DNA a écrit :L'onde de choc
Corruption, dopage, « empoisonnement » de l'adversaire : les fracassantes confidences de l'ancien joueur Jean-Jacques Eydelie sur des pratiques qu'il décrit comme coutumières lors de son passage à l'Olympique de Marseille de Bernard Tapie (1992-93), n'ont pas manqué de faire réagir les acteurs de l'époque.
Condamné en 1995 dans l'affaire de corruption OM - VA (20 mai 1993), Eydelie aura mis près de treize ans avant de se confier et de tout « lâcher » à L'Equipe magazine. Ses révélations sont accablantes : « Tricher était devenu une seconde nature », résume-t-il.
Dopage présumé avant la finale de la Ligue des Champions remportée par l'OM face au Milan AC (1-0) à Munich en 1993, matches arrangés avec la complicité des joueurs, injection de produits douteux dans la boisson des adversaires : selon lui, l'affaire OM - VA n'aura été que la partie émergée de l'iceberg.
Pathétiques affabulations d'un ancien champion d'Europe, rmiste et abandonné de tous ? Confirmation que la domination de l'OM de Tapie s'est aussi bâtie sur une somme de comportements délictueux ? Forcément les avis divergent.
La polémique enfle
L'ancien président de l'OM, justement, n'a pas tardé à réagir. Son avocat s'apprête ainsi à porter plainte en diffamation, arguant que l'article est « diffamatoire, d'abord à l'égard des joueurs qui ont fortement réagi devant ce tissu de mensonges, ensuite à l'égard du club et enfin à l'encontre de Bernard Tapie ».
« C'est lamentable... » (Franck Sauzée), « Que de la publicité » (Marcel Desailly), « Eydelie est à l'agonie, prêt à tout pour vendre son livre » (Eric di Meco) : ses anciens coéquipiers, interrogés, sont au diapason de Tapie.
D'autres, en revanche, se montrent beaucoup moins catégoriques. « Sur le fond, cela n'apporte pas grand-chose au dossier, dit ainsi au Journal du Dimanche Eric De Montgolfier, procureur à Valenciennes lors de l'affaire VA - OM. Mais ces déclarations apportent tout de même des détails. Par exemple le fait que tous les joueurs de l'OM aient menti. J'ai le souvenir que l'équipe entière (...) prétendait ne rien savoir (à propos de l'arrangement du match à Valenciennes, ndlr). Or, Jean-Jacques Eydelie dit qu'il les a tous informés. C'est une confirmation de ce que nous subodorions. »
Le Milan AC choqué
En Italie, Adriano Galliani, vice-président du Milan AC battu en finale de la C1 par l'OM s'est déclaré « certain » que l'Union européenne de football (UEFA) ouvrirait une enquête. « Je suis choqué et j'ai trouvé ces propos dérangeants », a-t-il ajouté.
Titulaire contre les Milanais en 1993, Eydelie explique : « Avant la finale, on nous a demandé de nous aligner à la queue leu leu pour recevoir une piqûre dans le cul (...) Pendant la partie, je me suis senti différent de d'habitude (...). Je ne sais pas ce qui s'est passé au niveau de mon métabolisme, mais ce produit m'a plus gêné, inhibé qu'autre chose. »
Fernandez : « Marseille, ce n'était pas ça »
Ces propos de l'ancien milieu de terrain viennent en écho des déclarations passées de deux autres anciens joueurs marseillais, Chris Waddle (1990-92) et Tony Cascarino (1994-96).
Quant à l'entraîneur de Marseille, Jean Fernandez, en poste à l'OM au début des années 90, il a vivement rejeté les accusations portées par Jean-Jacques Eydelie.
« Quand je lis cela, je trouve qu'il s'agit d'un truc de fous. Marseille, ce n'était pas ça ! Avec sept ou huit internationaux, nous n'avions pas besoin de truquer des matches et de dopage. Des prises de vitamines, il y en a toujours eu. Mais de là à partir dans les délires où il est parti... »
C'est vrai que ca ui fait un coup de pub mais j'y crois aussi, Tapie avait tout mis en oeuvre pour gagner ...