L'Alsace a écrit :Virage glissant
Un succès ce soir (19 h) à la Meinau replacerait le RCS dans le sillage de son visiteur du jour, Amiens, et le relancerait totalement dans la course au podium. Tout autre résultat pourrait au contraire lui mettre un petit coup au moral. C’est dire l’importance d’un duel très attendu qui pourrait se dérouler sous la neige.
Les motifs de contrariété n’ont pas manqué hier matin pour Laurent Fournier, avec les forfaits conjugués de Billy Ketkeophomphone et Bill Tchato (voir par ailleurs). Mais le coach strasbourgeois a vite remballé sa mine renfrognée. « Ça fait partie du jeu. On ne va pas se plaindre. Nous sommes en novembre. Il n’est pas illogique qu’il y ait de petits pépins. »
Le technicien bas-rhinois a ainsi glissé sur ces « menus » contretemps pour revenir à l’essentiel, autrement dit au choc de ce soir (19 h) contre Amiens en match avancé de la 18 e journée. Un duel de haute tenue entre deux équipes qui, depuis le début des années 2000, ont une drôle d’histoire commune. Le 26 mai 2001 au Stade de France, le Racing, tout juste relégué en Ligue 2, s’impose d’un cheveu en finale de la Coupe de France contre un Amiens SC qui vient d’y monter. Le gardien paraguayen Jose Luis Chilavert, qui aura marqué la vie du club bas-rhinois autrement que par son interminable procès aux Prud’hommes (toujours pas jugé), inscrit le tir au but décisif (0-0, 5-4).
Six ans plus tard (saison 2006-2007), le RCS, avec 70 points, coiffe le club picard d’une longueur pour la 3 e place de L 2 - la dernière synonyme de montée en L 1 - et le prive de sa toute première accession au firmament du foot français. Jamais, ni avant, ni depuis, un 4 e de L 2 n’a totalisé 69 points.
Fournier : « Un bon test »
Ce soir, c’est au 3 e échelon hexagonal que les deux équipes, animées d’ambitions similaires, se retrouveront. Les Bleus y ont rejoint cette saison des Amiénois qui y étaient tombés en 2009. L’ASC s’est fixé pour objectif de remonter pour ne pas perdre un statut pro qu’il a conservé cette année grâce à une dérogation. Il a confié sa gestion sportive à un nouveau manager général, Alain Plet, directeur administratif du RCS d’avril 2004 à juin 2007. « Nous avons renouvelé l’effectif à 70 %, en bâtissant une équipe costaude, taillée pour les joutes du National. Il nous faut maintenant trouver le juste équilibre pour porter davantage le jeu vers l’avant. C’est pour ça que nous venons d’engager Rafik Saïfi (ex-Troyes et Lorient notamment) . Nous disposons de mecs fiables, travailleurs. L’équipe répond à nos attentes, même si elle connaît un petit coup de moins bien (Ndlr : défaite 2-0 à Rouen et nul à domicile contre Bayonne, soit 1 point sur 6 lors des deux dernières journées) . Je répète que tout ce qui compte, c’est d’être sur le podium en mai. Guingamp est à mon sens largement au-dessus. Bastia, qui caracole en tête, aura, comme tous les clubs du Sud, un trou cet hiver et ne sera peut-être plus aussi inaccessible. Il reste une place, voire deux, pour quatre ou cinq équipes. Je pense que la nôtre ira au bout. Elle a l’étoffe pour. La seule chose qui compte, c’est de ne pas être à la place du couillon en fin de saison. »
Invaincu depuis neuf rencontres (dont six en National - 3 succès à domicile, 3 nuls à l’extérieur), invaincu, aussi, à la Meinau (5 victoires, 3 nuls), le RCS peut espérer revenir à une longueur de l’ASC s’il s’impose en soirée. « On veut gagner », martèle Laurent Fournier, « Amiens a annoncé vouloir monter. Nous, on nous a peut-être un peu vite jetés aux oubliettes. Mais je persiste à dire que nous progressons. Je lis même maintenant que nous sommes solides. Avec Johann Paul que j’ai entraîné à Créteil (actuellement en reprise) , Hervé Lybohy (Fréjus, suspendu) , Sébastien Atlan (Cassis-Carnoux) et maintenant Saïfi, Amiens a renforcé une équipe d’expérience qui, pour moi, a le niveau L 2. C’est un bon test. »
Un test qu’il espère évidemment concluant, pour que le Racing puisse encore espérer jouer sur le terrain un avenir qui se dessinera sans doute en coulisses.
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