Nouveaux Actionnaires ?

[D520]

L’inévitable clash

Après le refus de Jafar Hilali d’accepter leur offre de rachat, les investisseurs alsaciens ont décidé hier de rompre les discussions avec les propriétaires du club et de les laisser seuls face à leurs responsabilités et un environnement hostile.

« On ne peut pas faire boire un âne qui n’a pas soif. » Ainsi Frédéric Sitterlé, l’un des membres du pool de repreneurs alsaciens chargé de négocier en direct avec Jafar Hilali, représentant des propriétaires, a-t-il résumé hier la rupture des tractations entre les deux parties.

Deux mois et demi de pourparlers n’auront donc débouché sur rien. Si ce n’est une incompréhension totale qui laisse le Racing et ses salariés démunis et un brin désespérés. Le refus de l’offre alsacienne par Hilali sur les coups de minuit avant-hier soir (« L’Alsace » d’hier) a donné le coup de sifflet final au bras de fer – à fleurets mouchetés ces derniers temps – engagé depuis des semaines.

Car les hommes d’affaires régionaux ont, au propre comme au figuré, décidé d’arrêter les frais. Ils l’ont confirmé collégialement hier à la sortie de leur réunion de concertation. « Nous avons perdu le match, mais nous restons une équipe soudée et volontaire », ose F. Sitterlé dans une rhétorique sportive. « Nous avions formulé une offre claire avec un délai. Les propriétaires nous ont fait savoir juste avant son expiration qu’ils la rejetaient. Nous prenons acte de leur retrait des négociations et en sommes d’autant plus déçus que nous avions pris soin de répondre à leurs attentes. Nous avions un accord de base. Nous sommes allés au bout de ce que nous pouvions proposer. »

Du côté des régionaux, les dernières revendications du clan Hilali – Fontenla ont été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. « Elles sont arrivées alors qu’il n’en avait jamais été question », accuse l’actionnaire minoritaire Dominique Pignatelli. « Elles sont toutes plus farfelues les unes que les autres (voir encadré). Les locaux les ont jugées irrecevables. »

Ancel : « Triste pour le foot en Alsace »

Sitterlé en complète le descriptif en rappelant que Hilali ne s’était engagé à ne couvrir le licenciement du PDG Julien Fournier, validé par le patron Alain Fontenla, qu’à concurrence de 100000 euros. « C’est une manière de refuser une garantie de passif, car le risque est beaucoup plus important. Je pense qu’ils n’ont jamais eu la volonté d’aboutir à un accord. Nous avons le sentiment d’avoir été menés en bateau. Nous mettons donc un terme aux négociations. A eux d’assumer leurs responsabilités. J’éprouve de la tristesse en pensant aux joueurs, salariés et supporters. »

Henri Ancel ne cache pas non plus son désappointement. « Ils vont devoir faire face à leurs obligations, comme celle d’assumer le déficit de l’exercice en cours. J’ai fait mon boulot, les investisseurs régionaux également, la Ville aussi. Je pense que cette dernière va continuer à le faire (voir ci-dessous). Ce qui vient de se passer est triste pour le football en Alsace. Je suis abattu, extrêmement déçu comme le sont beaucoup d’amateurs de foot alsaciens. »

En cherchant à isoler les propriétaires, Sitterlé, Ancel et les autres espèrent les convaincre de se rendre à une évidence ainsi décrite par Dominique Pignatelli. « J’ai dit lors de la vente par Philippe Ginestet que le 4 décembre resterait un jour noir dans l’histoire du Racing. Je le pense toujours et mon inquiétude grandit encore. Ce qui se passe est triste, mais je garde espoir. Jafar Hilali, Alain Fontenla et Olivier Kachkach sont des gens intelligents. Ils n’en ont peut-être pas conscience, mais aucune porte ne leur est ouverte, ni à la Ville de Strasbourg, ni à la Ligue de Football Professionnel, ni auprès des administrateurs et investisseurs régionaux, ni au sein du public et des supporters, pas même chez l’homme de la rue. Leurs yeux vont s’ouvrir. Leur cote de popularité ne va pas en s’améliorant, au contraire. Ils doivent se rendre compte qu’ils vont droit dans le mur et n’ont pas d’autre choix que de s’en aller. »

Ils en ont pourtant fait un autre vendredi : celui de faire front dans la tempête. Reste à savoir où ce choix les conduira et — plus important — mènera un club qui, ce matin, ressemble plus que jamais à un bateau ivre.

Stéphane Godin

[D520]

L'Alsace

On ne peut pas faire boire un âne qui n’a pas soif. » Ainsi Frédéric Sitterlé, l’un des membres du pool de repreneurs alsaciens chargé de négocier en direct avec Jafar Hilali, représentant des propriétaires...

j'adore !!!

[D520]

Les Alsaciens s'en vont

Ce n’est pas encore officiel, mais ça ne saurait tarder : les trois administrateurs alsaciens, qui avaient accepté le 17 février de rester en poste tant que les tractations étaient en cours, vont démissionner. Léonard Specht, Dominique Pignatelli et Thierry Wendling rendront en principe leur tablier ce lundi, même si le second prend encore quelques précautions d’usage. « Nous étions restés pour faciliter la transition entre propriétaires et repreneurs régionaux. Si cette transition n’a pas lieu, donc s’il n’y a pas de renversement de tendance sous 48 heures, nous démissionnerons en signe de protestation virulente. J’ai personnellement poussé pour que les repreneurs augmentent leur offre, parce que lorsqu’on veut vraiment quelque chose, il faut parfois en payer le prix. Mais je constate que les négociations n’aboutissent pas et que Hilali et consorts n’ont pas la volonté de vendre. »

Si Léonard Specht est resté injoignable hier, Thierry Wendling a confirmé la démission imminente du trio. « Dominique et Léonard ont menacé de partir le 17 février lorsque le clan Fontenla a voulu m’évincer du CA. Ils se sont montrés solidaires. Après la réunion des Alsaciens ce samedi, Léo m’a appelé et demandé de démissionner. C’est ce que je vais faire. Je suis moi aussi solidaire d’eux. »

Quelles conséquences ?

