Le Stade de la Meinau

[fab]

c'est la seule lecture politique saine du moment. Les autres sont au sommet de la servilité

[vaevictis]

+ 1

[FM17]

...J ai hâte de lire Marianne dans 2 ans lorsque la gauche sera au pouvoir...
Sinon, j aime bien ce stade pourri de la Meinau où ne serait qu un coup de peinture par endroit rendrait moins moche...

[télésupporteur]

je reprécise ce que certains refusent de comprendre
la municipalité a refusé le projet hammerson et a lancé l'étude d'un plan B
ce plan B nécessitait un certain budget de la part de la municipalité ( j'ai cru comprendre 100 M€ )
pourquoi ne retrouve-t'on plus cette somme

[Tenor]

Parce que cette somme est plus utile à couvrir les dépenses d'investissements, tels que le tram, des piscines à rénover etc que de construire un stade qui ne servirait qu'à un nombre réduit de citoyens...et pour le peu de manifestations
C'est une position défendable, mais si on pouvait organiser une manifestation d'envergure internationale et reconstruire le stade même ailleurs ce serait mieux. D'autant plus que le contribuable n'est pas directement sollicité à travers ses impots
Donc, dans cette figure il faut réaliser le stade

[argueti]

Le locataire décide

Même si son entourage va sans doute tenter de le dissuader, Jafar Hilali, qui n’aime rien tant que les conflits dont il tire une certaine force, a les moyens de mettre sa menace à exécution. Le locataire de la Meinau a en effet toute latitude d’organiser l’accueil dans les tribunes. Seul problème auquel il va immanquablement se heurter : la plupart des spectateurs installés dans le quart Nord-Ouest est abonnée et n’est pas nécessairement « encartée » chez les UB 90 ou au Kop Ciel et Blanc, les deux principales sections de supporters du virage. Or, un abonnement a valeur de contrat. En interdisant l’accès au quart Nord-Ouest, Hilali se prépare à rompre ce contrat et s’expose donc à une contre-attaque des abonnés.

Par ailleurs, même s’il annonce « vouloir entrer en contact avec la municipalité, la police, ainsi que le parquet de Strasbourg pour tenter d’enrayer ce fléau qui nuit aux intérêts du Racing, de ses joueurs, ses salariés, des autres supporters et à l’image de la Ville de Strasbourg », l’actionnaire londonien ne peut empêcher l’entrée de supporters qui pourront donc se répartir (se regrouper ?) dans une autre tribune. La loi sur les interdictions de stade, promulguée en 1993 et actualisée en 2006, stipule en effet que ces interdictions – de toute façon individuelles – peuvent être soit administratives et prononcées par le préfet, soit judiciaires et décidées par un juge. Elles ne peuvent découler que d’actes de violence ou de racisme, ce qui n’a absolument pas été le cas avant-hier.

[argueti]

Adieu la Meinau !

La direction londonienne a informé hier le comité d’entreprise que les secteurs administratif et sportif quitteraient la Meinau si la Ville, propriétaire des lieux, ne consentait pas à la mettre gracieusement à disposition. Une charge à peine déguisée contre la municipalité.

Désormais lancés dans une logique de victimisation et d’application, en représailles, de la loi du talion, les dirigeants londoniens du Racing ont décidé de rendre tous les coups que l’environnement alsacien est censé, de leur point de vue, leur avoir portés depuis des mois. Aussi n’ont-ils visiblement pas l’intention de baisser la garde alors même que la menace d’une rétrogradation administrative se profile à l’horizon de ce jeudi, lorsque le président Jafar Hilali et les autres seront auditionnés par la DNCG (1).

Hier lors d’un comité d’entreprise marathon, le directeur général Christophe Cornelie a annoncé aux salariés que les secteurs administratif et sportif quitteraient la Meinau la saison prochaine. Une obligation plus qu’une volonté selon lui, guidée par des considérations économiques et une certaine intransigeance de la Ville de Strasbourg, propriétaire du stade. Même s’il a été divisé par plus de trois après la relégation en National, le loyer annuel de l’enceinte s’élève toujours à 135 000 euros, contre 450 000 euros précédemment. Le DG estime qu’à l’instar de ce qui se fait ailleurs, le RCS, club de 3 e niveau, devrait en être exempté. Une façon de mettre la pression sur la collectivité et la rendre responsable d’un déménagement qu’il juge inéluctable en cas de statu quo. Bref, d’inverser les rôles en exonérant une nouvelle fois les Londoniens de leurs responsabilités dans l’actuelle situation cataclysmique.

