S'il fallait attribuer des notes :
Cassard 5
Deroff 4
Strasser 5.5
Locatelli - entrée correct
Vergerolle 5
Abdessaki 4.5
Ekobo 5.5
Johansen 2
Cohade 6.5
Mouloungui 7
Rangelov 5
Mathlouthi 6
Tum - entrée inefficace
Gameiro - entrée encourageante
Les inscriptions au forum sont rouvertes







Logique, terriblement logique
Le Racing s'est logiquement incliné 2 à 0 face à une équipe d'Auxerre qui a su faire preuve de réalisme dans un match morne et haché.
Le 13 mai dernier, la sortie du Racing à l'Abbé-Deschamps, sous l'ère Duguépéroux, avait mis un terme à une saison de malheur. Déjà reléguée, l'équipe strasbourgeoise était venue prendre un bouillon bien à l'image de la saison. Lors de ce match sans ressort, sans envie et sans enjeu, Stéphane Cassard avait dû ramasser à quatre reprises la balle au fond des filets. Hier soir, lors du coup d'envoi de ce 1/16e de finale de Coupe de la Ligue, seuls trois rescapés de cette déroute étaient sur le terrain: Cassard, Deroff et Abdessadki. Johansen, blessé en mai dernier, avait en effet assisté à cette défaite depuis les tribunes.
Et si le Racing avait pris l'eau d'entrée sur les bords de l'Yonne, tel n'a pas été le cas hier. La faute, d'abord, à une équipe d'Auxerre qui semble avoir pris des somnifères et qui peine à construire ses actions. Les quinze premières minutes du match provoquent des bâillements de toutes parts et quelques sifflets.
Les Strasbourgeois, prudents, tuent dans l'oeuf toutes les percées auxerroises. Cohade - finalement préféré à Loué - et Johansen déchiffrent les intentions du maître à jouer Kahlenberg. Tandis qu'Abdessadki, Mouloungui et Rangelov essaient de trouver, sans plus de succès, un Mathlouti un peu esseulé en pointe.
Et les joueurs d'Auxerre de mener 1 à 0 sans avoir été dangereux
Dans ces conditions, le déblocage ne peut venir que d'un exploit personnel ou d'une grossière erreur. Strasbourg choisit la deuxième option. Une balle perdue en milieu de terrain, Ekobo, Strasser et Cassard qui se regardent... suffisant pour que Pieroni fasse son travail de renard des surfaces. Et les joueurs d'Auxerre de mener 1 à 0, sans avoir réellement été dangereux.
En deuxième mi-temps, JPP lance Locatelli à la place de Cohade, «Papa» Eugène remontant d'un cran. Avant de faire rentrer coup sur coup Tum et le revenant Gameiro. Histoire de décomplexer enfin des Strasbourgeois bien timides face aux buts de Cool.
Tactique payante, puisque la «classe biberon», à savoir la paire Vergerolle-Gameiro, porte enfin le danger devant le but auxerrois.
«Le réalisme a fait la différence»
Mais à faire le jeu, Strasbourg s'expose aux contres meurtriers d'Auxerre. Comme celui mené par Akalé, qui réussit une ouverture parfaite que Kahlenberg fait fructifier de la plus belle manière (73e).
A 2-0, le match est plié. Et si les Strasbourgeois ont eu le mérite de ne pas abdiquer - à l'image d'un Mouloungui qui n'a pas ménagé ses efforts sur le côté droit -, ils n'ont plus les moyens de porter le danger autrement que par quelques rares coups de pied arrêtés.
«Le réalisme a fait la différence, reconnaît un Renaud Cohade déçu de l'issue du match, le premier but fait très mal, parce que dans le jeu on leur tenait tête. Mais à haut niveau, les erreurs se paient cash». Même son de cloche du côté de JPP, la déception en moins: «A Auxerre c'est ça, tu crois que tu vas gagner et tu repars t'as perdu 2-0», lance le coach strasbourgeois.
«Ça m'est arrivé avec Marseille, avec Bordeaux et là avec le Racing, sourit encore JPP, avant d'enchaîner, plus sérieux, ce soir on est tombé sur plus réaliste, je ne dis pas plus fort, mais plus réaliste. Mais je n'ai rien à reprocher aux joueurs, ils ont tout donné».

L'Alsace a écrit :Une Coupe décapitée
Le RCS, qui ne songe qu'à la remontée en L1, a disparu de la Coupe de la Ligue en tombant logiquement dès les 16e s de finale hier à Auxerre (2-0). Place, maintenant, au choc de L 2 ce samedi à la Meinau contre Le Havre.
