DNA a écrit :Profiter du joker
Englué dans un rythme de relégable, le Racing serait bien inspiré de profiter de son match en retard, un déplacement chez le dernier de Ligue 2, pour reprendre sa marche en avant. Néanmoins, les pièges ne manquent pas sur le terrain de Reims.
Dans la capitale de la petite bourgeoisie qui boit du champagne, une équipe ambitieuse et droite dans ses crampons s'apprêterait à consommer un match de football comme du petit lait.
Rival du Real Madrid à la fin des années 50, Reims nourrit en effet l'angoisse de partager son quotidien avec Pacy-sur-Eure, Cherbourg ou Bayonne, en National, à partir de l'été prochain.
Cinq défaites d'affilée dont une humiliante à Dunkerque
Et son bilan récent est au diapason avec cinq défaites d'affilée, dont une humiliante à Dunkerque (CFA) en Coupe de France (2-1). Celui à domicile rivalise avec le musée des horreurs avec cinq points et une victoire récoltés en huit matches. A part du côté de Châteauroux, qui ne serait plus l'unique pigeon de la division à y avoir mordu la poussière, le Racing aurait bien du mal à faire décoller sa popularité en échouant sur un mode obligatoirement lamentable à Reims. Dans une forme ne serait-ce que correcte, un pensionnaire du podium de la L 2 ne serait donc pas loin de se réjouir d'un voyage dans la ville du sacre des rois de France. Mais le Racing est en souffrance. Il boite de l'absence de Steven Pelé sur ses bases arrière. Jean-Marc Furlan n'a pas manqué de relever la teint souffreteux de ses protégés en la matière et plus particulièrement à l'extérieur. « On dispose de la première ou 2e défense à domicile du championnat, a-t-il indiqué à l'heure d'envisager le court voyage vers l'ouest, alors que l'on est 11e à l'extérieur (ndlr : 10e en fait). » Avec 13 buts encaissés en huit matches disputés hors de ses bases, les Strasbourgeois affichent un bilan indigne d'un candidat à l'élite. Les statistiques existent pour être confirmées ou... démenties. Accessoirement, elles n'ont jamais fait gagner un match. Mais poursuivant sa réflexion, l'entraîneur strasbourgeois n'a pas manqué de révéler les incohérences assez criantes manifestées par le Racing ces temps-ci. « Cela dénote un profil d'équipe, considère encore le technicien. Et on veut recruter des attaquants. » Il est vrai que la hiérarchie offensive, des plus nébuleuses, ne nourrit pas non plus une confiance démesurée.
Dans ses petits souliers, fussent-ils vernis
James Fanchone, neuf buts au compteur mais aucun depuis octobre, est entré en hibernation. Kandia Traoré a fait illusion pendant quelques semaines avant de plonger et d'être pris en grippe par la Meinau. Rudy Carlier tend à confirmer l'adage édicté par Furlan de la difficulté pour les jeunes joueurs d'assurer la responsabilité d'une montée. Aujourd'hui, c'est donc l'heure de Kébé, quarante cinq minutes de maillot strasbourgeois pour s'acclimater en deux entrées. « Il faut faire le dos rond et attendre le retour des blessés », considère l'entraîneur strasbourgeois. Le Racing aborde donc son 20e match de championnat dans ses petits souliers, fussent-ils vernis par une 3e place au classement et le joker du match en retard qu'il dispute ce soir. Il se montre d'autant plus humble et circonspect qu'il doit se préparer à un festival d'entrechats, de rodomontades et de stridences en provenance du banc adverse. Comme pour toute équipe dans la panade, les dirigeants champenois ont décidé de limoger leur entraîneur. Le changement est intervenu à la trêve. L'inénarrable Luis Fernandez effectuera sa première à domicile tout à l'heure. « C'est le meilleur coup que les dirigeants rémois pouvaient faire, juge Furlan. Je suis content qu'il soit redevenu entraîneur. Fernandez, c'est un monument ». Le défi, ce soir, pour le Racing, sera de le rapprocher, en même temps que son nouveau club, un peu plus du péril.
Kébé seul en pointe
LA CHANCE DE KEBE. - Débarqué de Nîmes juste avant la trêve, l'attaquant Boubacar Kébé étrennera sa première titularisation. Il prend la place de Rudy Carlier, peu inspiré face à Dijon, sur le front offensif. Pour le reste, Jean-Marc Furlan devrait aligner une équipe inchangée par rapport à celle qui a concédé le nul samedi.
DEUX CADRES EN RESERVE. - En fait, c'est sur le banc qu'on décèlera les plus nombreux changements. Harlington Shereni et Renaud Cohade sont tenus en réserve. Le premier pourrait mettre ainsi fin à près de deux mois sans compétition. Le second, grippé la semaine passée, n'a plus joué depuis le 12 décembre lors de la défaite en Coupe de France face à Sedan (2-4).
17 EN CHAMPAGNE. - Dix-sept éléments sont concernés par le voyage à Reims. Le staff technique se montre d'autant plus précautionneux que Guillaume Lacour a écourté sa séance d'hier en raison d'un choc aérien. Le vice-capitaine devrait néanmoins tenir sa place. La place en tribune se jouera probablement entre Kandia Traoré et Magaye Gueye.
MERCATO. - Si les coulisses ont bruissé de l'arrivée de Poté depuis une quinzaine de jours - un joueur ardemment souhaité par le staff technique - l'attaquant clermontois ne viendra probablement pas. Alors qu'un ou deux joueurs étaient espérés en ce mercato hivernal, il faudra peut-être se contenter de voir l'infirmerie se désemplir, avec deux retours programmés en douceur ce soir (lire ci-dessus) suivis prochainement de celui de Marcos. Cela pourrait suffire, l'empilement de joueurs n'ayant jamais assuré un grand bonheur.
A 18. - Luis Fernandez a mobilisé un groupe de 18 joueurs avant cette rencontre en retard face au RCS, groupe qui est parti hier soir au vert. Le technicien rémois en a appelé à la mobilisation populaire pour aider son équipe à remporter la victoire. « On n'a plus le choix, il faut gagner 10 matchs sur 12 à domicile pour se maintenir », a expliqué Fernandez.
Fr. N. et Ba. Sch.