L'Alsace a écrit :Une victoire, vite !
S'il ne veut pas laisser le doute s'insinuer, le RCS doit rebondir dès ce mardi (20 h) contre Montpellier à la Meinau. En a-t-il les moyens ?
Le jeune Nicolas De Gea, arrivé dans les bagages de Jean-Pierre Papin cet été pour signer son premier contrat pro au Racing, en a fait l'expérience vendredi à Amiens. Lancé dans le grand bain pour pallier le forfait de Pascal Johansen (voir par ailleurs), l'ancien milieu de terrain d'Arcachon a franchi trois divisions d'un coup, du CFA 2 à la L2. Comme l'ensemble d'une équipe très rajeunie et inexpérimentée, il n'a pu enjamber l'énorme fossé et a ,sans doute, pris conscience que son club devrait mériter sur le terrain le statut de candidat à la remontée immédiate que les observateurs lui ont vite attribué, sur la base de son passé et d'une campagne de préparation réussie. Pour l'heure, après deux journées, le fossé est déjà de cinq points avec le trio de leaders, Metz, Caen et Amiens dont les deux premiers, au moins, affichent eux aussi l'ambition de retrouver la L 1 en 2006-2007. « Seuls deux matches sont passés », tente de tempérer le président Philippe Ginestet, « attendons le troisième. L'effectif est conséquent et nous avons les moyens d'y arriver. Mais il est clair que mardi contre Montpellier, nous devrons impérativement faire un résultat. » Reste à savoir si au sein de la maison bleue, quantité rime avec qualité. De ce point de vue, les deux premiers matches officiels n'ont pas levé les interrogations. Pourtant, Stéphane Cassard, qui en a vu d'autres, ne doute pas du potentiel du RCS. Mais le gardien alsacien ne se voile pas non plus la face sur ses carences actuelles. « On sent bien que l'équipe ne se trouve pas complètement. La mise en route a été difficile contre Dijon. Idem à Amiens. L'ensemble manque d'automatismes, d'expérience et de métier. Ça saute aux yeux. Et tout le monde sait que l'expérience est essentielle à ce niveau. L'absence de Pascal Johansen nous a coûté cher. On a senti que sur un match comme celui-là , il était le chaînon manquant. La reconstruction va peut-être prendre plus de temps que nous ne le pensions. Ça n'empêche pas l'objectif – la remontée – de rester le même, mais peut-être est-il préférable de moins en parler. Avec les bouleversements de l'intersaison, il n'est pas évident de trouver ses marques tout de suite, ni de se positionner d'emblée devant. Après tout, ce n'est pas illogique. »
« Le groupe est réceptif »
Cette analyse teintée d'indulgence n'empêche pas le portier du RCS d'appuyer là où ça fait mal. « Les deux premières journées ont montré que tout le monde n'était peut-être pas encore prêt à gérer la pression et assumer notre statut de favori. Il va falloir être patient, mais d'un autre côté, nous n'avons pas trop de temps à perdre. Le potentiel est là . Va-t-il se matérialiser très vite ? Nous l'ignorons. Même si le championnat sera long, il faut apprendre le plus vite possible. Tout le monde est conscient de nos lacunes. Le groupe est réceptif et a envie de relever le défi. Il a un bon fond. À Amiens, personne n'a rien lâché. C'est pourquoi je reste positif. Il était impossible d'être plus mauvais que nous ne l'avons été en première période. Nous avons joué sans mouvement, sans communication, sans nous comporter en équipe.» Cette équipe que ce Racing 2006-2007 en pleine mutation n'est donc pas en ce début août. Et personne ne peut ignorer que la bonne ambiance louée ces dernières semaines par toutes les composantes de l'effectif ne résistera pas à une série de mauvais résultats. C'est dire l'importance du match de ce mardi contre Montpellier, autre candidat à l'accession en souffrance avec sa lanterne rouge accrochée dans le dos.
Johansen : 15 jours
Alors que Jean-Pierre Papin constatait hier que son équipe avait manqué « d'expérience » à Amiens vendredi, l'entraîneur strasbourgeois a eu la confirmation d'une mauvaise nouvelle qui n'arrange pas ses affaires : forfait la veille du déplacement en Picardie, Pascal Johansen, l'un des joueurs les plus chevronnés de son effectif, est à l'arrêt « pour quinze jours minimum », selon le médecin du club Dany Eberhardt. « Pascal souffre de la même tendinite au tendon d'Achille droit qui l'avait éloigné des terrains pendant plusieurs semaines en début d'année. Non seulement il est au repos pour une quinzaine, mais il pourrait ne pas reprendre avant trois ou quatre semaines. Il va effectuer des soins locaux à base d'ultrasons. » Boka et Loué réintégrés. Sanctionnés pour avoir « séché » le décrassage l'autre samedi après le nul contre Dijon, les Ivoiriens Arthur Boka et Gnoleba-Edgard Loue réintègreront le groupe professionnel dès aujourd'hui pour l'entraînement programmé à 17 h. Tous deux ont joué hier avec la réserve à Geispolsheim (0-0). Si Boka s'est montré à son avantage, son compatriote a livré une faible prestation qui lui a attiré les foudres du public. « Des garçons comme ça ont manqué à Amiens », souligne néanmoins JPP, « car l'équipe manquait d'expérience. Nous avons édicté des règles claires et ils les ont bafouées. Ce n'était peut-être pas rendre service au groupe que de se priver d'eux, mais c'était lui rendre service que de les punir, parce que personne ne doit bénéficier de passe-droits. Ils étaient écartés pour une semaine. C'est fini. Pour moi, l'affaire est classée. A Amiens, j'ai vu des choses qui ne m'ont pas plu. J'ai besoin de faire des réajustements pour battre Montpellier. » Devaux encore blessé. Alors qu'il relevait de blessure, Jean-Christophe Devaux a prématurément quitté le terrain hier à Geispolsheim où il jouait avec la réserve. Le défenseur central a abandonné ses partenaires dès la 37e après avoir ressenti « un coup de poignard au mollet droit », pour reprendre l'expression de François Keller. Son indisponibilité pourrait être de plusieurs semaines.
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