L'Alsace a écrit :Les enjeux d'une accession
S'il monte en L 1, le Racing bouclera 2006-2007 avec un déficit d'environ 1,5 million. Paradoxalement, il sera excédentaire s'il n'est pas promu. Mais une seconde saison en L 2 aurait des conséquences catastrophiques sur son train de vie.
C'est un paradoxe auquel il convient de ne pas s'arrêter, au risque, sinon, de commettre une grave erreur d'analyse : s'il reste en Ligue 2, le Racing bouclera sa saison avec un budget légèrement excédentaire ; en revanche, s'il remonte en L 1, il la terminera avec un déficit sans doute un peu supérieur à 1,5 million d'euros. Est-ce à dire que l'accession serait la pire des choses qui puissent lui arriver ? « Sûrement pas », rétorque sans hésiter le président Philippe Ginestet. « Si nous ne montions pas, nous terminerions sur un bilan provisoirement positif, c'est vrai, mais celui de la saison suivante, en L 2, serait fortement négatif. Il se produirait l'inverse si nous retrouvions la Ligue 1. Une accession nous offrirait une plus grande visibilité financière. Ne serait-ce que parce que les droits télé repasseraient de 6 millions en L 2 à 17 en L 1. »
Ce déséquilibre financier, entre accession et « maintien » en L 2, tient essentiellement à deux paramètres. Un, lors du transfert de Sidi Keita à Lens l'été dernier (pour 4,5 millions d'euros), le président Ginestet a négocié un bonus de 1,5 million versé par le club artésien en cas de non-remontée du RCS. Bonus sur lequel il devra tirer un trait s'il est promu. Deux, les primes d'accession distribuées aux joueurs et à l'encadrement technique, dont le montant global frôlerait lui aussi 1,5 million. On peut ajouter à ces 3 millions de manque à gagner les 150000 euros dont le club alsacien devra s'acquitter, s'il accède à la L 1, auprès du SC Bastia, en application d'une clause complémentaire au transfert à Strasbourg du milieu corse Pascal Camadini (pour 200000 euros) juste avant Noël.
« Sans montée, il y aura des coupes sombres »
On comprend mieux, dans ces conditions, pourquoi la vente à Monaco du jeune néo-pro strasbourgeois, Morgan Schneiderlin (17 ans), a failli se conclure en début de semaine. Son transfert (sur la base de 1 million et quelques bonus) aurait permis d'anticiper l'éventuel déficit à venir. A une nuance près : la législation n'autorise la vente d'un joueur qu'à sa majorité. Or, Schneiderlin ne fêtera ses 18 ans que le 8 novembre. Ce million n'aurait donc pas pu être intégré au bilan 2006-2007. « Ce n'est pas ce qui a conditionné mon refus de laisser partir Morgan dès janvier », réfute le président, « une vente différée était possible. Mais j'ai eu le sentiment que le moment n'était pas venu. La sagesse recommandait d'attendre la fin de saison. » Indépendamment du cas Schneiderlin, la pérennité du RCS passera par des mesures drastiques s'il reste en L 2. Le président joue cartes sur table. « J'ai souvent dit aux joueurs qu'ils vivaient cette saison comme une équipe de L 1 tout en étant une équipe de L 2. La masse salariale (à 1 million d'euros près), les moyens de transport, la richesse de l'encadrement et du staff médical sont restés les mêmes qu'en L 1, grâce à la vente des joueurs cet été (1). Mais ils ne peuvent pas être vendus deux fois. Si nous restons en L 2, nous ne pourrons pas continuer à vivre au-dessus de nos moyens. Un club doit équilibrer ses recettes et ses dépenses pour que les ventes, comme celle de Mamadou Niang (pour 6,8 millions d'euros à l'OM à l'été 2005), ne servent pas uniquement à boucher les trous, mais à réinvestir. Si nous ne montons pas, il y aura des coupes sombres, même si ce ne sera pas de gaieté de cÅ“ur. Nous devrons gérer en responsables et définir les économies à réaliser. La masse salariale joueurs sera la première touchée. On peut aussi s'interroger sur le coût du centre de formation (3,5 millions par an), qui est déjà lourd en L 1, mais devient insupportable en L 2. » C'est dire si pour la tranquillité du sommeil de tous, la remontée constitue la meilleure des prescriptions.
(1) La balance départs-arrivées a dégagé un excédent de 13,87 millions.
Stéphane Godin
[06/07] 23ème J: Guingamp / Strasbourg : 1-1
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L'Alsace a écrit :La pression monte
Entre un RCS éjecté du podium de L2 pour la première fois depuis trois mois et un Guingamp de nouveau relégable, le dernier match de la 23e journée s'annonce tendu demain en Bretagne.
