DNA a écrit :Au bal masqué 
Ce soir, le Racing retrouve Bâle dans une ambiance de fin de carnaval. S'ils veulent s'inviter au bal des quarts de finale, les Strasbourgeois devront maintenir leur cadence européenne et oublier le championnat. Jusque-là , ils n'ont jamais été démasqués. 
  
Ils sont fous, ces Bâlois. Depuis lundi matin, quatre heures pétantes, plus de 10 000 carnavaliers battent inlassablement le pavé. A force de tourner en rond, leurs jambes doivent connaître le chemin par coeur. Il n'y a pas d'autre explication à  pareil acharnement.
 Trois jours et trois nuits maintenant que sorcières et farfadets arpentent les rues. Au rythme des fifres, tambourins et on ne sait quels autres petits instruments au son lancinant, ils s'évertuent à  chasser l'hiver. Peine perdue, hélas.
 A Bâle comme ailleurs, il fait toujours aussi froid. Pas assez, cependant, pour recouvrir la ville d'un linceul blanc. Le badaud essuie juste une fine pluie glaciale, se gèle les pieds dans un bourbier glissant et prend, de temps à  autre, une volée de confettis en pleine poire. C'est où, exactement, Rio ?
Le problème, nc'est que Strasbourg n'est pas en mesure de choisir
 Les Strasbourgeois, eux, n'ont pas à  nourrir de regrets. De toute façon, Fluminense, Flamengo ou Botafogo ne sont pas engagés en Coupe de l'UEFA. Le parcours européen du Racing a été jusque-là  jalonné d'étapes bien moins exotiques : Graz, Bâle déjà , Rome quand même, Lovech en guise de bizarrerie bulgare et donc à  nouveau Bâle.
 C'est donc là , à  un jet de pierre de l'Alsace, que les Bleus tâcheront de sortir définitivement de leur hiver domestique. Ou plutôt de leur interminable éclipse, qui a commencé dès les derniers jours de juillet et qui tire en longueur.
 Jacky Duguépéroux n'a d'ailleurs de cesse de le répéter. « A choisir, bien sûr que je préfère rester en Ligue 1 plutôt que de briller en Coupe d'Europe. » Le problème, justement, c'est que Strasbourg n'est pas vraiment en mesure de choisir. Et qu'au moment de venir timidement toquer aux portes des quarts de finale, stade qu'il a déjà  atteint à  deux reprises dans un passé lointain(*), il doit impérativement jouer le coup à  fond.
 Rien ne dit qu'après la réception du Mans, dimanche à  la Meinau, le fol espoir de se maintenir soit encore d'actualité. Ne resterait alors qu'à  battre la campagne européenne, vaste étendue où les Bleus se métamorphosent inexplicablement et sur laquelle ils sont toujours invaincus.
Cette réussite suscite perplexité et méfiance
 Cette incroyable réussite suscite perplexité et méfiance. Bâle, semble-t-il, est sur ses gardes. Le coup de force réalisé ici même en octobre dernier (0-2) en phase de poule est ancré dans les mémoires. Christian Gross, l'entraîneur suisse, ne tarit pas d'éloges devant ces erratiques Alsaciens. Pour lui, Strasbourg est « clairement favori » de cette double opposition couperet. Ben voyons...
 Un éloge qui fait doucement sourire Duguépéroux. « Je l'ai croisé tout à  l'heure, raconte l'entraîneur strasbourgeois. Je n'ai pas vu dans son regard qu'il se sentait en infériorité. Au contraire, j'ai même perçu un brin de malice quand il a déploré le forfait du "petit avant-centre" Gameiro. » 
« Les gens ne se réveilleront que vendredi matin »
 Revanchard, le leader du championnat helvétique le sera assurément. S'ils tombent sur un adversaire à  la fraîcheur aussi décrépite et aux absences coupables que samedi dernier à  Rennes, les « Rot und Blau » risquent fort de n'en faire qu'une bouchée.
