DNA a écrit :Une valeur sûre
Avec l'arrivée de Stéphane Pichot, qui a signé hier un contrat de deux ans, le Racing a doté son couloir droit d'un défenseur d'expérience. L'ex-Sochalien, âgé de 32 ans, est la première recrue de Gilbert Gress.
De Strasbourg, Stéphane Pichot n'a assurément pas encore vu grand-chose. La flèche de la cathédrale, tout au plus, s'il a eu le loisir de lever la tête. Mais comme cette dernière était plongée dans le guidon, le renfort arrivé la veille au soir a juste aperçu le bitume ramolli sous l'étuve estivale.
«Avec l'envie de remonter»
C'est au pas de course que le Mayennais a traversé sa première demi-journée alsacienne. Avant de parapher son contrat de deux ans dans les bureaux de la Meinau, Pichot a subi la batterie de tests médicaux. Au Racing, ce passage obligé constitue plus qu'une formalité. On se souvient qu'à l'été 2007, l'Auxerrois Johan Radet avait été jugé inapte à la pratique sportive en raison d'une malformation cardiaque. Une fois le feu vert obtenu, le joueur formé au Stade Lavallois - en compagnie de l'ex-Strasbourgeois Ulrich Le Pen - a juste eu le temps de récupérer son sac à l'hôtel pour rallier à quatorze heures la Meinau où l'attendait le bus en partance pour Amphion-les-Bains. C'est seulement en début d'après-midi que Pichot a échangé ses premiers mots avec Gilbert Gress.
« Jusque-là , je n'avais discuté qu'avec le président Specht, dit celui qui était déjà sur les tablettes du Racing voilà deux ans. Le challenge sportif que l'on m'a proposé ici m'a séduit. Je viens de la Ligue 1 avec l'envie de remonter tout de suite. Je suis vraiment très satisfait de poursuivre ma carrière à Strasbourg. » Arrivé en fin de contrat dans le Doubs après trois saisons pleines, Pichot savait depuis la fin de l'hiver que Francis Gillot n'avait pas l'intention de le prolonger. « On était neuf dans le même cas et personne n'est resté », précise le joueur recruté à l'été 2006 par Alain Perrin.
A l'instar d'Isabey - qui a rebondi à Dijon -, de Daf, d'Afolabi ou de Santos, Stéphane Pichot fait donc partie de la « vieille garde » invitée à chercher son bonheur ailleurs. Dans l'attente d'une proposition sérieuse émanant d'un club de l'élite, l'homme aux 248 matches en L 1 a d'abord joué la montre tout en restant en contact avec les dirigeants strasbourgeois. Avant de franchir définitivement le pas mardi soir (lire notre édition d'hier). Gilbert Gress, en quête de joueurs au gros volume physique, s'est laissé séduire par son profil. Même si les souvenirs de l'entraîneur remontent à un bail - lors de la saison 2001-2002, quand il entraînait Metz et que Pichot évoluait à Lille -, l'implication, le professionnalisme et l'expérience du latéral droit l'ont convaincu. Peu importe, finalement, que le garçon aille sur ses 33 printemps. « L'âge n'a pas de prise sur lui, assure le recruteur Pierre Ginestet. Partout où il est passé, il a toujours été régulier. Ses statistiques sont linéaires. Il est propre dans son jeu et dans sa vie. »
A Sochaux, Pichot a laissé l'image d'un pro consciencieux et d'un homme attachant. En outre, il a la réputation d'être un joueur endurant et rarement blessé. « J'ai été arrêté trois mois la saison dernière en raison de deux claquages coup sur coup, ajoute-t-il. Dans toute ma carrière, ça n'est que la deuxième fois que cela m'arrive. Je touche du bois. » S'il ne connaît pas la ville, Pichot ne débarque pas totalement en terre inconnue. « J'ai connu Pierre Ducrocq à l'armée, énumère-t-il. Au PSG, j'ai côtoyé Grégory Paisley et un peu Franck Dja Djedje. » Quant à la méthode, réputée dure, de Gilbert Gress, elle ne l'inquiète pas plus que ça. « Je ne sais pas comment travaille M. Gress, mais j'ai l'habitude d'être sous les ordres d'entraîneurs à poigne et très exigeants, sourit-il. A Lille puis au PSG, j'ai bossé avec Vahid Halilhodzic. Il n'y a pas eu de soucis. Mon principe, c'est de me fondre dans le groupe et d'apporter mon maximum. J'espère que mon expérience servira à atteindre l'objectif commun : la montée en Ligue 1. » Il faut croire que Stéphane Pichot n'est pas venu à Strasbourg pour y faire du tourisme. Le couloir droit devrait a priori être bien meublé.
Séb.K.