Les Finances du Racing

[silex57]

C'est clair que cette news laisse à  penser qu'une non montée cette année pourrait avoir des effets dramatiques à  moyen terme

[argueti]

Les dessous chics d'une accession

La relégation en Ligue 2 avait eu un impact néfaste sur les finances du Racing. Une remontée en L 1 produirait l'effet inverse, même si elle ne lui autoriserait aucune folie.

« On ne peut pas être insatisfait de ce résultat. » Le nul entre Amiens et Lens lundi (0-0), qui a permis au Racing de redevenir leader de L 2 pour la première fois depuis le 17 novembre, a évidemment généré chez le président Philippe Ginestet plus qu'un soupçon de satisfaction. A défaut d'être acquise, l'accession en L 1 se présente indéniablement mieux qu'il y a 5 journées. Avant d'entamer sa série de 5 succès, le club bas-rhinois accusait 11 points de retard sur le leader lensois, alors intouchable ou presque. Il l'a comblé en signant un grand chelem, pendant que son rival artésien se prenait les pieds dans le tapis. Les « Sang et Or » n'ont engrangé que 5 points lors des 6 dernières journées (5 nuls, 1 défaite). « Mais comme le dit Jean-Marc Furlan, ce qui compte, c'est l'écart avec le 4e (5 points sur Montpellier)», souligne le patron du Racing, « Notre calendrier est difficile. Mais le Nîmes - Montpellier de cette semaine et le Montpellier - Lens du lundi 20 avril sont aussi des matches à  gros enjeu. Jusqu'au bout, ce sera dur pour nous, mais ça le sera aussi pour les autres. »

20e masse salariale, 18e budget La lutte acharnée que se livrent les prétendants à  l'accession remet en lumière l'impact d'une présence au plus haut niveau national. L'an passé, le RCS, 19e de L 1, a ainsi perçu 13,76 millions d'euros de droits télé quand le champion de France de L 2, Nantes, n'en touchait que 5,627. A l'époque, il avait établi un budget à  l'équilibre sur la base d'une 11e place (1) . Relégué, il a bouclé l'exercice sur un déficit de 4 millions. Un trou comblé grâce aux 4,556 millions de ventes de joueurs qui, charges déduites, lui ont laissé un excédent de 309 000 euros. Le tout sans faire de folie : 20e et dernière masse salariale (12,7 millions), il disposait, hors ventes précisément, du 18e budget de L 1 (27,391 millions de recettes, contre 31,4 millions de charges). Seuls Metz (23,3) et Lorient (27,073) étaient plus mal lotis. « La relégation nous a fait mal, car sans elle, nous aurions approché l'équilibre financier, avec des recettes aux guichets supérieures si les résultats avaient été meilleurs (2) », pointe le président du RCS, « au lieu de ça, nous faisons partie des 18 clubs, sur 20, qui ont terminé avec un résultat d'exploitation déficitaire.» L'an passé, le foot français a pourtant dégagé un bénéfice de 26,8 millions (24,9 pour la L 1 et 1,9 pour la L 2). Mais il le doit à  une balance des transferts - le solde entre ventes et achats - positive de 58 millions. Le président du RCS dénonce ainsi un modèle économique qu'il ne juge « pas viable. Le foot français n'équilibre ses comptes que par les ventes. C'est pour ça que je milite pour générer d'autres recettes, au travers de stades modernes. En Allemagne, les clubs n'ont pas besoin de vendre leurs joueurs pour atteindre l'équilibre. Quand tu vends, l'argent doit être réinvesti, pas boucher les trous. Certains clubs, qui vivent sur les ventes, risquent de vite avoir de mauvaises surprises. On a vu lors du mercato d'hiver que les transactions avaient été limitées. En plus, quand tu descends, tu dois faire face à  la perte de l'année de la descente, mais aussi à  celle de la suivante en L 2.» En vendant pour 10,25 millions l'été passé, le club bas-rhinois a amorti la première et anticipé la deuxième.

(1et2) Le différentiel entre une 11e et une 18e place est de 3,974 millions. Il est de 1,712 million entre la 17e et la 18e.

