[05/06] 27ème J: Toulouse / RCS : 1-2

[argueti]

La victoire de l'espoir

En l'emportant hier à  Toulouse (2-1), le Racing s'est replacé à  sept points du premier non-relégable, Troyes, qu'il reçoit dimanche (18 h) à  la Meinau. Lui est-il interdit de rêver ?

Enfin ! Personne ne peut dire ce matin si le 3e succès strasbourgeois de la saison, acquis hier à  Toulouse avec les tripes (2-1), suffira à  sortir le Racing de l'ornière dans laquelle il a déjanté cet été. Mais une chose est sûre : Troyes, battu dans le même temps à  domicile par Nancy et prochain visiteur de la Meinau dimanche prochain, doit aujourd'hui être dans ses petits souliers. Car s'il s'est une nouvelle fois fait peur en fin de match au Stadium, le club bas-rhinois a enfin su conserver le gain d'un succès qui, comme le dit Ulrich Le Pen, lui « remet du baume au coeur » après toute une série de revers injustes hors de ses bases (Nantes, Bordeaux ou Lens).

Ginestet absent pour cause de paternité

Exceptionnellement, Philippe Ginestet n'avait pas fait le déplacement dans la Ville rose. Dans la matinée, sa femme Jennys avait en effet donné naissance à  leur quatrième enfant, Maxime. « Je suis de tout coeur avec eux », disait-il dans l'après-midi, « Je crois qu'on peut faire quelque chose à  Toulouse. Avec Yacine Abdessadki, nous nous le sommes promis. J'espère que ce 18 février 2006 restera une belle journée jusqu'au bout. » L es Bleus, encore une fois vêtus de blanc, ont entendu l'appel. Pour la 6e fois consécutive en L 1, ils ont même ouvert le score. Ils avaient attendu 3 minutes pour le faire contre Ajaccio et 76 secondes à  Lovech. Cette fois, ils ont patienté moins de 6 minutes. Amara Diané, parti dans un slalom échevelé dans l'axe, est contré au dernier moment par Dao. Mais Pontus Farnerud, aux 20 m, ouvre son pied droit pour ouvrir le score. Sa frappe enveloppée est légèrement déviée par Diané, emporté par son roulé-boulé, et prend Douchez à  contre-pied (6e). Le Suédois ouvre ainsi son compteur buts en L 1 sous le maillot strasbourgeois, lui qui avait déjà  marqué contre Graz en Coupe UEFA à  la Meinau. Le Racing est en place, à  une exception près : un flanc gauche où Abou, dépassé sur les ballons aériens, éprouve toutes les peines du monde à  canaliser Moreira. Mais Nicolas Puydebois, certes sollicité sur quelques ballons chauds, n'aura qu'un arrêt véritable à  effectuer en 45 minutes : une détente horizontale parfaite après une demi-volée aux 20 m de Batlles (29e).

Farnerud et Diané déchaînés

À la pause, l'avantage d'un but du RCS est un minimum. Car en fin de première période, Pontus Farnerud a failli parachever sa prestation de très haute volée d'une frappe plongeante du droit sur la transversale. Sur le renvoi, ni Gameiro, devancé par Douchez, ni Diané, dont la frappe croisée a filé juste à  côté, n'a pu finir le travail (40e). Puis dans les arrêts de jeu (45e + 2), à  la suite d'une nouvelle inspiration d'un Farnerud intenable, Gameiro, encore contré par le portier toulousain, puis Abou, mis en échec par Dao, ont eux aussi échoué. Une fois de plus, les Bleus vont-ils regretter ce chapelet d'occasions manquées (56e) ? Non, car à  la 60e, Cardy semble attraper le pied d'un Diané lui aussi énorme et qui s'apprêtait à  battre le gardien haut-garonnais… en tapant dans le sol ! M. Bré accorde un penalty généreux que Yacine Abdessadki transforme sans frémir (61e), s'offrant là  une belle revanche après ses déboires au Téfécé.

Ivre de fatigue

Physiquement pourtant, les hommes de Jacky Duguépéroux donnent depuis un moment déjà  des signes de lassitude. Et Toulouse appuie là  où ça fait mal. Mansaré, à  peine entré, donne le tournis à  l'arrière-garde alsacienne. A la 76e, l'inévitable Daniel Moreira, auteur du 8e but de sa carrière contre Strasbourg (sur ses 65 en L 1), redonne espoir aux Violets en catapultant au fond un centre de Batlles. Le Racing est au bout du rouleau, à  l'image d'un Kanté ivre de fatigue. Mais il va lutter jusqu'au bout pour aller chercher un succès qui non seulement renforce sa dose de confiance, mais met Troyes sous pression. Une double belle opération avant une autre plus lucrative encore dimanche face à  l'ESTAC ?

