[10/11] 3ème J : Guingamp / Strasbourg - 0/0

[argueti]

Un nul et des promesses

S’il n’a pas livré hier soir le match du siècle chez un En Avant Guingamp qui, comme lui, aspire à retrouver la Ligue 2, le RCS est allé y chercher un nul précieux. Il s’est aussi rassuré en n’encaissant pas de but.

Guingamp n’a toujours pas concédé le moindre but. Mais en trois journées, le club du président Noël Le Graët n’en a inscrit qu’un seul, lors du rendez-vous inaugural contre Rouen (1-0). Comme Bayonne la semaine passée, le Racing a donc su tenir hier en respect l’armada bretonne mieux qu’il n’avait contré la division offensive cannoise huit jours plus tôt (3-3). Certes, il n’a pas gagné. Et dans sa course à la montée, son début poussif - sur le plan comptable s’entend - n’est pas forcément la panacée. Mais pour la première fois en trois rencontres officielles, il n’a pas encaissé de but non plus.

Il a même dès la 2 e donné le ton sur un coup franc fouetté des 22 m par Billy Ketkeomphone. Sur le coup, le géant Samassa (2 m) a déployé sa grande carcasse et écarté sur sa droite la frappe flottante du néo-pro du RCS. Mais cette escarmouche n’aura été qu’un feu de paille. En tout cas, la seule action à peu près digne de ce nom en 45 minutes. En Avant a bien essayé dans les 20 dernières de justifier son nom, mais sans guère de réussite, ni même inspiration. Incapables d’aligner trois passes, les hommes de Jocelyn Gourvennec ont souvent conclu leurs ébauches par une transmission ratée. Les Strasbourgeois, eux, n’en ont même pas eu l’occasion. Et pour cause ! Passé la 20 e, ils ont perdu le contrôle du jeu.

Samassa repousse tout

Seule satisfaction dans la grisaille : le comportement de la défense, qui avait encaissé cinq buts lors de ses deux premières sorties. Le tandem axial Outrebon - Sikimic fait le boulot. Pichot, à court de rythme et aligné dans un rôle presque inédit pour lui de latéral gauche, est aussi à son affaire. Seul Donzelot souffre face au Cronenbourgeois d’origine, Alharbi El Jadeyaoui.

Au moins le 2 e acte est-il plus animé que le premier. Après une tête de Peuget contrée dans les six mètres (58 e), Ketkeo, toujours lui, sonne la charge dans la minute suivante. Il se faufile dans l’arrière-garde costarmoricaine et frappe sèchement sur la gauche de Samassa. Du haut de son double mètre, le gardien d’En Avant se couche en une fraction de seconde et sauve les siens d’une manchette autoritaire de la main gauche. Le jeu se débride alors quelque peu. Bazile envoie aux Alsaciens une réponse de Breton : un tir du droit trop mou pour inquiéter Gurtner (71 e). Mais douze minutes plus tard, les joueurs de Laurent Fournier vont frôler la correctionnelle. Parfois un peu brouillon pour son grand retour, El Jadeyaoui sème cette fois la perturbation dans la défense des Bleus. Après un long une-deux avec Mathis, il redresse un centre de la gauche que Giresse, en embuscade au 2 e poteau, reprend parfaitement. Mais du pied, Pichot supplée Gurtner sur sa ligne.

« Rester humble »

Mieux même, les Strasbourgeois vont à leur tour être à deux doigts de toucher le gros lot à l’amorce du temps additionnel. Entré en jeu juste avant, Hadji sert deux judicieux ballons en retrait à Ledy (90 e), puis Genghini (90 e + 1). Mais l’albatros Samassa déploie encore ses ailes avec une belle aisance. Deux nuls en deux rencontres : les Bleus ne danseront pas ce matin la carmagnole dans le train qui les ramènera en Alsace. D’ailleurs, Laurent Fournier est le premier à inviter tout le monde « à rester humble. » Mais dans le contexte actuel, avec sept joueurs non-qualifiés et un Ali Mathlouthi bien décidé à rejoindre Reims (« L’Alsace » d’hier), ce nul chez un ancien colocataire de Ligue 2 n’est pas une si vilaine affaire.

Sikimic : « Un bon point »

Laurent Fournier (entraîneur du Racing) : « Nous avons un peu perdu les pédales entre la 30 e et la 40 e minute, en concédant des fautes bêtes et largement évitables. C’est ce sur quoi nous avons insisté à la mi-temps. D’ailleurs, nous avons ensuite globalement bien contenu les Guingampais. Si l’on excepte le sauvetage de Pichot sur sa ligne, ils n’ont pas eu beaucoup d’occasions nettes. À l’inverse, Samassa va sans doute avoir l’Etoile (Ndlr : l’Etoile France Football, qui récompense à chaque journée le joueur le plus en vue d’une équipe) . Les meilleures occasions ont été pour nous. C’est intéressant pour la suite. Nous avions besoin de nous rassurer après les trois buts encaissés contre Cannes. C’est fait. Je suis assez satisfait de la prestation du groupe. Il faut la renouveler contre Niort samedi. Les gars ont prouvé que tout le groupe pouvait progresser. Si je suis déçu de n’avoir pris que deux points en deux matches ? Pas du tout. Nous ferons les comptes à la fin. Pour l’instant, entre Evian en Coupe de la Ligue et Cannes et Guingamp en championnat, nous n’avons eu affaire qu’à de gros morceaux. Nous devrons afficher le même état d’esprit face aux supposées petites équipes. »