C'est la première fois depuis le 27 octobre. Plus de trois mois. La victoire du Havre avant-hier à Créteil (1-0) a bouté le Racing hors du podium de la L 2. Provisoirement au moins, puisque les hommes de Jean-Pierre Papin joueront en match décalé demain (20 h 30) à Guingamp. Pour prétendre, au soir de la 23e journée, ne pas quitter « leur » 3e place, ils devront gagner au Roudourou, les Havrais possédant ce matin 1 point d'avance et une meilleure différence de buts. Le hic, c'est que depuis vendredi, Guingamp est de nouveau relégable. Le nul d'Istres à Niort (0-0) a fait repasser les coéquipiers de l'Alsacien (et ancien du gardien du RCS) Thierry Debes sous la ligne de flottaison. Autrement dit : Abdessadki et les autres risquent de ne pas s'amuser en Bretagne. Mais ils seraient bien inspirés de signer la même performance que leurs trois concurrents directs au Roudourou : l'emporter, comme Le Havre (2-1), Caen (3-1), Metz (2-0), mais aussi Amiens (3-2). Car comme le disait le président Philippe Ginestet avant même le succès du HAC à Créteil, « Le Havre a trouvé son rythme de croisière. » Les chiffres le confirment : 4 victoires d'affilée – série en cours – et 16 points sur 18 lors des 6 dernières journées. Le Racing, lui, en est à 8 sur ses 5 dernières rencontres (dont, c'est vrai, 7 lors des 3 plus récentes), avant ce périlleux voyage en Bretagne. Mais il ne doit ses deux seules courtes victoires (1-0) qu'à une faute de main du gardien d'Amiens Merville et une tête de Bellaïd sur un coup franc face à Niort.
« Nous réagissons souvent en février »
Ces considérations, En Avant Guingamp, avec son budget de 14 millions, n'en a cure. Les Guingampais, qui ont perdu lundi au Havre (2-0) après quatre nuls, ne s'en sortent pas. « On commence à avoir l'habitude », relativise un Thierry Debes fataliste, « L'an dernier, nous étions 20es fin février (Ndlr : en fait, après 15 journées et toujours relégable après 18, juste avant Noël), mais nous avions fini en trombe à la 9e place. Avec ma dernière saison à Grenoble, ça fait quatre ans que je joue le maintien. C'est stressant, mais je dois être le porte-bonheur de mes clubs. Jusqu'ici, nous nous en sommes toujours sortis. A Guingamp, nous réagissons souvent en février. Rappelez-moi quel jour nous accueillons le Racing ? » Derrière la boutade, l'ancien portier du RCS ne dissimule qu'à Guingamp, « c'est la panique. Le club agrandit le stade, crée un hall avec restaurants et loges nouvelles. » Un investissement de 7,2 millions d'euros, avec au moins 50 % de fonds régionaux, qui font dire à l'ex-portier de Schiltigheim : « Une relégation serait une catastrophe pour un En Avant qui est le véritable club breton, qui réunit encore 10.000 spectateurs dans une ville de 8000 habitants malgré notre classement. Le public attend de revivre les grandes heures de l'époque Drogba et Malouda. Rien n'est perdu. Nous jouerons 9 de nos 16 derniers matches à domicile et recevrons tous nos rivaux, Istres, Libourne, Niort, Tours et Créteil (Ndlr : ces trois-là lors des quatre dernières journées). Nous devons en gagner 5, sachant que nous grappillons toujours des points à l'extérieur. A nous de saisir notre chance.»
Hormis les six qui jouaient en CFA à Metz hier après-midi, le Racing se passera des services de cinq autres pros demain à Guingamp. Eric Mouloungui, Emil Gargorov et Edgard Loue (qui s'était fait écraser un orteil en début de semaine lors de son essai à Burghausen) sont en reprise active et retrouveront le groupe la semaine prochaine. Samy Yachir, victime d'une entorse de la cheville gauche mercredi à l'entraînement, s'est contenté depuis d'un travail spécifique avec le préparateur physique Jean-Claude Thiry, mais réintégrera l'effectif mardi. Kevin Gameiro ne souffre pas seulement d'une béquille, mais d'une petite lésion au quadriceps gauche mise en évidence par l'échographie passée en milieu de semaine. Le jeune attaquant est encore consigné à l'infirmerie. Seize joueurs sont à disposition de Jean-Pierre Papin pour le voyage au Roudourou. L'équipe probable : Cassard, Deroff, Bellaïd, Strasser, Abou, Abdessadki (ménagé hier pour une tension sans gravité à l'ischiojambier et qui reprend cet après-midi), Camadini, Cohade, Gasmi, M'Bodji, Joao. Remplaçants : Lacour, Ekobo, Johansen, Mathlouthi, Puydebois (g). David Suarez, victime d'une rupture des ligaments croisés contre Nantes en Coupe de France, Jeremias Caggiano, qui s'est claqué à l'ischiojambier, et Arnaud Le Lan, qui reprend doucement après une déchirure de la cuisse, seront out dans les rangs de Guingamp.
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Jean-Pierre Papin a communiqué, ce dimanche après-midi avant de s'envoler pour Guingamp, un groupe de dix-sept joueurs. Pour cette rencontre décalée de la 23e journée de Ligue 2 au stade du Roudourou, l'entraîneur strasbourgeois est privé de Mouloungui, Yachir et de Gameiro, blessés. Il a ainsi rappelé Pascal Johansen. Romain Gasmi, lui, fait son retour après son forfait de la semaine passée. Hervé Tum fait également partie du voyage.
Le groupe:
Cassard, Puydebois;
Abou, Bellaid, Deroff, Ekobo, Strasser;
Abdessadki, Camadini, Cohade, Gasmi, Johansen, Lacour;
Joao Paulo, M'Bodji, Mathlouthi, Tum.
Les absents: Gargorov (reprise), Gameiro (béquille), Yachir (cheville), Mouloungui (adducteurs), Loué (pied), Devaux, Gurtner, Kantari, L. N'Diaye, Othon, Schneiderlin, Vergerolle (choix entraîneur).
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