Chiffres : un stade très coûteux

Lors de la renégociation du contrat de location du stade avec la municipalité de Strasbourg il y a quelques années, les données ont singulièrement changé pour le Racing. « C'est simple », remet en perspective le président Ginestet. « Il y a quelques années, le club payait 150 000 euros annuels pour cette location et tous les frais annexes - pour l'entretien notamment - étaient pris en charge par la Ville. Aujourd'hui, le coût de la location est de 450 000 euros et les frais nous incombent entièrement. Ils représentent plus ou moins 1 million. Donc, quand on évoque un budget de 18 à  20 millions, il faut déjà  déduire 1,5 million pour le stade, soit environ 8 %. C'est énorme. A titre de comparaison, les recettes billetterie de cette saison en L 2 seront légèrement inférieures à  cette somme. A Bordeaux, le stade Chaban-Delmas ne coûte rien aux Girondins. Ça permet d'avoir une masse salariale plus importante. 1,5 million représente deux bons joueurs de Ligue 1. » 45 millions pour Lyon. Le Racing a donc perçu la saison passée 13 760 246 euros au titre des droits télé. Seul Metz a fait moins bien avec 13 742 697. Lyon a évidemment caracolé en tête avec 44 895 472 millions. Des ventes salvatrices. Sans passer en revue tous les comptes des clubs de L 1, publiés il y a quelques jours par la DNCG, quelques exemples en disent long sur la nécessité, pour ces clubs, de vendre. Auxerre était déficitaire de 21 millions et a vendu pour un peu plus. Malgré les 45 millions de droits télé, Lyon présentait un trou de 18,5 millions et a lui aussi compensé. Et ainsi de suite. Pour le RCS, l'excédent de 309 000 euros a évité aux actionnaires de remettre la main à  la poche. « En 2001-2002, lorsque le Racing était remonté en L 1, il avait accusé 11 millions de déficit (Ndlr : à  l'époque assumés par IMG/Mc Cormack) », n'a pas oublié Philippe Ginestet, « Et en 2006-2007, lors de notre remontée précédente, nous avions terminé avec 1 million de trou. » Un mercato sportif. La situation financière sans excès, mais relativement stable du RCS, explique-t-elle le recrutement de quatre joueurs cet hiver (Boubacar Kébé, Franck Dja Djedje, Yassine Bezzaz et Rômulo) ? Pas vraiment, à  en croire le président. « Avec les 5 ou 6 blessures importantes et l'automne difficile que nous avons connus, nous avons opté pour un recrutement destiné à  renforcer l'équipe. » Pour l'heure, cette louable idée n'a guère trouvé son prolongement sur le terrain, entre un Kébé peu utilisé, un Dja Djedje qui peine à  s'acclimater et un Rômulo jamais vu et toujours blessé. Seul Yassine Bezzaz s'est vite imposé sous ses nouvelles couleurs. Avant que sa blessure à  la malléole droite ne vienne couper son élan.

Un budget en hausse à  deux options

Peu avant Noël, le Racing a présenté deux budgets à  la DNCG (Direction nationale du contrôle de gestion de la Ligue de Football Professionnel). « On livre toujours deux scénarios : la version favorable, dans l'hypothèse de la montée en L 1, et ce que la DNCG appelle la version de crise, autrement dit une 2e saison en L 2. La différence entre les deux s'élève à  environ 3 millions. Si nous montons, nous serons légèrement excédentaires. Si nous restons en L 2, nous serons un peu déficitaires », précise Philippe Ginestet. Comme l'an passé à  la même époque, le RCS a revu son budget légèrement à  la hausse : de 18 à  20 millions pour le poste recettes.

Stéphane Godin

[argueti]

A titre d'info :

Encore 8 millions d'Euros à  trouver ?

Selon L'Equipe, les finances lensoises sont toujours dans le rouge et Gervais Martel devrait encore trouver près de 8 millions d'Euros pour boucler le budget de cette saison.

Pour le 30 juin 2009, le président lensois doit encore trouver entre 8 M€ (plus 1 M€ pour les primes versées aux joueurs en cas de montée) pour équilibrer son budget de 28 M€ (hors mutation). Comment se remettrait-il d'une nouvelle saison en L 2 ? Elle aurait pour conséquences inéluctables l'appauvrissement de son capital sportif et l'abandon de nombreux projets de développement dont la rénovation du stade Bollaert espérée pour 2012 et couplée avec l'arrivée du Louvre-Lens. Selon nos informations, Lens a en effet perdu 41M€ en raison de sa relégation. Un gouffre abyssal notamment compensé par des fonds propres (qui étaient de 22M€), l'appel à  la société de marketing sportif Sportfive et la vente de nombreux joueurs pour plus de 20 M€.

