L'ALsace a écrit :Le Racing déchante 
Comme il y a un mois en Coupe de France (0-3), le RCS s'est incliné à  la Meinau face à  Metz hier soir (2-3). Une défaite qui le laisse sous la menace, à  la 14e place de L 1, avec seulement quatre points d'avance sur le premier relégable, Sochaux.
Il est dit que rien ne sera épargné au Racing cette saison. Quinze jours après avoir coulé contre Sochaux à  la Meinau (0-2), une semaine après avoir refait surface au Mans (1-0), les Bleus ont raté hier devant leur public l'occasion de se mettre au sec, sans doute jusqu'à  la fin de saison. Face à  une lanterne rouge messine qui n'en finit plus de retrouver des couleurs, les hommes de Jean-Marc Furlan ont concédé leur cinquième défaite à  domicile. Un échec logique, notamment si l'on considère que le penalty qui leur a brièvement permis d'égaliser à  la 83e (2-2), transformé par le joker de luxe Alvaro Santos – le 5e but du Brésilien –, leur a été généreusement accordé par l'arbitre Antony Gautier. Le discours que leur avait tenu le président Philippe Ginestet le midi au déjeuner n'aura donc pas été suivi d'effet. Le patron du RCS avait insisté sur le talent avec lequel ses troupes avaient réagi au Mans après leur déconvenue sochalienne. Il leur avait cette fois demandé de l'emporter avec le cÅ“ur. Mais comme le 1er février en Coupe de France, les Messins ne l'entendaient pas de cette oreille. Les hommes d'Yvon Pouliquen ont encore une fois montré une envie qui, aux yeux de leur entraîneur, n'est pas liée uniquement au fait qu'ils n'ont plus rien à  perdre: « Depuis un mois, les garçons ne lâchent plus. Ils se révoltent. J'en avais marre d'entendre les entraîneurs adverses dire que mon équipe était en progrès. Là , nous avons pris les trois points. Bravo ! Mais dire que cette victoire est simplement due au fait que nous n'ayons plus rien à  perdre serait dévaloriser le potentiel de mon groupe. » 
« Nous allons devoir faire corps »
Résultat: les Lorrains ne se sont pas affolés après l'ouverture du score strasbourgeoise, favorisée par l'ex-Racingman Malick Diop, auteur bien involontaire d'un but contre son camp. Babacar Gueye d'abord (56e), Cédric Barbosa ensuite (76e) les ont placés sur la voie d'un succès pas immérité. Mais dans un derby un peu fou, le RCS a su revenir à  leur hauteur. Grâce – on l'a dit – à  un penalty bien généreux (83e). Avec l'expulsion du Lorrain Eric Cubilier deux minutes plus tard, Rodrigo et les autres se sont même retrouvés en position de force. « C'est là  toute l'inexpérience de mon groupe : les joueurs ont voulu aller chercher la victoire quand un nul n'était pas inintéressant », regrette Furlan. « A 2-2 en supériorité numérique, ils se sont dit : « On va gagner ». Ce match a encore mis en lumière les forces et les fragilités de mon équipe. Elle est condamnée à  lutter jusqu'au bout. C'est son destin. Mais par rapport à  Sochaux où notre électroencéphalogramme avait été plat, notre prestation a été meilleure dans un match un peu fou comme le sont les derbies. Nous sommes juste tombés sur une équipe de Metz totalement libérée, car fixée sur son sort, et qui peut libérer ses coups. C'est tout le danger d'un match où l'enjeu est grand pour une équipe et inexistant pour une autre qui peut jouer sans arrière-pensée. Je le répète depuis longtemps : nous allons devoir faire corps. » On se gardera bien de tirer des conclusions hâtives de ce deuxième revers d'affilée à  domicile face à  un relégable. C'est pourtant, d'ordinaire, le type même de série néfaste à  vous plomber une saison. Mais à  Lille, Auxerre ou au Mans, ce Racing 2007-2008, qui perd là  on l'attend et gagne là  où on ne l'attend pas (« C'est ce qui le rend attachant », commente son entraîneur), a suffisamment prouvé sa capacité à  se redresser après un faux pas qu'on peut lui accorder quelque crédit. L'heure n'est évidemment pas à  la béatitude. Elle ne l'a jamais été. Elle n'est pas non plus au psychodrame.
