DNA a écrit :Coup d'arrêt
Le Racing n'est pas encore en Ligue 1, loin s'en faut. Hier soir, les Strasbourgeois sont tombés sur un os, incarné par une volontaire équipe havraise. Un petit avant-goût de ce qui les attend dans les semaines à  venir. Va falloir être costaud.
A défaut d'avancer, le Racing a au moins le mérite de ne pas reculer. C'est déjà  pas si mal, au sortir d'une solide empoignade face au Havre.
 Pas mécontent de l'issue de cette rencontre face à  un gros client, Papin se contente bien volontiers du partage des points qui permet de conserver la 4e place au classement. « On est à  notre place, il ne faut pas en demander plus aujourd'hui », relativise l'entraîneur alsacien.
 Car le Havre, c'est du costaud. Invaincus depuis sept journées, les hommes de Thierry Uvenard ont quelques arguments à  faire valoir. Une organisation rigoureuse, doublée d'un sens du placement méticuleux, prive d'entrée les Strasbourgeois de ballon.
« On est venu à  Strasbourg pour gagner »
 Celui-ci coulisse de manière fluide entre les pieds normands. Et dès que le Racing parvient à  le récupérer, il est immédiatement pris à  la gorge. La vitesse de Traoré et la pression constante de Lesage, véritable poison, celui-là , empêchent toute construction ordonnée. Obligés de bricoler à  l'emporte-pièce, les Alsaciens ne sont plus maîtres de leur destin.
 Les supporters, mis en appétit par le tifo géant réalisé par les UB 90 à  l'occasion du centenaire du club - « 100 ans d'histoire et de passion pour la gloire de l'Alsace, la plus belle des régions », pouvait-on y lire -, commencent à  douter. Ce Racing-là , si serein contre Châteauroux ou à  Créteil, n'est plus que l'ombre de lui-même.
 A l'image de Perbet, perdu sur la pelouse de la Meinau, ou d'Ekobo, à  la peine dans l'entrejeu, les Ciel et Blanc sont en souffrance. Mises à  part les frappes plutôt mollassonnes de Cohade et de Gasmi, le Racing ne montre rien de tranchant.
 Ce qui n'est pas le cas du Havre AC, entreprenant et inspiré. « On est venu à  Strasbourg pour gagner et ça aurait été certainement mérité, insiste Thierry Uvenard. Alors, oui, au regard de nos occasions, il y a de quoi être déçu. La seule chose à  déplorer, c'est notre manque d'efficacité. »
 Kandia Traoré, lui, doit encore se demander comment il a pu manquer le cadre en tout début de partie puis à  l'heure de jeu. 
« On ne méritait pas de gagner, même si ça aurait fait plaisir à  tout le monde »
 De son banc, Jean-Pierre Papin a dû avoir quelques sueurs froides.
 « Quand on voit des joueurs qui vous passent constamment au-dessus, qui sautent plus haut, il y a de quoi être inquiet, raconte l'entraîneur strasbourgeois. Heureusement, on s'est rebellé en seconde mi-temps. Mais on ne méritait pas de gagner, même si ça aurait fait plaisir à  tout le monde. »
 A la faveur d'un coaching inspiré et d'une tête de Mouloungui, monté à  la lune, la victoire prend quand même forme. D'autant que Traoré venait de manquer une occasion en or une minute auparavant.
 Le Havre n'est pas le genre d'équipe à  céder au premier coup de vent. Son abnégation finit par payer, quand Fouret vient battre Cassard, pour ce qui constitue le premier but adverse à  la Meinau. Un dénouement logique, somme toute, qui vient rappeler que le chemin de la remontée est long et parsemé d'embûches. Personne n'en doutait.
Peut mieux faire
Lents et parfois fébriles face à  des Havrais très entreprenants, les Strasbourgeois n'ont pas réalisé - et de loin - une grande prestation collective.
CASSARD (). - Pas grand-chose à  faire en première mi-temps. En deuxième période, le portier n'a pas tremblé sur le coup-franc de Lesage (66e'), avant de perdre son calme à  la suite de l'égalisation havraise.
DEROFF (). - Le latéral a passé une sale soirée face à  un Davidas déchaîné, qui l'a souvent pris de vitesse. Peut remercier Abdessadki, qui est souvent redescendu pour sécuriser le couloir droit en première mi-temps.
BELLAID (). - Sauve un but tout fait sur la ligne en taclant Traoré parti seul au but (2e'). A ensuite souffert face à  la vivacité de la paire Lesage/Traoré, comme l'ensemble de la défense strasbourgeoise.
STRASSER (). - Parfois pris de vitesse par Traoré, le défenseur luxembourgeois a tenu la baraque en dégageant de nombreuses balles dangereuses de la tête. De quoi retarder l'échéance, jusqu'à  l'accélération assassine de Fouret, l'auteur du but havrais.
VERGEROLLE (). - Lui aussi a eu du mal et a parfois fait preuve de fébrilité fasse au pressing havrais. Dans ces conditions, difficile de monter pour apporter le surnombre...
EKOBO (). - Titularisé en n°6 pour pallier l'absence de Lacour, « Papa » Eugène a fait son boulot et a semblé plus à  l'aise qu'au sein de la défense centrale. A baissé de pied en deuxième mi-temps.