 Osons espérer qu'une fois encore, le Racing saura se transcender, histoire de surmonter la fatigue et la lassitude entretenues par une vaine course poursuite en championnat. Même sans Pagis, si précieux ici même en octobre, ni Gameiro, Johansen ou Devaux, pourvu qu'il tienne bon et ne compromette rien avant le match retour, jeudi prochain (18h) à  la Meinau.
 Ça se passe ce soir, à  Bâle, dans une ambiance de fin de carnaval. « Ici, les gens sont debout depuis lundi matin, explique un autochtone. Ils vont se coucher cette nuit à  quatre heures (hier) et ne se réveilleront que vendredi matin. »
 Dormez en paix, braves gens, le Racing va tâcher de veiller sur vous.
Boka rappelé 
Ecarté du groupe mardi matin, Arthur Boka a été rappelé in extremis pour pallier l'éventuel forfait de Le Pen.
 Hier après-midi, sur la pelouse synthétique du stade Saint-Jacques, Ulrich Le Pen n'a pas pris part à  la petite opposition concoctée par Jacky Duguépéroux. Le gaucher, victime de douleurs dorsales, s'est contenté de trottiner.
 Du coup, l'entraîneur alsacien a rappelé Arthur Boka. L'Ivoirien, écarté la veille pour s'être présenté avec une bonne heure de retard à  l'entraînement, a rallié Bâle à  la nuit tombée. Si Le Pen est finalement jugé apte, Boka en sera quitte pour s'installer dans les tribunes, au côté de Yann Schneider, le 19e Strasbourgeois.
PELOUSE. - Au moment d'ébaucher son éventuel projet pour le nouveau stade, sorti des cartons par l'ancienne équipe dirigeante, le Racing pourra toujours s'inspirer de celui de Bâle. Recouverte de quarante centimètres de neige lundi soir, la pelouse était hier d'un vert à  en faire pâlir d'envie les jardiniers de la Meinau. Les engins de déneigement, suppléés par le système intégré de chauffage, ont rendu possible ce petit miracle. A côté de cela, l'air propulsé sous les bâches strasbourgeoises s'apparente à  un procédé préhistorique...
« Strasbourg est clairement favori » 
  
Christian Gross a tiré les leçons du passé. Après la défaite bâloise en phase de poule, l'entraîneur suisse la joue profil bas au moment de retrouver le Racing. Selon lui, les Alsaciens sont les favoris de ce huitième de finale. A la bonne heure... 
 « Il nous faut trois points. » Voilà  ce que disait, en substance, Christian Gross à  la veille d'affronter le Racing. C'était le 19 octobre dernier, en préambule du premier match de la phase de poule.
 Le lendemain, Bâle et son entraîneur tombaient de haut. Déjà  englués dans d'inextricables soucis en championnat, les minots bleus infligeaient là  une cuisante défaite au solide leader de la Super League helvétique (0-2) et entrouvraient déjà  les portes des seizièmes de finale.
 Hier soir, dans les salons du Sankt Jacob-Park, l'homme du renouveau bâlois a changé de ton. « Pour moi, Strasbourg est clairement favori de ce huitième de finale, lance-t-il d'entrée. Comme c'était le cas pour Monaco au tour précédent. En dépit du classement, je ne crois pas que Strasbourg soit moins fort que Monaco. Ceci dit, nous tâcherons quand même de prendre notre revanche par rapport au match d'il y a six mois. »
« Leur fair-play est exemplaire »
 Gross n'a pas non plus oublié que si son équipe en est arrivée là , c'est qu'elle le doit quelque part au Racing. Il est vrai que les deux buts inscrits par Gameiro contre l'Etoile Rouge de Belgrade (2-2), lors de la dernière journée de poule, ont propulsé par ricochet Bâle en seizièmes. « Leur fair-play est exemplaire, insiste-t-il. Ils ont joué le jeu jusqu'au bout, alors qu'ils étaient qualifiés. Je ne peux que les remercier. »
 Les civilités d'usage ont aussi leur limite. Car si Bâle a fini en dindon de la farce à  une reprise, il n'entend pas repasser à  la casserole. Toujours solide leader en championnat, le club frontalier cherche à  accroître sa crédibilité sur la scène continentale. L'aventure de la Ligue des Champions, voilà  maintenant trois saisons, a aiguisé les appétits. Un quart de finale en UEFA - le deuxième après celui de l'ancestrale saison 1972-73 -, n'aurait donc rien d'un pis-aller.