Quelle destination le Racing pourrait-il alors emprunter ? Le futur « théâtre » de l’équipe, appelée à découvrir le monde amateur (Ndlr : le directeur général a de nouveau confirmé en CE le prochain abandon du statut pro), n’a pas été davantage évoqué que l’implantation possible des nouveaux bureaux mis à disposition des salariés. À supposer qu’il en reste d’ailleurs, puisque Cornelie mise sur des départs volontaires pour réduire la masse salariale de façon drastique.

La Ville a été payée

Cette charge à peine déguisée contre la mairie intervient précisément alors que la vente du RCS est au point mort. Hier, Jafar Hilali l’a reconnu en publiant un nouveau communiqué sur le site officiel du club. Il admet « qu’aucune offre ferme (avec les garanties bancaires nécessaires) » ne lui est parvenue. Il précise surtout, en réponse au communiqué des actionnaires minoritaires qui, la veille, rappelaient qu’ils bénéficiaient d’un droit de préemption (2) en cas de cession que ce droit ne s’applique pas à sa société Carousel Finance SA. Celle-là même qu’il désire vendre.

En théorie, il a raison, puisque le droit de préemption ne concerne que la SASP (3) et ses holdings de tutelle : de bas en haut de la pyramide, Euroracing, Racing Investissements et FC Football Capital Limited (dont Hilali détient désormais 100 % des parts). Mais dans la pratique, qui, aujourd’hui, allongerait 10 millions - le prix qu’il a fixé - pour acquérir Carousel Finance ?

De fait, personne n’entrevoit la sortie du tunnel. Certes, la cession de la clause Kévin Gameiro pour 1 million (4) a permis aux dirigeants de régulariser certains dossiers. Les salaires de mai du personnel ont ainsi pu être honorés sans retard. A priori, tous les créanciers ont été réglés, même la Ville qui avait lancé des procédures de recouvrement pour les 240 000 euros que lui devait le RCS (« L’Alsace » du 1 er juin) et les a donc stoppées.

Mais le pécule versé par Lorient a du coup été sérieusement entamé. Et nombre d’observateurs s’interrogent : avec des charges mensuelles incompressibles de 700 000 euros, reste-t-il suffisamment de liquidités pour assurer le paiement des rémunérations de juin ? Cette question, la DNCG ne manquera sûrement pas de la poser demain, parmi une foule d’autres, à Jafar Hilali.

(1) Direction nationale du contrôle de gestion.
(2) Ce droit de préemption permet aux minoritaires de racheter le club en priorité s’ils s’alignent - au moins - sur l’offre d’un repreneur extérieur.
(3) Société anonyme sportive professionnelle. (4) Le RCS bénéficiait de 30 % sur la plus-value réalisée à la revente de son ancien attaquant, cédé à Lorient en 2008 pour 2,8 millions. Il a vendu cette clause 1 million au club morbihannais qui lui a en outre payé un bonus - contractuel - de 250 000 euros pour la première sélection de « Kev » Gameiro en équipe de France.

[argueti]

Que faire de la Meinau ?

Au-delà du suspens insoutenable sur l’avenir à court terme du Racing, club fanion alsacien, se pose la question du principal équipement sportif de la Ville de Strasbourg. Sans football pro, donc sans club locataire capable de régler un loyer à la fin du mois...

La tragédie du club résident de la Meinau -un stade qui a pris le nom du quartier qui l’a accueilli en 1921- a un impact très concret sur la politique de la Ville: si la CUS se retrouve sans club professionnel, comment va-t-elle faire pour combler le manque à gagner? Sachant qu’une année de location lui rapporte 135 000 euros -un loyer sensiblement revu à la baisse en National, avec la spirale de l’échec qu’a connu le Racing. Vu que la privation de la manne des droits de retransmission de télévision et recettes spectateurs et publicités ne permettent plus au club de régler une note qui s’élevait en Ligue 1 à 450 000 euros.

Sarcophage du football professionnel?