Et le quotidien évoque aussi cette pression qui peut se sentir dans le jeu :

Les performances de l'équipe laissent voir cette pression. Si l'ambiance au sein du groupe est bonne, les joueurs manquent de sérénité sur le terrain. Ils donnent l'impression de ne pas savoir quoi faire quand ils ont le ballon. L'inamovible dispositif tactique en 4-3-3, avec Maoulida seul devant, ne semble pas adapté à  une formation qui manque de tenue de balle en pointe et ne joue pas assez vite. De plus, pour compenser son manque de buts inscrits, chacun a tendance à  en faire trop, à  l'image de Demont dont l'implication n'est pourtant pas contestable.

[Keating]

Face à  la crise qui secoue l'économie, le Racing-Club de Strasbourg est le club en Alsace qui s'en sort le mieux actuellement. Il est vrai que le football professionnel est en partie « protégé » par les droits télé versés chaque année par Canal + (un total de 668 millions d'euros par an sur la période 2008-2012). « Nous sommes surtout pénalisés, et je ne cesse de le répéter, par une sous-capacité d'accueil, témoigne le président Philippe Ginestet. Nos espaces VIP et nos loges sont pleins. Nous ne pouvons pas répondre à  la demande, ce qui engendre un manque à  gagner. Nous réalisons un chiffre d'affaires de 1,5 million d'euros en hospitalité, là  où Lens engrange 10 millions. La différence, injectée en masse salariale, permettrait de bâtir une équipe de haut de tableau. »
Seule (petite) ombre au tableau, la crise actuelle pourrait tout de même avoir un impact indirect dans le cadre du transfert du jeune Morgan Schneiderlin l'été dernier, à  Southampton, en Angleterre. « Nous avons perçu l'intégralité de l'indemnité (1 million), mais celle-ci était assortie de bonus si le joueur disputait 20 matches avec les Saints (250 000 €), puis 40 (250 000 € également). Morgan a déjà  dépassé le cap des 20 rencontres. Mais Southampton (NDLR : relégable en D2 anglaise) connaît de sérieuses difficultés financières et nous attendons des précisions sur le premier bonus. »

Arf, dommage pour la fin ...

[D520]

avec de la chance , on récupère le joueur

[argueti]

Comme Hosni ...

[argueti]

Les finances en danger

La détérioration de la situation sportive du RCS, parti pour une 2 e saison en L 2, va entraîner des difficultés financières qui ne manqueront pas d'avoir des répercussions sur le projet… sportif des prochaines saisons.

Les répercussions de cette 2 e saison consécutive en L 2 s'annoncent terribles. Dès vendredi à  Montpellier, le président Philippe Ginestet, blême, ne le cachait pas. « La prime de relégation est de 2 millions d'euros la 1 re année, puis de 1 million la 2 e. C'est un premier manque à  gagner. » Ce ne sera évidemment pas le seul. Pour compenser, la masse salariale, déjà  sensiblement réduite cette saison, va être amputée de « 20 à  30 % » en 2009-2010. Le budget, de 32 millions en L 1 en 2007-2008 et 20 en L 2 cette saison, va décroître très sensiblement. Les recettes ne devraient pas excéder 13 à  14 millions. Après la remontée ratée, l'exercice 2008-2009 va s'achever sur un déficit d'environ 1 million, à  combler soit par la vente d'un ou deux joueurs (Jean-Alain Fanchone et/ou Renaud Cohade), soit par un nouvel apport des actionnaires en compte courant (voir « L'Alsace Lundi » du 25 mai). Mais ce trou, a priori résorbé sans trop de souci, n'est rien à  côté de celui qui attend le club alsacien s'il manque de nouveau le train de l'accession en 2010. En descendant l'an passé, puis en ne remontant pas cette année, le Racing a mis le doigt dans un engrenage sportif et financier dont il est toujours ardu de s'extraire. Montpellier, promu en L 1 après cinq ans d'absence, Guingamp, qui attend toujours de remonter, Le Havre, qui reprend l'ascenseur dans le sens de la descente, ou Troyes, passé en 2 ans de la L 1 au National, savent ce qu'il en est. Un cercle vicieux peut très vite aspirer le RCS vers le bas. Car qui dit L 2 dit moins d'argent, donc difficultés accrues pour bâtir un effectif cohérent et, par ricochet, pour remonter en L 1. C'est le serpent qui se mord la queue.