« Pagis nous avait fait très mal »
 Déjà , Christian Gross est convaincu que l'opposition de ce soir est sans commune mesure avec celle de l'automne dernier. « Nous sommes entrés dans une nouvelle année, les équipes ne sont plus les mêmes, dit-il. A l'époque, Pagis nous avait fait très mal. Il n'est plus là  aujourd'hui. Le jeune Gameiro, très percutant, est blessé. Nous aussi, on a des absents. Et puis on ne résonne plus en termes de points. Là , il s'agit d'une double confrontation par K.-O. A nous de bien aborder la première manche. »
 En décryptant le jeu strasbourgeois dans ses grandes largeurs, à  la fois en France et en Europe, Gross a cerné les forces et les faiblesses de son adversaire. Intarissable sur le premier volet, il a certainement dû réserver la primeur de son analyse à  ses joueurs en ce qui concerne le second.
« Absolument la victoire sans prendre de but »
 Quoi qu'il en soit, la seule solution entrevue passe par une grosse activité offensive, un registre dont l'ex-Toulousain Eduardo, seule pointe, et le gaucher Sterjovski sont les dépositaires. Reste à  savoir si Delgado, homme très en vue à  l'automne dernier, en terminera avec sa longue période de disette.
 « Il nous faudra être beaucoup plus agressif, poursuit Gross. Plus compact dans la récupération, aussi. Et trouver des espaces. Ce n'est jamais facile face à  une équipe française. Si on veut entrevoir une qualification historique, je cherche absolument la victoire sans prendre de but. »
 Soit réaliser l'exact opposé du match d'octobre dernier. Les Bâlois auront-ils retenu la leçon ?
Clairement favori ...  
L'Alsace a écrit :Revanche entre Rhénans 
Le Racing-Club de Strasbourg tentera ce soir (20 h 15) de réussir aussi bien que le 20 octobre dernier (succès 2-0) au Parc Saint-Jacques de Bâle, en match aller des 8e s de finale de la Coupe de l'UEFA. 
Et comme on se retrouve… Quatre mois et demi après la démonstration du Racing-Club de Strasbourg sur la pelouse du Parc Saint-Jacques, où le FC Bâle n'a guère l'habitude d'être secoué (il vient de porter face à  Yverdon à  53 matches le record historique d'invincibilité à  domicile qui datait de l'ère Helmut Benthaus dans les années 70, après avoir été déjà  malmené l'an passé en phase de poules de la Coupe de l'UEFA par les Ecossais de Heart of Midliothian), les deux équipes rhénanes se retrouvent pour une revanche, en deux manches cette fois, puisqu'ils disputeront un match retour jeudi prochain à  18 h à  la Meinau. Mais les deux entraîneurs sont parfaitement conscients de l'importance de ce premier match. « En octobre, l'objectif était de bien débuter une phase de poules, souligne Christian Gross, le Bâlois. Cette fois, il s'agit d'un duel où l'un des deux restera K.-O. Il faut donc rechercher une situation optimale d'entrée, pour pouvoir se présenter dans les meilleures dispositions possibles au match retour. Pour nous, cela signifie tout simplement une victoire sans encaisser de but. » Les Bâlois en savent quelque chose, eux qui commencent à  être habitués aux adversaires français. L'an passé, en 16e de finale, ils n'avaient pu se dépêtrer d'un match nul vierge à  l'aller avant d'aller s'incliner 2-0 à  Lille. Le mois dernier, grâce à  un but de Degen, ils avaient su s'octroyer un petit avantage face à  Monaco, avantage qu'ils ont réussi à  faire fructifier à  Louis II en arrachant le match nul (1-1) grâce à  une tête de leur nouveau défenseur central, l'international suédois Majstorovic. Jacky Duguépéroux est évidemment d'accord avec son homologue suisse lorsqu'il indique que « l'objectif est d'abord de faire un match qui nous permettrait de ne pas hypothéquer