COHADE (). - Orphelin de son « double » Lacour en récupération, le milieu a encore abattu un travail conséquent, mais a commis plus de fautes qu'à  l'accoutumée et a pris un carton stupide en contestant une décision de l'arbitre. Pas son meilleur match.
ABDESSADKI (). - Obligé de redescendre pour aider une défense à  la peine en première mi-temps, le capitaine strasbourgeois n'a pas eu son rendement offensif habituel et a parfois eu tendance à  trop chercher la faute.
GASMI (). - N'a pas gagné un seul duel en première mi-temps et n'a que rarement trompé la vigilance de Medaci. En bref, une prestation décevante, même s'il est le seul strasbourgeois à  avoir cadré un tir en première période. Remplacé par le très vif MOULOUNGUI (56e', ), auteur d'un but de la tête bienvenu.
PERBET (). - Inexistant en première mi-temps, l'attaquant a logiquement été sorti. Remplacé par MATHLOUTHI (46e', ) qui a apporté de la percussion dans le couloir droit et a même été à  un cheveu d'offrir la victoire dans les dernières secondes du match.
TUM (). - A passé la première mi-temps à  défendre et à  essayer de récupérer la balle, souvent loin de la surface de réparation adverse. Idem en seconde période. Remplacé par RANGELOV (86e').
L'Alsace a écrit :Un moindre mal 
Etouffé dans le jeu par de séduisants Havrais, le Racing a bien failli réussir un hold-up… à  la maison hier soir, mais a logiquement été rejoint en fin de partie. Il perd un peu de terrain sur le podium. 
Alors que Metz accueillera Montpellier demain, le Racing est, pour l'heure, le grand perdant de la 9e journée de Ligue 2. Car hier contre Le Havre, il a perdu deux points dans une Meinau où il restait sur trois succès de rang. En réalité, compte tenu de la physionomie du match, il en a plutôt gagné un. « On s'attaque à  un gros mois. » Quelques minutes avant le coup d'envoi, le président Philippe Ginestet ne cachait d'ailleurs pas que les quatre prochaines journées seraient importantes, sinon décisives. Après avoir rendu une copie correcte face à  des adversaires supposés inférieurs, le RCS s'attaque effectivement en ce début d'automne à  une opposition d'une autre envergure, illustrée dès hier par un Havre invaincu depuis maintenant 8 journées. Les 15802 spectateurs vont très vite comprendre pourquoi. La trotteuse n'a pas accompli deux révolutions que Kandia Traoré file défier Stéphane Cassard sur une passe bien sentie d'Aït-Ben-Idir. L'Ivoirien élimine le portier strasbourgeois, mais perd légèrement l'équilibre sur son crochet. Emporté par son élan et gêné par le retour canon de Bellaïd, il ne parvient pas à  redresser la course du ballon dans le but vide (2e). Le Racing l'a échappé belle d'entrée. Mais la suite est tout aussi inquiétante. Les Normands, qui s'appuient sur une solide épine dorsale Digard – Aït-Ben-Idir – Lesage, ne se contentent pas de faire le dos rond. Les Strasbourgeois se font bouger. Ils ne parviennent pas à  aligner trois passes et seuls deux tirs en déficit de puissance, signés Cohade (14e) et Gasmi (23e), contraignent Mandanda à  « s'employer ».
Et Mouloungui jaillit
Jean-Pierre Papin, qui s'est impatienté durant 45 minutes sur son banc de touche, sent bien que la mécanique strasbourgeoise connaît quelques ratés. Il lance Mathlouthi à  la pause, puis Mouloungui dix minutes plus tard. Mais les Havrais ne desserrent pas l'étau. Et sur un centre ajusté au pied à  coulisse par Medaci, Traoré, absolument seul au point de penalty, va « manger la feuille de match » pour la 2e fois de la soirée (61e). L'attaquant normand enlève sa reprise du gauche, au grand soulagement d'une Meinau inquiète, mais qui va se libérer dans la minute suivante. Sur un corner d'Abdessadki, Mouloungui saute plus haut que tout le monde et catapulte une superbe tête sous la transversale de Mandanda (62e). C'est sacrément bien payé pour un Racing ballotté dans son imprenable coffre-fort de la Meinau et obligé d'y faire son propre hold-up. Un hold-up dont la main droite de Cassard préserve provisoirement le pécule en sortant un coup franc de Lesage à  25 m (67e). Mais si le coaching de Papin s'est révélé payant, celui de Thierry Uvenard va l'être tout autant. Frédéric Fouret n'est pas entré depuis trois minutes qu'il profite d'une déviation de la tête de Traoré pour fausser compagnie à  Strasser et aller rétablir la plus équitable des parités (81e). Stéphane Cassard, qui n'avait plus encaissé de but en championnat depuis 509 minutes, concède son premier but de la saison à  la Meinau. Et Le Havre en repart avec un point on ne peut plus logique dont la tête de Mathlouthi, sur un coup franc de Cohade, aurait pu le priver sans un sauvetage de Mandanda (90e). Pour le Racing, ce premier test significatif est plus préoccupant que probant, même s'il en profite pour porter sa série d'invincibilité à  sept rencontres.