L'Alsace a écrit :Sans enjeu et sans jeu
Face à de solides SR Colmar, les Strasbourgeois n'ont pas franchement rassuré hier soir. La fatigue des deux semaines de travail foncier ne peut pas tout expliquer face à un adversaire pratiquement au même point dans sa préparation.
Clairement, il n'y avait pas deux divisions d'écart hier soir entre le Racing et les SR Colmar. Les spectateurs ont assisté à un bon match de CFA entre deux équipes aux profils différents : aux Colmariens la force collective et le respect des consignes, aux Strasbourgeois la lenteur et la supériorité technique. Au final, c'est à un coup du sort que le Racing doit son salut, une reprise de Mamadou Bah, déviée par Guy dans ses propres filets (1-0, 39e). Avant cela, c'est Colmar qui avait dicté sa façon de faire à des Strasbourgeois empruntés, à l'image de Bah justement, totalement absent des débats passées les dix premières minutes, ou de Belghazouani, trop occupé à se regarder jouer pour voir les courses de ses partenaires. Le pressing des milieux « vert et noir » n'est pourtant pas asphyxiant, mais Michon, Olivier, Wagner et Kittler coulissent parfaitement pour fermer les espaces. Sans jus, les Strasbourgeois vont donner le bâton pour se faire battre à des Colmariens heureusement maladroits (Balogou, 7e et 8e, Wagner, 19e). Il faut alors s'en remettre à la patte d'Emil Gargorov sur coups de pied arrêté. Le petit Bulgare trouve Ducrocq (26e, 53e) et Marcos (28e), sans réussite.
Le public s'interroge
Plus inquiétant, même le public a montré des signes d'impatience devant le jeu déployé, si l'on peut encore parler de jeu. Quelques bonnes combinaisons ont vu le jour sur le côté gauche, notamment entre les deux Fanchone et avec les incursions de Gargorov ou Othon, véritable régulateur du milieu de terrain. Le reste ? Des exploits individuels qui amèneront les rares situations dangereuses de la 2e mi-temps, par l'intermédiaire de l'indispensable Quentin Othon ou du rafraîchissant Ali Mathlouti (69e). Le jeune attaquant trouvera sur son deuxième bon ballon Zenke seul au deuxième poteau pour le but du break (2-0, 73e). A l'arrière, la défense strasbourgeoise n'a pas franchement rassuré face au remuant Balogou en première mi-temps et au puissant Pape Dieye en seconde période. Les Colmariens, désormais privés de Mastroianni, dépositaire du jeu l'an passé en CFA 2, ont réussi à recomposer un milieu malin, complémentaire et intelligent, qui peut offrir de belles perspectives dans l'optique du championnat de CFA qui démarrera le 9 août prochain. La L2, elle, débutera une semaine plus tôt, et face à Montpellier, les pertes de balle à 30 m du but seront à bannir. Après le repos, les SR Colmar ont certes changé leurs batteries, ce qui veut aussi dire que les remplaçants ont fait aussi bien que les titulaires. Et difficile d'avaler que des remplaçants de CFA, même frais, peuvent faire vaciller des pros descendus de L1, même fatigués. Jean-Marc Furlan l'avait dit, les Strasbourgeois ont eu besoin d'un travail foncier très lourd pour se remettre à niveau. A l'issue du match, l'entraîneur reconnaissait que ses joueurs sont apparus « moins fringants et moins toniques que face à Grenoble (0-0). On ne sait pas dans quel état physique sont les garçons. Au plan athlétique, on est au pire moment de la préparation ». On accordera le bénéfice du doute au coach strasbourgeois en attendant les deux vrais tests de la semaine prochaine face à Fribourg et Karlsruhe. D'ici là , « on va laisser tomber l'athlétisme pour se consacrer au football ». C'est bien de cela qu'il s'agit, et c'est bien ce qu'il a manqué hier soir.