Les jeunes mal payés 
Les performances de Morgan Schneiderlin et Quentin Othon n'ont pas suffi à  maintenir le Racing à  flot hier soir.
Stéphane Cassard (4,5). Décisif au Mans, impuissant contre Metz, il n'a pas été aidé par une défense en sommeil sur les trois buts.
Szoltan Szelesi (5). Malgré des contrôles à  l'emporte-pièce, il a tenu son rang sans s'embarraser de fioritures en défense et a été d'un apport offensif important sur le côté droit, ce qui lui a d'ailleurs valu d'être savaté en beauté par Cubillier (40e), expulsé en fin de match.
Habib Bellaïd (3,5). Il a pris sa revanche contre Aguirre, qui l'avait fait souffrir en Coupe de France, mais a perdu son duel contre Babacar Gueye, qui l'a mystifié pour égaliser (60e), a assisté en spectateur à  la frappe de Barbosa (76e) puis a laissé filer N'Diaye sur le 3e but (89e).
Gregory Paisley (4). Sa hargne, ses gestes de grande classe à  la relance (une roulette, des crochets, des transversales…) n'ont pas empêché la défense centrale de prendre l'eau à  plusieurs reprises.
Manuel Dos Santos (4,5). Même si le premier but messin vient de son côté, il n'a que peu de choses à  se reprocher, les Lorrains ayant créé le surnombre face à  des Strasbourgeois mollassons au retour des vestiaires.
Morgan Schneiderlin (6). Pour sa première titularisation, le jeune Strasbourgeois de 18 ans s'est d'abord attaché à  rendre une copie sans déchet. Impeccable dans la récupération, il s'est enhardi en seconde période, notamment lorsqu'il s'est agi de lancer Gameiro ou Renteria dans la profondeur, sans succès. Remplacé à  la 68e par Abdessadki, qui n'a rien apporté.
Rodrigo (5). La compagnie de Schneiderlin et Othon lui fait visiblement du bien, lui permet d'évoluer plus haut et donc de peser de tout son poids sur l'équipe adverse. Du coup, il est aussi plus déterminé et déterminant dans les phases offensives, comme le prouve sa tête rageuse qui amène le premier but.
Quentin Othon (5,5). Un gros abattage. C'est lui qui a sonné la révolte à  1-2. Il aurait mérité d'inscrire son premier but en L1 à  la 72e, mais Marichez ne l'a pas entendu ainsi.
Kevin Gameiro (5,5). En L1, l'effet de surprise ne dure qu'un match. Les Messins avaient prévu que Gameiro serait placé en soutien de ses attaquants comme au Mans et lui ont réservé un traitement de faveur. Ce qui ne l'a pas empêché de déstabiliser les Grenats quand il parvenait à  prendre de la vitesse sur les côtés et de provoquer le coup-franc à  l'origine du premier but. Il a fini le match sur les rotules, et a tout de même encore été dangereux.
Wason Renteria (2,5). Toujours une incompréhension flagrante avec ses coéquipiers qui pénalise le Racing quand il s'agit, par exemple, de jouer rapidement un corner avec Dos Santos et que le Colombien s'en va tranquillement se replacer au centre (10e). A été un grand pourvoyeur de ballons… messins et a bénéficié d'un pénalty fort généreux en fin de rencontre.
Eric Mouloungui (3). Un rien moins discret que Renteria, le Gabonais a été remplacé dès la 60e par Alvaro Santos, qui n'a pas tremblé pour transformer le pénalty du 2-2.
Stéphane Godin