La rupture totale des négociations pourrait avoir des conséquences rapides et fâcheuses pour les propriétaires du Racing. « Nous étions prêts à prendre en charge le déficit budgétaire et de trésorerie sur une saison à laquelle nous n’avions pas participé », rappelle Henri Ancel. « Nous avons donné une garantie bancaire sur les 3 millions. Eux voulaient un remboursement dès la signature de la vente. Nous réclamions au moins jusqu’à la fin mars pour peaufiner les modalités. Désormais, les propriétaires vont devoir faire face à leurs dépenses, notamment aux 250000 euros versés à Luc Dayan et Benoît Rousseau et au litige, bien plus important que les 100000 euros qu’ils proposaient en garantie, avec Julien Fournier. »

Plusieurs menaces pèsent directement sur la tête des actionnaires majoritaires : un, la suppression de la subvention municipale (900000 euros) qui pourrait porter le déficit 2009-2010 à 4 millions ; deux, la position d’une DNCG auquel le club doit présenter avant la mi-mars son bilan au 30 décembre 2009 et son plan de trésorerie au 30 juin 2010 qui incluait la fameuse subvention ; trois, l’ouverture de procédures d’alerte par les commissaires aux comptes ; quatre, la non-réinscription en championnat en 2010-2011. L’association support Racing amateur dispose en effet du numéro d’affiliation et peut, par lettre a priori déjà rédigée à poster avant le 31 mars, ne pas réengager le club la saison prochaine (Ndlr : sur les deux derniers points, voir l’interview d’Alain Fontenla ci-contre).

« Le couvercle va se refermer sur leur tête », prédit l’un des investisseurs alsaciens. Si tel est le cas, la situation des propriétaires va vite devenir plus intenable encore qu’aujourd’hui.

c'est quand même un sacré panier de crabe !!!
tu achètes un club mais tu ne disposes pas du n° d'affiliation pour t'inscrire en championnat ...

je comprend pourquoi Fontenela parle de "mafia" mais en même temps il devait le savoir lorsqu'il avait acheté le club ,puisqu'il est un financier notaoire de la City ... et qu'il avait un super avocat avec lui.
si c'était M Meyer qui avait acheté le club après avoir gagné au loto j'aurais compris .....

[lolo]

Joli chantage des locaux (mairie via la subvention, et association via le numéro d'affiliation).
Autrement dit, au 31 mars, le club peut très bien être coulé par les locaux eux-mêmes.

Bravo, belle mentalité.

[FM17]

A se demander si ils ne souhaitent pas que le Racing dépose le bilan (donc soit relégué) pour le récupérer pour que dalle....entre l autre financier et ces régionaux à la mentalité à la con, l avenir n est pas radieux....Et si un autre repreneur aux moyens un peu plus conséquents rachetait le Racing (je n ai pas assez d argent pour ma part...) ?

[PoY]

aux locaux, quelle belle mentalité !
Vente forcée, manipulation de l'opinion publique, chantage, mise à mort du club... tout ca pour récupérer leur joujou !
S'ils ne sont pas content, ils n'ont qu'à revendre leurs parts à Fontenla & Co et qu'on en parle plus... Mais non c'est plus simple de foutre la merde partout
On croirait des gamins dans une cour d'école "Si tu me redonnes pas ma bille que je t'ai offerte, je vais le dire à la Maîtresse"

[télésupporteur]

l'Alsace

CA
Les Alsaciens s'en vont
S.. « Nous avons donné une garantie bancaire sur les 3 millions. Eux voulaient un remboursement dès la signature de la vente. Nous réclamions au moins jusqu’à la fin mars pour peaufiner les modalités.
.

cela signifie tout simplement que les fonds de rachat n'existent pas actuellement

[argueti]

J'en suis pas sur, les moyens ils doivent les avoir pour racheter puis ouvrir plus large pour le mercato qui arrive. Fontenla aussi n'a pas payé tout de suite, et je crois même qu'un million ira encore dans la poche à Ginestet quand le club remontra ...

Et Fontenla il est où dans tout ça ?

Cette offre était pour eux peut être la seule solution de se sortir d'une affaire où ils se sont faits pigeonner en tout point : je rappelle qu'ils ont été assez bête pour acheter ce club sans laisser le passif au vendeur.

Et depuis ? une communication merdique, un Fournier porté par les supporters évincé comme un malpropre, un Isenegger avec des méthodes des plus louches, etc ...

A eux maintenant d'assumer (comme les alsaciens l'auraient fait) le passif, les affaires en cours, le déficit et surtout le prochain mercato !

L'avenir nous dira quelle solution sera la meilleure ...

[lolo]

A eux maintenant d'assumer (comme les alsaciens l'auraient fait) le passif, les affaires en cours, le déficit et surtout le prochain mercato !

Il y a une grosse, voire très grosse différence, entre assumer, et se faire menacer (perte de "licence", perte de subvention...).

[Phapha]

Ces menaces, c'est Fontenla qui en parle et les journaux qui le reprennent. Je serais pour ma part un peu moins affirmatif pour le moment...