nos chances pour le match retour. Jusque-là , nous avons souvent été plus à  l'aise à  l'extérieur qu'à  domicile dans cette Coupe de l'UEFA. On a vu au tour précédent qu'un succès 1-0 avait suffi aux Bâlois pour passer Monaco, grâce à  un nul au retour. Il faudrait donc réussir un meilleur résultat que Monaco pour pouvoir préserver toutes nos possibilités d'atteindre les quarts de finale ». Un quart de finale qui ne fait pas partie des meubles des deux protagonistes, puisque si le Racing a atteint ce stade de la compétition à  deux reprises, le FC Bâle ne s'y est hissé qu'une seule fois, lors de la saison 1973/74, à  l'époque où il suffisait encore de passer deux tours pour s'y retrouver (lire ci-contre). « Un quart, ça fait rêver, assure Guillaume Lacour, le capitaine strasbourgeois. On ne sait pas si on aura une seconde fois la chance d'y parvenir au cours d'une carrière… » « Même si j'ai toujours dit que je privilégierais un maintien en Ligue 1, enchaîne Jacky Duguépéroux, je ne vais pas dire aux portes d'un quart de finale européen que je vais gérer un rendez-vous international pour préparer le prochain match hexagonal. Nous avons montré depuis le mois de janvier que nous étions capables de gérer des matches tous les trois jours. On ne négligera donc pas le double rendez-vous avec Bâle, car un quart ne se présente pas tous les jours ».
« Les Suisses ont changé d'opinion »
Les deux équipes n'ont évidemment plus de secret l'une pour l'autre, même si les effectifs ont légèrement évolué lors du dernier mercato (départs de Mà¼ller à  Lyon et Rossi à  Nantes, arrivée de Majstorovic côté suisse). Et Christian Gross prend un malin plaisir à  répéter que « Strasbourg est clairement le favori. Même si les données sont différentes, les Alsaciens forment une équipe qui produit du jeu, qui va vers l'avant. Il faudra du coeur, de l'intelligence, une plus grande agressivité dans les duels pour s'en sortir. Et surtout ne pas regarder nos adversaires sur le terrain ». Le match du mois d'octobre, « il ne faut surtout ne pas y songer, estime quant à  lui Guillaume Lacour. On sait que Bâle sera prêt ce soir et qu'il faudra être à  200 %. Les Suisses ne nous connaissaient pas trop à  l'automne et ils ont certainement changé leur opinion. Ils ne nous avaient pas pris de haut sur le terrain, mais nous avions été en réussite, comme souvent en Coupe d'Europe cette saison ». « Nous sommes favoris ? s'interroge l'entraîneur bas-rhinois. J'ai croisé Christian Gross en allant à  l'entraînement, je n'ai pas senti dans son regard une quelconque infériorité. Il veut être gentil avec nous. Mais je rappelle que nous jouons ce soir à  Bâle, le leader du championnat suisse ». Et qui aura une grosse envie de prendre sa revanche.
Un 8e sans passion 
Le moins que l'on puisse dire est que ce derby européen, qui est certes un remake moins de cinq mois après un affrontement en phase de poules, ne déchaîne pas les passions, dans les deux camps d'ailleurs. Le club strasbourgeois n'a ainsi pas réussi à  écouler son quota de quelque 1000 de places, alors que le FC Bâle se lamente sur le fait que ce match ne pouvait guère plus mal tomber. Il ne s'attend qu'à  une affluence misérable de l'ordre de 13000 spectateurs, qui a deux explications. D'une part, les Bâlois sont cette semaine en semaine de sports d'hiver et ils ont terminé les festivités du carnaval au petit matin. Josef Zindel, le chef de presse bâlois, expliquait ainsi hier que « les "carnavaliers", après trois jours de fête, ont terminé ce matin à  4 heures et ils ne se lèveront à  nouveau que demain matin. Cela nous prive peut-être de 10000 spectateurs supplémentaires ».