Sébastien Ruffet
DNA a écrit :Entre gris clair et gris foncé
Pour son 4e match amical de l'été, le Racing ne s'est pas franchement rassuré en battant Colmar, hier. Il reste une vingtaine de jours pour s'approcher du top niveau de la L 2 où il est attendu.
Sans exiger un feu d'artifice de tous les instants au surlendemain du 14 juillet, on pouvait espérer quelques belles gerbes de lumière pour la dernière du Racing, en pente douce, face à une victime expiatoire toute désignée. On a pu être déçu. Avant de se consacrer à deux oppositions « made in Germany », Karlsruhe et Fribourg au programme la semaine prochaine, les Strasbourgeois ont poussivement dominé celle en provenance du 68 hier. Il n'est évidemment pas l'heure de tirer la sonnette d'alarme. Il s'agit surtout de rappeler que dans la suite de l'été, le Racing sera prié de présenter un visage autrement plus séduisant pour espérer quoi que ce soit en L 2.
Les hommes du Haut-Rhin les premiers en action
Car avec les yeux de Chimère que l'on pose naturellement sur le petit poucet en pareil cas, c'est Colmar, promu en CFA, qui a d'abord séduit. Pourtant le SRC est à l'image de son maillot en ce milieu du mois de juillet : vert comme un bouton de fleur. Avec dix recrues, l'équipe de Damien Ott a repris le chemin des terrains depuis une douzaine de jours et n'avait, pensait-on, que son courage à opposer aux intentions strasbourgeoises. Elle avait bien plus que cela. Et les hommes du Haut-Rhin ont même été les premiers en action pour donner un peu de piment à un derby qui n'aura pas attiré la foule. Ainsi, Balogou s'est plu à jouer les trouble-fête dans la démonstration annoncée. Il a été à la conclusion des deux mouvements déclenchés à partir des deux pertes de balle (8e' et 12e') du même « coupable », Mamadou Bah, qui a mis le temps pour se mettre en route. Gurtner et Ducrocq n'ont pas eu le loisir de prolonger la sieste pour mettre fin aux élans de l'attaquant colmarien. Faivre a également entrevu l'ouverture, mais sa reprise a manqué de tranchant sur ce centre d'Olivier (19e'). Dans le camp strasbourgeois, on s'est longtemps contenté de réciter une partition assez sirupeuse, à peine éclairée par les accélérations de Belghazouani. Sur son flanc gauche, le Franco-Marocain a parfois donné le tournis à son homologue. Cela s'est révélé en pure perte. Et le Racing a dû recourir aux coups de pied arrêtés pour faire pencher la balance. Sur un corner de Gargorov, Marcos, pour son seul coup d'éclat de la rencontre, ce qui, au passage, ne manque pas d'interpeller, a mis Aupic à contribution avant que Bah ne reprenne au-dessus (26e').
« Il va falloir être plus aguerri »
C'est finalement d'un mouvement entre cousins lointains James et Jean-Alain Fanchone qu'est venue la lumière. Le deuxième a envoyé un bon centre en orbite, la défense colmarienne a repoussé, Bah a repris de volée, Guy a dévié et Aupic s'est incliné (1-0, 39e'). Kittler a bien tenté de réagir en reprenant aux 18 mètres un coup franc en retrait de Faivre, mais la tentative n'a fait que tutoyer la lucarne strasbourgeoise. Le deuxième acte des débats n'a guère été plus emballant. Le SRC, sans doute fatigué, a eu tendance à se recroqueviller. Zenke a plus convaincu en trois chevauchées vers l'avant (63e', 68e', et 73e' pour son but à la réception d'une offrande de Mathlouthi) que Marcos en une heure. Et le Racing n'a jamais su franchement se libérer. « On a senti une certaine lassitude physique, a indiqué Jean-Marc Furlan, à la fin du match. Beaucoup de joueurs découvrent. L'équipe est très jeune. Il va falloir être plus aguerri. » Etant donné que nulle recrue d'expérience ne pointe le bout du nez à l'horizon, à dix-neuf jours du début du championnat, il reste surtout du pain sur la planche pour le Racing
François Namur

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