L'Alsace a écrit :Un maintien trop loin 
Malgré une large domination, les Strasbourgeois n'ont réussi qu'un match nul hier soir à  Sochaux (1-1). À trois journées du terme de la saison, ils sont désormais à  sept points de Troyes, premier non relégable. Autant dire en Ligue 2. 
Le Racing Strasbourg a encore du choeur. Et donc de la vie. Le public sochalien ne pouvait en douter en entendant les supporters alsaciens porter leur équipe. L'épée de Damoclès qui en cette soirée ne tenait plus qu'à  un fil au-dessus des têtes de la bande à  « Dugué » n'altérait pas son envie. Le poteau gauche de Richert en témoignait rapidement en recevant une frappe bien caressée de l'intérieur du pied par Johansen, le malheureux. La reprise de Nemeth ne connaissait pas meilleur sort (16e). Mais bon, si le Sochalien doutait encore du besoin de sortir le grand jeu, il était averti là  sans frais. Le jeu alerte des blancs d'Alsace sans enivrer Isabey et ses copains les gênait considérablement. Cassard avait même le loisir de compter tous ses amis francs-comtois dans les tribunes. Enfin jusqu'à  la petite demi-heure de jeu, où ayant laissé passer l'orage (volontairement ?) les Sochaliens commençaient à  prendre plus d'initiatives dans le jeu. Ce qui n'empêchait pas Nemeth de reprendre un ballon de Diané, pleine surface en contraignant Richert à  démontrer que son doigt et sa béquille même douloureux ne lui enlevaient pas ses réflexes (33e).
Incroyable déchet technique !
Le FCSM ne se montrait pas sous son meilleur jour dans la phase offensive. Dominique Bijotat constatait, à  l'instar de Bonal, l'incroyable déchet technique de sa formation. Et une fois encore le brio de Richert. Diané remettait, en effet, le carbone, coté gauche cette fois, avec Nemeth, et le portier doubiste, au prix d'une belle détente, écartait des deux poings ce ballon pourtant appelé à  finir dans sa cage (41e). Au rang des occasions, Strasbourg tenait le pompon, ce dont les « jaune et bleu » pouvait s'inquiéter. Isabey, capitaine courage, envoyait un message à  sa troupe en même temps qu'une belle frappe à  Cassard (42e).
Weldon donne, Cassard veille
Troyes menant devant Ajaccio, les Alsaciens redoublaient d'ardeur au retour sur le terrain. Sochaux faisait face sans pouvoir, cependant, élaborer un football à  même de porter le danger devant le but de Cassard. Pis même, les Sochaliens ne réussissaient pas trois passes de suite ce qui, évidement, devenait un sérieux problème. Menez, totalement hors sujet en cette soirée, était remplacé par le brésilien Weldon (60e). Heureusement, pour le FCSM, les Strasbourgeois ne se montraient guère créatifs à  l'approche de la surface de vérité. Tant et si bien qu'il devenait difficile de croire encore pour les Alsaciens, Troyes menant désormais… trois à  zéro.
Dix pour Ilan
Sochaux sentait peut-être le moment venu d'appuyer. Hélas, sur un service de Weldon, Ilan tricotait un peu trop (68e), ce juste avant que Cassard ne sorte la parade sur une tête de Dagano (69e). Le jus de Weldon servait bien la cause doubiste, mais Cassard, au pied, gagnait le duel avec le Brésilien. Ce dernier mettait encore le turbo en route et grillait de vitesse tous ses adversaires pour servir Ilan dont le plat de pied, pas cadré, suscitait une réelle déception dans le camp jaune et bleu (73e). La fatigue aidant, les défenses affichaient plus de fébrilité. Kanté de la tête (76e) donnait encore un peu d'espoir aux Strasbourgeois mais leur heure n'était-elle pas passée ? Sonnait alors celle de Sochaux et d'Ilan. Kanté à  la glissade, le Brésilien pouvait mener son rush et fusiller Cassard (80e). En emballant le tout ave clé maintien. Reste que sur une frappe lointaine et apparemment sans dégât de Pontus Farnerud, Richert, gêné, touchait le cuir et le déviait dans son but (87e). Strasbourg ne pouvait toujours pas croire au maintien. Mais celui de Sochaux n'est pas encore complètement acquis.
Un enterrement de première classe 
Engagés dans leur mission impossible, les Alsaciens ont arraché le match nul avec le coeur - et le choeur de leurs supporters – hier soir à  Bonal. 