Le Pen ménagé
Le Racing Strasbourg, qui n'a pu reconnaître son jardin du Parc Saint-Jacques hier soir, car il fallait ménager la pelouse qui vient d'ingurgiter en quelques jours 42 centimètres de neige (grâce au chauffage installé sous elle, elle se présentera en parfait état ce soir, même s'il faut s'attendre à  ce qu'elle soit bien grasse après les pluies d'hier après-midi), a procédé à  un dernier entraînement hier après 17 h sur le terrain synthétique du Joggeli, l'impressionnante plaine sportive bâloise. Ulrich Le Pen a été ménagé et s'est contenté de trottiner, après s'être plaint de douleurs dorsales. Du coup, Jacky Duguépéroux a rappelé Arthur Boka, qui a rallié la Suisse en soirée. L'entraîneur strasbourgeois pourrait faire souffler Lacour et Abdessadki, très sollicités ces dernières semaines, mais cela dépendra de Le Pen.. Du côté de Bâle, Christian Gross a fait appel à  tous ses joueurs valides, qui ne seront en principe que 16, alors qu'on peut inscrire 18 joueurs sur une feuille de match de Coupe de l'UEFA.
« Une connotation historique » 
32 ans après un quart de finale européen, Christian Gross, l'entraîneur bâlois, compte bien ramener le club suisse à  ce niveau de la Coupe de l'UEFA. 
“ Christian Gross, un peu plus de trois mois après, vous retrouvez le Racing en 8e de finale. A quel match vous attendez-vous ce soir ? †
Strasbourg a connu un très mauvais départ en championnat, ce qui explique très largement sa situation actuelle. Il ne faut surtout pas se retrancher sur sa 18e place en L1 et le fait d'avoir perdu ici en automne va nous servir. Mais il ne faut pas s'attendre au même match, car les acteurs ne sont plus les mêmes. Pagis avait été par exemple très bon, il n'est plus là .
“ Vous avez dit que le Racing est clairement favori alors que vous venez de sortir Monaco en 16e de finale. N'est-ce pas contradictoire ? â€
Vous savez, le championnat de France est très serré et on ne peut pas dire que Strasbourg est inférieur à  Monaco en ce moment. Je pense que c'est même le contraire.
“ Vous êtes aux portes des quarts de finale. Estimez-vous que Bâle a une chance quasi historique à  jouer sur ce double face à  face contre Strasbourg ? â€
Il est sûr qu'une qualification pour les quarts de finale revêtirait une connotation historique pour le FC Bâle. Nous avons la ferme intention de passer encore un tour. On avait l'ambition de sortir Monaco, cela nous a réussi, avec beaucoup de discipline. On tentera d'obtenir le même résultat face au Racing.
“ Depuis la reprise, vous avez obtenu davantage de résultat en Coupe de l'UEFA qu'en championnat. L'équipe aurait-elle choisi sa compétition favorite ? â€
C'est clair que nous n'avons pas pris assez de points en championnat. J'ai ainsi été très en colère après les deux points perdus la semaine passée à  Thoune. Mais il n'y a pas de priorité. Nous voulons continuer à  être dominateurs en Superleague et rester le plus longtemps possible sur la scène internationale. On sait que nous aurons du mal physiquement, car les matches s'enchaînent. Cela pompe beaucoup d'énergie, mais cela ne doit pas avoir d'effet négatif. On n'a d'ailleurs pas le droit de favoriser une compétition par rapport à  l'autre, en sachant que de toute manière, le championnat reste prioritaire.
“ Strasbourg dispute dimanche un match capital face au Mans. Espérez-vous que les joueurs alsaciens soient aujourd'hui davantage concernés par leur maintien ? â€
L'entraîneur a toujours su faire abstraction de cela et préparé mentalement ses joueurs. En Coupe de l'UEFA, les Strasbourgeois ont toujours été libérés. Ils essayent d'ailleurs de marquer très vite un but, souvent lors du premier quart d'heure. Nous accueillons les Grasshoppers dimanche et c'est donc l'équivalent pour les deux équipes.
“ Votre équipe ne pâtit-elle pas de la petite forme de Matias Delgado ? â€
Il est clair qu'il n'est pas au sommet de sa forme. Il a connu une année extraordinaire, il vient de prolonger son contrat, il sent donc plus de pression. Mais je suis confiant. Il a juste besoin d'un but, d'un événement positif pour qu'il redevienne aussi fort. Mais j'attends aussi beaucoup des jeunes joueurs suisses et de Petric, qui doit prendre davantage de responsabilités.
