Furlan - "un attachement indéfinissable"
Interview “Sud-Ouest†de Jean-Marc Furlan, actuel entraîneur de Strasbourg et ancien joueur bordelais. Il revient sur son amour pour les Girondins et sur son choix d'entraîner le Racing :
Jean-Marc, vous avez la particularité d'avoir joué avec Jean-Louis Gasset et Laurent Blanc à presque dix ans d'intervalle. Quels souvenirs gardez-vous de vos deux passages à Montpellier ?
La première fois, c'était en 1978. La Paillade venait de monter en Deuxième division. Comme à son habitude, Louis Nicollin avait fait une grosse équipe. Jean-Louis Gasset était milieu défensif. J'ai des souvenirs à la pelle, tous superbes. Le football était encore très familial. Il y avait une franche camaraderie. Le groupe de 1986 aussi était merveilleux, avec des joueurs prestigieux, comme Laurent Blanc, Gérard Bernardet, Kader Ferhaoui ou Roger Milla. Mais c'était une autre époque, celle du Montpellier Hérault, de la D1. Les relations devenaient plus anonymes. En outre, on a huit ans d'écart avec Laurent. Il était tout jeune alors que moi, j'étais en fin de carrière ou presque. Quand on n'est pas de la même génération, on se fréquente moins. Mais Jean-Louis et Laurent étaient des gens fantastiques, des copains fantastiques.
Etiez-vous en concurrence avec Laurent Blanc ?
Non. Il jouait encore milieu offensif à l'époque alors que moi, j'ai toujours été arrière central. Nous n'avons jamais été associés en défense. Se pourrait-il que vous vous soyez croisés à la fin des années 70 ? Ce n'est pas impossible. Je ne sais pas s'il était à l'école de football de Montpellier. Il faudrait le lui demander. Mais lors de la saison 1986-87, j'ai joué avec des garçons que j'avais entraînés le mercredi après-midi en moins de 13 ans. Kader Ferhaoui et quelques autres pros étaient venus me dire que je m'étais occupé d'eux en 1978.
En ne signant pas à Bordeaux à l'intersaison, vous avez déçu vos fans de la région. Qu'est-ce qui a coincé exactement ?
Je m'étais mis d'accord depuis quelques heures avec Strasbourg. J'ai eu beaucoup de plaisir à discuter avec M. Triaud, que je ne connaissais pas. J'ai découvert un président expérimenté, convaincant et très agréable. Mais j'avais fait mon choix. Même si je n'avais pas complètement signé au Racing Club de Strasbourg, on s'était entendu verbalement. Je ne voulais pas revenir sur la parole donnée.
Si vous aviez dit oui au président Triaud, seriez-vous aujourd'hui l'entraîneur des Girondins ?
Je le crois. Mais c'est peut-être dix fois mieux qu'ils aient Laurent Blanc. La preuve, c'est que son équipe tourne très bien et que les Bordelais semblent être les concurrents les plus sérieux pour l'Olympique Lyonnais.
Mais ça a dû être un crève-coeur pour vous de refuser…
Encore aujourd'hui, c'est très difficile, car j'ai un attachement à cette ville et à mon ancien club indéfinissable. Il n'y a pas de mots. C'est au fond de mes tripes. Comme dit si bien Chalmé, nous avons le Scapulaire sur le coeur. Même en en reparlant, ça me secoue. Mais peut-être était-ce un peu tôt pour moi de rentrer au pays. J'avais aussi envie d'aventure. Strasbourg, dans l'esprit des gens, c'est un challenge impossible, une situation ingérable. L'idée m'a plu.
Pourquoi Strasbourg et pas Le Mans, qui vous voulait aussi ?
On a toujours été sur la même longueur d'onde avec Daniel Jeandupeux (ndlr : son ancien coéquipier bordelais, aujourd'hui conseiller, incontournable, du président manceau). J'ai beaucoup d'amitié pour lui. On aurait travaillé en toute confiance. Mais il y avait un cadre strict. Au Racing, j'ai le statut de manager général. Mais ce qui a emporté la décision, c'est l'engouement des Alsaciens pour leur club, leur passion impressionnante. Ils n'en parlent jamais en mal, malgré les vicissitudes de ces dernières décennies.
Votre prédécesseur en Alsace, Jean-Pierre Papin, avait plus ou moins laissé entendre que vous lui aviez pris sa place. Pourquoi cette polémique vous a-t-elle fait tant de peine ?
D'abord parce que j'ai beaucoup d'amitié pour Jean-Pierre et d'admiration pour le joueur qu'il a été. Cela m'a énormément blessé, car tous ceux qui me connaissent savent que la chose la plus importante pour moi, c'est ma sincère intégrité vis-à -vis de mes collègues et mon honnêteté. J'aurais même été au chômage pour garder cette image. Je suis capable de le faire du jour au lendemain. C'est très douloureux pour moi de penser que Jean-Pierre ait pu en douter un seul instant. Il pouvait garder Strasbourg. Il pouvait faire ce qu'il voulait. Il avait la priorité. J'avais eu de très nombreuses fois Jean-Pierre durant ces négociations et je le lui avais dit.
Jean-Marc Furlan
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L'Alsace a écrit :Les surprises de Furlan. Le coach du RCS n'a annoncé la composition de son onze de départ à son groupe que samedi à 17 heures, lors de sa causerie. « J'ai surpris les joueurs ». Pas qu'eux d'ailleurs, puisque entre ses déclarations de la veille – il s'interrogeait déjà – et le coup d'envoi, Jean-Marc Furlan avait évolué dans sa réflexion. Il a ainsi aligné un schéma en 4-4-2, avec un milieu de terrain en losange (Rodrigo derrière Abdessadki, Cohade et Johansen sur les côtés) déjà brièvement expérimenté à Saint-Etienne et Sochaux. Il est de fait allé contre l'avis de son staff, qu'il avait, comme d'habitude, préalablement consulté. Ses adjoints étaient davantage partisans d'un 4-3-3.
C'est de l'enfer des pauvres qu'est fait le paradis des riches. Victor Hugo
Être riche, c'est avoir suffisamment de nourriture pour toute l'année Paysan Népalais
Tout ce qu'ils veulent c'est une France qui ferme sa gueule Dub Inc
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La phrase
« À chaque fois qu'il a joué contre Troyes lorsque j'entraînais là -bas, Pauleta nous a battus à lui tout seul. En pensant à lui, je fais des cauchemars, je vois des drapeaux portugais et des oiseaux partout. »
De Jean-Marc Furlan, au sujet du buteur lusitanien du PSG, alias « l'aigle des Açores »
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