L'Alsace a écrit :Plus haut que le Rocher 
A 20 h dans un stade Louis II qui lui a souvent été inhospitalier, le RCS va tenter d'aller chercher contre une AS Monaco convalescente les points perdus face au PSG. Pour continuer à  regarder vers le haut.
Quelle est la différence entre un bon début de saison et un autre très moyen ? Réponse : deux points. C'est, fatalement, ce qui vient naturellement à  l'esprit avant le Monaco - Strasbourg de ce soir (20 h) en Principauté. Malgré sa dernière défaite à  domicile face au PSG (1-2), le Racing, 6e avec 19 points (total respectable pour un promu), respire la sérénité. En face, l'ASM, 10e avec 17 unités au compteur, vient tout juste de s'épargner une mini-crise en allant gagner à  Rennes (1-0). Lors de cette 13e journée, les deux clubs ont ainsi emprunté des trajectoires aussi opposées que celles des semaines précédentes. Car avant son échec face au PSG, le RCS avait raflé sept points en trois rencontres. À l'inverse, le succès en Bretagne des hommes de Ricardo a mis un terme à  leur série de six matches sans victoire en L 1 (cinq défaites d'affilée suivies d'un nul contre Caen - 0-0). Pourtant, un club patraque (Monaco) aura en soirée l'occasion d'en dépasser un autre (Strasbourg) en meilleure santé que son milieu de terrain, Pascal Johansen, forfait de dernière minute pour une gastro-entérite (voir ci-dessous). Un minimum tant il est clair qu'entre un cador supposé de la L 1 et un promu au budget deux fois inférieur (28 millions contre 50) et aux priorités autres (le maintien d'abord), les objectifs diffèrent. « Monaco a le potentiel pour jouer le titre », affirme l'entraîneur alsacien Jean-Marc Furlan, « C'est l'un des plus gros budgets du championnat, avec des individualités de très haut niveau. Quand une équipe aligne autant de grosses individualités, l'adversaire est forcément en danger. Ce déplacement sera à  n'en pas douter dangereux, même si les treize premières journées nous ont confortés dans une certaine forme de solidité. » 
Abdessadki titulaire
Avec 10 buts encaissés et la 2e défense de L 1 (à  égalité avec Rennes et Nice, derrière Nancy et ses 7 buts concédés), les Strasbourgeois ont prouvé qu'ils tenaient la route. Leur bonne entame de saison permet à  un club souvent agité du bocal de vivre sa vie sans crise de nerfs. À la surprise de quelques-uns et notamment de l'ex-Monégasque Manuel Dos Santos, de retour sur ses terres tout à  l'heure. « On m'avait dit que Strasbourg était comme Marseille. Je touche du bois. Jusqu'ici, nous n'avons pas ressenti le moindre soubresaut extérieur. » Ce soir, les « menus » soucis domestiques du RCS (2 points sur 12 lors des quatre derniers matches à  la Meinau) resteront aux vestiaires. Yacine Abdessadki et les autres auront en tête de rapporter quelque chose d'un Rocher de tout temps ou presque inaccessible. « Je vois bien Monaco nous laisser le ballon pour mieux nous contrer », prédit Furlan, « parce que ces derniers temps, nous dominons nos adversaires. Contre Paris, nous avons été en possession de la balle 63 % du temps. Le PSG ne s'en est sorti que parce que notre joueur le plus performant (Rodrigo) a commis deux petites bévues et parce que notre pourcentage de tirs cadrés est descendu à  37 % contre 50 lors des rencontres précédentes. Je dis toujours qu'une défaite peut vous inquiéter une heure et vous rassurer huit jours et qu'une victoire peut vous rassurer une heure et vous inquiéter huit jours. Contre Paris, nous étions dans le premier cas de figure. » Un cas de figure qu'il serait toutefois judicieux de ne pas reproduire à  Louis II, dans un championnat très serré où deux défaites d'affilée peuvent vite vous faire reculer.
Johansen malade et forfait
Hier midi après l'entraînement, Jean-Marc Furlan ne cachait pas avoir évolué dans sa réflexion. Lui qui songeait sérieusement jeudi à  laisser Yacine Abdessadki sur le banc avait changé d'idée et était disposé à  aligner l'international marocain aux côtés de Pascal Johansen. Il ignorait alors que le Colmarien couvait une gastro-entérite. « Pascal m'a signalé dès son arrivée au stade qu'il ne se sentait pas bien », racontait dans l'après-midi le coordinateur sportif Ferhat Khirat, juste avant le décollage du RCS pour la Côte d'Azur, « il a partagé le repas de midi avec nous, mais a très vite été pris de vomissements. Il est donc resté au chaud à  Strasbourg. » Pris de court, Jean-Marc Furlan n'a rappelé personne. Et pour cause ! La réserve de François Keller était partie dès midi à  Croix-de-Savoie où elle jouera à  18 h en CFA. L'entraîneur a ainsi rallié la Principauté avec un groupe de 17. Sans, notamment, un Guillaume Lacour de retour après un mois et demi d'absence et que le coach avait sciemment envoyé en équipe deux pour lui permettre de retrouver le rythme. D'une certaine façon, le forfait de dernière minute de « Pagalou » ôte une épine du pied à  l'entraîneur général, confronté à  des choix cornéliens au sein d'un effectif pléthorique. Avant d'apprendre la défection du Haut-Rhinois, JMF envisageait d'ailleurs de laisser souffler Eric Mouloungui, impliqué dans 8 des 15 buts du RCS en L 1 (3 buts, 5 passes décisives). « J'ai parfois l'impression qu'on est tributaire d'une "Mouloungui dépendance". Qu'adviendra-t-il si, un jour, nous sommes privés d'Eric ? Le laisser sur le banc permettra aussi de tester son apport comme joker. J'ai toujours dit que la phase aller servait de champ d'expérimentation en vue du cycle retour. Je dois savoir après les 19 premières journées quelles formules ont fonctionné et quelles autres n'ont pas marché. » Johansen out, Lacour parti en CFA, la question de la « Mouloungui dépendance » ne se posera pas ce soir. Du moins pas en ces termes.