Diané, enfant de Bâle 
L'attaquant ivoirien a inscrit le premier de ses sept buts officiels au Parc Saint-Jacques, lors de la victoire du Racing le 20 octobre (2-0). Il exhorte ses partenaires à  faire abstraction de ce succès. 
On l'oublierait presque : alors qu'aujourd'hui, tout le monde, à  commencer par son entraîneur Jacky Duguépéroux, attend monts et merveilles d'Amara Diané, l'attaquant ivoirien évoluait encore en CFA 2 (avec Roye) en 2002-2003. Cette saison-là , il avait terminé meilleur buteur de la division avec 26 réalisations et largement contribué à  l'accession du club picard en CFA. Depuis, il a chaque année gravi un échelon : 2e buteur de National avec Reims en 2003-2004 (19 buts), 8 buts en L 2 avec le club champenois en 2004-2005 et, enfin, 5 buts en L 1 avec le Racing en 2005-2006 (plus deux en Coupe de l'UEFA). Samedi dernier à  Rennes, « Dugué » a pourtant « secoué » son attaquant à  la mi-temps, le jugeant un peu léger dans son implication. Pas faux. Mais il n'en reste pas moins qu'en un peu plus de sept mois de compétition, l'insaisissable Amara a franchi les paliers. Catalogué intermittent du spectacle pendant près d'un semestre, capable d'aligner les performances haut de gamme (à  Lyon en tout début de saison) comme les plus transparentes, l'Ivoirien a gagné en régularité. Au point – dit-on – d'être suivi par de nombreux clubs. Sa prestation en pointe à  Bordeaux le 21 janvier, en fer de lance isolé d'un Racing réduit à  dix après l'expulsion de l'Egyptien Abou, a marqué bien des esprits. A lui seul, il a, 45 minutes durant, affolé la meilleure défense de Ligue 1. Utilisé depuis sur le flanc droit, en soutien d'une pointe unique, l'Ivoirien s'adapte. Ce qui ne l'empêche pas de faire preuve d'une certaine efficacité, même si son pourcentage de réussite est encore trop faible. Depuis le 27 novembre à  Nantes, il a frappé six fois. Six de plus que lors de ses cinq premiers mois en Bleu, puisqu'il n'avait défloré son compteur qu'à  une reprise jusque-là  : à  Bâle le 20 octobre où il avait ouvert la voie du succès alsacien (2-0). Ce jour-là , il avait aussi été à  l'origine de l'expulsion du capitaine bâlois Patrick Mà¼ller, transféré depuis à  Lyon.
“ Amara, quel souvenir gardez-vous de la victoire strasbourgeoise à  Bâle ? â€
Celui d'un beau match de foot. A titre personnel, cette rencontre a servi de déclencheur. Sur le plan comptable d'abord, de l'expérience ensuite. C'était ma première titularisation en Coupe d'Europe.
“ A l'époque, tout le monde avait loué votre association avec Mickaël Pagis, expérimentée ce jour-là  pour la première fois… â€
C'est vrai. J'avoue que je regrette de n'avoir pas pu jouer plus longtemps avec ce grand joueur, riche de qualités et d'expérience, qu'est Micka. Les courts moments que j'ai passés avec lui ont été extraordinaires. Il m'a beaucoup apporté de sérénité dans le jeu.
“ Il faut oublier notre succès d'octobreâ€
“ Quelle différence y a-t-il entre le Amara Diané d'aujourd'hui et celui du 20 octobre ? â€
J'ai progressé et pris confiance grâce au groupe. Les joueurs m'ont mis dans le bain. J'écoute ce qu'ils me disent et je l'applique. J'apprends toujours.