« Croyez-moi, le plus dur, ce n'est pas de combler un fossé de dix ou douze points, c'est de décrocher les deux points qui vous manquent pour vous maintenir ». Cette prophétie signée Jean-Marc Furlan avait été émise par l'entraîneur de Troyes alors que les Aubois voyaient fondre leur matelas de points d'avance sur le premier relégable - déjà  Strasbourg - à  l'entame du cycle retour. Après la prestation exécrable du Racing à  Nice puis la première mi-temps pitoyable livrée à  domicile contre Nantes, on pensait que le chasseur alsacien était usé tellement il était incapable de reprendre son destin en main alors qu'il n'était qu'à  deux longueurs de sa proie. Recalé à  cinq points avant le derby sochalien, plus personne n'y croyait vraiment, disait-on, et les joueurs eux-mêmes avaient la tête ailleurs. Et pourtant, lorsqu'ils montent hier soir sur le terrain de Bonal, là -même où ils ont cherché leur maintien la saison dernière, les Alsaciens ont « l'oeil du tigre ». Enfin, est-on tenté de dire. La chasse desespérée au maintien continuerait malgré toutes les rumeurs de démotivation ?
Supporters presque exemplaires
En première mi-temps, Strasbourg remporte deux batailles : celle du public, omniprésent, chantant, joyeux. « Si les joueurs pouvaient être aussi motivés… », souffle Albert Gemmrich, adjoint au sports à  la Ville de Strasbourg et futur-ex manageur général de Strasbourg. Qui ignore encore, à  ce moment-là , qu'une horde de pseudo-supporters alsaciens a ravagé l'aire de repos de la porte d'Alsace, aux portes de Fontaine sur l'A35… Motivés, les coéquipiers de Deroff le sont et gagnent une seconde bataille : celle des occasions franches. Mais comme lors des 34 journées précédents, les flèches de Johansen, Farnerud, Nemeth ne touchent pas la cible, parées par un Teddy Richert des grands soirs. À la mi-temps, malgré une équipe alsacienne vaillante, le spectre de la Ligue 2 frappe à  la porte du vestiaire : Troyes a ouvert le score face à  Ajaccio, et compte virtuellement sept points d'avance sur le 18e.
Pontus Farnerud console les Bleus
La pluie battante ne douche pas le maigre espoir des hommes de Duguépéroux à  la reprise. Sous les huées de Bonal, Sochaux ne veut pas perdre et le Racing ne sait toujours pas gagner. Il manque la dernière passe, le dernier contrôle, le dernier coup de rein. Celui qu'avait su donner un Mickaël Pagis pour ouvrir le score contre ses anciens adversaires il y a un an. Les secondes s'égrennent inexorablement, Troyes mène désormais 3-0 et s'échappe presque définitivement. Malgré toute leur rage, malgré les parades de Cassard, les coups de tête désespérés de Kanté, les Strasbourgeois valident leur ticket aller pour la Ligue 2. Le but contre le cours du jeu d'Ilan et l'égalisation de Pontus Farnerud n'y changent plus rien. A sept ou huit points, le Racing devrait l'emporter contre Nancy, à  Marseille et Auxerre en comptant sur autant de faux pas des Troyens pour se maintenir. Il y a bien longtemps que la mission est devenue impossible. Dans leur quart de virage, les supporters alsaciens continuent de chanter. Pour un enterrement de première classe.
Duguépéroux : « Une équipe qui avait une âme » 
Jacky Duguépéroux (entraîneur du Racing) : « J'ai vite vu que c'était mission impossible, parce qu'on pouvait suivre le résultat de Troyes, qui menait 3-0 contre Ajaccio, sur le tableau d'affichage… Je ne suis pas satisfait, mais ce n'est pas ce soir qu'il fallait avoir des regrets. Quand on ne gagne que deux fois à  domicile dans la saison, ça ne peut pas se passer autrement. Il y a sept points d'écart avec le premier non relégable. Il faut être lucide, on ne peut plus se voiler la face… Mais j'ai aussi vu une équipe de Strasbourg qui avait une âme, de l'envie, mais seule une victoire aurait pu nous satisfaire. Si j'ai un regret ce soir, c'est d'avoir dû me priver de Sidi Keita pendant une grande partie de la saison. On a encore vu contre Sochaux quelle importance il pouvait avoir, alors qu'il n'avait qu'une mi-temps dans les jambes avant cette rencontre… Notre dernier objectif, c'est de battre Nancy à  domicile. Je suis sûr qu'on va y arriver, parce qu'on les a déjà  battus trois fois cette saison. » 
Dominique Bijotat (entraîneur de Sochaux) : « Ce match nul, c'est un résultat mérité pour Strasbourg. On était bizarrement très crispé au début de la rencontre. On voulait répéter ce qu'on avait fait à  Rennes. Mais au lieu de jouer simple et dans le mouvement, on a fait compliqué. Weldon nous a apporté du mouvement en deuxième mi-temps. Mais Strasbourg voulait et devait gagner à  tout prix et était obligé de libérer des espaces derrière… Aujourd'hui, c'est de plus en plus compliqué pour eux de se maintenir, mais je reconnais que c'est la plus belle équipe dans les trois derniers de la Ligue 1. Pour notre part, on est à  neuf points du premier relégable, mais on est encore sous pression. Et si on en est là , c'est qu'on s'y est mis tout seul… »