Conflit Gress / Ginestet

[argueti]

Gress dégoupille

L'entraîneur du Racing a mis en cause Philippe Ginestet, au lendemain de l'humiliante défaite concédée à  la Meinau face à  Châteauroux (1-2). Gilbert Gress accuse son patron. En même temps, il entrouvre la porte à  une sortie prochaine.

Franchement, nombre d'observateurs ne se faisaient guère d'illusions au regard d'une préparation qui avait donné lieu à  son lot de sensations. Entre l'exode massif des joueurs, la difficulté à  n'en recruter que trois - juste avant le début de la saison - et les méthodes du nouvel entraîneur qui correspondaient à  une véritable révolution, cela ne pouvait pas durer. Mais à  un tel point, les plus pessimistes ne pouvaient l'imaginer. Après deux défaites, aussi humiliantes l'une que l'autre, dont une à  domicile, face à  des Castelroussins qui marqueront l'histoire du foot comme le fastfood celle de la gastronomie, Gilbert Gress a visiblement décidé de préparer ses valises.

« Je ne vais pas me laisser démolir par qui que ce soit »

Hier matin, au lendemain du deuxième désastre en deux matches officiels, sa sortie au terme du décrassage laisse à  penser qu'il n'y en aura pas trois. Dans son bureau, l'entraîneur a « balancé » dans des proportions stupéfiantes. « Si on ne tire pas dans le même sens, ça va être la mort du club, a souligné Gilbert Gress. Or là , ça ne va pas. L'actionnaire majoritaire a demandé à  un joueur qui venait d'être transféré de me charger dans les médias. C'est l'intéressé lui-même qui me l'a dit. Je ne vais pas me laisser démolir par qui que ce soit. » L'entraîneur évoque un épisode dont lui aurait fait part Grégory Paisley, joueur transféré à  Nice, le 22 juillet, à  qui Philippe Ginestet aurait soufflé de charger Gress pour obtenir un bon de sortie. Le défenseur n'a pas eu besoin d'en arriver à  cette extrémité pour prendre la poudre d'escampette. Pivot dans cette affaire, Paisley, en pleine préparation du match St-Etienne - Nice, n'était pas joignable hier. Son agent, Franck Belhassen, est parfaitement au courant de l'épisode. « Il y a eu une discussion entre Grégory et Monsieur Gress, explique-t-il. Gress lui a demandé : « vous a-t-on demandé de vous payer l'entraîneur ? » Grégory lui a répondu : « l'ai-je fait ? » Si on lui avait demandé de le faire pour partir, il l'aurait fait. On ne lui a simplement pas demandé. » Le technicien, dans une sacrée galère, serait-il en train de céder à  la thèse du complot ? Quelques héritages de la 5e colonne, l'influence nuisible du Pierrot Vauban dans les années 70, resteraient-ils d'actualité dans son esprit ? Dans tous les cas, l'entraîneur s'est « farci » son patron, ajoutant qu'il n'a « pas peur des conflits ». L'attaque en règle, parfaitement réfléchie, à  l'adresse de celui qui conserve encore plus des trois quarts du capital du club, ressemble à  une déclaration de guerre.

« Ou on veut que le club s'en sorte, ou on veut qu'il crève »

Le technicien, son amour du Racing en bandoulière, a sommé même l'homme d'affaires : « Ou on discute, ou il vend ses parts. On déçoit tellement de monde en ce moment. Il y a des joueurs qui veulent partir. Et c'est quoi comme politique que l'on a au club ? Ou on veut que le club s'en sorte, ou on veut qu'il crève. Et je dis tout cela à  propos d'un récidiviste. »
Philippe Ginestet présente effectivement le profil d'un dirigeant qui se garde de soutenir inconsidérément ses techniciens. Dans la dernière ligne droite de la remontée sous les ordres de Jean-Pierre Papin, d'aucuns affirment que Jean-Christophe Devaux, défenseur dans l'effectif à  l'époque, avait été téléguidé pour dégommer le Ballon d'Or. Le qualificatif de « récidiviste » serait lié à  ce précédent. On notera qu'on peut l'utiliser pour le bouillonnant technicien. Avec Bord et Weller aux manettes, les précédentes histoires de Gress et du Racing s'étaient aussi achevées dans les larmes. Avec un duo Gress-Ginestet, finalement, c'est un peu le mariage de la carpe et du lapin. Au final, le Racing donne le spectacle d'un pathétique panier de crabes incapables de se faire respecter de la moindre crevette de L 2. L'acte III des relations passionnées entre un technicien et le club strasbourgeois s'est ouvert sur un champ de ruines sportives. Certains ont espéré atteindre le fond avec vendredi la première défaite à  domicile face à  Châteauroux depuis le 10 octobre 1976. C'est loin d'être sûr. Dirigé par des gens qui se détestent, le Racing va à  vau-l'eau.

