FC Sochaux Le mystère reste entier
Un côté blanc, un côté noir. Les Sochaliens, tantôt dépassés, tantôt très solides avant-hier à Lille, laissent encore planer le doute sur leur réel potentiel en ce début de championnat.
Qui est-tu, toi, FC Sochaux version 2007-2008 ? Que vaux-tu vraiment ? Et que doit-on retenir de ces trois premières journées de Ligue 1 ? Le côté obscur, désorganisé, limite paniqué, entrevu face au Mans ou avant-hier, à Lille, au cours d’un premier acte ô combien difficile ? Ou alors cette impression de solidité d’ensemble, agrémentée d’une qualité de jeu presque surprenante pour des premières semaines de compétition ? Impossible, pour le moment, de se prononcer. Les « Jaune et Bleu » s’amusent si bien à souffler le chaud et le froid qu’on ne sait plus réellement sur quel pied danser.
Il n’y a pas de panique
La partie dans le Nord, mercredi soir, a été un parfait résumé de l’impression générale laissée, depuis début juillet, par le onze de Frédéric Hantz. Après avoir frôlé le pire durant les quarante-cinq premières minutes, notamment grâce à Teddy Richert qui a encore sorti le (très) grand jeu, le FCSM a su relever la tête au moment où on l’attendait le moins. L’égalisation signée Stéphane Dalmat, au bout du bout des arrêts de jeu, a planté un couteau dans le dos des Dogues. Et transfiguré, d’un coup d’un seul, une équipe sochalienne méconnaissable au retour des vestiaires.
« Le bloc, cette fois, était présent, se réjouit justement l’impeccable portier doubiste. Tout le monde a fait les efforts pour se replacer dans sa zone défensive, on entendait les gars s’encourager, ce qui changeait du match contre Le Mans durant lequel il y a eu des engueulades… mais finalement pas de réaction ».
« J’ai vu une équipe concernée dans la réaction, la concentration, et c’est forcément rassurant », renchérit Frédéric Hantz. Résultat des courses : pas de nouveau but, certes, mais une domination implacable ponctuée d’occasions chaudes sur les cages de Sylva.
Ce second acte maîtrisé, en tout cas, a le mérite de laisser le FCSM sur une belle impression. Si, au classement du championnat, le club doubiste reste encore scotché au bas de tableau, les écarts restent évidemment infimes. Et tout le monde espère qu’après avoir mis le contact au Stadium Nord de Villeneuve-d’Ascq, les coéquipiers de Romain Pitau démarreront enfin en trombe demain après-midi, à Bonal, contre l’AS Monaco (coup d’envoi à 17 h 10). Une victoire n’aurait pas que d’heureuses conséquences sur le plan comptable. Elle effacerait surtout une statistique qui commence à être pesante : les « Jaune et Bleu » n’ont plus remporté la moindre rencontre depuis le 14 juillet, et cette partie amicale face au Rapid Bucarest (2-1). « Ce qui est dommage, remarque alors Hantz, c’est que lors des trois premières journées de championnat on fait deux bons matches et un mauvais : ce mauvais, on le perd, et les deux bons… on ne les gagne pas ! Alors maintenant, il faut marquer des points pour quitter le bas de classement. Mais il n’y a pas de panique ». Plutôt l’espoir, de plus en plus fort tout de même, que la réception des Monégasques serve de point de départ au FCSM. Une équipe qui, après s’être cherchée, doit désormais montrer son vrai profil. Le meilleur, si possible…
FC Sochaux-Montbéliard
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L'Alsace a écrit :Sochaux corrigé
Plus la peine de se voiler la face : le FCSM, sèchement battu hier à Bonal par l'AS Monaco (0-3), est en train de rater complètement son début de saison. Un retard à l'allumage qu'il pourrait longtemps traîner comme un boulet…
Son sourire est toujours présent. Solidement ancré sur le visage. Pourtant, hier soir, Frédéric Hantz n'avait pas vraiment de quoi se gausser. Si, en salle de presse, le nouvel entraîneur sochalien affichait toujours une bonne mine, il semblait vraiment bouillir à l'intérieur. Comment, d'ailleurs, pourrait-il en être autrement ? L'Aveyronnais est le premier à le savoir : son équipe est en train d'hypothéquer, déjà , ses chances de réussir un bon championnat. Le bilan comptable se suffit à lui-même : avec deux points sur douze possibles, les « Jaune et Bleu » ont lancé leur saison sur un rythme de relégable en puissance. Sur le plan du jeu, ce n'est pas vraiment la joie non plus. Hier encore, le FCSM a en effet montré de lui un visage guère plaisant. Celui d'une équipe qui balance de longs ballons à destination de son unique attaquant, un Moumouni Dagano aussi seul au monde que Tom Hanks sur son île, et qui saupoudre le tout d'erreurs défensives grossières… et inévitablement fatales.
« C'est une humiliation »
Le scénario catastrophe s'est donc reproduit hier lors de ce match face à Monaco, que tout le monde attendait pourtant comme celui du renouveau. Dès la 2e, les dés semblaient pipés. La faute à l'immense Tchèque Jan Koller, aussi maladroit dans ses dribbles que redoutable dans son exercice fétiche : le bon vieux coup de boule. « Ce premier but a carrément plombé notre match », regrette Romain Pitau. Ainsi cueillis à froid, les Sochaliens ont en effet mis de longues minutes à reprendre leurs esprits. Et comme, en ce moment, tout tourne de travers… la malchance s'est amusée à enfoncer un peu plus encore l'équipe doubiste. On pense d'abord à cette frappe surpuissante de Dalmat sur le poteau, ou encore au second but monégasque, inscrit alors que le FCSM poussait comme un forcené pour égaliser. « On a marqué le 2e but pendant le meilleur moment de Sochaux, et ça forcément été très dur pour eux », analysait Ricardo, l'entraîneur de l'ASM. Après cette réalisation de Menez, qui ne s'est pas privé du plaisir de chambrer le public de Bonal, la messe était dite. Et les travées de l'église se sont rapidement dégarnies, classant le 3e but, signé Koller, au rayon des anecdotes. Sonné par ce second revers consécutif à Bonal, et les six buts encaissés devant le public franc-comtois, Frédéric Hantz ne cherchait pas à masquer son dépit. « Les lendemains de fête sont difficiles, soupirait-il. On vient de prendre six buts en deux matches à domicile, c'est une humiliation, et chacun doit prendre conscience de son rôle. Je suis extrêmement déçu. Et c'est un euphémisme ».
Sébastien Daucourt
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