Après l’époque de la splendeur, l’heure est à la décadence. Ce théâtre de l’épopée moderne du Racing -champion de France, vainqueur de la coupe de France et de la coupe de la Ligue, et qui a connu aussi l’ivresse des campagnes européennes- est-il appelé à devenir le sarcophage du football professionnel dans la capitale de l’Euro? Va-t-il être démoli totalement ou partiellement ? Y aura-t-il des immeubles de logements à la place, comme une vieille rumeur réactivée récemment le laisse entendre ? Pas si vite , répond Alain Fontanel, chargé des finances à la CUS (propriétaire du stade) : « Nous n’en sommes pas là , répond l’adjoint au maire de Strasbourg, il ne faut pas aller plus vite que la musique : l’objectif est d’inscrire le club dans la durée, donc il nous faut un stade, il n’est pas du tout question de détruire la Meinau » .

«La Meinau à Strasbourg, c’est comme le Vélodrome à Marseille»

Bien au contraire, poursuit-il, « pour la collectivité et la Ville, comme pour toute la région et l’ensemble des connaisseurs du football en France, le stade de la Meinau à Strasbourg, c’est la même chose que le Vélodrome à Marseille ». Aucun immeuble de logements ne poussera donc dans l’ancien jardin Haemmerlé, sis au 12 rue de l’Extenwoerth, ancien nom du stade (de 1906 à 1921), et qui a connu des extensions successives en 1930, puis 1951, avec l’ajout de tribunes supplémentaires. Avant de connaître son couronnement architectural — « une nef moderne, un stade d’envergure européenne, un petit chef-d’oeuvre fonctionnel » (expliquaient les DNA les 13 et 14 avril 1984)- avec quatre tribunes fermées. Un véritable écrin des folles soirées de football -à partir de 1984 et qui a accueilli des matches de l’Euro de la même année.

«300 à 350 000 euros de charges en plus du loyer»

Doté de 40 000 places, l’arène sportive a été ramenée pour des raisons de sécurité à 29 000 places au total, dont 24 000 assises.
« L’enjeu n’est pas [seulement, ndlr] le loyer, c’est aussi la prise en charge de l’entretien et la sécurité du lieu », poursuit Alain Fontanel. Des charges qui se montent, selon lui, à plus de « 300 000 euros » et qui comprennent notamment « l’entretien des terrains, chauffage de la pelouse en hiver compris, mais aussi entretien des abords, arrosage de la pelouse, sécurité ». Bref « tout ce qui concerne l’accueil du public dans le bâti, dans de bonnes conditions ». À l’exception toutefois des « frais liés aux soirs de matches comme les stadiers ou encore les guichetiers ». En clair, s’il n’y a plus de club de football professionnel résident, et que la Ville voudrait y installer le club de rugby, par exemple, ce serait au contribuable de la CUS de régler la note qui avoisinerait les « 500 000 euros », calcule l’adjoint aux finances, en additionnant à la louche le manque à gagner de 135 000 euros aux plus de 300 à 350 000 euros d’entretien courant… Tout cela sur une année pour permettre de faire fonctionner l’enceinte en toute sécurité.

«En National ou en CFA 2»

Par conséquent, indique-t-il en adressant un petit message au propriétaire du Racing : « Entre tout ou rien, un point d’équilibre peut être trouvé : la CUS consent à faire un effort, à condition qu’il s’inscrive dans un partenariat ». Sur quoi ? « Soit sur le loyer, soit sur le partage des charges » , à venir. Que le club joue « en National ou en CFA 2 ». Dans ces circonstances — « cette bien triste histoire », commente Alain Fontanel-, « l’unique consolation pour le contribuable » réside peut-être dans le choix de ne « pas avoir endetté la communauté urbaine pendant trente ans » pour un projet qui apparaît aujourd’hui comme étant totalement décalé. Celui de « reconstruire la Meinau sur site » pour quelque 150 millions d’euros.

[Tenor]

Fontanel aurait lu mon idée de faire jouer le rugby à la meinau, alors que ce club réclame un nouveau stade, eh bien ils seront servi, un stade de 29 000 places

[PoY]

On ne voulait pas faire payer au contribuable un stade neuf, on va lui faire payer pour entretenir un stade pourri