Formé au FC Metz, le match de vendredi soir à Saint-Symphorien aura un goût à part pour Jeff Strasser. Le défenseur luxembourgeois du Racing sait qu'il sera attendu pour ses retrouvailles avec son premier club. Ce sera d'ailleurs la première fois, depuis son départ en juin 1999, qu'il sera opposé aux Grenats.
- Quels souvenirs avez-vous de votre période messine ?
- Ce sont mes débuts. C'est le Club qui m'a permis d'entrer dans le monde professionnel. Francis De Taddeo est l'entraîneur qui est venu me chercher au Luxembourg quand j'avais douze ans. J'aurais tellement de choses à dire sur le FC Metz… Mais les deux événements qui resteront à jamais dans ma mémoire, sont le titre de vice-champion de France en 1998 et la finale de Coupe de la Ligue en 1999.
- Avez-vous gardé des liens avec Francis De Taddeo ?
- Je l'avais vu à Metz en juin lors d'un match amical du Luxembourg face au Portugal. Nous avions évoqué le FC Metz et son avenir. Apparemment, les changements ont été bien abordés puisque l'équipe a des résultats. C'est quelqu'un que je n'ai jamais perdu de vue et qui m'a a toujours suivi ma carrière.
- Ce sera la première fois que vous rencontrerez le FC Metz. Qu'allez-vous ressentir ?
- Ce sera particulier, forcément. Comme j'ai joué à Saint-Symphorien l'été dernier, ce sera un peu moins particulier mais quand même. Affronter le FC Metz ce sera spécial. L'environnement de la rencontre sera à part pour moi.
- C'est-à -dire ?
- J'essaie de ne pas me mettre de pression mais je sais qu'il y aura beaucoup de monde dans les tribunes qui viendront pour me voir jouer. Pas mal de Luxembourgeois feront le déplacement jusqu'à Metz. Pour l'instant, j'évite d'y penser, je veux rester concentré sur l'enjeu du match, c'est-à -dire les trois points.
- A quel type de match vous attendez-vous ?
- Ce sera un derby, donc ça risque d'être engagé. Ce sera un vrai combat de Ligue 2. Il y aura de l'agressivité mais il faudra qu'elle reste saine.
- Avez-vous déjà vu Metz jouer cette saison et qu'en avez-vous pensé ?
- J'ai vu quelques rencontres à la télé. Ce n'est pas une équipe impressionnante. Elle est basée sur la défense. Elle évite de prendre des buts. C'est un vrai bloc. Après, au milieu de terrain, un garçon comme Obraniak fait la différence techniquement.
- Et que pensez-vous du duo d'attaquants Cissé-Gueye que vous aurez en face de vous vendredi soir ?
- Ce sont deux garçons qui vont vite et qui profitent des espaces. A nous de nous adapter à cela.
L'international luxembourgeois Jeff Strasser, soutenu par des supporters du Grand-Duché, a retrouvé St-Symphorien, Mais le Racing est reparti bredouille.
On n'oublie pas dix ans de sa vie. Pendant une décennie, le grenat a collé à la peau de Jeff Strasser. Hier soir, l'international luxembourgeois s'est à nouveau voué à Saint-Symphorien. Comme au bon vieux temps. Mais cette fois dans le vestiaire d'en face.
Mais avant le coup d'envoi, pas de petit tour sur la pelouse où les souvenirs remontent à la surface, où les poignées de main vous emballent le coeur. Concentration oblige, les Strasbourgeois ont quitté leur hôtel (où ils étaient au vert depuis jeudi soir) au tout dernier moment, restant cloîtrés dans le vestiaire jusqu'à l'échauffement.
Sous le tunnel, il aura quelques sourires complices et l'accolade à Francis de Taddeo, le coach messin. « C'est lui qui m'a fait venir ici quand j'avais 12 ans », explique Strasser.
« On s'était fixé un minimum de 8 points pour les quatre derniers matches avant la trêve. C'est encore jouable, mais cela passe par une victoire à St-Symphorien », rappelait l'international luxembourgeois avant le coup d'envoi, alors que quelque 70 supporters de l'US Monfort, club du Grand-Duché où il a débuté, l'accompagnaient de la voix.
Une tête plongeante durant la folle entame messine, où Cassard sauva la mise à deux reprises, quelques petites frictions dans la surface avec Papiss Cissé, un joli geste technique en position de dernier défenseur, du Strasser cousu main. Avec quelques mots d'encouragement pour Quentin Othon et un dialogue très gestuel avec Renaud Cohade lorsque l'arbitre siffla la mi-temps. « Parler, c'est aussi organiser », lâche le grand Jeff.
Mais aussi se réorganiser, tant le Racing a joué avec le frein à main en première période. « En L2, tous les matches sont engagés. Face à Metz, il faudra faire preuve d'agressivité. D'une saine agressivité », disait encore Strasser avant le match.
Mais hier soir, Strasbourg a perdu trop de duels pour inquiéter le leader messin. Et il a aussi brûlé trop de forces pour espérer recoller au score, surtout après l'expulsion, très sévère, de Deroff à la 50e. Et paradoxalement, c'est en jouant à 10, comme vendredi dernier face à Bastia, que le Racing est enfin sorti de sa coquille.
Strasser a eu beau donner de la tête, de la voix et du bout du pied, comme ce joli tacle glissé sur une percée plein champ d'Obraniak (67e). Et après les penalties-stories, le grand escogriffe de la défense alsacienne mit un genou à terre sur la frappe victorieuse de Cardy. Metz tenait ses trois points reléguant le Racing à 12 longueurs. Un gouffre.
Non, Jeff, tu n'es pas seul. Mais dans l'ombre des intouchables messins et dans le sillage des Caennais qui s'envolent, Strasbourg ne l'est plus non plus.
LFP a écrit :
Commission d'Organisation des Compétitions - 03/01/2007
Le but attribué à Strasser
Réunie le 3 janvier 2007, la Commission d'Organisation des Compétitions a apporté une modification à la feuille de match de la rencontre Strasbourg-Amiens.
Après visionnage de l'action, la Commission d'Organisation des Compétitions a attribué le but de la rencontre Strasbourg-Amiens (1-0, 20ème journée de Ligue 2 Orange) au Strasbourgeois Jeff Strasser et non à Cyrille Merville (contre son camp).