5 millions de trou en juin 2010 ?

Si le retour en L 1 devait lui échapper une 2 e année, le Racing se retrouverait en juin 2010 avec 5 millions à  la cave (fourchette basse). Hors vente de joueurs évidemment, mais compte tenu, en revanche, de la baisse sensible de masse salariale évoquée ci-dessus. Inquiétant quand on sait que son actif joueurs friserait alors le néant, sauf révélation de la jeune génération incarnée par Mamadou Bah, Quentin Othon, Loïc Damour et autres Magaye Gueye, derniers vestiges de l'ère Marc Keller. Autant de joueurs en devenir qui n'ont pas encore confirmé sur la durée. Depuis trois ans, le RCS recourt à  un procédé qui piétine les règles de base de l'économie. Il vend son actif (les joueurs) pour assurer sa flottaison budgétaire. Le hic, c'est que les années passant, il a presque épuisé les ressources que générait sa politique de formation, avant d'être réduite à  sa plus simple expression par les coupes drastiques successives (Ndlr : en trois ans, le budget du centre de formation est passé de 4 à  2 millions). Plus que la morosité, le pessimisme accompagne désormais une politique générale qui bat en brèche la notion de stabilité chroniquement malmenée depuis trois décennies (et même plus). Philippe Ginestet se prépare à  engager son 4 e entraîneur en trois et demi de présidence. Si l'élu ne parvient pas à  éviter une 3 e année en L 2, le RCS devra s'ouvrir à  un nouvel actionnaire. Auprès de ses proches, l'investisseur immobilier a déjà  évoqué ce qui est aujourd'hui bien plus qu'une hypothèse.

S.G.

[Tenor]

Le racing bientôt en Nationnal accompagné de Troyes,...syndrôme JMF ?

[supppourtjs]

Ne voyons pas tout en noir, mais les années à  venir s'annonce difficile

[Tenor]

Au stade actuel de la crise au niveau mondial européen et français, quel serait le couillon qui investirai de l'argent sur ses res deniers personnels dans un club de foot comme le Racing.
Un budget de 20 millions, second de la L2 après Lens, pour quel résultat ?
C'est encore une fois une faillite collective, comme l'année dernière.
Ce que je retiens à  nouveau, c'est ce manque d'implication du président Ginestet au niveau de la com. Je l'ai entendu vendredi matin sur FB à  7h30...une des seule fois pour dire qu'il est derrière l'équipe pour la soutenir.
Non Monsieur, lorsqu'une équipe évolue en dent de scie comme le RCS cette année, il y avait lieu de se montrer plus souvent face aux micros pour mettre certains joueurs devant les responsabilités et marteler l'objectif du club. A aucun moment je l'ai entendu. Vous avez déjà  vu ce qui se passe lorsque le Bayern perd un match ?????? C'est le branle bas de combat, Hoeness, Breitner, Beckenbauer, l'entraineur...bref tout pour remettre tout le monde dans le droit chemin de la victoire...je sais nous ne sommes pas au Bayern mais seulement au Racing, n'empêche ça fait désordre.
Quel amateurisme dans ce club, dépenser autant d'argent pour ces brêles, ça comme à  m'écoeurer ce foot pro en alsace. Tout ces guignols qui se montrent après un bon contrat signé... jusqu'en novembre, puis se cachent tout l'hiver, pour réapparaître au printemps à  chasser d'autres contrats et à  plumer les clubs.
Je plaint tous ces supporters et les spectateurs qui se rendent encore à  la Meinau. J'ai fait mon deuil lorsque nous sommes tombés en L2 et je ne donne plus un radis pour voir ces mecs là , autant regarder un match de jeune ou amateur du coin.
M. Ginestet, vous êtes à  plaindre, tant les retombées négatives vont s'abattre sur votre tête ces prochains jours.