“ On ne sent pas un engouement faramineux autour de ce 8e. En êtes-vous déçu ? â€
J'avoue que j'aurais préféré jouer Monaco. Mais attention, ça ne signifie pas que je sous-estime les Bâlois. Au contraire. En fait, si je souhaitais rencontrer Monaco, c'est que le fait d'avoir déjà  gagné à  Bâle présente un gros danger. Les Suisses vont avoir le couteau entre les dents. A nous d'être forts dans la tête, sereins et lucides au Parc Saint-Jacques, pour rapporter un bon résultat et prendre une option sur la qualification. Notre succès d'octobre, il faut l'oublier et faire comme si nous jouions les Suisses pour la première fois, comme si nous allions découvrir leur vrai visage.
“ Vous n'avez pas répondu sur le faible intérêt médiatique que génère ce match ? â€
Vous savez, depuis Rennes, nous essayons de nous remettre dans le bain. Nous sommes tous conscients de nous être endormis là -bas après dix bonnes premières minutes et d'avoir fait un sale match. Mais nous le sommes aussi de la chance que nous avons de disputer un huitième de finale européen. On en parle peu ? Personnellement, j'aime autant ça. Trop s'enflammer sur un match avant de l'avoir joué n'est jamais bon.
“ Le Racing n'a rien à  envier à  beaucoupâ€
“ Vous vous définissez comme un attaquant axial et vous jouez depuis plusieurs semaines dans le couloir droit… â€
(il coupe) Je m'adapte. J'ai pris mes repères petit à  petit. Mais j'ai encore à  travailler. J'ai toujours joué en pointe et je n'ai pas appris à  évoluer à  droite. A moi de faire ce qu'il faut.
“ A Rennes, votre replacement défensif s'est révélé insuffisant. Est-ce parce que vous estimez frustrant de défendre ? â€
Non. Même si j'évoluais en pointe, je devrais faire ma part de boulot défensif. Dans le foot moderne, avant de songer à  attaquer, il faut d'abord savoir bien défendre. Je dois me mettre au service du groupe et progresser dans un replacement qui n'est pas vraiment dans ma nature.
“ Quand vous avez signé à  Strasbourg au printemps 2005, vous ne vous attendiez sans doute pas à  retrouver le Racing dans une posture aussi délicate… â€
Non, mais ça fait partie de l'expérience à  acquérir. Dans ce métier, il y a des hauts et des bas. Ce qui m'importe, c'est de montrer mes qualités et de prouver que je peux jouer en L 1, pour le bien du collectif avant tout.
“ On vous dit suivi par de nombreux clubs… â€
Il paraît, mais moi, je suis tranquille dans mon coin. J'ai envie de progresser et je n'ai pas la tête à  autre chose. Le maintien serait grandiose. Il serait bénéfique à  tout le groupe et les individualités auraient tout à  y gagner.
“ Un quart serait extraordinaireâ€
“ N'avez-vous aucun regret d'avoir rejoint un club en difficulté ? â€
Non, d'abord parce que je ne pouvais pas le savoir, ensuite parce que si l'équipe est un peu dans le trou, j'estime qu'elle n'a rien à  envier à  beaucoup d'autres. L'effectif a de la qualité, du potentiel et de l'avenir.
“ La précarité de votre situation en L 1 vous empêche-t-elle de goûter pleinement ce 8e de finale européen ? â€
Le meilleur moyen d'en profiter, c'est de prendre les matches les uns après les autres. Bâle est la priorité du jour. Ensuite seulement, nous penserons au Mans (Ndlr : dimanche 18 h à  la Meinau). Je vis ma première campagne européenne et j'ai envie d'aller le plus loin possible. Mais je ne vendrai pas la peau de l'ours suisse avant de l'avoir tué. Un quart de finale serait extraordinaire. Et pourquoi ne pas rêver aller encore plus loin ?
“ En neuf participations européennes, le Racing n'a atteint les quarts que deux fois. Vous dites-vous que l'équipe 2005-2006 peut, contre Bâle, écrire une page de l'histoire du club ? â€
Je n'ai pas envie de me mettre ça en tête. Je le répète : ne nous emballons pas. Ce qui doit arriver arrivera.
