L'Alsace a écrit :« J'ai découvert un autre monde »
Yacine Abdessadki, l'ancien Strasbourgeois, a été un des hommes de bases du SC Fribourg cette saison en seconde Bundesliga. Il a disputé 31 des 32 rencontres de championnat, toujours en tant que titulaire. Il est un des joueurs les plus efficaces de l'équipe, puisqu'il a inscrit trois buts et distillé huit passes décisives.
Yacine, quelles sensations vous procure cette accession de Fribourg, dix mois après avoir quitté le Racing-Club de Strasbourg ?
Je commence à être habitué aux montées, puisque j'en suis à ma troisième, après les deux vécues avec le maillot du Racing. C'est toujours un énorme plaisir, après avoir vécu une belle saison, dans une bonne ambiance, très sereine.
Pourquoi avez-vous choisi Fribourg à la dernière intersaison ?
C'est le discours du coach qui a fait la différence. Il est venu me voir, il a été cohérent, ambitieux, ça m'a plu. Il me voulait impérativement pour aider le club à monter. J'avais eu de très bons échos à tous les niveaux et j'avais envie de goûter à l'Allemagne. Et comme ce n'était pas très éloigné de Strasbourg…
Vous avez dû être quelque peu dépaysé, vu que le football connaît une autre ampleur outre-Rhin.
Il y a énormément de différences par rapport à la France. J'ai découvert un autre monde. J'ai même l'impression d'avoir découvert le haut niveau, alors que nous sommes en seconde division. Ici, c'est fantastique. La ferveur autour de ce sport est extraordinaire. Il y a un engouement phénoménal. Le fair-play est super. Cela fait vraiment la beauté de ce sport. Je crois qu'en France, nous avons encore beaucoup à apprendre de nos voisins allemands.
Il y a aussi des différences sur le terrain, non ?
Oh oui. Ici, le jeu est hyper offensif, toujours tourné vers l'avant. Tactiquement, le coach connaît beaucoup de choses. Offensivement, il y a toujours beaucoup d'espaces, ce qui nous offre de nombreuses opportunités. En Allemagne, il y a énormément de buts. Il y a peut-être plus de lacunes défensives qu'en France, mais cela est compensé par du jeu ouvert, ce qui donne du spectacle.
Y a-t-il la même pression sur les joueurs ?
Justement non. Les gens sont sympas, ils nous laissent travailler dans la sérénité. Nous le leur avons bien rendu, nous avons mérité le titre de champion.
Vous plaisez-vous aussi dans la ville de Fribourg ?
Je partage mon temps entre Fribourg et Strasbourg. C'est vrai que la ville ici est super belle, c'est la plus écologique d'Allemagne. Les gens sont très respectueux, c'est strict, il n'y a pas de délinquance. J'ai vite pris mes marques. J'apprends aussi l'allemand, c'est difficile (rires). Mais je fais les efforts pour m'adapter au mieux. Il faut dire que dès le premier jour, je me suis senti comme un poisson dans l'eau.
Que faut-il pour pérenniser le club en Bundesliga ?
Il y a un bon public, un stade moyen pour au-dessus, mais on y fait de bons matches. En amical, nous avons battu Hoffenheim, Dortmund ou Berlin, c'est encourageant. Nous nous entraînons dans les meilleures conditions, sur de véritables «galettes», car nous avons le meilleur jardinier d'Allemagne. Je négocie actuellement une prolongation de contrat. J'ai vraiment envie de rester…
Recueilli par M.W.