Amara Diané: « Un cadeau tombé du ciel »

Jacky Duguépéroux: « La dernière lueur d'espoir qu'on avait ne s'est pas éteinte ce soir (hier). Je continue d'affirmer que le Racing e st une équipe en devenir, même si je n'en connais pas l'avenir cette saison en Ligue 1. Elle a des qualités et a, sur ces qualités, su faire déjouer Toulouse. Les Toulousains restaient sur une série de six matches sans défaite. Ils nous pensaient fatigués et nous nous doutions qu'ils allaient manquer d'humilité. Ils ont sans doute été surpris de nous voir aussi fringants. Cette victoire est un juste retour des choses, une revanche par rapport au match aller où certains Toulousains ne s'étaient pas privés de nous chambrer après leur victoire à  la Meinau (4-2). Nous entretenons l'espoir et montrons une fois de plus à  toute l'Alsace que nous ne laisserons pas tomber et que nous avons du caractère. Nous venons de passer une bonne semaine en enchaînant deux victoires (Ndlr : une première cette saison). Nous n'y sommes pas trop habitués à  Strasbourg et ç'a d'ailleurs failli mal se finir ce soir. Mais après le déplacement à  Lovech et la fatigue accumulée lors des six matches que nous venons de jouer en 18 jours, les joueurs ont donné au-delà  de ce qu'ils pouvaient. Peut-être quelque chose est-il en train de se passer. Sur la façon dont nous sommes allés chercher ce succès, personne ne peut douter de la motivation, ni de la cohésion du groupe. » Erick Mombaerts (coach de Toulouse) : « Ce n'est pas une déception, car nous avons fait un trop mauvais match pour être déçus. Quand on est absent des débats comme nous l'avons été en première période, on ne peut pas l'être. Je pense même que sur la physionomie du match, nous nous en tirons bien. Nous nous sommes mis dans un mauvais scénario en encaissant très vite ce premier but. Pour des raisons que j'ignore, notre première mi-temps a été trop insuffisante dans la construction. Quand j'ai vu Dieuze se blesser (Ndlr : le milieu défensif toulousain souffre d'une fracture du nez après un choc tête contre tête avec Abdessadki et a dû sortir), je me suis dit que ce match démarrait vraiment mal. » Ulrich Le Pen : « A la mi-temps, Edgard (Loue) et moi avions déjà  des crampes. Nous sommes tous très fatigués, car nous avons tout donné. Nous nous sommes fait peur, mais nous avons tenu. Ce match, nous l'avons gagné avec les tripes. C'est important. » Amara Diané : « Nous nous sommes dit avant le match que nous ne pouvions pas tomber plus bas. Le maintien est loin d'être gagné, mais nous avons fait ce qu'il fallait pour y croire encore. Cette victoire est un cadeau tombé du ciel qu'il faut faire fructifier contre Troyes. »

[Manu]

STRASBOURG : Puydebois - Lacour (cap.), Devaux, Kanté, Abou Moslem - Loue (Deroff 74e') - Diané, Abdessadki, P. Farnerud (Boka 79e'), Le Pen - Gameiro (A. Farnerud 64e'). Entraîneur : Jacky Duguépéroux.

Il faudrait comparer cette équipe avec celle de mercredi en coupe uefa mais aurions nous "enfin" trouvé une composition de qualité ?

Il manque encore Arrache, JOhansen et Hagui-Boka fatigué...

[Psychogene]

J'en connais un qui a bien fêté la victoire du Racing hier soir ptdrrrrrrrrr

[Keating]

Je me demande de qui tu parles

Je viens de voir les images du match, terrible l'action de Pontus où il tire sur la barre

[Psychogene]

Je me demande de qui tu parles

[NéRiK]

Je viens de voir les images du match, terrible l'action de Pontus où il tire sur la barre

Magnifique. Elle méritait de rentrer, le gardien était archi battu.

Domage que Diané ait merdé ensuite.

[EDES]

si les Dieux du foot pouvaient t'entendre ...

JE CROIS BIEN QUE OUI !!!

[anonix]

J'ai vu le match..
Franchement, c'est a se demander si les toulousains avaient envie de jouer. Ils était absents sur l'ensemble de la partie.. Les strasbourgeois ont encore loupé des occasions immanquables.
Par contre, le pénalty n'est pas du tout justifié. Pour une fois qu'une action mitigieuse est au profit du racing..
Il faut espérer une victoire dimanche...

[The_Key_Player]

Mitigieux? Pas mal, une contraction de mitigé et litigieux...

Quoiqu'il en soit tant mieux pour nous, c'est vraiment bon à  prendre!

J'espère de tout coeur qu'on finira pas à  1 point du premier non relégable parce que le match contre Ajaccio me reste en travers de la gorge!

[argueti]

Le bénéfice du doute

La victoire ramenée de Toulouse, samedi soir, n'est encore qu'une goutte symbolique dans une étendue de désillusions. Le Racing entend pourtant utiliser cette dynamique pour se relancer dans la course au maintien. C'est loin d'être gagné. Mais ça n'est pas totalement perdu. Alors...