Jocelyn Gourvennec (entraîneur de Guingamp) : « Nous avons su contrôler la vitesse des Strasbourgeois qui, la semaine précédente, avaient ouvert le score très vite contre Cannes et ainsi lancé leur match. Mais d’un autre côté, nous manquons un peu de justesse offensive. Cette réussite passe par le travail au quotidien. Les gars doivent encore être plus exigeants avec eux-mêmes. Car c’est évident : il nous manque un petit quelque chose sur le plan offensif. »

Milovan Sikimic (défenseur du RCS et ancien Guingampais) : « Je suis content. C’est un bon point rapporté d’un déplacement chez une grosse équipe, riche de joueurs de qualité et plus expérimentés que nous. Nous ne perdons pas chez un concurrent et n’encaissons pas de but. C’est le plus important. Ce voyage à Guingamp était un bon test. Nous l’avons passé avec succès. Je suis confiant pour la suite. »

De notre envoyé spécial Stéphane Godin

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Pâle de chez pâle

Pas de vainqueur dans ce sommet de « relégués », qui s'est soldé par un résultat nul et vierge. Mais le Racing a toutefois eu le mérite de décrocher un point, lors d'une rencontre qui ne s'est emballée que dans le dernier quart d'heure.

Du monde, il y en avait hier soir à Guingamp. Mais cette animation inhabituelle n'était pas - loin s'en faut - occasionnée par la venue du Racing au stade du Roudourou. Le flot de gens aperçu au centre ville guingampais en début de soirée, n'avait, en effet, qu'un mot à la bouche : Saint-Loup, dont la fête correspond à un « mini festival interceltique, un peu comme à Lorient », dixit un local bien informé.

Ni cornemuses, ni binious

Sur le terrain de l'En Avant, hier soir, il n'y a donc point eu de cornemuses, binious et autres danses folkloriques au son de Try Ann. Juste deux équipes au passé glorieux, à la recherche d'un présent plus conforme à leurs ambitions. Mais la première mi-temps met vite les pendules à l'heure. Après une énorme occasion signée Ketkeophomphone, dès la 2e minute - suite à une faute de Koné à l'entrée de la surface guingampaise - les deux équipes s'assoupissent, dans une rencontre finalement digne de ce championnat National. Ketkeo, Mathlouthi et dans une moindre mesure Genghini, tentent d'animer la partie, sans grand succès. En face, l'EAG développe un jeu de passes... ratées, les crochets de Giresse ou d'El Jadeyaoui finissant le plus souvent en touche. Malmené face à Cannes, le secteur défensif strasbourgeois n'est pas vraiment mis à contribution, la paire Outrebon/Sikimic assurant l'essentiel sur les quelques incursions bretonnes. Gurtner chauffe ses gants à la 21e, sur une offensive signée Giresse, mais cette équipe de Guingamp ne parvient pas à se montrer réellement dangereuse. Dans le marasme, le seul à se mettre en avant est finalement... M. Olivier Husset, l'arbitre de la rencontre, copieusement sifflé par le public après avoir averti verbalement un Jocelyn Gourvennec énervé par les décisions - parfois étranges - prise par le trio en noir.

Sur les mêmes bases

Après quarante cinq minutes tristounettes, la deuxième mi-temps repart sur les mêmes bases. Et c'est encore Ketkeophomphone, titularisé aux dépens de M'Bongo, qui se crée la meilleure occasion de ce début de seconde période, d'un tir puissant qui oblige Samassa a user des poings (59e). En face, l'attaquant de poche Douniama trouve des brèches, mais les Bretons pèchent toujours dans la dernière passe. Les débats s'animent enfin dans le dernier quart d'heure et les Bretons se montrent plus pressants devant les cages de Gurtner. Giresse, contré in extremis par Pichot, puis Scarpelli - qui réclame en vain un penalty - sont tout prêts d'ouvrir le score, mais à chaque fois, un pied strasbourgeois est là. A la 90e, Ledy est à un crampon de faire basculer le match, bien servi par Hadji. Genghini y va aussi de sa frappe, mais Samassa veille et les deux équipe se quittent sur un match nul somme toute logique. « Je suis satisfait de ce match nul et de la prestation générale de l'équipe, soulignait Laurent Fournier à l'issue de la rencontre. Les gars ont fait preuve de solidarité, parce que ce soir il fallait se surpasser. C'est positif, cela prouve que le groupe peut progresser ». Même satisfaction du côté de Milovan Sikimic. « Je suis très content de ce match nul, car en face, il y avait une grosse équipe, avec des joueurs de qualités », exposait le défenseur serbe. « Ce match aurait pu basculer d'un côté comme de l'autre, ajoute aussi le jeune Cyriaque Rivieyran, dont c'était la première apparition en pro. Mais ce match prouve surtout qu'on peut rivaliser avec un concurrent direct ». Reste désormais à transformer ces prestations prometteuses en points sonnants et trébuchants. Et si possible, dès samedi prochain, face à Niort, à la Meinau.

Barbara Schuster

[Maneo]

Deux match deux point youhou à ce rythme là on évitera la relégation ... sportive ! Au-moins on a déjà une excuse.