« Ces paroles sont inacceptables »

Informé de la volée de bois vert adressée le matin par l'entraîneur du Racing, le principal actionnaire du club, Philippe Ginestet, n'est pas resté sans réponse.

- Gilbert Gress vous a attaqué sur un ton virulent, ce matin (hier), à  l'entraînement. Quelle est votre réaction ?
- Je ne peux pas accepter les propos qui m'ont été rapportés, ils sont insupportables. On m'évoque un épisode, concernant Grégory Paisley, comme quoi j'aurai pu l'influencer et lui souffler de s'en prendre à  l'entraîneur. C'est une démarche petite et inélégante de la part de Gilbert Gress. J'apparente cela à  la recherche d'un bouc émissaire. Au passage, je note que Paisley n'était pas sur la pelouse, ni face à  Istres, ni face à  Châteauroux.

- Cela signifie-t-il que vous répondez à  Gilbert Gress en l'attaquant sur un premier bilan sportif ?
- J'ai lu dans un magazine que Gress se considérait comme le meilleur entraîneur du monde (ndlr : dans l'Equipe magazine paru hier). Avec huit buts encaissés en deux matches, avec une défense composée de deux joueurs sur quatre qu'il a choisis, je me dis, heureusment qu'il est le meilleur entraîneur du monde. Sinon, qu'est-ce que ce serait ?

- Cela signifie-t-il que la situation sportive vous apparaît déjà  inquiétante ?
- Je rentre d'un voyage en Suède et je me retrouve face à  un discours qui m'attriste dans le fond et me scandalise sur la forme. A mes yeux, c'est un échappatoire. Avant de signer un contrat, on a parlé de monter en L 1. Après, on me parle d'un héritage. Mais je rappelle que l'ossature qu'on a laissée en héritage a terminé à  un point du podium. On a fait venir des joueurs aguerris. On a proposé des joueurs comme Grax, Modeste, Dembele ou Nordveid et, au final, il a fallu trois semaines pour valider le choix de Fauvergue. C'est un déchirement de voir la prestation livrée par l'équipe vendredi. On ne peut pas ne pas avoir d'ambition à  Strasbourg.

- Qu'envisagez-vous pour la suite ?
- Je respecte la hiérarchie. Je vais faire le point avec le président. Mais je le répète : les paroles de Gress sont inacceptables.

François Namur

[argueti]

Gress prépare sa sortie

Après l'échec de la veille contre Châteauroux à  la Meinau en ouverture de Ligue 2 (1-2), l'entraîneur du RCS s'en est violemment pris hier midi à  son actionnaire principal et employeur, Philippe Ginestet. Il l'accuse d'avoir mandaté un joueur récemment transféré (Grégory Paisley à  Nice) pour le tailler dans la presse. Son départ paraît inéluctable.

