
MARCOS (*) : l'autre Brésilien est devenu un intermittent du spectacle, qui semble perpétuellement se moquer de ses partenaires, de son maillot et du monde. Une gabegie à ne montrer dans aucune école de football. Bien trop tardivement remplacé
L'Alsace a écrit :« Ma période la plus noire »
Depuis deux mois, Marcos n'est que l'ombre du joueur influent découvert en 2008-2009 pour sa première saison au RCS. Un peu perdu, l'attaquant brésilien refuse de se laisser abattre et réaffirme son attachement au club.
Prêté la saison passée par les Young Boys de Berne, Marcos, qui sortait d'un autre prêt réussi à Ajaccio (9 buts en L 2 en 2007-2008), a souvent plus pesé sur le jeu du Racing que ne l'indiquent ses stats : 5 buts, 1 passe décisive en 29 rencontres de L 2, malgré une blessure de mi-novembre à mi-janvier. Convaincus par un joueur élégant et altruiste, les dirigeants strasbourgeois ont, au printemps, levé l'option d'achat et enrôlé le Sud-Américain pour trois ans.
Mais l'arrivée de Gilbert Gress, qui lui a très vite fait savoir qu'il ne comptait pas sur lui, a bouleversé l'homme et le joueur. À la mi-juillet, Marcos a failli rallier Nantes où son ancien coach à Ajaccio, Gernot Rohr, souhaitait le récupérer. Mais alors que le recrutement offensif tardait, Gress l'a relancé, le temps d'une rouste à Istres en Coupe de la Ligue le 1 er août (1-6). Depuis, malgré le changement d'entraîneur, le Brésilien a « disparu ». Garçon attachant toujours souriant, il confie vivre « la période la plus noire » de sa carrière.
Marcos, que vous arrive-t-il ? On ne vous reconnaît plus…
J'ai perdu confiance. Quand j'ai signé trois ans au printemps, j'étais vraiment content. Mais après quelques jours de préparation, le coach (Ndlr : Gress) m'a fait savoir indirectement qu'il ne comptait pas sur moi. Je me suis demandé pourquoi on m'avait engagé.
« Avec le coach, nous avons eu une bonne discussion »
Il m'a quand même rappelé, mais après la déroute à Istres, je suis sorti de l'équipe, comme si j'étais seul responsable. Ça m'a attristé et perturbé.
Vos soucis du moment sont-ils uniquement mentaux ?
Moralement, ça va. J'espère juste que cette sale période va vite se terminer. Mais c'est vrai que le foot se joue beaucoup dans la tête et qu'en ce moment, rien n'est facile pour moi. Je n'avais jamais connu ça avant. Je me suis engagé à Strasbourg pour jouer la montée et sentir le goût de la L 1. Or, le club se retrouve à jouer le maintien en L 2, à se battre pour s'extirper de la dernière place. Ça fait de la peine et ça ne m'aide pas. C'est dur. Ma saison 2009-2010 n'a rien à voir avec la précédente.
Lors des derniers matches contre Caen et à Angers, vous n'étiez même pas dans le groupe…
(il coupe) C'est la première fois qu'un truc pareil m'arrive. Il y a toujours une première fois, mais quand même. Je ne m'y attendais pas et j'ai été déçu. Mais je ne crois pas que le problème du club se circonscrive à Marcos.
Pascal Janin vous demande de jouer en pointe, dans un registre différent du vôtre…
C'est vrai. Ce n'est pas naturel pour moi de jouer attaquant pur. Quand je ne touche pas beaucoup le ballon, j'ai l'impression de faire un mauvais match. Je ne suis pas le buteur qui attend tapi dans les 16 mètres. Alors, je dois faire évoluer mon jeu. L'an dernier, j'étais plus libre, je décrochais davantage. Avec le coach, nous avons eu une bonne discussion à ce sujet. Il m'a ouvert le chemin, m'a demandé de bosser pour refaire surface. J'essaie de faire en sorte qu'il m'accorde sa confiance, de lui prouver que je suis capable de l'aider, d'aider le club et de m'aider moi.
Vous disiez l'autre jour que le retour d'Emil Gargorov allait vous aider. Mais n'êtes-vous pas concurrents ?
L'an passé, nous avons souvent joué ensemble et nous nous entendions bien. Evoluer dans un registre proche n'est pas un problème, parce que nous nous trouvons sur le terrain. Ce n'est pas le cas avec les nouveaux. Je n'ai pas encore assimilé leur style de jeu, ni eux, le mien.
« J'ai refusé un prêt à Ajaccio »
Vous avez failli rejoindre Nantes en juillet. àŠtes-vous tenté par un départ aujourd'hui ?
Pas du tout. Je l'ai dit au coach. Je veux vivre une belle aventure avec le Racing. La semaine dernière, Ajaccio a appelé le club pour solliciter un prêt. J'ai dit non.
Y avez-vous réfléchi ?
Même pas. Je suis bien à Strasbourg et au RCS. Je dois simplement retrouver mon football. Y réfléchir me serait apparu comme un manque de respect au président et aux dirigeants qui m'ont fait confiance. En ce moment, ça ne marche pas trop bien pour moi, mais je vous assure que je suis sûrement l'un des plus motivés pour remonter au classement d'abord, jouer – peut-être — l'accession ensuite avec un Racing qui m'a ouvert ses portes.