Même s'il n'est jamais agréable de perdre, a fortiori quand une défaite vient mettre un terme à une invincibilité de sept matches (toutes compétitions confondues), Jean-Pierre Papin n'est sans doute pas mécontent, ce matin, que le calendrier du Racing se soit éclairci « grâce » à son élimination d'hier soir à Auxerre en 16e s de Coupe de la Ligue. Lui dont la seule obsession est la remontée en L1 va désormais pouvoir s'y atteler tout entier, même si la Coupe de France figure encore au programme de ses hommes. Depuis que son équipe était revenue d'entre les morts à Niort le 11 août (de 0-2 à 2-2), JPP n'avait plus quitté son costume les soirs de matches. Par superstition. L'entraîneur strasbourgeois ne le niait d'ailleurs pas. Mais hier, lorsque M. Ennjimi donne le coup d'envoi, l'ancien Ballon d'Or a retrouvé le survêtement. Faut-il y voir un signe du peu d'intérêt qu'il accorde à l'épreuve ? Peut-être. Mais son équipe, elle, entre de plain-pied dans la partie. Sans complexe, à l'image d'un Ali Mathlouthi qui fête sa première titularisation en pros par quelques jolies fulgurances sur le flanc gauche, plus spectaculaires que productives. Tout le symbole d'un Racing plein de bonne volonté, mais inoffensif. Loin d'être brillantissime, l'AJ Auxerre n'en est pas moins la plus dangereuse et va le confirmer après une première demi-heure uniquement éclairée par une demi-volée de Pedretti au-dessus (10e). Pieroni, qui a tiré profit de son hors-jeu passif au départ de l'action, place ainsi, à la réception d'un centre d'Akale, une tête que Stéphane Cassard doit extraire de sa lucarne (31e). Puis c'est Akale lui-même qui alerte le portier strasbourgeois, sur un centre malencontreusement dévié par Deroff que le dernier rempart alsacien sort d'une manchette (37e). Malheureusement pour les « noirs » strasbourgeois, ces coups de semonce ne vont pas rester sans suite fâcheuse. A la 41e, une passe aveugle de Kahlenberg met Pieroni sur orbite plein axe. Le Belge évite à la fois le tacle désespéré de Strasser et la sortie de Cassard pour aller ouvrir le score dans le but désert. La conclusion presque attendue du bon quart d'heure bourguignon.
Gameiro, le retour
A la pause, Papin décide de faire souffler sa plaque tournante, Renaud Cohade, qu'il avait finalement préféré à l'Ivoirien Loué. Lionel Locatelli entre en défense centrale, pendant qu'Ekobo remonte d'un cran. Strasbourg sort timidement la tête de l'eau, sur deux coups francs il est vrai. Le premier, botté par Abdessadki, trouve le crâne de Strasser, mais le coup de boule du Luxembourgeois file de peu à côté (48e). Le second, frappé directement par Rangelov, contraint Cool à se coucher (52e). Et Mouloungui conclut cette mini-révolte alsacienne par une volée trop enlevée (57e). Une réaction louable, mais insuffisante aux yeux d'un JPP qui sort alors son duo d'attaque. Tum et Gameiro, qui retrouve le chemin des terrains en pros pour la première fois depuis sept mois et son opération des croisés du genou, remplacent Rangelov et Mathlouthi (63e) Mais en face, la « bête » auxerroise, tapie dans l'ombre, accepte de reculer pour mieux bondir. Et sur un centre au cordeau d'Akale d'une précision chirurgicale, le Danois Thomas Kahlenberg exécute Cassard et guillotine un Racing dont Papin ne cessait de répéter qu'il n'avait pas la tête à cette Coupe de la Ligue. Ça n'a jamais été aussi vrai que ce matin, au propre comme au figuré.
« Avec l'AJA, c'est toujours comme ça »
Jean-Pierre Papin : « Je n'ai rien à reprocher aux joueurs. Ils ont tout donné. Et je ne ressens pas tant de déception que ça. D'une certaine façon, dans la perspective de la remontée en L1, cette élimination m'arrange. Cette Coupe de la Ligue était le challenge des joueurs. Nous avons été battus par plus réalistes que nous, pas forcément par plus forts sur ce match-là , même si Auxerre reste un gros calibre. Avec l'AJA, c'est toujours comme ça : tu as l'impression que tu peux gagner et tu perds 2-0. Ça m'était déjà arrivé quand j'étais venu avec l'OM et avec Bordeaux. Ça m'arrive une nouvelle fois avec Strasbourg. Auxerre fait le hérisson, recule et part en contre à cinq et à cent à l'heure. A l'arrivée, on voit le résultat. » Jean Fernandez (entraîneur d'Auxerre) : « On a senti les joueurs très fatigués. Nous sortons de trois matches difficiles en une semaine, dont deux en déplacement à Zagreb et Saint-Etienne. Et nous sommes tombés sur une équipe de Strasbourg bien en place, sans pression, dont la priorité est le championnat. Malgré tout, nous sommes restés bien organisés défensivement et avons su nous montrer patients. Dans ce genre de situation, l'important, c'est la qualification. Pour notre 4e match en dix jours, je comprends que les joueurs aient eu un peu de mal à trouver la concentration face à une L2, quand bien même il s'agissait de Strasbourg. Mais avec ce succès, nous sommes sur une série de quatre victoires qui renforce notre capital confiance. »