Gilbert Gress n'est sans doute pas le plus consensuel des hommes. Mais il n'a rien non plus d'un imbécile. En choisissant hier midi, à  l'issue du décrassage, d'entrer en conflit frontal avec Philippe Ginestet, son actionnaire majoritaire et employeur, l'entraîneur champion de France 1979 a évidemment mesuré les répercussions de son acte. Depuis hier midi, « Schilles » est donc un entraîneur en sursis. Il y a dix jours déjà , en conférence de presse, il avait glissé une peau de banane « à  un dirigeant du Racing qui a demandé à  un joueur transféré récemment de me salir dans ses interviews ». L'accusation étant un brin évasive, personne ne l'avait relevée. Alors, ce samedi, GG a choisi de tout balancer : « Ce club peut se sauver si tout le monde tire dans le même sens. Quand l'actionnaire majoritaire demande à  un joueur que je ne nommerai pas (Ndlr : Grégory Paisley) de se payer Gress dans la presse, on ne peut pas s'en sortir. Si on continue comme ça, on va vers la mort du club. Ni moi, ni ma famille n'avons sacrifié notre vie au football pour que je me laisse salir par un individu quel qu'il soit, actionnaire majoritaire ou minoritaire, surtout s'il est récidiviste. J'ai rencontré le joueur en question. Les yeux dans les yeux, il m'a confirmé ce que je vous dis. » Malgré sa charge à  l'artillerie lourde, celui dont le troisième passage au RCS risque de devenir l'un des plus brefs d'une histoire déjà  très mouvementée refusait d'anticiper un départ. Mais Gress est trop malin pour ignorer que le point de non-retour est atteint. « Pour le moment, j'en reste à  ce que je viens de dire. Par la suite, on verra. De deux choses l'une : ou on discute avec moi et on trouve une solution (sous-entendu : une séparation négociée) ; ou l'actionnaire majoritaire, qui continue à  tirer les ficelles, vend ses parts. C'est une autre solution. Jusqu'à  preuve du contraire, c'est lui qui s'est mis en retrait. Moi, je n'ai rien imposé. »

« Que veut-on ? Que le Racing s'en sorte ou qu'il crève ? »

Au passage, le technicien alsacien confie « n'avoir qu'un interlocuteur, le président Léonard Specht, qui, quand il est venu me chercher, ne pouvait pas imaginer que ça se passerait ainsi. » Il reconnaît aussi volontiers « ne pas parler avec l'actionnaire majoritaire » avec lequel il a définitivement coupé les ponts. « Je n'ai pas envie de discuter avec lui, alors que je le fais tous les jours avec Léon. Quelle est cette politique au club où on parle de vendre encore les meilleurs joueurs, comme Jean-Alain Fanchone ? Que veut-on ? Que le Racing s'en sorte ou qu'il crève ? La question est posée. La situation est très alarmante. Je n'ai pas envie de vivre ce que je vis en ce moment et ce n'est pas à  mon âge que je vais craindre un conflit. »

Le passé en atteste : en 1994, le coach s'était pareillement écharpé avec le président Jean Wendling, après le transfert au PSG de José Cobos, négocié selon lui dans son dos. Lassé par cette querelle, J. Wendling avait jeté l'éponge et démissionné.
Quinze ans plus tard, la donne est sensiblement différente. Philippe Ginestet est propriétaire d'un Racing dans lequel il a injecté 5,5 millions d'euros. A ce titre, il peut débarquer, sur sa seule volonté, un entraîneur choisi par un autre, Léonard Specht. Il ne manque pas d'arguments pour cela (voir ci-dessous), dont un imparable : quand un salarié s'attaque aussi frontalement à  son employeur, que peut-il attendre d'autre qu'un licenciement sur le champ ? Hier matin, Gilbert Gress a sciemment scié la branche sur laquelle il était assis.

«C'est inadmissible !»

L'ex-président dément évidemment les accusations de son entraîneur et le taxe de fuir ses responsabilités. Son attitude donne même à  penser qu'il pourrait reprendre très vite les commandes du club abandonnées début juin.

C'est précisément ce que Gilbert Gress lui reproche : Philippe Ginestet, qui a cédé la présidence du Racing à  Léonard Specht le 6 juin, mais reste actionnaire majoritaire, Å“uvre toujours. A « tirer les ficelles » dans l'ombre, selon l'entraîneur. Des observateurs privilégiés assurent même que son retour aux manettes n'est qu'une question de jours. « C'est aussi palpable que la tension qui règne », affirme l'un d'eux. « Ginestet a peut-être un temps envisagé de vendre ses parts. Ce n'est plus le cas. »
L'investisseur immobilier pourrait donc revenir aux affaires. Son premier coup d'éclat, après consultation ce matin d'un Léonard Specht injoignable hier, serait alors le limogeage du coach et son remplacement par Jean-Pierre Papin (voir par ailleurs), hypothèse qu'il se refuse catégoriquement à  commenter.

Philippe Ginestet, Gilbert Gress vous accuse d'avoir téléguidé Grégory Paisley pour lui nuire…

C'est absurde. J'ai juste demandé à  Grégory d'expliquer les raisons de son départ, pour faire comprendre aux supporters que son transfert à  Nice était son choix et non celui du club qui le poussait à  partir. D'ailleurs, avec 8 buts encaissés en 2 matches, on voit combien il nous fait défaut. Les attaques de Gilbert Gress sont une provocation. Elles s'apparentent à  une échappatoire. C'est une démarche petite et peu élégante destinée à  trouver un bouc émissaire. Je suis très déçu et surpris par ce comportement. Il a dépassé ses prérogatives.

