DNA a écrit :Fournier toujours là
Le président intérimaire l'est encore pour près de trois semaines. Julien Fournier ne serait-il pas parti pour rester ?
 Président depuis le 4 décembre, Julien Fournier le sera encore jusqu'au 17 février. Sa position s'est pourtant révélée fort incertaine ces dernières semaines. Dans le sillage de l'hostilité qu'il a exprimée devant les injonctions d'Alain Fontenla, après un premier passage devant la DNCG, à la mi-décembre, son cas a semblé vite réglé. Mais avec le débarquement au club de divers personnages à la légitimité assez fluctuante, de Ralph Isenegger à Luc Dayan, en passant par Christophe Cornélie, l'ex-secrétaire général de l'OM n'est pas loin de sortir renforcé des derniers épisodes du feuilleton Racing. Au final, c'est lui qui a annoncé la principale information d'hier, alors qu'un taxi l'attendait pour lui faire retrouver ses pénates.
« On m'a demandé de tenir le cap quelques jours »
 « Une assemblée générale se tiendra le 17 février prochain », a-t-il révélé dans la foulée du Conseil d'administration de la SASP tenu dans les bureaux de la Meinau. Le numéro un du club n'a d'abord pas souhaité s'épancher sur le bilan de la journée et sur les perspectives qui se dessinent. « Il y a un compteur qui tourne et je vous rappelle que je suis payé par la SASP », a-t-il souri en montrant le véhicule et le chauffeur commandés. « Depuis que je suis arrivé ici, j'ai appris à vivre au jour le jour, a-t-il fini par ajouter. Pris dans la tornades des influences, souvent entre le marteau et l'enclume, le costaud en costard a néanmoins apprécié que les « choses (aillent) dans le bon sens. » « J'avais tourné la page, promet-il. On m'a demandé de tenir le cap quelques jours ». Il s'agira d'en ajouter quelques-uns. Paradoxalement, désireux d'évincer Janin avant la trêve pour ensuite être rattrapé par la manche, le président se retrouve presque dans la peau de l'entraîneur dont il ne voulait plus : sur un siège éjectable avant d'être prié de rester. « Il faut raison garder, a poursuivi Fournier, au terme d'une journée placée sous le sceau de la pacification. Je me tue à le dire. Je le répète encore. Je ne m'accroche pas. Je ne partirai pas en plantant un drapeau ».
Dayan indésirable
 Il est peut-être amené à rester. Il a déjà posé certaines conditions. Un participant de l'assemblée générale a garanti que le président salarié prolongé excluait désormais la présence de Dayan dans les bureaux de la Meinau. Le chargé de mission ne s'est pas formalisé de l'exigence hier soir : « Je suis sous contrat avec Racing Investissements, je n'ai aucune relation à avoir avec Julien Fournier, ni lui avec moi ». Il s'agira donc encore de tirer quelques écheveaux de ces affaires bigrement compliquées. En attendant, au-delà de cette forme de caprice, l'intéressé se fait discret sur les détails du processus... passablement incompréhensible.
 D'ailleurs, il en convient : « C'est extrêmement compliqué vu de l'extérieur. En fait, on est en pleine gestation. Des choses peuvent évoluer très rapidement dans un sens ou dans l'autre, tandis que d'autres ne se font pas dans la révolution ».
 Si Christophe Cornélie est censé user du pouvoir exécutif que Julien Fournier lui a cédé il y a dix-sept jours, le potentiel nouvel homme fort, dont Alain Fontenla lui-même n'a pas écarté le maintien lundi, ne se braque pas. Il demeure dans une posture irréprochable. « Les gens échangent de manière cordiale, humainement, tout se passe bien, je continue de prendre mes responsabilités », explique-t-il. Son maintien serait-il la solution à tous les maux ? « Ni un homme d'argent, ni un philanthrope » pour reprendre son expression lorsque son départ s'est précisé le 11 janvier, il coûterait cher en indemnité en cas de départ. Son bilan, sur une période extrêmement courte il est vrai, est inattaquable. « Je me suis montré légaliste, on reste dans une période de latence ». Au terme d'une gestation complètement irrationnelle, auréolé de son irréprochable sobriété, il pourrait mettre tout le monde d'accord.
François Namur