Dans ces mêmes colonnes, nous n'avons cessé d'écrire, depuis des mois, que le Racing fonçait tout droit vers la Ligue 2. Depuis novembre et l'insensée défaite à  Nantes (4-3), en fait, un vaste sentiment d'impuissance a enveloppé cette équipe vouée à  déchanter. Quoi qu'il arrive. Même quand il mène de deux buts à  la mi-temps, comme c'était le cas à  la Beaujoire.
Certes, les hommes de Duguépéroux produisent du jeu. C'est même leur marque de fabrique, reconnue et parfois enviée à  travers l'Hexagone. La qualité technique n'a jamais été remise en cause. « Entre les deux 16 mètres, nous savons être efficaces », résumait encore l'entraîneur alsacien à  la veille du déplacement à  Toulouse.

Ajaccio avait éteint la dernière flammèche

Bon au milieu - là  où se construit le jeu - mais inefficiant aux extrémités, là  où il produit son effet -, le Racing s'est donc englué dans les profondeurs du classement. Tout seul comme un grand. Jusqu'à  ce que la situation devienne désespérée et irréversible.
D'autant que la sérénité de façade, en coulisses, vole en éclats avec l'arrivée du président Ginestet et la mise en place d'un nouveau mode de fonctionnement. Livrés à  eux-mêmes, les joueurs n'y comprennent plus rien. Quant au garant de la réussite sportive, à  savoir l'intouchable Jacky Duguépéroux, il semble dépassé par les événements et à  court d'arguments. Même s'il s'en défend avec véhémence.
Bref, dans le club et peut-être même sur le terrain, tout le monde s'entend peu ou prou à  dire que la relégation est désormais inéluctable. Ajaccio, venu prendre le point du nul samedi dernier à  la Meinau (2-2), a éteint la dernière flammèche. Cette fois, c'est cuit. Schluss, terminé, exit. Le Racing ira se rafraîchir les idées en Ligue 2 l'espace d'une saison. Peut-être plus si aucun projet à  long terme ne prend corps.

Si la victoire de Lovech constituait un nouveau départ ?

Tout ça, c'était avant la victoire ramenée de Toulouse. Assurément la plus aboutie des trois enregistrées cette saison, après Nancy et Metz. Au Stadium, le Racing a fait preuve de caractère, en allant puiser au plus profond des ses ressources la force pour conserver un résultat logique.
Peut-être que la pittoresque excursion en Bulgarie, mercredi dernier, a permis à  cette équipe de prendre pleinement conscience de son potentiel et de conjurer le sort. Et si la victoire de Lovech (0-2), acquise après que Puydebois eût détourné un penalty, constituait un nouveau de départ ?
Aujourd'hui, le Racing est en tout cas revenu dans le rétro de Troyes. Le premier non relégable, battu à  domicile par Nancy, se présente ce dimanche sur la pelouse de la Meinau (18h). S'il y tombe, ce qui est à  espérer, Strasbourg sera alors revenu à  quatre longueurs. De quoi susciter un fol espoir à  l'orée du sprint final (lire encadré).

« S'ils égalisaient, la saison était pliée »

En une semaine et deux victoires à  l'extérieur, les Bleus s'inscrivent donc dans une nouvelle dynamique. La huitaine domestique qui s'ouvre doit permettre de la prolonger. Jeudi (19h), en match retour des seizièmes de finale de la Coupe d'Europe, il s'agira d'expédier les affaires courantes et de ne pas trop laisser de force alors que la qualification est en bonne voie.
Dimanche prochain, contre Troyes, le Racing devra faire oublier toutes les déconvenues passées. « On y croit toujours, disait Pontus Farnerud, auteur d'un gros match, dans les travées du Stadium. Pourtant, quand Toulouse a réduit le score, je pensais que le scénario classique allait se reproduire, S'ils égalisaient, la saison était pliée. »
Toulouse n'a pas égalisé, le Racing a remporté sa troisième victoire de l'année et gagné le droit d'y croire. Certes, le temps perdu ne se rattrapera jamais. Mais en vertu du bénéfice du doute, une issue favorable et miraculeuse paraît encore envisageable. Ecrivons-le et croisons frénétiquement les doigts.

Le sprint final

Voici les onze dernières marches à  gravir pour le Racing dans sa folle quête de maintien. Il reste 33 points à  prendre et 7 victoires sont au moins nécessaires pour espérer un éventuel sauvetage en L1.
contre TROYES, dimanche (18h) à  la Meinau
à  RENNES, samedi 4 mars (20h)
contre LE MANS, samedi 11 mars
à  SAINT-ETIENNE, samedi 18 mars
contre LILLE, samedi 25 mars
à  NICE, samedi 1er avril
contre NANTES, samedi 8 avril
à  SOCHAUX, samedi 15 avril
contre NANCY, samedi 29 avril
à  MARSEILLE, samedi 6 mai
à  AUXERRE, samedi 13 mai