La tête, pas encore les jambes 
Critiqués l'an dernier pour leur manque d'orgueil, les Strasbourgeois ont prouvé à  Niort qu'ils avaient de la ressource pour revenir au score. Reste à  mettre leur niveau de jeu à  la hauteur de ce mental. 
  

Gasmi a de nouveau été un des meilleurs atouts offensifs du Racing. (Photo DNA - Cédric Joubert)  
« Ce qu'il faut retenir, c'est la performance collective d'un groupe qui n'a rien lâché », souligne à  chaud Jean-Pierre Papin, vendredi soir, à  l'issue du match nul entre Niort et le RC Strasbourg.
 Et l'entraîneur des ciel et blanc de répéter que « ce qui est important, c'est le coeur de cette équipe, sa solidarité. Et une fois revenue au score, on a vu ce qu'elle valait. Les automatismes arrivent, on progresse, même si on est encore en phase d'apprentissage », ajoute-t-il.
« On est passifs sur les deux premiers coups de pieds arrêtés »
Sûr que les quelques spectateurs alsaciens présents au stade René Gaillard ont compté plus d'occasions strasbourgeoises que lors des trois premiers matchs disputés en Ligue 2, à  la Meinau comme à  l'extérieur.
 Sûr aussi que l'animation offensive du RCS, notamment dans les couloirs - où évoluent Gasmi et Abdessadki - commence à  avoir meilleure allure.
 Et sûr enfin que Cohade et Lacour, les milieux récupérateurs, ont enfin fait parler leurs qualités de ratisseurs pour mettre plus de liant entre la défense et l'attaque strasbourgeoise.
 Mais tout ça, « une fois revenus au score », comme le rappelle à  juste titre Jean-Pierre Papin. Parce qu'avant cette embellie et ce réveil alsacien, ponctué par les deux buts de la révolte, il y a eu trente minutes de galère et de bourbier. Où une défense alsacienne faite d'approximations a été indigne de son rang de prétendant à  la montée.
 Où le milieu alsacien n'a jamais été capable de donner une balle correcte à  ce pauvre Hervé Tum, bien seul en pointe. Et où seul un exploit personnel d'Abdessadki a pu débloquer la situation.
 Inquiétant. Parce que trente minutes, c'est long. Et sans la main ferme de Stéphane Cassard, le RCS aurait bien pu rentrer dans les vestiaires, à  la mi-temps, avec un 3-0 dans les poches. De quoi décourager plus d'un racingman, même si ces bleus version L 2 ont montré qu'il ne s'avouaient pas facilement vaincus.
 Les Strasbourgeois, incapables de bien commencer leurs matchs - que ce soit à  Amiens ou face à  Montpellier - sont retombés dans les mêmes travers. Pire, ils encaissent deux buts sur ces fameux coups de pieds arrêtés qui tiennent tant à  coeur à  JPP. « C'est vrai qu'on est passifs sur les deux coups de pieds arrêtés (NDLR : qui entraînent deux buts niortais) », reconnaît le coach strasbourgeois. « On n'arrive pas à  rentrer dans les matchs », renchérit Stéphane Cassard, le héros d'un soir, et du coup on se met tout de suite des handicaps ».
« On n'arrive pas à  rentrer dans les matchs »
 « Partir à  -2, c'est pas l'idéal et va falloir rectifier ces entames catastrophiques. On ne reviendra pas chaque fois au score comme ça », ajoute le capitaine Yacine Abdessadki qui dresse un bilan « mitigé » de la rencontre.
 L'auteur du but de l'espoir, s'il insiste lui aussi sur les qualités mentales d'une équipe qui « a su se réveiller » rappelle surtout une autre vérité incontournable : « il y a des grosses lacunes défensives. Faut corriger ça au plus vite si on veut viser le haut de tableau ».