Janin : « Je suis là pour l'aider»
Pascal Janin n'est pas du genre à condamner définitivement un joueur. L'entraîneur l'a répété il y a quelques jours à Marcos lors d'un entretien individuel d'un quart d'heure. « Je lui ai dit que j'étais là pour l'aider. Pour l'instant, nous n'y arrivons pas. Je comprends qu'un joueur puisse être en méforme, mais c'est à lui de bosser, de faire les efforts pour retrouver son meilleur niveau et apporter à l'équipe. Mais je souhaite aussi qu'il évolue davantage comme un attaquant de pointe. Parce que s'il se cantonne à un rôle d'organisateur, il n'est pas, à mes yeux, au niveau d'Emil Gargorov. »
Recueilli par Stéphane Godin
DNA a écrit :A la recherche de Marcos
Transparent depuis la reprise, l'attaquant brésilien ne désespère pas retrouver le chemin de sa splendeur passée. Cela passe par un repositionnement sur le terrain et une révolution dans son jeu.
Marcos le footballeur peut avoir des allures de Marcos le révolutionnaire, ces temps-ci. Introuvable sur le terrain, comme le fut le sous-commandant dans la forêt tropicale du Chiapas, le Brésilien voit ses actions être au plus bas. Il a été écarté du groupe strasbourgeois convoqué pour défier Caen et Angers.
Janin : « Je ne désespère pas de lui »
Sur le terrain, Marcos est définitivement porté disparu depuis quelques semaines. La sanction sportive a fini par tomber. Une heure terne l'autre jour, à Sierentz face à Neuchâtel, n'ont en rien arrangé ses affaires. Sa présence dans le groupe amené à affronter Vannes n'est pas assurée, sa titularisation complètement improbable. Le joueur se refuse néanmoins à revêtir un passe-montagne ou adopter une tenue camouflage pour évoquer son cas. « Au début de saison, je n'étais pas bien, avoue l'un des hommes de base d'un Racing pas loin de remonter au mois de mai 2009. Maintenant, je me sens mieux. Mais il faut que je revienne plus fort à l'entraînement. » Le volet physique ne constituant pas la cause première de sa transparence - il évacue d'un revers de main toutes considérations sur sa cheville, « ce sont juste des petites billes qui s'y baladent, je gère » -, le problème se situerait en partie dans la tête. « Le président et l'entraîneur me répètent qu'ils me font confiance et ça me fait du bien », souligne-t-il. Il reste que sa volonté d'en découdre, de remonter la pente pour initier une forme de révolution dans une dynamique franchement à la baisse, pourrait très bien ne pas suffire. L'attaquant, sous contrat jusqu'en 2012 tout de même, peut s'apparenter à une anomalie dans l'effectif. Il « aime toucher le ballon », mais son entraîneur veut le voir rôder en pointe. « Je ne désespère pas de lui, garantit Janin. Il a montré à Ajaccio et même ici pendant quelques mois qu'il avait des qualités. Je ne peux pas croire qu'elles aient toutes disparues définitivement. Cela ne peut qu'être temporaire. » N'y aurait-il pas une incompatibilité entre le profil du joueur et le système en vigueur ? Il le semble quand Janin veut le « voir en liaison avec l'attaquant, alors que Marcos revient chercher le ballon dans les pieds de Rodrigo ou Guillaume Lacour. Il n'existe pas assez non plus dans les courses sans ballon. Il a des qualités techniques dans les duels, en un contre un. Mais il doit être plus près de la surface. Je ne l'ai pas assez vu dans les zones de vérité. »
« L'exemple, c'est Bezzaz »
« Il faut que je remette la tête dans le guidon à l'entraînement, esquisse Marcos, en guise de solution. L'entraîneur a le choix en ce moment et il ne se porte pas sur moi. L'exemple, c'est Bezzaz. Il était en difficulté. Il a trouvé sa place dans l'équipe. » En réorientant quelques lumières sur l'armée des ombres, Marcos nourrirait des raisons d'espérer en un Racing moribond. « Ce n'est pas au président ou à l'entraîneur de remonter le moral de Marcos, a lâché dans une boutade Philippe Ginestet, mardi. C'est à Marcos de nous redonner le moral. » Tout un programme.
Nous si. Sinon en lisant le discours de Janin, il me rappelle Furlan en moins compliqué : en théorie il a tout bon, par contre pour ce qui est de la mettre en pratique pour l'instant ...Janin : « Je ne désespère pas de lui »
L'Alsace a écrit :Marcos incertain
Même s'il a participé à la séance - allégée - d'hier matin, l'attaquant brésilien du Racing, Marcos, s'est plaint en rentrant aux vestiaires d'une douleur à l'ischiojambier gauche. « Ce n'était pas très net », confirme le médecin du club François Piétra, « On verra ce jeudi matin comment il réagit, mais je doute qu'il soit opérationnel pour le déplacement de ce vendredi à Brest. » Loin de son rendement de la saison passée, le Sud-Américain n'est de toute façon plus apparu dans le groupe des 16 depuis trois journées. Sa dernière prestation en bleu remonte à la défaite à Clermont (3-0) le 18 septembre.