L'Alsace a écrit :Membre du trio d'anciens Strasbourgeois d'un En Avant Guingamp 18e et relégable, le latéral droit Yves Deroff se réjouit de retrouver la Meinau demain à 20 h 30 et espère que son club y concrétisera enfin ses belles dispositions dans le jeu.
Il n'est pas sûr que son coéquipier de la défense centrale, Christian Bassila, tienne le même discours. Mais Yves Deroff se dit « heureux » de rejouer à la Meinau demain (20 h 30) pour la première fois depuis son départ en juin 2007. « Je ne pensais pas du tout rencontrer aussi vite le Racing. J'ai suivi de près son début de saison passée et rien ne laissait penser qu'il descendrait en L 2. »
Comme deux autres de ses coéquipiers, le latéral gauche Jean-Christophe Vergerolle (formé en Alsace et qui a signé deux ans en Bretagne le 31 août 2007), et le milieu récupérateur Christian Bassila, arrivé fin août 2008 en provenance de Cottbus (Bundesliga) et qui a défendu la tunique bleue de l'été 2001 au 20 août 2005, Deroff se dressera sur la route du Racing ce vendredi. Avec une joie partagée par Vergerolle, beaucoup moins sans doute par Bassila : le 30 juillet 2005, le grand Christian avait été conspué toute la première mi-temps de la journée inaugurale contre Auxerre. L'entraîneur de l'époque, Jacky Duguépéroux, avait préféré abréger son calvaire en le remplaçant au repos. Personne - et surtout pas l'intéressé qui avait aussitôt manifesté le désir de partir - n'avait alors compris pourquoi la Meinau l'avait ainsi pris en grippe. Bassila, qui s'était toujours comporté en parfait professionnel, n'avait plus jamais porté le maillot bleu et avait rejoint Sunderland.
Passons. La péripétie appartient au passé. Le présent, c'est la visite d'un Guingamp encore convalescent à la Meinau pour la 16e journée de L 2. Avec quatre défaites d'entrée, le club costarmoricain a plombé sa saison. « Ça nous met dedans, car depuis, nous avons inversé la tendance. L'arrivée de Lionel Mathis, Badara Sène, Wilson Oruma et Christian Bassila en août a permis de trouver une certaine stabilité. Sur le plan du jeu, nous avons l'équipe pour finir dans les cinq premiers. Mais nous sommes justement peut-être un peu trop joueurs. L'an dernier, nous avions mieux débuté, mais nous étions effondrés en septembre. Là , nous nous sommes écroulés tout de suite. Nous avons gagné un mois (rires). Aujourd'hui, nous ne sommes qu'à quatre points du 10e. Mais avec un échec à Strasbourg, le trou pourrait à nouveau se creuser, surtout avant un 2edéplacement d'affilée à Montpellier. »
Deroff estime cependant que le RCS a au moins autant la pression. « A titre personnel, je suis ravi de revenir à Strasbourg. Ces cinq années de ma vie ont beaucoup compté. Ce match est important pour nous. Mais il l'est plus encore pour le Racing dans sa course à la montée. Ce qui est sûr, c'est que les Strasbourgeois développent du jeu, nous aussi, et que ça devrait donner un match ouvert. »
Guingamp viendra donc demain avec l'envie de prouver qu'il vaut mieux que son classement, même si quatre années de L 2 ont écorné ses ambitions. « Au grand dam du président Noël Le Graët », pointe le latéral droit. « Chaque année depuis la descente en 2004, il annonçait la montée pour objectif. Cette fois, non. Ici, il y a pourtant tout ce qu'il faut pour évoluer en L 1. Mais Guingamp s'est fait petit à petit à l'idée de jouer en L 2. »
Lui dont les parents sont originaires du Finistère avoue se sentir bien dans ce coin retiré des Côtes d'Armor. « C'est une petite ville où tout est à portée de main. J'y mène une vie de famille paisible (Ndlr : avec sa femme et ses deux filles). Sur un plan sportif, tout se passe bien. Je suis titulaire dans un bon club. Je viens d'avoir 30 ans et je suis en fin de contrat. Le club ne m'a encore rien proposé, mais c'est normal. La priorité est de redresser la situation. Je ne me pose pas trop de questions. »
Il ne s'en posera pas davantage demain à l'heure de défier le Racing.
Il a raison, c'est normal qu'ils ne lui aient encore rien proposé
