je n'ai pas marqué, mais le plus important, c'était la victoire. C'est vrai que pour l'instant, je n'ai pas encore perdu avec le Racing. Peut-être suis-je le porte-bonheur de cette équipe, je ne sais pas… » Amara Diané (attaquant du Racing) : « On avait à coeur de prendre les trois points. On a démontré que l'équipe était motivée, que même dans la difficulté, on peut être présent. Cette victoire nous fait du bien. Maintenant, on va essayer de ne pas être trop gourmand et de continuer notre progression ».
