DNA a écrit :Pas beaux, mais costauds
Le Racing ne joue assurément pas bien mais il gagne. Ce constat, devenu précepte au fil des semaines, a le principal mérite de rapprocher les Strasbourgeois de la Ligue 1. Ce qui, au final, est le but de la manoeuvre.
Dans les rangs du Racing, personne n'a, à  un seul instant, l'impertinence de faire la fine bouche. La victoire arrachée vendredi soir contre Niort, au ratio d'un but pour deux occasions, grosso modo, suffit au bonheur de tous. Le président Ginestet, ainsi, ne voulait retenir que le résultat. « Franchement, les trois points, c'est tout ce qui m'intéresse, dit-il. Au regard des autres résultats, c'est même une bonne opération. » Il est vrai que la défaite de Dijon, tombé à  Reims (1-0) et, à  un degré moindre, celle de Grenoble, piégé à  domicile par Châteauroux (0-1), permettent d'accroître la marge de manoeuvre sur les poursuivants. En attendant de voir si Le Havre ne viendrait pas à  se prendre les pieds dans le tapis, demain soir en son antre contre Guingamp en match décalé, les hommes de Papin comptent cinq points d'avance sur les Normands et les Dijonnais.
Gagner neuf fois, peu importe la manière
 « Notre avance par rapport aux autres, je m'en f..., livrait à  chaud un Jean-Pierre Papin soulagé de l'issue de la soirée. Ce qui me préoccupe, c'est notre tableau de marche. Une occasion, ça a suffi pour prendre trois points. Et si on doit encore gagner neuf autres rencontres de cette manière-là , ça m'ira très bien. » Neuf victoires lors des seize dernières matches, soit vingt-sept points, voilà  l'objectif que l'entraîneur strasbourgeois espère atteindre, histoire de valider son billet pour la Ligue 1. A ce rythme-là , Le Havre, équipe la mieux armée dans le peloton de chasse, finira aussi par s'essouffler. De la théorie à  la réalité, il est un pas que même les esprits optimistes se refusent de franchir lestement. La faute à  une qualité de jeu qui ne cesse d'inquiéter. Vendredi contre les Chamois niortais, comme deux semaines auparavant à  Montpellier (0-0) ou encore en fin d'année dernière face à  Amiens (1-0), le Racing a bâclé son jeu. Jusqu'à  atteindre l'indigence.
« Un beau spectacle contre Lille, mais on a perdu »
 « Ce que je retiens, c'est notre bon comportement défensif, plaide Jeff Strasser, le défenseur central. Et même si on n'est pas parvenus à  emballer la partie, on a su débloquer la situation. Contre Lille, en Coupe de France, les supporters ont assisté à  un beau spectacle. Mais on a perdu. En L 2, c'est une bagarre constante, des matches souvent fermés. Tout ce qui compte, c'est la victoire. » Pour gagner, encore faut-il inscrire des buts. Une tâche qui échoit, à  peu près, a tout le monde dans cette équipe, à  l'image d'un Habib Bellaïd qui a ouvert son compteur personnel contre Niort. Sauf aux... attaquants, Mouloungui excepté. Mais comme le Gabonais, auteur de cinq réalisations cet automne, est actuellement blessé... La première association des recrues - M'Bodji, Joao Paulo et Yachir -, n'a pas été couronnée d'une franche réussite. « Je ne m'attendais pas à  ce qu'ils cassent la baraque, dit Papin. Ils manquent d'automatisme. A ce titre, les absences de Gameiro et de Gasmi nous ont nuis. » La rentrée attendue cette semaine des deux buteurs contre le LOSC, ainsi que de Mouloungui - Tum et Devaux en ont encore pour au moins dix jours -, devrait permettre de hausser le niveau de jeu d'ici lundi prochain et le déplacement à  Guingamp. « On a des jeunes qui ont du talent, précise Strasser. Une fois que tout le monde sera rétabli, la concurrence fonctionnera à  plein. La qualité de jeu en gagnera d'autant. »
 On vous le dit, personne à  Strasbourg n'ose faire la fine bouche. « Tant que l'on gagnera, il n'y aura personne pour nous déloger du podium », conclut JPP. Si c'est pas une logique implacable, ça.
Séb.K.