LE PARCOURS 2005-2006 DU RACING : TOUJOURS INVAINCU 
En cette fructueuse campagne européenne 2005-2006, le Racing a disputé huit matches et n'en a perdu aucun. Il a signé cinq victoires et concédé trois nuls. Son goal-average est impressionnant : 16 buts inscrits, 3 encaissés. 1e r tour aller : Graz AK (Autriche) – Racing 0-2. Buts : Pagis (1è r e), Lacour (45e + 1). 1e r tour retour : Racing – Graz AK (Autriche) 5-0. Buts : Haggui (6e), A. Farnerud (40e), P. Farnerud (52e), Le Pen (60e), Hosni (68e). Phase de poules 1è r e journée : FC Bâle (Suisse) – Racing 0-2. Buts : Diané (15e), Boka (25e). 2e journée : Racing – Tromsà¶ (Norvège) 2-0. Buts : Pagis (37e), Arrache (67e). 3e journée : AS Roma (Italie) – Racing 1-1. Buts : pour Rome, Cassano (73e) ; pour Strasbourg, Bellaïd (52e). 4e journée : Racing – Etoile Rouge de Belgrade (Serbie Monténégro) 2-2. Buts : pour Strasbourg, Gameiro (79e et 90e + 4) ; pour Belgrade, Basta (34e), Dokaj (64s). 16e de finale aller : Litex Lovech (Bulgarie) – Racing 0-2. Buts : Le Pen (2e), Diané (83e). 16e de finale retour : Racing – Litex Lovech (Bulgarie) 0-0. Les buteurs strasbourgeois en Europe : Gameiro, Diané, Le Pen et Pagis 2 buts ; Lacour, Haggui, Pontus Farnerud, Alexander Farnerud, Hosni, Boka, Arrache et Bellaïd 1 but.
LE PASSE EUROPEEN DU RCS : UN SIXIÈME 8e 
Le RCS disputera ce soir à  Bâle le 53e match européen de son histoire. Son bilan s'établit comme suit : 23 victoires, 13 nuls, 16 défaites (73 buts marqués, 62 encaissés). En sortant Lovech au tour précédent, il a décroché sa 6e qualification pour un 8e de finale européen. Il n'a jusqu'ici atteint les quarts de finale qu'à  deux reprises. La troisième interviendra-t-elle jeudi prochain après le retour à  la Meinau face aux Bâlois ? Coupe d'Europe de l'UEFA 1964-65 : éliminé en quart par Manchester United (0-5 à  la Meinau, puis 0-0 en Angleterre). Coupe d'Europe des Vainqueurs de Coupes 1966-67 : éliminé en 8e par le Slavia Sofia (1-0 à  la Meinau, 0-2 en Bulgarie). Coupe de l'UEFA 1978-79 : éliminé en 8e par Duisbourg (0-0 à  la Meinau, 0-4 en Allemagne). Coupe d'Europe des Clubs Champions 1979-80 : éliminé en quart par l'Ajax d'Amsterdam (0-0 à  la Meinau, 0-4 aux Pays-Bas). Coupe de l'UEFA 1997-98 : éliminé par l'Inter de Milan (2-0 à  la Meinau, 0-3 en Italie).
LE PASSE EUROPEEN DE Bà‚LE : UN SEUL QUART
Si Bâle n'a plus manqué de rendez-vous européen depuis 1999 et son éopoée en Ligue des champions en 2002/2003 fait déjà  partie de la légende du football suisse, le FCB n'a atteint les quarts de finale d'une comp«tition européenne qu'une seule fois: il avait alors buté sur le Celtic Glasgow au 3e tour de la Coupe des champions.
LE BILAN DE DUGUEPEROUX : 12 VICTOIRES, 4 DEFAITES
En trois épopées continentales comme entraîneur du Racing (Coupe de l'UEFA 1995-96, 1997-98 et 2005-2006), Jacky Duguépéroux a remporté douze victoires, signé quatre nuls et concédé quatre défaites. Son équipe a, au cours de ces 20 rencontres, inscrit 38 buts et en a encaissé 15. Personne n'a oublié que le RCS a, sous sa coupe, accroché les Glasgow Rangers et Liverpool à  son tableau de chasse en 1997-98. Ni que l'Inter de Milan avait, cette saison-là , mordu la poussière à  la Meinau (0-2) avant d'inverser la tendance à  San Siro (3-0).