Son départ n'est-il pas la seule issue ?

Ses propos sont d'autant plus inacceptables que le club a, malgré ses restrictions budgétaires, tout fait pour mettre à  sa disposition un groupe compétitif. Ce qu'il faut savoir, c'est que Gress a refusé pendant trois semaines l'arrivée de Nicolas Fauvergue avant de la valider. Pourtant, dans l'intervalle, il ne s'est pas privé de se plaindre publiquement du manque de recrues. Il a aussi refusé Sébastien Grax, qui a permis à  Guingamp de s'imposer vendredi 1-0 à  Ajaccio, le Niçois Anthony Modeste (prêté à  Angers) ou le défenseur rennais Bira Dembelé, qui s'est engagé avec Boulogne. J'ai lu son interview ce samedi dans « L'Equipe magazine ». Il se prend pour le meilleur entraîneur du monde. Heureusement qu'il l'est, parce que sinon, au lieu de prendre 8 buts en 2 matches, combien en aurions-nous encaissé ? (Ironique) Avec un tel coach, on peut être serein. Ça faisait 20 ans que le Racing n'avait pas encaissé 6 buts en match officiel.

Vous êtes-vous entretenu avec le président Léonard Specht sur ce qui apparaît comme une rupture définitive entre l'entraîneur et vous ?

Non. Je l'aurai ce dimanche matin. Nous prendrons avec lui les décisions nécessaires. Je dois m'absenter quelques jours. En principe, nous devrions nous réunir en conseil d'administration après le déplacement à  Laval.

Mi-juin, vous avez rencontré Jacky Kientz (président du RCS de 1990 à  1992), porteur d'un projet de reprise et proche de Gilbert Gress. La charge en règle du coach contre vous est-elle une manière de lui préparer le terrain ?

Je l'ignore. J'ai rencontré Jacky Kientz à  sa demande. Depuis, plus rien, même si je sais qu'il a dîné vendredi soir avec Gilbert Gress et ses proches. Pour reprendre un club, les déclarations d'intention ne suffisent pas. Il faut avoir l'envie de passer aux actes, en avoir les moyens aussi.

Stéphane Godin

[lordraven]

et pourquoi pas un duo Bord Gress ....

[Manu]

Question :

Si c'est déjà  la crise en aout, on va se mettre quoi sous la dent cet hiver ?

[Maneo]

Je n'accuserai et encore moins défendrai l'un des deux. Ils auraient mieux fait de mettre en sourdine ou chercher à  régler leur différent pour l'intérêt du club ! On croirait une dispute de gamins ...

[pouic]

C'est pathétique...Si ca continue comme ça, c'est en national que ca va finir!

[fidelio]

La difference entre Gress et Ginestet,c'est que l'un connait le foot et l'autre pas.
Que l'un aime le club et l'autre pas.
Que l'un veut revoir le Racing au premier plan pour la notoriété sportive,et l'autre pour mettre en oeuvre un grand stade pour la notoriété professionelle.

En gros,l'un veut reconstruire le club,et l'autre le detruire.

[Manu]

Merci de nous faire passer pour des cons à  travers toute la France :

http://www.forum-fcmetz.com/showthread. ... ost2203909

Ok vous me direz on n'avait peut être pas besoin de ça pour l'être

[franck68]

La difference entre Gress et Ginestet,c'est que l'un connait le foot et l'autre pas.
Que l'un aime le club et l'autre pas.
Que l'un veut revoir le Racing au premier plan pour la notoriété sportive,et l'autre pour mettre en oeuvre un grand stade pour la notoriété professionelle.

En gros,l'un veut reconstruire le club,et l'autre le detruire.

Il est toujours temps pour Ginestet de rester à  quai et de laisser voguer le Racing!!!

[Kriskool]

Là  je suis d'accord, après malheureusement l'un a des billes et pas l'autre...

Ginestet a vraiment fait beaucoup de mal a ce club, espérons qu'il arrive a revendre ses part a n'importe qui, même Tapie ou Afflelou je signe...